dimanche 30 mars 2014

Chien du Heaume, de Justine Niogret,

Chien du heaume, un surnom gagné au prix du sang et de la sueur par celle qui ne possède plus rien que sa hache, dont elle destine la lame à ceux qui lui ont pris son nom. Mais en attendant de pouvoir leur sortir les viscères, elle loue son bras et sa rage au plus offrant, guerrière parmi les guerriers, tueuse parmi les loups. De bien curieuses rencontres l'attendent au castel de Broe où l'hiver l'a cloîtrée : Regehir, le forgeron à la gueule cassée, Iynge à la voix plus douce que les mœurs, le chevalier Sanglier et sa cruelle épouse de dix printemps.
Au terme de sa quête, Chien trouvera-t-elle la vengeance, la rédemption ou... autre chose ?
Quatrième de couverture par J'ai Lu
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Événement français, ceux qui n'ont pas encore entendu parler de Chien du Heaume n'ont pas bien fouiné du côté Fantasy des librairies depuis quatre ans. Décoré de pas moins de trois prix en 2010, Justine Niogret est donc un nom qui pioche bien dans les mines de la renommée littéraire. Forcément, j'ai été à mon tour tentée de me mesurer à cette héroïne originale !

Illustration de la couverture format broché, signée Johann Bodin

Mais il faut bien que je sois franche, à la fin de cette lecture, j'ai clairement eu l'impression d'être passée complètement à côté de ce succès. Disons que si le roman est franc, la publicité autour a été bien mensongère et ce, sur plusieurs points.
Déjà, Chien du Heaume n'est pas Fantasy : il n'y a pas une once de magie, pas de licorne, ni dragon, ni griffon et encore moins des elfes. L'auteure explique d'ailleurs dans une interview où la catégorie Fantasy serait plutôt un choix de l'éditeur et non le sien. Si certains ont encore l'esprit embrumé par le Seigneur des Anneaux ou la Trilogie des Elfes, inutile de vous plonger dans Chien du Heaume, ce récit ne répondra pas à vos attentes de féerie.
Ensuite, le résumé : dès les premiers chapitres, on s'aperçoit plus ou moins qu'il n'y a personne à éviscérer en vérité. Aucune vengeance, aucun payement de sang, juste la quête et les seuls ennemis sont ceux qui barrent la route de Chien. Moi qui m'attendais à lire un peu du Kill Bill médiéval, je me suis rendue compte que ce n'était pas du tout le cas.

En fait, je ne suis d'accord que sur un unique point avec les impressions des médias : la plume de Niogret est effectivement belle. Travaillée et douée pour installer l'ambiance propre des bourgs du Haut Moyen Âge notamment durant les dialogues. J'ai par contre regretté que les monologues empiètent pour la plupart sur des descriptions, des ressentis et des actions, façon roman du XIXème siècle.
Malheureusement, ça n'a pas suffit pour me conquérir complètement : déjà, même dans une période mouvementée, quand je mets près de deux semaines pour lire un roman de 200 pages, c'est que je pédale. 
Le début commence pourtant très bien : je dirai même que le prologue de Chien du Heaume est un des meilleurs que j'ai lu ! Et puis, le récit se calme, se tasse au point de m'avoir donné l'impression de tourner un peu en rond à certains passages. Alors que la conclusion a réussit à me transporter à nouveau comme l'avait fait le prologue grâce à des rebondissements touchants, choquants et marquants. Le passage avec la coccinelle a bien failli me tirer quelques larmes et c'est à ce moment-là que je me suis vraiment attachée à Chien.

Chien du Heaume, cette fameuse guerrière, est un excellent personnage féminin comme j'aimerais en voir davantage. Enfin une femme forgeron et guerrière qui n'est pas jolie comme un cœur ! Merci Niogret d'avoir été plus réaliste que McIntosh dans Le Don qui faisait d'une princesse guerrière une jeune fille aussi délicate qu'une chanteuse ou couturière (mais lulz quoi...) !
En fait, l'éventail des personnages est loin d'être pauvre mais j'ai trouvé dommage que certains aient cette impression un peu bâclée. Je ne parle pas de Iynge qui est franchement amicale, ni du Chevalier Sanglier qui promet d'être un homme complexe et riche, ni de Regehir qui est presque une légende... Non, je parle plutôt de Noalle qui est, à mes yeux, la méchante pour être méchante, l'opposée de Chien, celle qu'on doit détester et qui possède plus de défauts que de cheveux. Quant aux autres personnages dont l'identité ne peut être révélée sans spoiler, je dirai juste que je ne peux pas juger sans les revoir dans le prochain tome.

L'illustration pour l'édition poche est cette fois de Johan Camou.

Bref, pour moi, Chien du Heaume est un roman assez inégal : trop court peut-être, trop lent malgré des passages maîtrisées et intéressants. J'hésite un peu à me lancer dans la suite pour l'instant et j'attendrai sûrement que plus de tomes sortent avant de retenter l'expérience Chien du Heaume. Fan de Légendes Arthuriennes, je pense me lancer plutôt dans son dernier roman en date, Mordred, car mine de rien, Justine Niogret a du talent et que c'est une auteure à surveiller. En plus, la nénétte a beaucoup d'humour !

On parle de forges, d'armes maniées, brisées, remodelées... Chien du Heaume s'accorde donc plutôt bien à l'idée 19 du Challenge des 170 Idées grâce à la hache qu'on aperçoit sur la couverture.
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

De plus, comme dit dans la chronique, Chien du Heaume étant Historique (j'ai pas lu un pet de Fantasy ici), Chien du Heaume est ma première participation au Challenge Moyen-âge organisée par Hérisson (il était temps !).
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-03-challenge-moyen-age.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Armes, métaux, technique... Beaucoup de détails concernant la forge sont abordées dans Chien du Heaume. Recherches ? Documentaires ? Niogret n'en a pas eu besoin puisqu'elle est forgeronne elle-même.
• Les éditions Mnémos ont réuni Chien du Heaume et le tome suivant, Mordre le Bouclier. Une bonne initiative et j'aurai pris cette édition si je l'avais trouvé plus tôt... Bref, curieux, n'hésitez pas à prendre cette édition, l'aventure durera plus longtemps et vous resterez peut-être moins sur votre faim.

1 commentaire:

  1. l'idée que l'héroïne soit un forgeron et un guerrier me plaît beaucoup, surtout si c'est traité d'une manière réaliste...
    bon, je comprends le côté réaliste portant sur le métier de Chien (merci pour cette anecdote) ;)
    j'ai également Mordred dans ma PAL, à part ça je ne connais pas l'auteure mais son univers m'a l'air intéressant !

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