mercredi 2 mai 2012

Love & Pop, de Murakami,



Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le sujet troublant dans son film Tokyo Decadence. Par l’intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s’acheter des produits de marque.
Le roman raconte la journée d’une jeune fille qui, désirant absolument s’offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se passer comme elle l’avait prévu.
La littérature n’a que faire des question de moralité, dit Murakami Ryû, qui a construit son roman à la manière d’une œuvre d’Andy Warhol, en fondant dans la narration des bribes de conversations, d’émissions de radio ou de télévision, des litanies de marques, de titres de films ou des paroles de chansons à la mode. Comme un bruit de fond faisant soudain irruption au premier plan pour saturer le sens de ces rencontres qui ouvrent sur tous les possibles de l’humain. Tandis qu’une violence latente se fait de plus en plus pressante et précise.
Quatrième de couverture par Picquier (Poche).
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Un étrange roman dont l’auteur ne m’était pas inconnu. Mais je n’avais lu aucun roman de lui jusqu’à maintenant et, Love & Pop étant mis en avant sur les rayons et mon sac, déjà plein, me permettant de prendre un petit ouvrage, je finis par me lancer. 

Le sujet était intéressant : certes, on peut s’attendre à ce que l’auteur nous dise, tel un père puritain, « la prostitution, c’est le mâl ! », mais je connaissais déjà le style particulier de Murakami et le roman moraliste était certainement à exclure. Donc, un tabou de société civilisée vu et vécu par une jeune lycéenne qui ne sait rien de ces pratiques et qui va en découvrir le plus gros en une journée. Un thème intéressant avec une interprétation intéressante. Même chose pour le style de Murakami : les japonais ont un style différent, loin des métaphores et des longues descriptions. Mais Murakami arrive à retrancher ses courts paragraphes avec originalité, une structure sympa et légère.

Mais au final, j’ai un avis plutôt mitigé. Car il n’y a pas de conclusion. Enfin… Que je m’explique : nous faisons notre conclusion, maintenant que nous savons presque tout de cette pratique moderne de la prostitution, nous sommes capable de dire clairement ce que nous en pensons. Est-ce bien ? Est-ce mal ? Bref, vous connaissez la chanson. Le problème c’est que le personnage principal semble n’avoir rien appris de ses expériences et, honnêtement, j’ai été assez agacée par cette fin avec cette fille totalement inconsciente. En soit, ne pas aimer un personnage, ce n’est pas grave. Mais quand c’est le personnage principal et que ça brise toute la trame du roman… C’est quand même franchement énervant.

Donc ouais, un avis mitigé pour un petit bouquin qui me laissera un peu de marbre comme la question a été visitée et revisitée. Ce qui sauve le thème, c'est la façon de comment l'auteur l'aborde. Mais d’autres romans m’intéressent de Murakami et ça ne m’a pas refroidi pour autant. Heureusement.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Je n’ai rien trouvé sur ce roman en fait. Donc je vais juste dire que je me suis faîte draguer par trois vieillards dans un tram pendant que je lisais ce bouquin et que c’était franchement perturbant. Surtout pour le thème et pour le passage. Limite flippant… Content de l’anecdote ? Non ? Je me rattraperai la prochaine fois !
• Ah si... Certaines personnes pensaient que le livre parlaient de mode et non de prostitution. J'espère que vous lisez les résumés derrière les livres, vous aussi... ?

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