dimanche 15 décembre 2013

Un signe de vie parmi les tombes,

Un petit message qui ne restera pas mais pour prévenir que mon absence du moment est justifiée par des révisions pour des examens qui se terminent courant la semaine prochaine, je rassure donc ceux qui passent ici que mon cimetière n'est pas à l'abandon et que je serai de retour sans faute très bientôt~

Sur ce, une bonne continuation et des encouragements à mes compères étudiants.
(j'ai même déjà mis la bannière de Noël pour vous rappeler que bientôt, dans le froid de l'Hiver, nous serons libres)

samedi 30 novembre 2013

Bilan Mensuel : Novembre 2013 [16],

On arrive à la fin de l’année et je m'en aperçois tout juste ! Si, si : j’étais partie dans cinq romans sans me rendre compte que les révisions avaient démarré. Au final, mon mois se conclut avec deux lectures avec, tout de même, leurs chroniques respectives :
(cliquez pour accéder aux chroniques déjà disponibles)

Par chance, ça ne m’a pas empêché de faire quelques achats (avant ceux de Noël en somme) :

Décembre risque d'être un mois relativement tranquille aussi mais j'espère bien avancer dans mes lectures et mes challenges en Janvier !

mercredi 27 novembre 2013

Amnesia,

Amnesia : The Dark Descent est un jeu d'action horrifique à la première personne sur PC se déroulant au XIXe* siècle dans les entrailles d'un vieux château. Une gestion de la physique importante ainsi que la possibilité d'éditer tous les niveaux du jeu à sa convenance grâce à des outils avancés offrent une grande liberté au joueur.
Résumé par Jeuxvideo.com
*Les clampins ont écrit XVIIIe siècle pour 1830...
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Événement du survival horror, Amnesia: The Dark Descent est le projet d’un studio indépendant qui deviendra grand. Le Resident Evil du PC, l’Amityville au clavier et à la souris, le Manoir Hanté de Disney virtuel… Et surtout, une flopée de nuits blanches à rire avec des potes. Comme lorsque l’on veut se faire une bonne frayeur au cinéma entre amis (en allant voir Evil Dead ou Twilight par exemple), Amnesia: The Dark Descent est une expérience à partager pour conserver de vrais souvenirs, car autrement, bien que le jeu en lui-même reste potable, je trouve quand même le succès de ce survival horror légèrement exagéré.
Pour partager en quelques mots ma première expérience, Amnesia: The Dark Descent était très efficace, le côté comique venait clairement du côté flippant du jeu. Je ne compte plus les nuits où on jouait tous jusqu’à 4 ou 5 heures du matin en pleine Été, lumières éteintes à encaisser les sursauts, les mauvaises surprises et les fuites pressées. Cela dit, même avec tous ces bons moments, il y avait un petit détail qui me dérangeait franchement dans Amnesia, un défaut, une absence.
Pour éclaircir cette impression, j’ai recommencé l’aventure une seconde fois mais toute seule, sans lumière et sans soleil.
Et j’ai réussi à découvrir ce qui ne me convenait vraiment pas.
Je reste quand même sur l’aspect horrifique encore quelques lignes car même en recommençant une partie, la frayeur était encore pas mal présente et pour cause : les apparitions de monstres sont aléatoires ! Random complet et on se retrouve avec des « Là, y avait pas de monstre, ça v— Oh bah merde, si en fait. » J’ai beaucoup apprécié ce point très traître qui permet de renouveler l’expérience sans trop de redondances.
Amnesia: The Dark Descent tient donc ses promesses sur ce point et c’est bien.
Mais je ne le répéterai jamais assez, un jeu d’horreur pleinement réussi est un jeu qui mêle habilement surprise, horreur et intrigue. Si Amnesia remplit une part du contrat, il pèche pas mal pour le scénario. C’est simple : il n’y en a aucun.
Roh j’exagère : il y a des débuts de filon, des fils conducteurs peu à peu dévoilés durant la partie mais au bout de l’aventure, c’est le néant complet. Des questions sans réponses, des personnages sans aucune psychologie, des événements sans logique… À se demander si c’était bien la peine de donner un nom aux acteurs de ce conte macabre. Aucun twist end (et parler de fin est presque flatteur), aucune conclusion propre, Amnesia marque donc les esprits grâce à ses monstres et non pas avec son histoire brouillon.
L’ambiance a pourtant le mérite d’être soignée : château allemand, bruits étranges, lumière rare (et donc ô combien précieuse)… À tel point que je pardonnais ce graphisme assez cheap et le gameplay presque balourd. Disons que pour compenser, il y a une bien belle qualité au niveau des jeux de couleurs et une immersion complétée par l’absence de carte (ça fait rager mais j’ai aimé le détail) et une préoccupation de la santé physique et mentale. Par contre, concernant la musique, moi qui aime y attacher de l’importance, l’OST d’Amnesia est loin d’être extraordinaire, deux ou trois repassent parfois dans une playlist mais c’est tout.
Amnesia ou comment s'adonner à l'art contemporain.
Amnesia: The Dark Descent est donc un jeu très sympathique mais qui, à mes yeux, ne mérite pas son succès (fourni en partie par PewDiePie). Il faut bien évidemment rester dans l’esprit que c’est une production d’un studio indépendant et que le résultat est appréciable mais testez-le uniquement pour vous foutre une bonne frousse ou autrement, comme moi, faîtes-vous des parties nocturnes avec des amis, vous vous marrez bien~

             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Façon DLC, il y a beaucoup d’extensions pour le jeu d’Amnesia. La plupart sont gratuits et remodèlent entièrement le jeu pour permettre de nouvelles parties totalement indépendantes. Le seul DLC officiel est Justine, une histoire sans rapport avec Amnesia mais avec un univers qui m’a l’air vingt fois plus flippant, le reste, c’est du fan-made.
• Il se trouve que Heinrich Cornelius Agrippa a réellement existé ! Magicien, alchimiste, astrologue… Mais si il est mort en 1535 en France, comment peut-il se trouver dans l’Empire Allemand dans les années 1850 ? Vous le découvrirez si vous testez Amnesia.

mardi 19 novembre 2013

Resurrection Row, d'Anne Perry,

Qui donc s’amuse à déterrer les morts du très chic quartier de Gadstone Park ? S’agit-il de farces de mauvais goût ou faut-il y voir une plus sombre menace ? Chargé de l’enquête, Thomas Pitt se perd en conjectures. Mais le code de bonne conduite de la haute société anglaise ne tardera pas à se craqueler, révélant sa corruption et sa fausse respectabilité.
Quatrième de couverture par 10/18
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« Il avait en réserve de belles phrases toutes prêtes pour les cérémonies ordinaires, baptêmes, décès, mariages, voire parfois certains scandales, mais s’attendait-il à enterrer trois fois le même homme en trois semaines ? »
P. 123

À force de me manger des déceptions et des romans moyennement potables depuis des mois, j’avais besoin de me rabattre sur une série où je savais à quoi m’attendre. Sans compter que l’épisode 4 des aventures du couple Pitt possède selon moi le résumé le plus intriguant.
Alors certes, ce n’est pas le roman de l'année mais une petite enquête comme ça, comparée à toutes ces dernières lectures presque dérisoires, ça a influencé positivement mon ressenti final. Toutefois, n’espérez pas un Christie ou un Doyle, ça reste un policier feuilleton !
Ma chronique en détails…

Une cage pour retenir les morts susceptibles de se réveiller ? Nope.
Outre le fait que le mythe du vampire qui devenait déjà très populaire, le viol de sépultures était un crime courant à l'époque à cause des trafiques de cadavres, ces cages scellaient donc les tombes pour laisser les morts en paix.
Bien sûr, il fallait avoir les moyens de faire forger une telle grille.

J’aborde tout de suite un gros point négatif qu’on retrouve dans les trois premiers tomes déjà : le cliché. Celui des coqs de la haute société où, pour faire rire le lecteur, Anne Perry pointe une stupidité et des gouts superficielles sous une éducation à peine prise au sérieux. Oui cette caricature peut faire rire, mais quand on retrouve le côté franchement péteux chez tous les bourgeois dans toutes les enquêtes, on sent comme une redondance dont on pourrait se passer. Depuis le temps, je me suis carrément lassée des majordomes qui regardent Thomas Pitt de haut...
On me dira que c’est pour une touche réaliste, je ne dis pas le contraire, mais si Anne Perry pouvait nous épargner la même scène tous les cinq chapitres, cela serait merveilleux.
Idem pour les caractères. Autant que le contre-cliché de la Lady qui veut abolir l’esclavage, le jeune Lord qui veut travailler pour l’égalité dans les société en 1830, ça me gave pas mal, celui de l’abus du grand noble qui regarde les petites gens comme s’ils étaient tous des lépreux, ce n'est pas tellement mieux en fin de compte. C’est vrai que les visites de flic dans les beaux quartiers nourrissent les ragots (aujourd’hui encore ça fait parler…) mais il existe des variantes de caractère, des attitudes ! Que l’auteur change le menu, quoi…
(Et encore, si on pouvait quitter un peu les quartiers nobles pour explorer les bas-fonds et changer de décor, ça apporterait un peu d’originalité à la série)

Mrs Perugini, peinte par John Everett Millais en 1880.
Son nom et son profil ne vous diront peut-être bien, mais il s'agit de la seconde fille de Charles Dickens.

M’enfin, le puzzle que nous sert Anne Perry a le mérite d’être intriguant et bien trouvé. J’ai lu rapidement ce tome pour découvrir l’issue du mystère des tombes. Au lieu de révélations, des énigmes s’ajoutent et pimentent le récit pour faire chauffer les méninges. Certaines réponses m’ont satisfaites, d’autres m’ont carrément laissée pantoise [Spoiler à propos des tombes] je veux dire, j’ai bien compris ? Le gars a déterré et inversé les cadavres pour brouiller les pistes pour couvrir le meurtrier où le crime ne lui est d’aucun profit ? Les hommes de la haute société se font chier à ce point ?! [Fin du spoiler à propos des tombes] Ce point m’a clairement déçu et c’est bien dommage avec le potentiel de ce résumé.

Seven Dials, quartier qui apparait au détour de quelques chapitres.

Les personnages dans l’ensemble m’ont plu, j’étais ravie de retrouver Tante Vespasia bien que son caractère est moins spectaculaire que dans le tome 3. Thomas reste fidèle à lui-même et j’ai retrouvé un peu la Charlotte du premier tome. D’ailleurs, Resurrection Row est fortement connecté à L’Étrangleur de Cater Street, si les lecteurs peuvent mélanger les lectures des tomes, je conseille tout de même la lecture de Cater Street avant Resurrection Row.
Concernant les autres personnages plus secondaires, j’ai beaucoup aimé Alicia Fitzroy-Hammond et l’étrange américain du nom de Virgil Smith [spoiler] et j’espère presque retrouver ces deux personnages dans les tomes suivants pour voir si leu romance s’est bel et bien entamé. [/spoiler], le reste de la galerie étant plutôt classique.

En somme, Resurrection Row est un tome que je trouve légèrement meilleur que ses deux prédécesseurs mais ne vaut bien évidemment pas un grand policier signé par W. Wilkie Collins, il faut rester dans l’esprit du roman feuilleton. Cela dit, après tant de déceptions littéraires, ça fait du bien de lire quelque chose de léger et qui répond à nos attentes.

 L'ancienne couverture française et celle du format Kindle en VO

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
Gilbert et Sullivan, cités à la page 9, sont deux compositeurs qui ont bel et bien existés en plus d’être très populaires. Ils sont également mentionnés dans Oscar Wilde et Le Jeu de la Mort de Gyles Brandreth.
• Seven Dials est un véritable quartier d'époque qui a servi de décor à plusieurs romans. Anne Perry le recycle d'ailleurs pour son vingt-troisième tome et Agatha Christie l'aborde également dans son roman Les Sept Cadrans (en VO The Seven Dials Mystery)
• Plus en rapport avec la couverture : Mrs. Perugini, ou de son nom complet Kate Dickens Perugini, a également servi de modèle pour The Black Brunswicker (tableau ci-contre), peint aussi par Millais en 1860.
• Chroniques des tomes précédents pour ceux qui veulent :
             • Tome 1, L'Étrangleur de Cater Street

mardi 12 novembre 2013

Le Diable danse à Bleeding Heart Square, d'Andrew Taylor,

1934. Lydia Langstone fuit son mari, tyrannique et violent. Elle quitte la haute société londonienne, et tous ses privilèges, pour Bleeding Hearth Square. Un nom funeste à l’image d’un sombre quartier.
Là, elle trouve refuge dans une pension de famille. Un asile finalement bien inquiétant : Miss Penhow, l’ancienne propriétaire, est portée disparue ; Joseph Serridge, son successeur, est introuvable ; un homme surveille jour et nuit la maisonnée…
Et régulièrement parviennent à cette adresse des morceaux de cœur en décomposition, enveloppés dans du papier kraft…
Quatrième de couverture par Pocket
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«  Le temps passa. Sur la tablette de la cheminée, l’horrible pendule française que les parents de Marcus avaient héritée d’une quelconque grand-tante Langstone poussiéreuse, scandait les instants comme un métronome, et les élancements dans sa joue suivaient le rythme. Les Langstone contrôlaient jusqu’à sa douleur. Sa joue devait saigner, mais elle ne voulait pas le vérifier. »
P. 15

Comment résister à ce titre ? Comment résister à cette couverture ? C’est le genre d’image que je me fais de l’entrée d’un grand salon de thé-librairie où les variétés de thé sont aussi nombreuses que les poils de la barbe d’un nain, où les ouvrages sont aussi abondants que les parisiens dans le métro aux heures de pointe et où l’horreur côtoie de près le raffinement comme un vieil ami.
… Mouais, franchement, j’y réfléchirai à deux fois la prochaine fois avant de me laisser séduire par une couverture qui me la joue séducteur façon Serj Tankian.

Bleeding Heart Square est inspiré de Bleeding Heart Yard qui existe réellement 
et est une place chargée de légendes urbaines

Je vais quand même commencer par le point positif qui n’est pas négligeable : la plume d’Andrew Taylor. Sans oublier le travail de la traductrice Danièle Mazingarbe qui a habilement retranscrit le récit du Diable dansant à Bleeding Heart Square. J’ai apprécié beaucoup de métaphores et de descriptions où le charme londonien opérait si facilement. Sans compter que l’époque est tranquillement insérée dans ces petits paragraphes anglais, nous communiquant les rues de l’entre-deux-guerres mais également les conditions de vie.
Andrew Taylor maîtrise son année et plus encore, il partage ses connaissances concernant la vie des femmes de l’époque. Ironique et délicat passé d’ailleurs puisque les femmes anglaises avaient le droit de vote, le droit de travailler… Mais concernant les mœurs, on sentait encore l’influence des siècles précédents. Les degrés étaient différents selon les classes et Taylor en tient compte en faisant chuter son personnage Lydia Langstone de la haute société aisée aux bas-quartiers où on se rend compte qu’il est vitale d’avoir un toit au-dessus du crâne.

Version française et version anglaise.

Avec un décor si impeccablement dressé, on se demande ce qui m’a tant dérangée dans Le diable danse à Bleeding Heart Square. L’enquête. On est quand même loin du thriller palpitant où les indices fleurissent aux coins des pages, où les victimes sont frappées aux moments les plus inattendus, où les puzzles amènent plus de questions que de réponses… En fait, Le diable danse à Bleeding Heart Square est un policier relativement tranquille où l’enquête est entrecoupée par des tranches du quotidien des personnages.
Cela ne me dérangerait pas des masses si je m’étais attachée aux acteurs de cette aventure, sauf qu’aucun ne m’a réellement plu. J’ai beaucoup apprécié Lydia Langstone, j’ai beaucoup apprécié Rory Wentwood tout comme j’ai apprécié Joseph Serridge. Mais pas suffisamment pour me tenir en haleine. Disons que les personnages étaient bien trop fades, trop classiques à mes yeux.
Mais qu’en est-il de l’enquête plus précisément ? Déjà, le résumé sort le grand jeu alors qu’il n’y a pas de quoi s’affoler. Déjà, un p’tit spoil pour éviter une déception générale : Serridge n’a jamais disparu comme semble le sous-entendre l’éditeur. On le rencontre même au bout d’une cinquantaine de pages. Pareil pour les cœurs, quatre ou cinq viennent perturber la vie de Bleeding Heart Square mais ne consistent pas en des indices ultra-palpitants.

J’avoue qu’au bout d’un moment, je m’ennuyais vraiment. L’évolution que suit le récit est étrange, brouillon (d’autant plus que la police a un rôle infime donc niveau organisation, c’est mort, haha) et les révélations de dernière minute sont tellement attendues que les lire enfin n’arrivait même pas à me réjouir. Pour tout dire, j’avais la sensation que l’intrigue commençait sérieusement à prendre forme à partir de la page 400... Sur 570 pages, c’est pas trop tôt, ça va…

Je m’attendais à retrouver l’ambiance glauque de Noir Corbeau, une enquête aussi intrigante que dans Il était une fois un crime. Pas du tout et c’est pourquoi j’ai été terriblement déçue par Le Diable danse à Bleeding Heart Square qui s’effacera sûrement de ma mémoire dans cinq ou six mois.
Cela dit, je retiens le nom d’Andrew Taylor car sa plume me donne envie de lui laisser une seconde une chance et si le résumé de son prochain livre me tente, je le lirai probablement.

Enfin. Après tant de frustration, une p’tite image de Serj Tankian me remonterait bien le moral.
Cette chronique est ma première participation pour le Challenge des 170 Idées ! Avec le portail, j’associe Le Diable danse à Bleeding Heart Square à l’idée 32.
             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Comme cité plus haut, Bleeding Heart Square n’est pas totalement fictif puisqu’il est librement inspiré de Bleeding Heart Yard dans Farringdon, Londres. Une légende raconte qu’après un bal, Lady Elizabeth Hatton serait partie danser avec un étranger bien charmant avant d’être retrouvée au petit matin éventrée et le cœur toujours battant. Enfin, c’est bien mignon mais j’ai rien trouvé de plus de mon côté.

Challenge [04] : Le Challenge de 170 Idées,



Organisé par Helran, le Challenge des 170 Idées est l’adaptation littéraire d'un challenge photographie où 170 thèmes sont proposés. Pour les valider, il faut lire un livre dont la couverture ou une partie du titre doit correspondre au sujet donné. Il est sans limite de temps et beaucoup de libertés sont autorisées.
Ce post me servira surtout de récap’ de mon propre parcours. Pour la petite légende, les vignettes en couleurs sont celles qui ont été validées et celles en noir et blanc sont celles où aucune chronique n’a été encore rattachée.

Have fun !


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dimanche 10 novembre 2013

L'Aliéniste, de Caleb Carr,

New York 1896.
Un meurtrier auprès duquel jack l'Éventreur fait piètre figure sème aux quatre coins du Lower East Side les cadavres d'adolescents atrocement mutilés sans provoquer la moindre réaction des pouvoirs publics. Révolté par tant d'indifférence, Theodore Roosevelt, alors préfet, fait appel à ses amis John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, et Laszlo Kreizler, aliéniste spécialiste des maladies mentales, pour élucider cette énigme terrifiante.
Leurs procédés sont révolutionnaires ! En étudiant les crimes, ils pensent pouvoir brosser le portrait psychologique de l'assassin, l'identifier et l'arrêter. Ils ont peu de temps : le meurtrier continue à frapper.
Les obstacles se multiplient mais rien ne pourra les arrêter...
Quatrième de couverture par Pocket
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J’imagine que tout lecteur qui s’intéresse aux thrillers a déjà entendu au moins une fois le nom de Caleb Carr, plus précisément le titre de son roman L’Aliéniste. Personnellement, je l’ai connu avec des éloges, servi avec des compliments, saupoudré de louanges et enrobé de bave de fan. Peut-être de façon excessive car au final, j’attendais un peu trop de cette enquête.
Toutefois, L’Aliéniste ne fut pas une déception complète !

 L’œuvre et son auteur.

Ce qui m’a poussé à lire L’Aliéniste, hormis les critiques, c’est bien évidemment l’époque. Vous l’aurez compris : 1896 ! je n’ai pas résisté au voyage temporel que me promettait les pages. L’ambiance historique est donc relativement bien installée bien que j’ai regretté qu’il n’y ai pas plus de descriptions en dehors de l’enquête, histoire de peindre un peu plus le décor. Autrement, la mentalité des personnages et les méthodes d’investigation sentent bon le XIXème siècle et, très important à mes yeux, on perçoit les recherches menées par Caleb Carr !
Ensuite, la seconde raison est bien évidemment le titre. Autrefois, les fous étaient appelés plutôt aliénés et bien évidemment, psychologue a "remplacé" aliéniste. Car si certains auteurs de policiers se contentent d’utiliser des policiers, des gendarmes, des détectives privés… Caleb Carr s’enfonce dans la complexité et l’originalité en mettant en scène des spécialistes de branches différentes en plus de les connecter durant son récit. On passe alors de sergents à politiciens, journalistes à psychologues, gros bras à anthropologues. Bien sûr, s’invitent des avis divers, des opinions tranchés, des caractères décalés…

Seulement, c’est dans la galerie de personnages que je coinçais un peu. Autant j’ai adoré Laszlo Kreizler, Cyrus et les frères Isaacson, autant j’avais beaucoup de mal avec Sara Howard à certains moments et mon avis concernant John Moore passait du très bon au très mauvais (avant de s’achever définitivement sur de l’agacement pur et simple). Je ne ressens pas toujours un tel ennui à cause de certains personnages, mais là, c’est plus fort que moi [spoiler social] notamment quand l’enquête était entrecoupée par les « crises de jalousie » de John Moore qui jugeait que Sara Howard et Laszlo Kreizler se rapprochaient trop alors que je sentais à dix kilomètres que c’était pour tout, sauf de la romance. Le voir péter des crises me donnait plus souvent l’occasion de râler que de rire. [fin du spoiler social]
Sans spoiler, je dirais simplement que j’ai aimé la psychologie du tueur et la parcours mené par les enquêtes pour pouvoir la façonner à partir des indices laissés.

Théodore Roosevelt accompagné de ses collègues fictifs,
Laszlo Kreizler, John Moore, Sara Howard, Marcus Isaacson, Lucius Isaacson, Cyrus et Stevie Taggert

En revanche, même schéma pour les interactions, certaines sont plaisantes, intéressantes, enrichissantes et puis d’autres… Je renvoie les lecteurs au spoiler social quoi. Certains aléas affectifs font que l’enquête piétonne et cela rajoute un côté réaliste, sauf que ces ralentissements n’étaient finalement pas à mon goût. Pas du tout en fait, me poussant même à faire une pause alors que j’atteignais les derniers chapitres.

The Street (1903), la photo d'Alfred Stieglitz qui aura servi pour de nombreuses couvertures.

En somme, je dirais que L’Aliéniste est un livre très instructif concernant la criminologie d’époque et est conforme à l’année que l’auteur aborde. Je regrette juste des personnages quelque peu clichés qui m’ont donné l’impression de faire traîner l’enquête qui est en plus d’une remarquable richesse.
L’Aliéniste reste cependant un classique du policier qu’il faut lire au moins une fois.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À savoir que Caleb Carr a écrit « une suite » du nom de l’Ange des Ténèbres. Quoique suite n’est pas le mot le plus exact, il s’agit plutôt d’une nouvelle enquête où l’on retrouve bon nombre des personnages de L’Aliéniste, à savoir Sara Howard, Laszlo Kreizler, John Moore, les frères Isaacson et d'autres.