jeudi 21 août 2014

La Vengeance d'Isabeau, de Mireille Calmel,

1531. La vengeance des femmes-loups n’a pu être accomplie, mais leur vie a retrouvé normalité et gaieté. À Paris, Isabeau est devenue lingère du roi François Ier. L’ancienne petite sauvageonne d’Auvergne tient une boutique où les plus belles soieries de la Cour sont taillées et brodées.
À ses côtés virevolte sa petite-fille, Marie. Avec son ami d’enfance, Constant, fils du nain Croquemitaine, elle ne cesse de provoquer la police du roi. Pourtant cette nouvelle vie bien ordonnée va basculer. Un chargé de justice vient d’être nommé à Paris, et celui-ci n’est autre que François de Chazeron. Il est venu les traquer…
Quatrième de couverture par Pocket.
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« — Je ne t'ai pas seulement imprimé ma marque en vérité, je t'ai rendue aussi inhumaine que moi. Nous pourrions faire de grandes choses ensemble.
— J'ai fait de grandes choses sans vous, Chazeron. »
P. 114

La vraie question dans tout ça, c’est : Mireille Calmel, qu’as-tu fait ?! ლ(ಠ益ಠლ)
J’avais un souvenir encore précis du premier tome de la mini-saga Le Bal des Louves, La Chambre Maudite, où le récit est sombre, saturé de vengeance pour notre plus grand plaisir, de secrets d’alchimistes et d’empoisonnement à la mode de l’époque. Puis on passe à La Vengeance d’Isabeau, un tome mielleux, bourré de clichés romantiques et d’intrigues à la cour vues et revues.
Où est passée l’originalité qui accompagnait la légende funèbre des femmes louves ? Pourquoi cette suite ?

Je trouve les couvertures espagnoles de La Chambre Maudite et La Vengeance d’Isabeau 
plus fidèles au niveau de l’ambiance des aventures des Femmes Louves.

Vous l’avez compris : j’ai ressenti une cassure entre ces deux tomes, un changement d’ambiance radicale qui m’a nettement moins plu. Je m’autorise un petit spoil scénaristique pour éviter des futures déceptions : le titre, La Vengeance d’Isabeau, est des plus mensongers car cette dite-vengeance occupe une minuscule place dans ce roman, en plus d’être rapidement expédiée. L’intrigue promettait pourtant grâce à des éléments de sorcellerie, d’alchimie encore assez présents et de relations où on sent que chaque personnage est épuisé par tant de rancœur.
Cette dimension noire disparaît rapidement au profit d’une intrigue amoureuse saturées de clichés niais (de la jeune fille amoureuse de son ami d’enfance mais est séduite par un homme plus mature, de l’ami d’enfance qui complote sa vengeance puérile pendant des années…) : du noir remplacé par du rose.
D’autant plus que je n’ai pas trouvé les personnages attachants : Marie m’a agacé tout le long de l’histoire avec son caractère trop classique, j’ai trouvé Constant d’une débilité affligeante et d’un tempérament ridicule, Isabeau n’arrivait même plus à m’émouvoir et Jean Latour, malgré son importance, était assez brouillon. Et bien que c’est le personnage dans cette nouvelle galerie que j’ai réussi à apprécier le plus (grâce à quelques réflexions touchantes), je n’en garderai toutefois pas un souvenir impérissable.
Seuls Huc de la Faye et Albérie restent encore ceux que je préfère, mais j’ai eu l’impression de les voir trop souvent relégués au second plan.

Le seul véritable atout de cette suite, c’est la maîtrise historique : on plonge dans Paris dans les années 1530, le lecteur rencontre alors le populaire François Ier et sa cour, Catherine de Médicis, Diane de Poitiers, Charles Quint et j’en passe. L’ambiance est bien menée et crédible, on sent que Mireille Calmel met du cœur dans ses descriptions, les mentalités et les coutumes. C’est juste terriblement dommage que la qualité de l’histoire ne suive pas cette qualité historique.

François Ier, Catherine de Médicis, Diane de Poitiers... Des personnages qu'on approche de près.

Bref, un second tome où la première moitié était amplement suffisante pour connaître le fin-mot de l’histoire du tome précédent. Le reste n’était franchement pas nécessaire et si j’en garde un souvenir marquant, il ne sera pas très reluisant.

Pour me consoler, j’en profite pour relier cette chronique à l’idée 15 du Challenge des 170 Idées, c’est facile mais ça fait toujours une idée de plus :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin, 
• Pour écrire son livre, Mireille Calmel s’est appuyée sur des ouvrages et sur des sites intéressants qu’elle partage à la fin de La Vengeance d’Isabeau. Celui qui est toujours en ligne est HistoireChimie et il est très sympa !

4 commentaires:

  1. Il s'agit de la saga de Mireille Calmel que j'ai le moins aimé. Tout comme toi, je n'ai pas trouvé les personnages attachants et c'est bien dommage.

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    1. Beaucoup d'avis rejoignent le tien donc ça me rassure : j'étais tentée par Lady Pirate et Le Chant des Sorcières, si Le Bal des Louves est le moins bon, ça m'encourage à tenter malgré tout les deux autres sagas !

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  2. J'ai adoré la saga des Lady Pirate, concernant le chant des sorcières je n'ai pas encore d'avis étant donné que je les ai dans ma pal mais que je ne les ai pas encore lu.

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  3. Je lis (enfin) ta chronique et elle rejoint bien ce que je pense; un titre mensonger, une histoire qui s'égare, des pages et des pages niaises et inutiles au possible et des personnages qu'on a envie d'étrangler :D Dommage d'avoir une suite pareille après un premier tome très sympa...

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