mardi 10 septembre 2013

Le Testament de Sherlock Holmes,

Londres, en 1898.
Sherlock Holmes vient de résoudre avec succès une nouvelle enquête, en retrouvant une parure inestimable qui avait été dérobée. Hélas, le propriétaire du bijou révèle que le collier restitué par Holmes n'est qu'une pâle imitation… et tous les indices semblent accuser le détective !

Commence alors une véritable descente aux enfers pour Sherlock Holmes.
Le doute s’installe bientôt, et Londres perd peu à peu sa confiance en Holmes, incapable de laver les soupçons qui pèsent sur lui ou de réfuter les preuves qui s'accumulent. Même la foi inébranlable que lui porte le Docteur Watson commence à vaciller, alors que le célèbre détective fuit Scotland Yard et multiplie les actes troublants : escapades nocturnes, chantage, destruction de preuves... Holmes irait-il jusqu’au meurtre ?

Sombre, angoissant, Le Testament de Sherlock Holmes vous emmène ainsi à la découverte du personnage de Sherlock Holmes tel que vous ne l'aviez jamais vu. C'est une intrigue haletante qui multiplie les rebondissements et ne cesse de surprendre le joueur captivé par la découverte de la face sombre de Sherlock Holmes.
Résumé par Frogwares.
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Intense. C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire ce jeu. Quand l’holmésienne que je suis se prête à l’histoire, au scénario, c’est assez éprouvant mais absolument fascinant. Je pense que l’aventure a eu le même effet sur Watson d’ailleurs.

La confrontation avec Jack L’Éventreur m’avait fait définitivement accrocher aux jeux composés par Frogwares. Le Testament de Sherlock Holmes avait été annoncé en 2010 (l’année durant laquelle j’ai découvert les jeux Frogwares) et durant deux années, j’ai patienté, patienté. La date de sortie a été repoussée trois fois et Frogwares, pour nous faire plaisir, éparpillait toutes sortes d’images pour nous montrer la raison de tant de retard : un nouveau graphisme. Tout propre, tout moderne et tout beau.
J’avais envie de leur en vouloir et d’un autre côté, non.
Tout ce que je peux dire, c’est que l’attente valait le coup.


Quelques images promotionnelles qui avaient été balancées avant la sortie du jeu.

L’hypothèse a été émise de nombreuses fois, à travers de nombreuses adaptations : et si Sherlock Holmes, lassé de ses enquêtes, aurait placé ses talents au service de crime ? Après tout, lui-même le disait, il aurait fait un excellent criminel.
Le scénario, bien que suggéré plusieurs fois dans d’autres œuvres, ne manque pas d’attrait et Frogwares signe-là une histoire prenante et réfléchie. Comme pour Le Dernier Problème où on se dit que Holmes n’est pas mort, que c’est impossible, durant Le Testament de Sherlock Holmes, on se raccroche à l’idée qu’il ne s’agit-là que d’un tissu de mensonges et que la vérité éclatera à la fin… Et pourtant, les doutes sont habilement amenés. Je me souviens que j’en étais presque mal à l’aise, j’en tremblais avec Watson tant la nouvelle image de Sherlock Holmes était effrayante. Sombre, mystérieux, entêté… Tous les secrets concernant sa vie privée ne jouent alors pas en sa faveur et le bon fan n’a finalement aucune arme pour contrer toutes les nouvelles hypothèses qui habillent le détective.
Le scénario est donc une pure réussite et je ne regrette pas du tout de m’être plongée dans cette histoire qui en vaut vraiment la peine.


Bien évidemment, un Sherlock Holmes sans énigme ne serait pas un vrai Sherlock Holmes. Et le Testament tient ses promesses : variées, régulières et intéressantes. Autant de diversité est très appréciable et leur difficulté est relativement modeste. Certaines sont assez rapides, d’autres prennent plus de temps à résoudre… Mais toutes les énigmes ont quelque chose en commun : elles reposent sur l’observation et la logique. De quoi se faire réellement passer pour Sherlock Holmes.

Cette phrase me fait toujours rire (le rire bien sardonique). Allez savoir pourquoi !

Maintenant, qu’en est-il de ce fameux graphisme qui nous a tant fait attendre ? Certes, quand on compare avec les premiers jeux, cela n’a plus rien à voir. Les personnages sont truffés de détails qui renforcent le réalisme, les décors sont éblouissants, lumineux et soignés. Cependant, qu’on ne s’emballe pas trop : que les nouveaux joueurs ne s’attendent pas à un Final Fantasy ou à un nouveau Devil May Cry. Après tout, Le Testament de Sherlock Holmes est là pour nous faire chauffer les méninges, pas nous offrir des prouesses graphiques.
Quant à l’habitué de Frogwares, il pourra définitivement apprécier ce nouvel aspect, car l’équipe s’est vraiment surpassée et on ne peut que les applaudir pour ça.


Je râlerai par contre sur un point. Quelque chose qui m’a particulièrement déçue : le son. Autant au niveau du doublage que niveau musique. Alors que pour les précédents opus, je me délectais avec du Tchaïkovsky, du Grieg, du Schubert… Ici, pas un seul morceau de classique. Uniquement des musiques composées qui manquaient de profondeur (à part celle du menu) et répétitives au point de m’agacer. Parfois, j’ai même trouvé que certains morceaux étaient décalés par rapport aux situations : des montés super angoissantes alors que rien ne pressait dans l’enquête, etc.


Concernant le doublage, j’admirais le travail de Benoît Allemane et de ses collègues. Certes, il n’avait pas la voix parfaite pour doubler Sherlock Holmes mais certaines de ses répliques étaient bien menées. Mais le nouveau doubleur (qui double en français Watson/Jude Law dans les films de Ritchie d’ailleurs) a un timbre presque… Pédant, faux. Holmes était narcissique, prétentieux, mais avec une certaine limite tout de même ! J’ai entendu deux répliques et j’ai craqué.
Par chance, il est possible de changer les voix et j’ai opté pour le doublage anglais. J’ai mis un peu de temps à m’habituer. Très peu de temps, à vrai dire : la voix terriblement sexy charismatique qu’ils ont donné à Holmes m’a convaincu. Plus sérieusement : tous les doubleurs anglais ont fait un très bon travail (encore heureux, je ne sais pas si j’aurai supporté les nouveaux acteurs français) et mention spéciale à l’empoisonneur allemand que j’ai adoré !

Watson, ce n'est franchement pas le moment !

Pour conclure, Le Testament de Sherlock Holmes est donc un excellent jeu et j’espère sincèrement qu’il ne s’agit pas du dernier. Celui-ci et le volet précédent sont en train de bâtir la réputation de la série et il serait terriblement dommage qu’ils s’arrêtent là. Une chose est claire : je serai de la partie pour le prochain opus.
Un dernier mot : je ne suis toujours pas désolée pour mon humour tordu et débile, les images viennent de ma partie donc j’y colle les blagues que je veux.



             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Bien qu’un pastiche signé Bob Garcia porte le même nom, Le Testament de Sherlock Holmes est une œuvre à part et n’a rien à voir.
• J'ai écrit ma chronique juste après avoir fini ma partie (avec petites corrections et ressentis plus latents), mais à ce moment-là je ne savais pas qu'il y avait effectivement un nouvel opus de la saga en cours ! On connaît d'ores et déjà le titre et il suffit à faire frétiller dans la culotte : Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments.

2 commentaires:

  1. Ton billet me donne vraiment envie de le tester. Le fait est qu'il me tentait beaucoup mais que je n'arrivais pas à craquer de peur d'être déçue comme cela a souvent été le cas avec des jeux créés autour de grands personnages littéraires (j'ai le souvenir d'un jeu sur le fantôme de l'opéra absolument désolant).

    Mais là, tu en dis tellement de bien qu'il va sans aucun doute rejoindre le haut de ma wish-list.

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    1. Je me doutais que la série des jeux Frogwares devait rendre certains Holmesiens un peu dubitatifs mais, de mon propre avis, je trouve certains volets encore meilleurs que certains pastiches ! On reconnaît les personnages (bon, sauf ici pour Holmes mais c'est voulu !), l'ambiance est correcte et pis, les énigmes quoi.

      Je serai ravie de lire ton avis en tout cas si tu y joues.
      Je peux te conseiller aussi "contre Jack L'Éventreur" de la même équipe, les graphismes font vieux et vides mais l'histoire vaut le coup.
      Ah oui, précision au cas où : il n'y a pas tellement d'ordre, les développeurs se contentent de clins d’œil pour les autres volets mais, comme pour les nouvelles, les histoires sont indépendantes.

      Et je ne savais pas qu'il y avait un jeu sur le Fantôme de l'Opéra ! Pour être aussi inaperçu c'est que ce doit être une catastrophe ! Je m'y pencherai par curiosité mais pas au-delà alors.

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