Le soir de Noël, Marie s’endort, entourée de ses cadeaux. Elle a couché Casse-Noisette, le pantin de bois, dans un lit de poupée. Mais lorsque sonne le douzième coup de minuit, les jouets s’animent ! Casse-Noisette se prépare à affronter le terrible Roi des Rats pour sauver une princesse victime d’une affreuse malédiction. Marie, qui assiste au combat, se retrouve entraînée dans une aventure fantastique et périlleuse...
Un grand classique du conte fantastique qui séduit depuis des générations les lecteurs de tous âges. Un texte féerique et poétique qui a inspiré de nombreux artistes.
Quatrième de couverture par Gallimard.
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« — Hiii… hiii… hisss…, couinait le roi des rats, donne-moi tes pois en sucre, donne-moi ton massepain, ou je croquerai ton Casse-Noisette.Puis grinçant affreusement des dents, il disparut dans un trou du mur. »
P. 63

J’ai donc emprunté la très belle édition Gallimard Jeunesse illustrée par Maurice Sendak que je devrais rendre malheureusement à la bibliothèque…
C’est donc sur les OST des films Harry Potter, un soir, alitée au lit après une extraction de dents de sagesse (cocasse au vu de ma lecture, hein ?) que j’ai commencé Casse-Noisette, un très joli conte que j’aurais aimé lire à haute voix comme si j’avais un enfant à côté de moi comme auditeur.

On explore différents mondes très opulents où le manque n’existe visiblement pas, et même, les couleurs et les goûts de Noël y sont bien présents : l’or et l’argent se côtoient, les friandises et les sucreries sont en abondance, les nombreuses lumières ne laissent aucune salle sombre et angoissant… Un vrai conte de saison à lire au chaud !
Quant à la fin… Eh bien, c’est toujours triste de finir un conte magique, mais la conclusion positive laisse planer quelques petits doutes et laisse une douce impression.
Quant à la fin… Eh bien, c’est toujours triste de finir un conte magique, mais la conclusion positive laisse planer quelques petits doutes et laisse une douce impression.
J’ai beaucoup aimé ces personnages, ils sont très typiques, certes, mais sont nécessaires à un conte du XIXème : une jeune fille plus noble qu’une princesse, un affreux au grand cœur, un bonhomme excentrique qui détient toutes les clés des secrets… Une galerie qui s’accorde aux livres de nos enfances.
J’ai trouvé très original qu’Hoffmann utilise une figure de rat, laissant l’éternel loup à la trappe (wolves need love too, nan mais), le rongeur est ici le tourmenteur : il gratte, il manifeste sa présence sans qu’on puisse le voir, il s’infiltre jusqu’au lit de la pauvre Marie et a des dents capables de tout ronger. Un ennemi particulièrement efficace donc et les illustrations de Maurice Sendak font honneur à cet antagoniste moustachu.
Si j’avais la plupart du temps d’autres images en tête que les illustrations de Maurice Sendak, c’est une édition très réussie et qui arrive à se démarquer de l’histoire d’Hoffmann : les pinceaux de Sendak interprètent, donnent de nouvelles visions et ne se contentent pas de suivre à la lettre les descriptions du conte. Bien qu’un peu discrètes, les couleurs sont nombreuses, douces et font de l’album un livre qui font écho aux vieux ouvrages grâce à son traditionalisme travaillée.
Un très joli conte assez inconnu dans nos contrés mais qui aura trouvé sa place dans la partie de mon cœur qui est restée enfant. La traduction est très correcte, respectant l’esprit de base et les illustrations de Maurice Sendak valent nettement le coup d’œil !
Vu le thème et la couverture, je peux sans aucun doute relier Casse-Noisette à l’idée n°47 du Challenge des 170 Idées, Noël étant un jour férié.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Maurice Sendak n’est peut-être pas un nom qui vous parle, mais son succès Max et les Maximonstres sera sûrement plus familier ! À la page 82, on aperçoit dans le paysage un des Maximonstres
• Le pseudo complet de l’auteur est Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Amadeus faisant référence à son admiration pour Mozart, autrement, son vrai nom est Ernst Theodor Wilhem Hoffmann.
• À la page 33, Casse-noisette s’exclame « Un cheval ! Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! » durant une bataille où la défaite arrive à grands pas, une réplique de Richard III de William Shakespeare, un antihéros aussi difforme de Casse-Noisette qui demande la même chose lors d’une bataille perdue. Un parallèle comique.