vendredi 29 janvier 2016

Perceval ou le Conte du Graal, de Chrétien de Troyes,

Perceval vit à l’écart du monde, ignorant de tout, et même de son nom. Un jour dans la forêt, il croise, émerveillé, cinq chevaliers revêtus de leur armure et décide de rejoindre la cour du roi Arthur pour se faire à son tour armer chevalier. Ainsi débutent les aventures de Perceval qui affrontera cent ennemis, rencontrera l’amour et tentera de percer le mystère du Graal.
Comment un enfant rustre et naïf va-t-il devenir un parfait chevalier ? C’est toute l’histoire de ce roman d’apprentissage avant la lettre. Car Perceval ne parviendra au plein épanouissement de sa personnalité qu’à condition de connaître les codes en vigueur. Et même alors, il lui restera à s’en détacher pour accéder à une plus haute vérité.
Quatrième de couverture par GF Flammarion.
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J’adore Chrétien de Troyes et j’adore sa part d’œuvres dans les légendes arthuriennes. Mais même en sachant que Perceval ou le Conte du Graal est un roman inachevé, j’ai été plutôt déçue par cette lecture...

La Tentation de Sir Perceval (1894), par Arthur Hacker

Perceval ou le conte du Graal pourrait s’appeler tout aussi bien Perceval ou Gauvain, ou encore Gauvain ou la quête romantique : le livre n’est pas concentré uniquement sur le nouveau chevalier (ô combien hilarant) de Perceval mais aussi sur (le ô moins génial) Gauvain. Adorant Perceval, je me réjouissais des passages où ce chevalier apparaissait avec des événements surprenants, mais je ne portais pas du tout Gauvain, figure peu originale à côté car parfait cliché du chevalier en quête de gloire.
Il faut dire que la part de merveilleux dans ce roman est très importante : des enchantements, des légendes, des apparitions… Et même si les deux chevaliers rencontrent leur part de surprises, les événements de Perceval sont bien plus intéressants, j’irais même jusqu’à dire essentiels. Le côté de Perceval est plus axé sur la spiritualité et un mystère concret tandis que Gauvain affronte des manifestations où il pourra tirer gloire et renom dans chaque victoire.
Forcément, la trame de Perceval me bottait un peu plus…

Les deux chevaliers rencontrent bien sûr une foule de personnages et j’ai eu un coup de cœur pour l’Orgueilleuse de Logres, une figure féminine assez inhabituelle dans les romans de Troyes, pleine de rancœur et de méchanceté. Ce qui donne parfois des situations comiques qui se retournent contre Gauvain...

Le Gauvain de Chrétien de Troyes et celui de Kaamelott n’ont rien à voir, en revanche, 
si une distinction est à faire entre les deux Perceval, on sent l’inspiration d’Alexandre Astier !

D’ailleurs, c’est indéniable, c’est bien du Chrétien de Troyes : ce ton un peu ironique et fluide est similaire à ses autres œuvres et l’auteur n’a pas peur de se moquer de ses personnages. Malgré le contexte historique, la narration est relativement accessible, d’autant plus que la traduction de Jean Dufournet est très correcte.
Être spécialiste de littérature médiévale doit rendre le texte encore plus savoureux !

Ce n’est pas un mauvais livre, mais Chrétien de Troyes a nettement fait mieux dans d’autres ouvrages… Peut-être si l’œuvre n’avait pas été inachevée, j’aurais eu un ressenti inverse mais ce n’est pas celui que je conseille.

Cette chronique rajoute une participation au Challenge des Légendes Arthuriennes organisée par Auudrey :


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Il s’agit du dernier roman de Chrétien de Troyes et bien qu’il soit inachevé, plusieurs suites ont été écrites dès le XIIème siècle. On ignorera quelles étaient les intentions de Chrétien de Troyes mais peut-être que certaines versions pourront combler ce manque.
• L’édition Gallimard propose une version bilingue (à gauche) : la page de gauche est en ancien français et la page de droite en française moderne, certaines comparaisons sont très sympathiques à faire. L’autre édition (à droite) ne propose que la traduction en français moderne.



Le Pion Blanc des Présages, de David Eddings,

Et les dieux créèrent l’homme, et chaque dieu choisit son peuple. Mais Torak, le dieu jaloux, vola l’Orbe d’Aldur, le joyau vivant façonné par l’aîné des dieux, et ce fut la guerre. Le félon fut condamné à un long sommeil hanté par la souffrance.
Les siècles ont passé sur les royaumes du Ponant. Les livres des présages sont formels : Torak va s’éveiller. Et l’Orbe a disparu pour la seconde fois. Que le maudit la trouve à son réveil et il établira son empire sur toutes choses. Belgarath le sorcier parviendra-t-il à conjurer le sort ? Dans cette partie d’échecs cosmique, il a réussi à préserver une pièce maîtresse : le dernier descendant des Gardiens de l’Orbe. Un simple pion, et si vulnérable...
Quatrième de couverture par Pocket.
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« — Ce n’est qu’une histoire, répéta obstinément Garion, qui se sentait tout à coup plus buté et terre à terre qu’un Sendarien. Tout ça ne peut pas être vrai. Enfin, Belgarath le Sorcier aurait… Je ne sais pas quel âge il aurait, mais les gens ne vivent pas si vieux que ça.
— Sept mille ans, répondit le vieil homme.
— Hein ?
— Belgarath le Sorcier a sept mille ans — peut-être même un peu plus.
— C’est impossible ! décréta Garion.
— Vraiment ? Et quel âge tu as, toi ?
— Neuf ans. Enfin, je vais les avoir à Erastide.
— Et en neuf ans, tu as eu le temps d’apprendre tout ce qui est possible et tout ce qui ne l’est pas ? »
P. 48

Bien moins connu que Tolkien, David Eddings fait pourtant parti de ces pionniers de la Fantasy qui a marqué et influencé les œuvres d’aujourd'hui, c’est indéniable. Ce qui est indéniable également, c’est qu’il fait bien parti de cette première génération avec Tolkien : le style, la plume et jusqu’à la structure le prouvent.
Ce n’est pas un livre que j’ai détesté, très loin de là, mais j’ai eu du mal à arriver au bout de ce premier tome...

Le plus gros défaut qu’on peut trouver dans un livre de Fantasy, et surtout dans le premier tome d’une série, c’est que l’introduction soit trop chargée ou bien pas assez expliquée. Eddings présente une toute nouvelle mythologie et j’avoue que j’ai été obligée de relire plusieurs fois les mêmes lignes, bien plus qu’une novice de Fantasy et j’étais encore assez perdue par la suite.
Eddings, comme Tolkien d’ailleurs, se lance pour Le Pion Blanc des Présages dans un début long et lent, d’où mon besoin de faire de nombreuses pauses. Sans compter que, pour nous rapprocher de son héros, Eddings nous largue dans cet univers : certes, certains indices sont parsemés mais on est trop enfermé dans l’ignorance avec Garion pour comprendre tout ce qui se passe et j’ai eu beaucoup de mal à avancer à cause de cette exclusion....

D’autant plus que Garion n’est pas vraiment mon personnage préféré (enfin, peut-être pas encore) et que j’étais plus attachée à Tante Pol par exemple (bon là, j’avais deviné plus ou moins qui elle était... Il me suffisait de regarder les autres sagas d’Eddings, surtout celle coécrite avec sa femme en fait) ou encore Barak avec sa tignasse rousse, surtout à partir de ses retrouvailles avec sa femme peu joyeuses… Quant à Silk, j’ai surtout été touchée par sa relation ambigüe avec la reine Layla.

Polgara, Barak et Durnik représentés par Oboe.

Mais le plus divertissant dans cette galerie de personnages, ce sont les différentes ethnies mentionnées. Ce ne sont pas des races différentes qui cohabitent comme pour les elfes avec les hommes et les nains, on assiste plutôt à un mélange culturel comme si on réunissait un suisse, un belge, un français et un canadien dans une même pièce : mes langues se ressemblent mais chacun possède un dialecte, les habitudes divergent, chacun est favorisé par un Dieu et les préjugés des uns sur les autres et les clichés s’entrechoquent.
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’étais motivée à poursuivre ma lecture avec pour fond les musiques d’Oblivion (où les confrontations ethniques sont très présentes aussi) car ce mélange des peuples est très bien rendu et donne envie d’en savoir plus chacun.
La carte n’est d’ailleurs pas de refus :

Bon, en toute franchise, il ne se passe pas grand-grand-chose dans Le Pion Blanc des Présages et je pense que ce premier tome aurait pu être plus bref : Eddings respecte le schéma héros découvertfuite (semblable à la balade champêtre des Hobbits dans La Communauté de l’Anneau)révélations à venir. Forcément, pas de grandes révélations à l’horizon : on est dans de la Fantasy classique. Très classique. Le Pion Blanc des Présages est un des premiers nés du genre.
C’est comme voir Nosferatu ou La Créature du Lac : il faut garder en tête que c’était du "jamais vu" dans ces débuts et que cette introduction de La Belgariade s’écarte des ouvrages plus modernes. Ceux qui ont eu des difficultés à lire Le Seigneur des Anneaux en auront probablement ici aussi…
Cela dit, j’ai eu un coup de fouet dans la seconde moitié et je pense que ça vaut le coup de poursuivre ma lecture.
Je croise les doigts, en tout cas !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
La Belgariade n’est pas une seule et même saga, elle est rattachée à La Grande Guerre des Dieux qui est composée des Préquelles (où sont réunits les deux tomes de Belgarath le Sorcier et les deux tomes de Polgara la Sorcière), La Mallorée et Le Codex de Riva. Toutefois, il est vivement conseillé de commencer par La Belgariade et de lire les Préquelles après La Mallorée, puis de garder Le Codex de Riva pour la fin.

mercredi 27 janvier 2016

La Couleur des Sentiments, de Kathryn Stockett,

En 1962, à Jackson, Mississipi, chez les Blancs, ce sont les Noires qui font le ménage et élèvent les enfants. Sans mot dire, sous peine de devoir prendre la porte. Est-ce le cas de Caroline, l’employée des Phelan, dont on n’a plus aucune nouvelle ? Mais franchement, qui s’en soucierait ? Ses amies, Minny et Aibileen, et surtout Skeeter, la propre fille des Phelan. La jeune étudiante blanche et les deux employées noires vont lier une alliance imprévisible pour « comprendre ».
Quatrième de couverture par Audiolib.
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Il y a un an, j’ai vu l’adaptation de La Couleur des Sentiments qui avait fait pas mal de bruits tant le jeu des actrices a été couronné de succès. J’ai beaucoup ri et j’ai versé ma petite larme à la fin et malgré ce ressenti positif, je n’ai jamais cherché à me plonger dans le livre, imaginant que cela ferait peut-être trop redondant...
Et puis à la bibliothèque, je suis tombée sur l’audiobook.


Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de préciser ce qu’est un audiobook, mais grosso modo c’est un roman lu par une ou plusieurs personnes (douées d’une voix talentueuse la plupart du temps) et cela le transforme en CD. Mais ce que je tiens surtout à faire, en revanche, c’est défendre le format : si le numérique est la cible de nombreux débats, les audiobook n’a pas besoin de discuter et on passe directement à l’affirmation « ceux qui voient bien et écoutent des audiobook sont des fainéants ».
Mais le concept de l’audiobook me fascine bien plus que le débat autour du numérique et La Couleur des Sentiments est donc mon premier pas dans ce format… Et je suis ravie de l’expérience !
Déjà, un audiobook demande autant de concentration qu’une lecture papier : je ne pouvais pas mettre mes écouteurs et faire quelque chose de trop absorbant. En revanche, pendant que je cuisine (sérieux : vous avez déjà essayé de faire des cannelés avec un livre dans les mains ?), pendant que je passe le balai, pendant que je me promène ou même quand je m’épile, alors je me sens moins frustrée de ne pas avoir un livre sous les yeux ! Et le fait d’être lu apporte une autre vision, une nouvelle sonorité. Il y a des livres qui devraient être lus à voix haute.
Pareil : j’adore m’endormir en écoutant des histoires. Jusqu’à maintenant, je me concentrais sur les sagas mp3, comme Adoprixtoxis, Reflets d’Acide ou le très connu Donjon de Naheulbeuk… Mais je les connais presque par cœur maintenant. Pour changer, j’ai donc suivi la vie d’Aibileen, Minny et Skeeter avec les oreilles quand mes yeux étaient piqués de fatigue.

Déjà, une mention positive pour Audiolib d’avoir choisi trois narratrices différentes qui apportaient une certaine vivacité aux personnages. J’applaudis très fort le travail de Nathalie Hons, celle qui prête sa voix grave à Aibeleen : son timbre grave et presque désabusé apporte tout le charme de cette bonne femme. Par contre, j’ai moins aimé la voix de Nathalie Hugo mais je blâme plus la personnalité de miss Skeeter, un personnage que je pensais apprécier plus que ça... De façon surprenante, la miss Skeeter du livre est très différente de celle du film qui semble avoir été faite sur mesure pour l’actrice.

Mais la vraie richesse de ce livre ne vient pas vraiment des personnages (si on prend Hilly Holbrook, elle reste très cliché dans son genre : c’est la sale peste parfaite juste en surface), ce sont les relations nouées qui fascinent.
C’est un livre plein de bons sentiments qui apprend que la couleur d’une personne ne devrait pas avoir d’importance, l’ambiance n’est pas spécialement lourde ou réellement dramatique : on est loin des griffes antisémites de la Seconde Guerre Mondiale ou de la question sur l’âme des noirs sous la Renaissance. La Couleur des Sentiments n’est pas un livre sombre : il s’agit d’une lutte rythmé avec des notes d’humour et d’audace qui allège la tristesse du contexte. La morale est relativement discrète et le livre traite des relations entre les noirs et les blancs mais aussi entre les femmes, tantôt blanches, tantôt noires, tantôt mariées, tantôt célibataires…
Et ça fait du bien de ne pas se cantonner à un seul aspect et d’exploiter le contexte historique un peu plus.
[ci-contre, l’auteur et Octavia Spencer qui a été applaudie pour son rôle de Minny Jackson dans l’adaptation cinématographique.]

Bien que j’ai été déçue par miss Skeeter (que j’ai trouvée quelque peu geignarde dans le roman… Sûrement la faute au film de m’avoir fait voir une tête brûlée qui s’affirme non-stop), j’ai aimé sa trame : vivre en tant qu’écrivain est difficile. Surtout quand on est une femme. Surtout quand on vit dans les années 1960.
Mais la trame que j’ai préférée, c’est celle entre Minny et Celia Foote. Je pense même que Celia Foote est celle que j’ai adorée le plus : entre Minny et Celia, c’est le récit d’une timide amitié entre une forte tête assez sensible et une naïve qui a autant de cœur que de force.

Par contre, je n’ai rien remarqué de spécial concernant l’écriture ou la traduction malgré quelques comparaisons bien choisies et une ambiance vraiment installée : l’avantage des voix sert à bien différencier les narratrices et apporte une certaine diversité. Même si il n’y a pas une musicalité renversante, l’émotion traverse quand même les mots mais ce n’est pas la plume la plus marquante que j’ai pu écouter…


En clair, un livre frais et agréable qui apporte des notes positives. Je ne regrette pas la lecture en fin de compte car j’avais une impression de vide avec la fin du film et effectivement : beaucoup de conclusions manquent à l’appel. Cela dit, deux ou trois chapitres de plus n’aurait pas été de refus car je serais curieuse de voir l’évolution de chaque foyer ! Tant pis, ça n’empêche pas La Couleur des Sentiments d’être un livre sympathique mais n’en attendez pas trop non plus : son succès est aussi porté par le film et on parle autant du roman que de l’adaptation.

J’en profite pour valider l’idée 6 du Challenge des 170 Idées, certes, je suis un peu jeune pour avoir eu exactement le même vélo-promeneur, mais c’était presque ça !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Un petit scandale a éclaté avec ce livre : Abilene Cooper qui a travaillé pour le frère de l’auteur pendant douze ans a accusé Kathryn Stockett de s’être trop appuyée sur sa vie et que La Couleur des Sentiments serait une biographique publiée sans son accord et où elle n’a pas touché le moindre revenu. Bien sûr, Kathryn Stockett a démenti. En revanche, à la fin du livre, une brève nouvelle intitulée Un peu trop tard (Too Little Too Late) permet à l’auteur de partager sa propre expérience (à la façon de miss Skeeter avec Constantine) avec sa propre maid Demetrie.

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Life is Strange, Épisode 4 Dark Room,

Max Caufield vient de fêter ses 18 ans. Elle est revenue dans sa ville natale pour étudier la photographie avec pour professeur son photographe favori, Mr. Jefferson.
Un jour, elle sauve la vie d’une fille en découvrant un pouvoir extraordinaire par la même occasion : Max peut remonter le temps. Chacune de ses décisions influencera donc le passé, le présent et le futur.
Max décide d’utiliser son don auprès de ses camarades rongés par leurs problèmes personnels, d’aider son amie d’enfance Chloe qu’elle n’a pas revue depuis cinq ans et surtout, de retrouver Rachel Amber, une lycéenne portée disparue et dont le portrait orne chaque mur de la ville.
Mais les conséquences peuvent être plus importantes que Max ne l’avait prévu...
Résumé personnel.
J’ai fait comme j'ai pu !
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Quand on termine Chaos Theroy, la conclusion laisse tellement sans voix que la réaction la plus normale est de se ruer sur Dark Room. Après tout, on assiste au plus bel exemple de l’effet papillon !
Et il se trouve qu’en plus de cette introduction sur les chapeaux de roues, Dark Room est un chapitre coup de cœur et ce, pour plusieurs raisons.


Tout d’abord, véritable détective en herbe, c’est là où on obtient la conclusion du mystère Rachel Amber, alors forcément, réunir tous les indices, faire les liens et avoir les révélations a été un vrai bonheur pour mon petit cerveau. Les joueurs s’en doutent : cette enquête se mène sur un fond de sentiments, aussi émouvant qu’une saison de Broadchurch et j’avoue que j’ai eu une petite larme à l’œil.
D’autant plus que les moments forts sont portés par des musiques bien plus mélancoliques que les premières qui visaient à relaxer le joueur.
Dark Room est donc le dénouement du mystère et on bascule dans quelque chose de plus grave que quelques petits problèmes de lycéens en mal d’amour ou en quête d’identité.


Les réponses permettent aux relations de se fixer. Je me suis très attachée à Warren dans ce chapitre-ci et j’espère que DontNot nous laissera le choix de pousser Max vers lui comme on peut la pousser vers Chloé (qui m’insupporte un peu trop pour réellement l’apprécier... Bien qu’elle se rattrape à certains moments ici).
J’ai été assez émue par le skatteur Justin, assez malheureux (et jaloux) de voir Dana, son béguin, sortir avec son meilleur pote et de les voir si heureux.
Le personnage de Frank a une vraie importance dans ce chapitre-ci et j’ai bien passé une heure à arranger les situations pour qu'elles ne partent pas en vrille... Et l’avoir comme allié, car j’y tenais.
Dans cette partie, j’ai tenté d’avoir le plus d’alliés possible car je m’attachais à tous ceux avec qui on pouvait sympathiser.
Quoique je dois avouer que refaire une nouvelle partie de Life is Strange avec un comportement de vraie asociale (connasse) est tentante !
Mais voilà, j’ai saisi cette sensibilité timide et fragile que le scénario propose et cette structure a été efficace.
Même si Max atteint des niveaux de hippietitude terrifiant dans ce chapitre !


On découvre bien d’autres ambiances et le chapitre nous pousse littéralement vers la nuit, le noir, entre la soirée du Vortex, les plans nocturnes et surtout la fameuse Dark Room... Les petites lueurs du crépuscule sont de moins en moins présentes et on sent qu’on arrive à la fin de la journée, la fin du jeu.
J’irai même plus loin pour la petite frayeur : c’est le calme avant la tempête.

Un merveilleux chapitre donc qui fait que je ne regrette pas du tout de m’être penchée sur Life is Strange. Et avec une telle conclusion, après avoir rattrapé mon retard, j’étais au même point que les autres : il fallait attendre...


Comme d’habitude, mes choix pour ce chapitre si vous voulez comparer :

             Quelques anecdotes sur ce jeu,

Chronique du chapitre 1 Chrysalis, Chronique du chapitre 2 Out of Time, Chronique du chapitre 3 Chaos Theory, Chronique du chapitre 5 Polarized.

dimanche 17 janvier 2016

Les 7 Péchés Capitaux littéraires,

Vu chez LesenLeben, j’avais aussi envie de me frotter à ce challenge-questionnaire assez original : des questions sur des lectures ayant pour thème les fameux sept péchés capitaux. Après réflexion, je fixe enfin mes réponses et je vous invite à participer aussi à ce défi très sympathique !

Sans compter les livres de fac (qui sont toujours affreusement chers) et les livres étrangers en export (où le prix peut être modifié), je dirais que le livre le plus cher de ma bibliothèque est un des tomes des intégraux de Sherlock Holmes dans les éditions Omnibus à 25,40€, suivis de près par des livres de Bragelonne qui valent entre 20 et 24€... Mais où la qualité est au rendez-vous aussi~
Quant au moins cher, je pense que Lady Susan de Jane Austen est un bon candidat, ne coûtant que 2€ mais j’ai d'autres livres avec pour principe "la culture à moins de 2€" (ce que j’approuve : les gens n’ont plus d’excuses maintenant !)
J’ai mis du temps à réfléchir à cette question car je ne pense pas avoir une telle relation avec un auteur… Et puis j’ai pensé à Anne Perry : je trouve beaucoup de défauts à ses livres et les conclusions de ses enquêtes sont souvent décevantes, mais allez savoir pourquoi, je ne peux pas m’empêcher de continuer à la lire et à me raccrocher aux qualités !
Et chaque bonne surprise me fait réellement plaisir !
Ceux qui me connaissent un peu savent que je ne relis jamais un livre même quand celui-ci est un coup de cœur. Toutefois, je les feuillette régulièrement et celui que je tripote le plus souvent est le premier tome du Trône de Fer. Quand les beaux jours reviennent (j’adore "accueillir" le printemps avec cette saga), quand j’ai un petit coup de cafard, quand je n’ai pas envie de lire autre chose, je me replonge dans les meilleurs passages.
Résultat : il reste rarement longtemps dans ma bibliothèque…
Lourd, long, encombrant dans son format, j’étais pourtant motivée par son adaptation par la BBC, mais j’ai abandonné La Rose Pourpre et le Lys par paresse et par manque d’intérêt… Ceci dit, dès que ma mère le récupère, je m’y replonge car je tiens à donner une chance à ce livre.
Tous. Ou aucun, au choix.
Certes ça m’amuse quand je dis que j’ai beaucoup aimé Madame Bovary et qu’on me réplique « ugh, comment je me suis fait chier, moi… » mais je ne ressens pas vraiment un sentiment d’orgueil. Bien qu’il y ait des livres où la lecture a été si laborieuse que je ne suis pas peu fière d’être venue à bout ! Je citerai, entre autres, La Vie Nouvelle d’Orjan Pamuk et peut-être bientôt Le Rouge et le Noir de Stendhal ?
Oula… Sa psychologie ? Histoire de ne pas paraître superficielle ?
J’aime les barbes et les brunes sinon, avec ça, le personnage part avec un bon point.
Ensuite, j’ai une grande faiblesse pour les personnages désillusionnés et je vais illustrer avec Sansa : personnage au début agaçant, son évolution la rend très attachante et si j’étais un mec, je voudrais jouer au chevalier servant avec elle… Le vrai chevalier servant, j’entends. Ou p’têt pas.
Oubliez ce que j’ai dit.
Mais voilà : le personnage bien intentionné qui traverse des épreuves, c’est classique, mais ça marche toujours avec moi. Peu importe si au bout il « redevient gentil » ou devient aigri au possible.
Quant à l’attirance sexuelle, ça dépend si il/elle correspond à mes critères (genre ça, ou ça, ou ça, ou encore ça, et pourquoi pas ça ?)… Et la face avec laquelle je l’imaginais !
(pour l’anecdote : un ami une fois avait demandé mon type d’homme, j’ai sorti "genre Zakk Wylde, Kurt Cobain…", il a répondu "oh, tu aimes ceux… qui ont les cheveux sales ? Couverts de sueur ?"… Mais… Fait un concert pendant 2 heures, toi aussi tu vas être couvert de sueur, foutriquet quoi… :’( )

J’aurais dit Les Élixirs du Diable d’Hoffmann, mais comme j’ai enfin cédé...
Donc je vais dire tous les livres qui ont disparu des marchés : c’est un vrai plaisir de trouver un livre qui n’est plus édité et la quête de ces livres est très dure... Donc si quelqu’un d’autre pouvait mener cette quête pour moi, ça serait avec plaisir ! Le cadeau sera double !
Mouarf.

Alors ? Vous avez des réponses pour vos propres vices littéraires ? 
En tout cas, l’excès de lecture n’est pas pécher ♥
... Oui, c’est une stupide excuse. Je sais. Pardon.

mardi 5 janvier 2016

Top Ten Tuesday [25],

              

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a  initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.






Mon thème pour aujourd’hui est…
Les 10 pavés à lire pour 2016.
Ou comment je passe de 50 à 20 livres pour mon Reading Book Challenge de Good Reads.

J’ai réussi non sans fierté mon Challenge sur Good Reads de lire tout au long de 2015 pas moins de 50 livres, mais voilà, bien que certains étaient courts, cinquante, ça a fait beaucoup de livres et mon temps pour les pavés était diminué. Sans compter que mon temps de lecture a finalement empiété sur mon temps d’écriture et si je veux aussi mener mon projet de récit Dark Fantasy, il faut que j’arrive à équilibrer le tout.
Je tombe donc à un tout petit chiffre cette année mais pour mieux savourer des pavés qui me font envie et pour écrire pour longtemps surtout… Voici donc mes dix candidats, mais pour rien vous cacher, deux ou trois changeront certainement en cours d’année ! Il va de soi que d’autres lectures viendront se greffer mais je présente les dix poids lourds de mon année :

Je n’ai pas du tout eu le temps d’accorder un peu d’attention à mon intégrale 5 du Trône de Fer… Et pourtant, les Sept savent que je l’attendais (au point que j’ai refusé d’acheter celui du Livre de Poche… Mais c’est surtout parce que Marc Simonetti n’était pas à l’honneur : une maison d’édition française qui n’a pas recours au talent d’un artiste français admiré par l’auteur lui-même, je trouve ça aberrant), mais il se trouve qu’une Lecture Commune est organisée pour la fin de 2016 sur LivrAddict et sachant que j’adore lire Le Trône de Fer pendant le retour du printemps (ça fait un pied-de-nez), je me tiendrai prête !
Comme pour le cinquième tome du Trône de Fer, il m’a été difficile de trouver du temps pour ce monstre de la littérature française. Or, je me dis qu’il est temps que je découvre pour de bon Victor Hugo, qu’il est temps que je lise le roman qui a inspiré le Disney qui me fascinait gamine, qu’il est temps que je lise cette œuvre qui se déroule dans ma ville natale.
Donc voilà, je me pousserai au cul cette année : l’an prochain, à la même date, j’aurai lu Notre-Dame de Paris.
Enfin, j’espère.
J’avais adoré Les Nains de Markus Heitz et j’avais rapidement acheté la suite pour finalement la laisser traîner dans ma PAL… J’ai donc un peu honte de ce fait et je me rattraperai donc dans l’année en découvrant la suite des aventures de Tungdil Main d’or.
Quand j’avais découvert le Trône de Fer, j’en parlais avec beaucoup d’engouement à une amie dans un café-librairie bilingue et un anglais est venu me voir en me conseillant vivement Le Nom du Vent ! « Si vous avez aimé Game of Thrones, vous aimerez The Name of the Wind, mais ne lisez pas la traduction… Elle n’est pas terrible… », j’ai donc suivi son conseil et j’ai acheté The Name of the Wind en VO.
Malheureusement, même si je me débrouille dans la langue de Shakespeare, je lis beaucoup plus lentement et il s’agit d’un sacré pavé : lire The Name of the Wind cette année, ce sera le vrai défi.
2016 ne sera pas seulement marqué par la Fantasy malgré la majorité du genre dans ma PAL-pavés (un livre de Fantasy qui fait 100 pages, ça n’inspire pas confiance de toute façon), les classiques sont également champions dans le domaine de "salut, je fais plus de 500 pages et je refuse de faire un régime" et quand bien même ils sont courts, leur style lourd fait qu’ils peuvent être longs à lire et à savourer. Proust est d’ailleurs réputé pour ça… Mais je tenterai de lire mon premier Proust cette année !
J’ai entendu parler de ce livre discret et puisqu’il prend place dans un univers très nordique, très viking, je l’ai rapidement acheté sans sauter le pas... Petit poids dans le sac, je pense qu’il me prendra un peu de temps et j’espère le lire cette année.
Pour un bon mélange surnaturel et classique, je compte lire Dracula. Cela fait des années que je l’ai et je ne l’ai encore jamais lu : cette année, il va falloir que je m’y mette ou je ne pourrais plus porter le titre de Vampire Aigri.
Ceux qui se sont déjà frottés à des classiques russes le savent : ces œuvres, bien souvent extraordinaires, demandent temps et patience. Anna Karénine me tente depuis un moment et je pense que loccasion est la bonne pour me plonger dans mon premier Tolstoï.
Et je resterai en Russie non dans le passé mais dans le futur ensuite avec ce livre qui me fait un peu peur : certes c’est un morceau bien plus petit que Guerre et Paix ou autre monstre de la littérature classique russe, mais c’est que je ne sais pas à quoi m’attendre... Et comme on me tanne pour que je teste enfin le jeu !
Et pour finir ce TTT, un livre dont j’ignore tout ! J’ai déjà lu du Le Fanu il y a quelques années mais c’était Carmilla, petit roman qui se lit en un week-end même si celui-ci est chargé, je pense que La Maison près du cimetière sera une autre affaire, mais j’ai terriblement envie de découvrir un autre livre de l’auteur !

Bon, il va de soi qu’il est probable que mes envies de lecture changent, mais voilà les candidats en tête et c’est mon défi de l’année : lire 10 pavés/monstres de la littérature. Je compléterai avec des petites lectures plus légères évidemment.
Et vous ? D’humeur à relever des défis ou plus dans l’idée que "tant que la PAL descend, tout va bien" ?