jeudi 30 juin 2016

Fahrenheit 451, de Ray Bradbury,

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable.
Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.
Quatrième de couverture par Folio, SF.
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Quand on s’intéresse énormément aux livres, on passe par quelques pensées philosophiques : l’utilité de la littérature (surtout pour vous justifier si vous avez passé un bac L et que des proches vous méprisent pour ça), la motivation d’un écrivain, si les livres ont besoin d’un message à faire véhiculer… Fahrenheit 451, lui, aborde l’idée d’un monde où une société s’est débarrassée des livres, préférant la vitesse, la violence et l’action. Pas de place pour la pensée, pas le temps de se poser… La société selon Ray Bradbury si elle se laisse corrompre par les illusions et qu’elle n’a plus besoin de réfléchir.
S’inscrivant véritablement dans la tradition science-fiction, Fahrenheit 451 n’est pas un roman qui fait peur mais qui réveille, il ne noue pas les tripes, il secoue les esprits.
(Oui parce que les sujets de science-fiction me font soit très peur, soit chialer beaucoup trop. D’un côté on a 2001, l’Odyssée de l’espace et de l’autre, L’Homme Bicentenaire ou Intelligence Artificielle. Camarade, choisis ton camp.)


J’ai entendu beaucoup de critiques excellentes sur cette œuvre connue de Ray Bradbury, et je dois reconnaître que beaucoup sont méritées car j’ai beaucoup aimé cette histoire, c’est une réussite.

La réussite de Fahrenheit 451 réside dans l’ambiance : la brièveté fait que ce nouvel univers n’est pas pleinement exploré, Bradbury sélectionne l’essentiel et reprend des éléments bien connus. Les promenades, la nature, les palettes de couleurs du ciel, les lectures au soleil ou au coin du feu… Si Ray Bradbury a vu le futur, vos arrières-arrières-petits-enfants ignoreront tout de ces petits plaisirs quotidiens et ça rend le roman d’autant plus horrible… et le personnage de Clarisse si touchant.
Le roman s’ouvre sur la rencontre de Clarisse, jeune fille jugée anormale car passant son temps à réfléchir au sens de la vie et s’arrêtant pour en admirer chaque trésor, et Guy Montag, pompier fidèle à son époque et dont le job n’est pas d’éteindre les incendies mais d’en créer chez chaque rebelle possédant quelques livres interdits (c’est-à-dire à peu près tous les livres existants).
Pourtant, j’ai repéré un défaut dès le début de cette lecture : tout allait beaucoup trop vite. Guy Montag bascule assez vite du côté rebelle, [spoiler] bien qu’on apprenne qu’il commençait déjà à rejoindre le côté obscur de la force depuis quelques temps en fait. [/fin du spoiler] Un début qui démarre un peu rapidement et avec quelques facilités.


Finalement, on aperçoit des personnages plus complexes que ça : des noms choisis avec précision, des dialogues propres à chacun, des désirs pour lesquels chacun doit lutter : préserver les imbéciles heureux de la dure réalité ou faire revenir le peuple aux anciennes valeurs, au respect de chacun et surtout, à la liberté de penser et de s’exprimer.

Si le roman peut paraître surréaliste, les messages disséminés dans le récit sont très parlants : vous avez tous dans votre entourage quelqu’un qui n’aime pas lire, qui n’aime pas se cultiver (et qui est bien souvent d’une stupidité affligeante), avec une mentalité que vous ne souhaitez pour rien au monde voir se propager autour.
Fahrenheit 451 met en évidence cette crainte et en accentue tous les points.

Caricature de l’auteur.

Une œuvre classique à lire pour en découvrir la philosophie et partager l’amour des livres, l’amour de cette expression qui a traversé les siècles et qui a aidé l’homme. De plus, la plume de Ray Bradbury est travaillée et la conclusion est très satisfaisante.
Une excellente histoire pour tous les passionnés de littérature.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
Fahrenheit 451 a gagné le Prix Hugo du meilleur roman en 1954, un prix qui concerne les romans de science-fiction et fantastique.

2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé ce récit :) Et pour une fois, je trouve qu'il mérite son étiquette de "classique".

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