jeudi 20 septembre 2012

Sherlock Holmes et la Nuit des Sacrifiés,


Incarnez le grand détective de Baker Street dans Sherlock Holmes : La Nuit des Sacrifiés sur PC. Dans cette aventure à mi-chemin avec le surnaturel, enquêtez avec le docteur Watson sur de mystérieuses disparitions allouées à une secte... Avec un mode de déplacement en point'n click, le titre propose d'interagir avec pas moins de soixante personnages et de combiner une cinquantaine d'objets pour trouver la solution.
Résumé par JeuxVideo.com
---

Voici donc une nouvelle aventure de Sherlock Holmes sur PC. Celle contre Jack L’Éventreur remonte depuis Août et il était temps que j’aborde les autres enquêtes, certes moins attirantes (quel étrange titre que celui-ci, « la Nuit des Sacrifiés ») mais qui ont tout de même le droit d’avoir leur propre chronique.

Déjà, éclairons un peu ce titre. Si je devais vous traduire La Nuit des Sacrifiés, cela donnerait quelque chose comme… Sherlock Holmes contre Cthulhu. Inutile de présenter ce monstre à tous les fan d’horreur et de H.P. Lovecraft, mais pour les ignorants, il d’agit d’un géant des mers à tête de poulpe en plus d’être ailé, ce qui donne pour résultat non pas Davy Jones, mais plutôt ça :
Call of Cthulhu, par Jarreau Wimberly
Et même les Lovecraftiens s’inquièteront : car il s’agit d’une créature irréelle (du moins, je l’espère pour nous, amis mortels), née d’une imagination morbide, un cauchemar fantastique. Comment Sherlock Holmes viendrait-il à bout de cette créature ? Avec quelques crochets du droit ? Parce que Cthulhu se recycle auprès de Moriarty et entreprend d’assassiner en cachette au lieu de se la jouer bourrine ?
Pas tout à fait. Autant mettre Sherlock Holmes dans le Seigneur des Anneaux ou Dracula (… Hé, mais ce que j’aime ces idées !). Cthulhu étant une sorte de divinité, il ne représente ici qu’un prétexte, une raison pour introduire une secte dangereuse. Le premier bon point revient donc au scénario : les références à Lovecraft sont riches et donnent un aspect intéressant qui fait valser l’enquête entre réel et imaginaire, la rendant troublante, voire assez gore.
Le seul regret vient d’une conclusion un peu expéditive, on sent que les scénaristes ne savent pas trop sur quel pied danser et tentent de nous livrer des messages hautement philosophiques… Sauf que ce n’est qu’à la retraite qu’Holmes se passionnera pour ce sujet (D’accord, je sors).
Quant aux énigmes, rien de bien compliqué. Frogwares mise plus sur la peur et des petits problèmes sociaux que des énigmes propres. Il y a juste un texte codé qui vaut vraiment le coup, mais c’est tout…

Par contre, si j’acceptais de passer outre le graphisme relativement pauvre de Sherlock Holmes contre Jack L’Éventreur, dans Sherlock Holmes et la Nuit des Sacrifiés, certains plans la mettent vraiment mal. Disons qu’on passe un peu du coq à l’âne dans les enchaînements de décor, il n’y a pas de vraie atmosphère installée : des marécages de la Nouvelle-Orléans naissante, d’un asile suisse, d’une demeure chic en Amérique… On explore donc différents niveaux de décor, mais c’est très inégal et le rendu-final donne l’impression d’un tableau fait par plusieurs personnes avec des goûts carrément opposés. Seul le passage de l’asile m’a plu ! Voir Sherlock Holmes dans ce décor sordide et dangereux (tant à cause des patients que du personnel) était particulièrement intéressant.
Un autre aspect dérangeant du graphisme : cet effet luisant qu’on la plupart des personnages rencontrés. Ils ne semblent même pas couverts de sueur ou anxieux, non, on les dirait tout bonnement en plastique ! Il y avait déjà ces problèmes de mouvements et ce manque de naturel, mais là, c’était le summum.

Images du jeu venant de JeuxVideo.com

En revanche, j’ai beaucoup aimé l’humour léger de Frogwares, la fidélité des personnages également (bien que Watson se montre un peu trop trouillard par moments pour quelqu’un qui a vécu la guerre et les situations qui vont avec). J’applaudis d’ailleurs le doubleur français de Sherlock Holmes (que je préfère mille fois au doubleur anglais dont la voix m’insupporte), il s’agit de Benoît Allemane. Le ton qu’il emploie s’accorde très bien aux répliques de notre détective favori et son caractère particulier.

En somme, loin d’être emballée par cette enquête qui promettait pourtant d’être intéressante, Sherlock Holmes et la Nuit des Sacrifiés aborde quelques points intéressants (notamment la naissance de l’Amérique qu’on connaît aujourd’hui, l’occultisme populaire des années 1890, la rivalité des classes basses et celles de la Haute…), mais tous ces aspects sont balayés par des aspects négatifs. Ou plutôt, ces bons points ne suffisent pas à freiner la déception qu’on ressent à la fin de l’aventure.

Au moins, d’autres aventures attendent les Holmésiens, ce qui donne l’occasion de pardonner à Frogwares ce faux pas. À titre d’information, on vient de m’apprendre que Le Testament de Sherlock Holmes est sorti aujourd’hui ! Je sais comment je me ferai plaisir en Octobre.




Ce billet est aussi le huitième billet de ma participation au Challenge Victorien (dans la catégorie Charles Dickes) organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Tout est expliqué sur cet article si vous voulez nous rejoindre !






             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Sherlock Holmes ne rencontre pas seulement Cthulhu dans cette aventure… Il rencontre aussi Hercule Poirot ! Une référence mignonne qui ouvre la voie à de nombreuses spéculations.
• Il y a une autre référence : il s’agit de l’une des plus célèbres illustrations de Sidney Paget où Sherlock Holmes et John Watson sont dans le train, le « Holmes gave me a sketch of the events » qui apparaît dans Flamme d’Argent. Sauf que cette fois, Holmes et Watson se dirigent vers la Suisse.

2 commentaires:

  1. en tant que fan de Lovecraft, ce jeu me tenterait bien mais si tu ne l'as pas trouvé génial je ne pense pas que je l'achèterait

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Après, il est pas mal pour découvrir l'adaptation en jeu-vidéo, mais c'est vrai qu'il m'a un peu déçu en fin de course... Il ne rend pas si hommage que ça à Lovecraft et c'est assez dommage...

      Supprimer