dimanche 1 février 2015

Yvain ou le Chevalier au Lion, de Chrétien de Troyes,


Malgré l’amour qu’il porte à son épouse, la belle Laudine, le chevalier Yvain s’en va combattre aux côtés du roi Arthur. Il a fait le serment de revenir au bout d’un an. Mais il manque à sa promesse et perd l’amour de Laudine... Désespéré, Yvain erre alors d’aventure en aventure, suivi par un lion à qui il a sauvé la vie. Saura-t-il gagner, par l’éclat de ses prouesses, le pardon de celle qu’il aime ?
Quatrième de couverture par LivrAddict.
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« — Aimer ? Et qui ? — Vous, ma chère dame.
— Moi ? — C’est vrai, absolument. — De quelle manière ?
— D’une manière telle qu’il ne peut y avoir de plus grand amour,
telle que mon cœur ne vous quitte pas
et que jamais je ne le trouve ailleurs qu’auprès de vous ;
telle que je ne peux pas penser à autre chose ;
telle que je me donne à vous entièrement ;
telle que je vous aime plus que moi ;
telle que pour vous, et sans arrière-pensée,
je veux, selon votre gré, vivre ou mourir. »
P. 175

Ça y est ! Je me suis mise à attaquer le cycle du Graal avec le ouvrages originaux, signés par Chrétien de Troyes. J’avais déjà eu une approche en prose et résumé dans Arthur, Lancelot, le Graal : Le Grand Roman donc je me sentais d’affronter la traduction honnête d’un récit en vieux français.

Déjà, un petit éclaircissement sur ce point : même une néophyte comme moi n’a pas été gênée par ce type de narration et c’est même remarquablement facile à lire ! L’époque veut forcément que les descriptions soient secondaires et que les personnalités n’aient pas une psychologie trop creusée, mais quand on garde en tête ces deux caractéristiques de la littérature de cette époque, on peut passer un excellent moment.

Le chevalier Calogrenant verse l’eau sur le perron de la fontaine merveilleuse et déclenche la tempête ; il se retourne pour affronter le gardien, Esclados le Roux, sorti précipitamment de son château, illustration dans un manuscrit datant des années 1325.

Alors certes, Yvain ou le Chevalier au Lion ne m’a pas emportée comme un tome du Trône du Fer mais cela ne retire rien au merveilleux qui est omniprésent dans le récit. Les surprises étaient nombreuses et on nage réellement en plein surnaturel grâce à des rencontres originales (eh oui, je songe surtout à celle d’Yvain et du lion, mais à d’autres encore), des créatures assez dérangeantes et des périples qui semblent impossibles au premier abord. Adorant les légendes de chevaliers confrontés au monde féerique, je n’ai pas été déçue par les aventures d’Yvain bien qu’il ne soit pas, à mes yeux, le chevalier le plus intéressant de la Table Ronde. Son récit est tout de même agréable et pour les plus curieux, cela sort de l’éternelle romance de Lancelot et Guenièvre car la romance entre Laudine et Yvain est moins barbante (merci l’ours pour l’adjectif, un tel mot ne me surprend pas venant de toi, mwéhéhé).
Enfin, elle reste tordue hein. Tomber amoureux d’une femme qui se lacère le visage et s’arrache les cheveux, c’est toujours comique d’un point de vue extérieur.
Mais c’est précisément ce que j’aime dans les vieilles légendes ! Me dire, en pleine lecture « Mec, on a vraiment pas les mêmes problèmes dans la vie ! » et ces moments absurdes me font tellement sourire (je vous rassure, j’évite le plus possible de rire du malheur des autres) que j’en redemande. Bref, je n’arrive même pas à décider si ce côté too much est un défaut ou un bon point… Mais quand c’est pour le Graal, c’est un bon point !

Surtout quand on visualise le Yvain de la série Kaamelott menée par Alexandre Astier.

Yvain ou le Chevalier au Lion n’est donc pas mon récit arthurien préféré mais il compte de nombreux passages que j’ai aimés (les deux sœurs rivales de la Noire Épine, le lion attaqué, le château de la Pire Aventure avec les trois cents vierges qui y résident…) et j’ai été ravie de connaître les exploits de ce chevalier.

J’attendais de faire enfin mon post pour le Challenge des Légendes Arthuriennes pour enfin écrire cette chronique et qu’elle trouve sa place parfaite parmi mes participations :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Bien que mon édition porte le titre de Le Chevalier au Lion, l’œuvre de Chrétien de Troyes est plus connue sous son titre complet Yvain ou le Chevalier au Lion.
• À savoir, petit détail sympa : les éditeurs Le Livre de Poche et GF Flammarion a sorti la plupart des légendes arthuriennes en version bilingue. À gauche, vous avez donc le vieux français et à droite, le français moderne. Un p’tit bonus que j’ai apprécié et j’ai déjà Lancelot ou le Chevalier de la Charrette et Perceval ou le Conte du Graal dans ma PAL.

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