jeudi 16 janvier 2014

Serial Killers Duos, de Paul Roland,


Comment reconnaît-on un bon livre qui traite d’affaires criminelles ? Quand l’auteur expose des faits complets avec des éléments psychologiques, des détails criminologiques, des notions juridiques. Tout pour que son ouvrage soit une étude recherchée qui peut être prise au sérieux.
C’est sur quoi j’espérais tomber en achetant Serial Killers Duos, un titre accrocheur et prometteur quand on pense à la complexité des cas où il n’y a pas un unique tueur mais deux. Je m’attendais donc à un livre complet avec des renseignements concrets, instructifs. Mais Serial Killers Duos est un mauvais livre criminel car, comme tous ses homologues littéraires et c’est ainsi qu’on reconnaît un mauvais livre sur le crime, il retranscrit uniquement les crimes pour faire sensation.

Si Gordon Northcott est un nom qui vous intrigue, zieutez L'Échange de Clint Eastwood pour avoir un début. Cela dit, sa relation avec sa mère, Sarah Louise Northcott, n'est pas du tout exploitée dans le film.

Il existe de nombreuses alliances criminelles. La plus connue étant sûrement celle de Bonnie Elizabeth Parker et Clyde Chestnut Barrow, ou pour faire plus rapide Bonnie and Clyde. Mais il y a aussi Paul Bernardo et sa femme Karla Homolka, surnommés Ken et Barbie. Voire un groupe entier quand on repense à l’affaire Likens où la petite Sylvia Likens a été séquestrée par Gertrude Baniszewski et torturée par le voisinage entier. Mais au-delà de l’aspect choquant, il y a surtout matière à analyser : les relations de dominant-dominé (l’un des meilleurs exemples reste la question de la culpabilité de Michelle Martin dans l'affaire Dutroux), les lois concernant la complicité et tant d’autres aspects.
Mais au lieu de fournir un travail complet, Paul Roland se contente, dans Serial Killers Duos, de retranscrire les faits divers comme dans un simple journal. Beaucoup d’unions sont pourtant ressorties du placard, remontant même jusqu’aux deux fossoyeurs irlandais William Burke et William Hare qui revendaient des cadavres étrangement frais (je vous laisse deviner comment~) entre 1827 et 1828 et c’est bien dommage que l’auteur n'ait pas cherché une seule fois à aller en profondeur.
Le livre, divisés en six chapitres, fait donc davantage penser à un recueil de coupures de journaux avec des titres qui font mouche (comme Les tueurs de la lune de miel pour Martha Beck et Raymond Fernandez pour reprendre le titre du film biographique par exemple) mais le contenu est relativement pauvre. C’est vrai que j’aurais dû me méfier puisqu’il suffit de lire l’en-tête de la quatrième de couverture qui annonce la couleur : « Des histoires vraies, des enquêtes inédites, des reportages chocs ! », le tout en rouge et lettres grasses. On se croirait dans un numéro d'Entrevue avec les stars de la téléréalité dénudées en moins, en fait.
J'ai seulement apprécié les nombreuses illustrations et portraits mais c'est la seule qualité que j'arrive à reconnaître pour le coup...

William Burke (ci-dessus) et son acolyte William Hare, qui a disparu après avoir été acquitté, se sont rendus compte que pilleurs de tombe ne rapportait pas assez auprès des enseignements de médecine.

En clair, sans m’étendre plus longtemps, Serial Killers Duos est une bien grosse déception et sert surtout d’encyclopédie à compléter soi-même au crayon. Autrement, inutile de débourser 18€, on retrouve des articles plus complets sur Wikipédia.

L'édition anglaise.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
 • Paul Roland touche un peu à tous les sujets, loin d'être un Stéphane Bourgoin ou un Alexandre Lacassagne, il a à son actif beaucoup d'ouvrages sur l'ésotérisme ou la musique et ses ouvrages sur le crime ne sont pas vraiment reconnus.
• NOTE : Toutes les chroniques de livres en rapport avec la Psychologie ou la Criminologie se trouve dans l'onglet "Bouts de Papier".

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