dimanche 13 mai 2012

Petite Cuisine du Diable, de Poppy Z. Brite,

En quatorze nouvelles, Poppy Z. Brite ouvre de nouvelles voies dans l’exploration de l’inquiétante étrangeté de nos territoires familiers. On y croise le Diable et son chat géant emprunté à Boulgakov, un médecin légiste fin gourmet, un chef génial et un démon qui ne supporte pas que l’on critique sa carte des fromages…
Quatrième de couverture par Au Diable Vauvert.
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Bon. Vos mâchoires se sont sûrement décrochées en voyant la note donnée par une grande dévouée à Brite. Et pourtant, et pourtant… Par rapport à ce que j’ai lu de Poppy Z. Brite, ce recueil de nouvelles m’a beaucoup déçu. Et ce, dès le départ. La première nouvelle intitulée "Le Diable par la queue" annonce la couleur du recueil et elle m’a laissé, non pas indifférente, mais sur ma faim. Beaucoup de nouvelles en fait donnent la sensation d’une absence de chute alors que Brite est pourtant experte en la matière. Et là, des esquisses, des trames qui annoncent des feux d’artifice et dans ma tête, le bouquet final se terminait comme un pétard mouillé.
Un peu comme dans les grands restaurants où vous avez l’argenterie de qualité, les cartes bien présentées, l’odeur alléchante et au final, sous l’énorme coupole d’argent, vous avez un maigre petit poulet avec ses trois feuilles de salade sans sauce.
La déception.

Toutefois, dans ce menu diabolique, certains plats me sont restés avec un goût agréable : je pense à la nouvelle "Rien de lui ne s’étiole" qui est de loin ma préférée. Cruelle et marquante, c’est la seule qui m’a vraiment charmé.
C’était le coquillage aux merveilles perdu au milieu du plat moules frites.

Cela dit, c’est bien parce que j’ai lu d’autres livres de Poppy Z. Brite et que, selon moi, ils valent nettement mieux que Petite Cuisine du Diable. Au moins, l’auteure garde un style assez envoûtant et arrive à partager son amour pour la Nouvelle-Orléans et la gastronomie en plus de ses connaissances sur les sujets. Une lecture qui n’est pas perdue mais qui n’est pas aussi exaltante que les autres selon moi.

En conclusion, cela ne veut pas dire que je vais allez brûler tous les autres ouvrages de Brite et que mon admiration pour cette auteure est retombée. Juste que Petite Cuisine du Diable ne me laissera pas un vif souvenir et que je ferai passer le goût… Avec d’autres romans de cette splendide sorcière !
Superbe solution, non ?

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Lorsque je dis que Poppy Z. Brite s’y connaît en matière de cuisine, c’est presque vrai. La Nouvelle-Orléans est son premier amour, certainement, mais sa seconde passion vient de son mari, qui est chef cuisinier ! Le sujet l’inspirera d’ailleurs pour une trilogie qui commence avec le roman Alcool.


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