dimanche 21 mai 2017

Funérailles Célestes, de Xinran,

Funérailles célestes est une histoire d’amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort. Xinran dresse le portrait exceptionnel d’une femme et d’une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique.
En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l’espoir des premières années du communisme en Chine. Par idéal, Kejun s’enrôle dans l’armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari au combat sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l’a préparée – le silence, l’altitude, le vide sont terrifiants. Perdue dans les montagnes du nord, recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d’errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari... Quand Wen retourne finalement en Chine, elle retrouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle et Deng Xiaoping. Mais elle aussi a changé : en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme ; au Tibet, elle a découvert la spiritualité.
Quatrième de couverture par les Éditions Philippe Picquier.
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Aperçu sur le blog d’Encres et Calames, Sia a partagé une chronique tellement enthousiaste que j’avais noté ce titre. À la base, bien qu’intéressée par l’Asie et son histoire, je n’aurais pourtant jamais remarqué ce roman, donc merci à Sia car je serais passée à côté d’un bien beau récit.

Plus qu’une opposition entre le Tibet et la Chine, Funérailles Célestes est un voyage dans l’inconnu poussé par l’amour : Wen n’est pas émouvante en soi mais par sa vie où, quelques mois tout juste après son mariage, son mari Kejun est envoyé loin d’elle au Tibet. C’est son aventure qui touche le cœur, sa détermination et son courage. Et le roman suit un double chemin : l’histoire d’amour à laquelle Wen refuse de renoncer et la découverte d’une autre culture pourtant voisine. L’équilibre entre ces deux fils est maintenu tout le long du roman.

C’est un très bon récit pour découvrir le Tibet sans tomber dans le roman "carte postale" : les paysages sont décrits avec justesse, sans verser dans une poésie qui maquille la réalité, et surtout, la culture est mise en avant. On se retrouve entre les tibétains comme notre nez se retrouve entre les pages, humant l’air rare en oxygène. On imagine sans peine ces montagnes immenses qui agrandissent davantage le ciel et donnent le vertige, vertige décuplé par la quête de Wen qui n’aura de réponse qu’à la fin de Funérailles Célestes : retrouvera-t-elle son amour ?
Les personnages sont un peu transparents, comme floutés dans ce décor immense, perdus dans cette nature. Certains passages font brouillon : il ne s’agit pas d’une lecture précise, elle reflète au contraire la peinture asiatique avec des lignes qui laissent imaginer, des esquisses épurées. Un rendu curieux mais finalement très agréable.

Un roman fort qui transporte aussi bien géographiquement que spirituellement et où je ne peux en dire davantage : ce serait briser le charme du roman de Xinran. Mais si vous voulez être ému, accordez un peu de votre temps à ce livre de 200 pages à peine, il vaut le coup.


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le titre fait référence à une pratique funéraire qui existe au Tibet. Ce n’est pas un vrai spoil, mais la découverte est essentielle : je ne détaillerai donc pas ici, je vous redirige donc vers Wikipédia si vous êtes trop curieux. Attention, les images peuvent heurter.
• Le roman s’achève sur une anecdote curieuse : Funérailles Célestes serait le véritable témoignage d’une chinoise qui a longtemps vécu au Tibet et qui a confié son histoire à Xinran qui n’a plus eu de nouvelles depuis. Ce roman est une bouteille à la mer pour retrouver cette femme très curieuse.
• Xinran est le pseudonyme d’une femme de lettres chinoise mais qui écrit en anglais, possède la nationalité britannique et habite à Londres : d’où la double-nationalité de cette chronique.

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