samedi 19 janvier 2013

Sang D'Encre, de Poppy Z. Brite,


Un style hypnotique, un monde halluciné, entre démence et cauchemar : l’auteur d’Âmes Perdues, la jeune romancière américaine qui révolutionne le fantastique des années 90, renouvelle ici le thème de la maison hantée si cher au Stephen King de Shining.

C’est dans cette maison que Bobby McGee, auteur de la bande dessinée Birdland, a tué sa femme et son fils cadet avant de se suicider. Elle est maintenant habitée par Trevor, le fils de Bobby, unique rescapé du massacre, et par son ami Zach. Mais qu’est-ce qui a ramené Trevor sur les lieux du drame ? Ce ne sont pas uniquement les mauvais souvenirs que les deux garçons devront affronter, car cette maison recèle des forces démoniaques, animées par de noirs « dessins »…
Si le destin se répète, inquiétant, destructeur, implacable, il ne peut s’écrire qu’avec un sang d’encre. Cette encre maléfique dans laquelle Poppy Z. Brite a plongé sa plume pour sceller l’alliance de deux âmes en lutte contre les ténèbres.
Quatrième de couverture par Albin Michel
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Après deux lectures inoubliables avec Âmes Perdues et Les Contes de la Fée Verte, je me suis empressée de lire Sang d’Encre, peu importe si il n’existait qu’en grand format, peu importe si je commence à le lire à 2 heures du matin.
En fait, j’avais à faire, sans le savoir, à ma première déception avec cette auteur.

Ce qui d’autant plus dommage, c’est que le roman commence pourtant très bien. D’ailleurs, Albin Michel fait bien de citer Stephen King dans son résumé car j’ai réellement eu l’impression d’apercevoir l’influence du maître de l’horreur. Il y a cette même ambiance un peu lourde, un peu fainéante avec des personnages qui ne se sentent pas bien dans leur peau et le lecteur n’attend qu’une chose : que l’orage éclate.
L’introduction est réellement efficace et ne dure pas trop longtemps, nous permettant de rentrer assez vite dans le vif du sujet, pour se demander ce qui pourrait pousser un père à massacrer ainsi sa famille avant de se suicider, en laissant seulement un survivant ? Forcément, cette question obsède les personnages tout comme le lecteur, ce qui pousse à poursuivre la lecture aussi vite que possible et connaître le mot fin.

Mais ma déception n’est pas arrivée d’un coup, elle commençait déjà à pointer le bout de son nez lorsque je découvrais les personnages. Trevor, malgré son passé et son caractère perturbé, ne me touchait pas tant que ça. Zach non plus ne parvenait pas à m’émouvoir comme pouvait le faire d‘autres personnages de Brite. Quant au couple qu’ils forment par la suite, quoique intéressant pour la folie de l’un et la peur de l’autre et cette étrange quête qu’ils s’imposent, je ne le trouvais pas à la hauteur de ce que la Reine Underground peut nous offrir dans d’autres des ses œuvres.
Il n’y a que Miss Lee, à la rigueur, qui m’a vraiment charmé sur le coup : strip-teaseuse avec une âme de geek, au look un peu spécial et un comportement de battante. J’ai juste regretté de ne pas la voir davantage durant l’aventure.

D’un autre côté, et c’est une chance, la plume de Brite reste intacte, toujours aussi somptueuse ! Métaphores à foison, ironie maîtrisée, dialogue vivant… C’est un point que je ne peux pas critiquer et cela sauve un peu le roman.

Qu’est-ce qui m’a donc le plus déçu dans cette affaire ? La conclusion. Je pense qu’au fil des pages, j’en attendais trop, je voulais une explication renversante, scotchante, réfléchie. Mais j’ai eu l’impression que Brite s’était contentée du plus simple, d’un truc tout bête [spoiler]il doit y a aussi le fait que je ne suis pas friande des voyages spatio-temporels, bien que j’adore Doctor Who[/spoiler]. Bref, ça m’a fait l’effet d’un feu d’artifice annulé au dernier moment et je me suis retrouvée un peu idiote devant mon livre, en me demandant « C’est tout ? ».

Cependant, avec toutes les œuvres de Brite, je ne peux pas lui en vouloir pour une coquille (à mes yeux, c’en est une en tout cas). Mais il est clair que, selon mon humble avis, ce n’est pas le meilleur Brite et ce n’est pas par celui-ci qu’il faut commencer si vous voulez découvrir l’auteur. Il y a l’incontournable Âmes Perdues ou encore, Le Corps Exquis si vous voulez vous familiariser avec elle, quoique, pour les personnes plus sensibles, Alcool n’est pas un mauvais choix !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Bien qu’ils n’apparaissent pas, des musiciens mentionnent le duo Lost Souls ? à un moment donné, qui ne sont personne d'autre que Ghost et Steve.
• Alors que Brite a l’habitude de réutiliser ses personnages dans d’autres romans, voire d’y faire de petites références, mais on ne voit Trevor et Zach que dans Sang D’Encre.

2 commentaires:

  1. Je suis assez d'accord avec cette critique! Je n'ai pour ma part pas dépassé la moitié de cet ouvrage alors que j'avais beaucoup aimé trois autres romans de sa plume précédemment et je n'ai pas ressenti la fascination caractéristique que j'éprouve généralement pour les histoires de Poppy Z. Brite!

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    1. Je suis rassurée de ne pas être la seule alors! En regardant les autres critiques, beaucoup criaient au génie... Après, si c'était leur premier Brite, peut-être que l'approche était différente, oui.
      Merci d'être passée en tout cas ;)

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