mardi 11 décembre 2012

Je ne suis pas un Serial Killer, de Dan Wells,

1, Ne pas regarder les gens trop longtemps.
2, Ne pas éviscérer les animaux.
3, Ne nourrir que des pensées positives.
Son psy en convient, John Wayne Cleaver est sociopathe. À 15 ans, le charmant jeune homme fait son mieux pour contrôler ses pulsions homicides, règles à l’appui. Ce qui n’a rien d’évident : sa mère tient le funérarium local. Là justement où finissent les victimes du « démon », serial killer décomplexé en pleine furie meurtrière dans sa ville.
John est peut-être le mieux placé (et pour cause !) pour l’arrêter…
Quatrième de couverture par Pocket.
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« Max, je ne l’aimais pas vraiment, ce qui constituait d’ailleurs l’un de mes aspects sociaux les plus normaux puisque personne ne l’aimait. »
P. 26

Déjà, qu’on se le dise : Je ne suis pas un serial killer est un thriller fantastique. Et je ne remercierai jamais assez Dan Wells de nous avoir prévenu dès les premiers chapitres pour éviter toute mauvaise surprise. Il s’agit d’un style qui ne plaît pas forcément à tout le monde mais pour ma part, j’ai commencé ma lecture en sachant à quoi m’attendre et la pilule est plutôt bien passée.

Je ne suis pas un Serial Killer, c’est un peu un tome de Dexter écrit par Stephen King pour les adolescents. Rien de particulièrement choquant, le style narrateur fait très jeunesse et c’est le genre de livre voyageur dans une classe de Première Littérature. Mais mon choix de placer ce livre dans la section (haute) jeunesse vient en partie de la galerie de personnages que dépeint Dan Wells. Très homogène, il y a des personnages que j’ai adoré, d’autres que j’ai carrément ignoré par mépris.
Le tueur John Wayne Gacy
Je ne sais pas si je vais surprendre certaines personnes, mais personnellement, ma « passion » pour les tueurs remonte à mes 12/13 ans, débutant avec le très connu Jack L’Éventreur. Et personne dans mon entourage y voyait là un aspect choquant, dérangeant. Que la plupart des gens se mettent à hurler après John Wayne Cleaver parce qu’il est fasciné par les tueurs, j’ai trouvé ça un peu gros. Et je vise surtout la mère de John : un passage tout bête, la première victime à qui il manque un rein, John émet l’hypothèse que le tueur l’a peut-être pris et sa mère juge ça totalement impossible (fin chapitre 3). Qu’elle juge cette idée impossible m’a semblé… Et bien… Impossible de la part d’un adulte possédant toutes ses facultés mentales !
S’accompagne ensuite les camarades de la classe, la tante… Bref, toute cette ribambelle de personnages plus cons les uns que les autres. Peut-être que c’est pour accentuer le mépris de John comme il est le narrateur du roman, mais j’avais la nette impression qu’il était le seul gamin du village à être futé.

Par chance, il y a des personnages que j’ai beaucoup aimé : le Dr. Neblin, le psychologue de John, brave médecin et qui se montre sympathique surtout à la fin. Mr Crowley aussi, p’tit papy du quartier et agréable comme tout avec sa femme et bien entendu… Le tueur. Ou plutôt le démon. [spoiler]Après, je n’ai eu aucune surprise en apprenant qu’il s’agissait de Mr Crowley. Le nom, emprunté sûrement à Aleister Crowley, met tout de suite la puce à l’oreille.[/spoiler] Et bien entendu, John Wayne Cleaver, qui était assez sympathique. Son système de règles, ses réflexions typiques d’un adolescent atteint d’un trouble, ses relations font de lui un personnage original et intéressant.
En revanche, certaines réflexions sont un peu longuettes et certaines tiennent même dans la caricature. Après, les adolescent aiment beaucoup exagérer.

Enfin, concernant l’enquête. Il s’agit d’un thriller fantastique donc émettre des hypothèses n’est pas une chose facile. Et finalement, on voit que l’auteur respecte une certaine logique, une cohérence très appréciable. J’avais peur que ça parte un peu en n’importe quoi mais c’est une trame très soft, très touchante je dirais même qui apporte une touche unique au livre et la fin est très satisfaisante.

Alors oui, Je ne suis pas un Serial Killer n’est pas le livre de l’année, je ne risque pas de me jeter sur la suite dans les prochaines semaines, mais il me laissera quand même un petit souvenir pour son originalité.

Un dernier petit mot d’ailleurs (pour expliquer le coup de "si vous aimez la série Sherlock"), car je ne peux pas croire que je suis la seule à avoir fait le rapprochement entre le personnage de John Wayne Cleaver et Sherlock Holmes de la série Sherlock. Je ne parle pas seulement du fait que ce soit tous les deux des sociopathes fascinés par les tueurs en série. Je parle aussi du fait que la petite Brooke Watson est la première fille à l’intéresser et que Rob Anderson arrête pas de l’embêter. Ça m’a fait de suite tilt.
Ou alors c’est parce que je suis un peu trop obsédée avec cette série ? En tout cas, j’imaginais John Wayne comme un adolescent grand, tout maigre aux yeux bleus et aux cheveux bruns et bouclés... Vous voyez où je veux en venir ? : >

[l’autre raison, c’est que j’occupais le rôle de Sherlock sur un RPG sur la série et durant des flash-back, mon « Sherlock ado » avait pas mal de points communs avec John Wayne Cleaver. Notamment cette peur de devenir tueur en série mais de ne pas pouvoir s’empêcher d’être fasciné. C’était juste l’anecdote perso’ !]
Le John Wayne Cleaver adulte ?

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le nom de John est bien sûr inspiré par le tueur John Wayne Gacy, bien qu’il existe également l’acteur John Wayne.
• Dans le chapitre 3, John se trompe en disant à son psychologue, le Dr Neblin, que le tueur David Berkowitz (connu sous le surnom Son of Sam/Le Fils de Sam) a commis une série de meurtres par balles parce que son chien, possédé, le lui aurait ordonné de le faire. Sauf qu’il s’agit du chien du voisin de David Berkowitz. On n’embête pas une pointilleuse.
• Les tueurs David Berkowitz (aka Son of Sam), John Wayne Gacy, Dennis Rader (aka BTK pour Bind, Torture, Kill), Jeffrey Dahmer sont les tueurs cités dans ce premier tome. Ils ont tous existé. Mais il y a également des thèses, notamment la triade Macdonald (pyromanie/cruauté envers les animaux/énurésie) qui existe bel et bien.

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