jeudi 31 juillet 2014

Bilan Mensuel : Juillet 2014 [24],


Un agréable mois de Juillet vient de passer et je suis contente de voir que je n’ai pas chômé (sauf pour la première moitié mais voyage oblige).
Mes lectures du mois sont :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/07/le-crime-du-golf-dagatha-christie.htmlhttp://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/07/le-cadavre-de-bluegate-fields-danne.htmlhttp://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/07/je-ne-suis-pas-coupable-dagatha-christie.html
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/07/lhermine-de-diane-lacombe.html
(Comme d’habitude, cliquez sur les couvertures pour accéder aux chroniques disponibles)

Quant aux achats, je suis partie à la chasse au Poirot : c’est fourbe les petits détectives belges, mais j’ai réussi à avoir quelques enquêtes qui m’attiraient depuis un moment grâce à leur résumé :
 (Un intrus s'est glissé dans la foule, quand même)

Non, Hercule Poirot est un chat de quartier qu’il faut attraper. 
Et encore, je n’ai pas réussi à trouver La Maison du Péril.

Plus sérieusement, il y a d’autres achats mais ça me faisait rire de le présenter de cette façon.
Pour mes challenges, un rapide récapitulatif. J’ai bien avancé pour la plupart : j’en suis à 28 lectures bouclées sur 40, donc si je garde mon rythme, y a des chances que je remporte mon premier Reading Challenge. Quant au Challenge des 170 Idées, j’en suis à 19 sur 170. Évidemment, je n’en vois pas encore le bout, mais j’accumule doucement et sûrement (et vous vous doutez que les Agatha Christie aux éditions Le Livre de Poche m’aident grandement~).
J’ai enfin ajouté ma première participation au Challenge Écossais qui se termine en Décembre, je compte enchaîner avec ma seconde participation, La Servante Insoumise. Sans oublier le Challenge Vikings avec la chronique du sublime jeu The Banner Saga.


Je suis souhaite un excellent mois d’Août, de bonnes lectures et des découvertes geek,
pour ceux qui ont trop chaud, souvenez-nous que c’est presque la fin !
(profitez-en quand même)

L'Hermine, de Diane Lacombe,

Écosse, 1390. Pour éviter un mariage détestable qu’on lui impose, la belle Lire MacGugan se résout à épouser Baltair MacNèil, qu’elle sauve ainsi de la potence.
Tandis que Baltair, embauché comme mercenaire par différents seigneurs, assiste à la déroute de Robert III dont le règne est malmené par les luttes entre nobles, Lite se consacre corps et âme à l’expansion du domaine de sa belle-famille, à Mallaig, tout en tenant son époux à distance.
C’est pourtant elle qui, bien des guerres et des trahisons plus tard, tentera par tous les moyens d’empêcher la perte de Baltair...
Quatrième de couverture par Pocket.
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« Les deux hommes n’étaient certes pas faits du même métal : l’un affichait noblesse et pacifisme et m’avait pourtant déshonorée sans manifester aucun scrupule ; alors que l’autre, prétendument rustique et brutal, n’avait jamais levé la main sur moi, ni pour me battre ni pour me forcer. »
P. 259

Difficile de traîner dans les rayons historiques sans jamais entendre parler de Diane Lacombe ou au moins de sa trilogie Le Clan de Mallaig. Ce ne sont toutefois pas les nombreux avis positifs qui m’ont poussé à prendre ce premier tome mais bien ma passion incommensurable pour l’Écosse. Et le Challenge Écossais a achevé de me pousser dans les pages de L’Hermine.

Mon avis rejoint donc celui de nombreux lecteurs : L’Hermine est un bon livre, pas excellent, pas mauvais non plus, j’en garderai un souvenir sympathique mais pas vraiment impérissable. En fait, si il y a bien un défaut que je peux reprocher à l’histoire que m’a conté Lacombe, c’est le rythme de son récit. Certains passages m’ont captivée, mais d’autres m’ont, au contraire, parus trop longs, trop lents. Il s’écoule quand même presque dix ans dans ce tome-ci et j’ai eu l’impression d’une lecture en frise chronologique : on assiste aux événements les plus marquants d’une saison et hop, on fait un petit bond dans le temps avec, entre chaque passages, des miettes peu nourrissantes pour le lecteur, de quoi grailler avant de se remettre en selle.
Bref, un problème de rythme qui ne me convenait pas. En plus d’avoir du mal avec ces chapitres à la première personne et d’autres à la troisième personne, c’est là un soucis d’esthétique qui me perturbe bien souvent.

Cela dit, je n’ai pas eu l’impression d’avoir perdu mon temps en lisant L’Hermine car Diane Lacombe a répondu à ma principale attente : découvrir l’Écosse du Moyen-âge tardif. L’auteur nous sert donc en termes d’époque, en linguistique, en géographie, en politique, en mode, en tradition et même en plats. Et belle qualité : la partie historique est équilibrée avec la dimension romantique, ceux qui lisent L’Hermine pour découvrir les Highlands de 1390 seront autant servis que ceux qui rêvent de romance entre belles rouquines et fiers caterans en kilt. J’ai donc eu clairement l’impression d’apprendre une foule de détails et c’est surtout grâce à ces découvertes que je garderai des bribes de L’Hermine en mémoire.

Mais outre de présenter les Écossais autrement qu’en sauvages pictes qu’ils étaient pendant le Haut Moyen-âge, Diane Lacombe offre un idylle un peu vache entre la ravissante Lite MacGugan et l’indomptable Baltair MacNèil. Bien que le couple est lové dans les clichés les plus classiques de la romance historique, je ne les ai pas détesté : Lite m’a parfois surprise sur certains choix idiots mais cliché oblige tandis que le caractère borné de Baltair m’a fait soupirer plus d’une fois mais là encore, cliché oblige. Sans oublier les vilains Stewart et le grossier Alasdair Leslie, histoire de rendre les schémas encore plus dramatiques.
Je me suis davantage attachée à Tadèus et la petite Anna Chattan, à la tendre Dame Égidia et au téméraire Struan MacNèil, fils du brutal Parthalan que j’ai été incapable de détester. Bref, une flopée de personnages que j’aurai aimé voir plus souvent (placer différents points de vue aurait été intéressant je pense mais le lecteur était comme obligé à uniquement se focaliser sur la relation, pourtant intrigante, entre Lire et Baltair).

La Destruction de la Cathédrale d’Elgin selon Thomas Allom, 
un événement du livre qui connaîtra de nombreuses répercutions.

En somme, si j’ai regretté la mise en avant du couple formé par Lite et Baltair (bien qu’intéressant, je ne le trouvais pas exceptionnels et d’autres personnages me captivaient davantage) et quelques longueurs où j’avais l’impression qu’il ne se passait rien, L’Hermine recèle de nombreux secrets sur les Highlands de l’époque et mérite sa place d’honneur sur les étagères de romans historiques !

D’autant plus qu’il s’agit de ma première participation au Challenge Écosse, ce n’est pas rien. En puis, je peux rattacher cette chronique à l’idée 120 du Challenge des 170 Idées (hé, ce sont des pierres en mode légo, mais ce sont des pierres quand même !) :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/06/challenge-06-challenge-litterature.htmlhttp://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Si Lite et Baltair sont deux personnages fictifs, leur route croise des personnages historiques, à commencer bien évidemment par Richard III mais aussi Alasdair Leslie, Mariota Leslie, Donald MacDonald, Alexandre Stewart fils et encore d’autres… Certains événements sont aussi réels, comme l’incendie de la Cathédrale d’Elgin en 1390 par exemple.
• Mallaig est une ville qui parlera aux Potterheads car c’est bien par là que passe le Poudlard Express ! Les collines dans la région sont devenues célèbres grâce aux films d’ailleurs et des wagons sont exposés pour les touristes qui viennent à Mallaig.
• Bien qu’il porte le numéro 1, L’Hermine a en fait été écrit en dernier, servant pour explorer les racines des personnages du tome 2.
Lady Clare, de John William Waterhouse a servi pour la couverture des éditions Pocket.




lundi 28 juillet 2014

The Banner Saga,

The Banner Saga est un RPG tactique se déroulant dans un univers viking permettant de suivre l'exode de deux peuples, les Humains et les Varls, confrontés à une série d’événements étranges dont l'invasion des Dredges, des géants de pierre, qui détruisent tout sur leur passage.
Résumé (légèrement modifié) de JeuxVideo.com.
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Je crois bien tenir là une perle de 2014 ! Aperçu au hasard sur la page d’accueil de Steam, The Banner Saga m’a tout de suite attiré avec son graphisme proche des Disney de mon enfance, ses couleurs harmonieuses et son ambiance un peu viking.

Et mes premiers soupçons ont été confirmés dès le menu : graphiquement parlant, ce jeu est très, très beau. C’est même dommage que l’équipe était si petite, ne pouvant se permettre un doublage plus vaste et des animations plus poussées, l’immersion aurait été encore plus grandiose.
Mais The Banner Saga est plus lecture qu’oral, l’animation est très statique et l’absence de voix (seuls deux personnages ont une voix et on l’entend peu) fait que l’histoire prend les propriétés d’un grand livre d’images. Les décors sont fantastiques, les personnages ont le charme des vikings légendaires et la musique, surtout la musique, est d’une poésie effrayante. Parfois entrecoupée par des tambours violents, des rythmes de guerre, elle est surtout d’une langueur mélancolique, un vrai matin d’hiver où la neige tombe sur un monde abandonné. En partie grâce au talents des chanteurs d’ailleurs, et j’applaudis Malukah qui, simple chanteuse par passion à ses débuts, commence à se faire un nom dans l’univers des RPG (en même temps, quand on a une telle voix, la renommée est méritée).
La preuve avec ce morceau :
Et pour ceux qui auraient besoin de preuves supplémentaires, allez écouter Onward

Car oui, sous ses faux-airs de Belle au bois dormant, The Banner Saga relate en fait une histoire dramatique où les guerres sont provoquées par une apocalypse étrange et originale. Dans ce jeu, vous incarnez donc des survivants, des combattants qui veulent comprendre et recherchent un espoir au-delà des remparts de villes massacrées et des montagnes glacées.
Si l’histoire attire les plus masochistes d’entre nous, il est quand même dommage que le jeu soit d’un gameplay assez linéaire et monotone : avant tout un jeu de tactique, le joueur intervient pour prendre des décisions (qui sauveront des vivres ou des vies) et pour combattre les troupes agressives qui croisent la route de votre caravane. C’est vraiment dommage qu’un tel univers ne soit pas dans un jeu open-world, mais fuite oblige, les invasions ne permettent pas cette option.


Je me suis donc raccrochée à la qualité de l’histoire en elle-même. Si je n’ai pas besoin de vous présenter les êtres-humains, je suis obligée d’accorder quelques mots sur un peuple très original : les Varls. Créatures humanoïdes de 2 mètres 30 (easy), les Varls sont surtout épais comme des bœufs et possèdent des cornes qui rappellent celles des buffles ou des grands koudous, en plus d’être poilus comme des boucs. Ces êtres mi-hommes mi-bêtes sont aussi imprévisibles que des ours : tantôt violents et sauvages, tantôt doux et blagueurs, ils sont très discrets et accordent difficilement leur confiance aux hommes. Opposés, les deux peuples cohabitent d’ailleurs très rarement.
Mais là où l’existence des Varls est originale, c’est que les Varls femmes n’existent pas : supposés immortels, les Varls ont été créés par une divinité aux tendances de taxidermiste et ne leur a pas accordé de moyens de reproduction, se chargeant lui-même de leur création.


Sauf qu’aujourd’hui, dans The Banner Saga, les dieux sont morts, le soleil reste tout le temps accroché à son zénith et les Dredges, géants de pierre et ennemis de tous, envahissent les villes pour tuer homme, femme, enfants et Varls.
Le joueur incarne donc Rook, chasseur réputé dans sa ville natale Skogr, qui se retrouve malgré lui chef d’une troupe de survivants sous les yeux admiratifs de sa fille, Alette.
J’avoue que j’ai eu du mal à m’attacher à ce personnage au tout début, car la partie commence en fait du côté des Varls avec, entre autres, Ubin, Hakon, Vognir, Gunnulf et Mogr. En plus d’avoir ri en leur compagnie, les Varls sont d’une force remarquable et j’étais plus à l’aise en combat avec une armée de cornus déchaînés que des hommes rompus de fatigue.
J’ai toutefois fini par apprécier Rook et son équipe, d’autant plus que son histoire et sa conclusion m’ont énormément émue.

Quelques personnages que vous croiserez sur votre route :
En haut, de gauche à droite : Rook le chasseur, Alette sa fille et archère, Bersi, un Varl taciturne.
En bas, de gauche à droite : Oddleif, archère et épouse d’un Jarl, Gunnulf, Varl bourrin (et personnage favori au passage), Eyvind, mage un peu particulier.
(pour plus d’admiration, faîtes clic droit et "afficher l’image")

Une apocalypse ne saurait être plus belle et plus tragique que celle dans The Banner Sagaune histoire émouvante talonne un joueur qui doit se montrer responsable, sous peine de voir son cortège sombrer dans la famine, la dépression et/ou la boucherie. Le rendu de qualité captive cependant les braves aventuriers et les récompense d’un fabuleux récit aux relents de légende.
Dommage que le gameplay soit si morne, mais avec le succès de ce premier volet, espérons que des modifications soient apportées pour la suite avec un budget adéquat.


Je raccroche cette chronique au challenge Vikings, je pense que c’est une des plus belles découvertes que j’ai pu faire pour ce challenge d’ailleurs :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/03/challenge-05-viree-viking.html

             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Il est prévu que The Banner Saga soit une trilogie : l’équipe s'accorde une pause amplement méritée et s’attaque au second volet.
• Le graphique est inspiré du travail d’Eyvind Earle, un animateur, illustrateur et artiste qui a participé à de nombreux projets, notamment La Belle au bois dormant de 1959 qui était « le plus représentatif de son talent » selon Dave Smith. Le prénom Eyvind a été utilisé pour un personnage particulièrement important dans The Banner Saga en hommage à l’artiste qui a inspiré Stoic.
• J’étais tellement impatiente de découvrir ce jeu que je l’ai commencé alors qu’il n’existait que la version anglaise. Mais pas de problème pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise dans la langue de Shakespeare, une version française existe depuis Juin dernier !
• Tous les screens de cette chronique sont issus de ma propre partie.

Même si le jeu ne vous tente pas plus que ça, risquez-vous quand même à taper "The Banner Saga art" sur Google, ça vaut le coup d’œil !

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mercredi 23 juillet 2014

Héros ou Couple inoubliables [04],

              

Organisé par Cassie56, le rendez-vous hebdomadaire Héros ou Couple Inoubliables permet de laisser une trace, un article à propos d'un personnage héroïque ou d'une romance qui vous a marqué, ému ou ravi en répondant à trois questions.
Aucun jour n'est fixé, mais j'ai opté pour mon blog les mercredis.



Comme pour le premier couple, le second couple dont j’aimerais parler n’est pas crédible et dépend des points de vue, mais personne ne peut nier l’alchimie qu’il y avait entre Sherlock Holmes et sa cliente Violet Hunter dans l’aventure des Hêtres-Dorés :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2012/12/les-aventures-de-sherlock-holmes.html
    → Pourquoi ce couple ?
Encore une fois, peut-on réellement parler de couple ? Le duo que forme Violet Hunter et Sherlock Holmes n’est pas passionnel, aucune déclaration n’a été échangé, aucune embrassade ne les a réunit. Il y a eu toutefois de l’admiration, de l’amitié, du respect et de la considération. Et de la part du détective pragmatique, c’est déjà énorme ! 
Certes il y a eu Irene Adler, la femme pour Sherlock Holmes, mais j’ai toujours vu Irene Adler comme un fantasme, une idole, quelque chose d’intouchable et de magnifique (car il faut le dire : quelle femme !). Et puis, il ne faut pas oublier quIrene Adler était une femme mariée, heureuse avec son nouvel époux). 
Si Irene Adler est le coup de foudre, Violet Hunter est la tendresse, quelque chose de plus doux et de plus "stable".
    → Est-ce le couple principal ?
Ah non ! Le couple principal est formé par Holmes et Watson.
    → Quel aspect particulier de la relation vous a tant plu ?
En tant que misogyne lectrice pointilleuse, il m’arrive de juger sévèrement certains personnages féminins : les potiches trop coquettes qui renforcent les clichés, les pseudo-figures-fortes à peine plus réalistes que le père Noël, les féminines en réalité sexistes et à moitié hystériques…
Habitué au paon écervelé et en crinoline, je me demande si les jugements sévères d’Holmes ne sont pas alimentés par les femmes de la société victorienne, comme on peut critiquer aujourd’hui les piches qui confondent les T-shirt avec les robes ?
Violet Hunter, par contre, a ce je-ne-sais-quoi qui la distingue : son fort caractère, sa sensibilité et son histoire originale.
Et puis il y a ses tâches de rousseur, ses cheveux auburn. Holmes lui-même ne pouvait résister.
Ce qui m’a tant plus avec sa relation avec Holmes, c’est la pudeur qui s’en dégage : j’avais l’impression que Violet Hunter savait qu’Holmes n’était pas un homme facile et elle craignait certainement un refus de sa part (ce qui a failli arriver d’ailleurs), quant à Holmes, au début très réticent, il oublie bien vite ses premiers ressentis et accepte d’aider sa cliente (alors qu’il vient juste de la rencontrer, le physique de Miss Hunter y a-t-il contribué ?). Il va même jusqu’à se sentir particulièrement concerné par son sort. Évidemment, Holmes veille à la sécurité de chacun de ses clients, mais jamais il n’avait encore comparé une cliente à une sœur.
Évidemment, comme Watson, le lecteur se prend à espérer une intrigue amoureuse, conclusion commune à toutes les aventures où il y a une demoiselle en détresse (même si celle-ci arrive à se débrouiller plutôt bien). Rien n’arrive bien sûr : l’éternel célibataire qu’est Holmes se détourne de Violet Hunter dès que l’énigme n’a plus aucun mystère.
Mais Watson ne dit peut-être pas tout dans ses nouvelles publiées pour contribuer à l’image de son ami ?~

J’ai aimé d’ailleurs comme la série Granada jette quelques illusions durant l’épisode, grâce au jeu excellent de chaque acteur (j’ai d’ailleurs trouvé Natasha Richardson adorable, dommage qu’elle n’ait pas les taches de son par contre…) et les mouvements très discrets qu’Holmes dirige vers Miss Hunter, comme le montre assez bien ce post sur Tumblr !
Pour ceux qui baragouinent bien l’anglais et se sentent trop seuls d’adorer le duo HolmesxHunter, voilà un article pour votre bon plaisir.

Alors forcément, on ne peut pas franchement parler de couple, mais promis :
 la prochaine fois, je parlerai d’un vrai couple.

dimanche 20 juillet 2014

Le Cadavre de Bluegate Fields, d'Anne Perry,

Fidèle à son instinct de fin limier, l’inspecteur Pitt ne tarde pas à trouver la noyade d’Arthur Waybourne suspecte : issu de la gentry londonienne et atteint de la syphilis à seize ans, le jeune homme semblait avoir plus d’un secret à cacher... Mais après avoir arrêté et fait condamner à mort le précepteur antipathique de la victime, Pitt commence à douter. N’aurait-il pas envoyé un innocent à la potence ? Derrière les murs des salons cossus et les discours de façade, la vérité devient plus que jamais urgente à débusquer !
Quatrième de couverture par 10/18.
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La série des enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt ont commencé à remonter dans mon estime depuis le tome 5 Rutland Place. J’ai donc enchaîné avec le tome suivant Le Cadavre de Bluegate Fields.
Si celui-ci comporte plus de défauts à mes yeux que son prédécesseur, il reste un très bon tome.

La prison de Coldbath Fields est régulièrement citée dans ce tome : le quotidien des prisonniers 
était fait de travail épuisant, ce qui fait que la réputation de cette maison de correction était redoutable. 
Elle a toutefois fermé définitivement ses portes en 1885.

Comme je l’avais dit dans une ancienne chronique, Anne Perry a cet avantage de ne pas être censurée par les éditeurs de 1890 et même en tant que femme, elle peut nous composer les enquêtes sordides, noires. Ici, elle touche donc un crime qui ne s’est pas vu beaucoup dans les ouvrages d’époque : le viol. Mieux encore, le viol homosexuel. Et suprême cerise sur le gâteau : un viol homosexuel qui touche un membre de la Haute Société Victorienne.
Une chose est sûre : ni Arthur Conan Doyle, ni Agatha Christie n’aurait osé présenter un tel scénario.
Anne Perry, par chance, ne commet pas l’idiotie de vouloir choquer son lectorat mais uniquement ses personnages guindés. L’enquête sordide lui sert surtout d’un excellent point de départ pour explorer la société du XIXème siècle : les familles reluisantes qui ont autant de tabous que de tenues, les préjugés qui affrontent les ignorances, les bas-fonds secrets et réservés. Bien plus que dans les cinq premiers tomes, l’auteure nous partage vraiment ses connaissances concernant cette décennie riche. Le seul hic, c’est qu’elle s’empêtre encore une fois dans les clichés habituels : comme pour dans Resurrection Row, la plupart des personnages se ressemblent un peu, rappellent des acteurs des enquêtes précédentes. Heureusement qu’il y en a moins que dans Le Mystère de Callander Square où les caricatures affluaient aussi !

Toutefois, certains personnages sortent de l’ordinaire, ce n’est d'ailleurs pas plus mal car j’avoue que plus ça va, plus j’ai du mal avec Thomas et Charlotte : non qu’ils m’insupportent, mais je les trouve de moins en moins fidèles à l’esprit de l'époque, entre Thomas qui est le pauvre policier incompris qui veut remédier seul aux injustices, Charlotte qui a la sensibilité d’une femme de 2014 et non de 1886. Bref, à force d’être autant décalés de leur univers, je les trouve de moins en moins attachants.
Pour les remplacer, quelques personnages m’ont par chance convaincue : déjà le taciturne Maurice Jerome, fier et avec une force psychologique admirable, la tendre mais perspicace Callantha Mortimer et sans oublier l’insolent Albie Frobisher. Chacun a son importance et un rôle bien personnel et j’espère ne pas les oublier de sitôt.

Portrait d’une Comtesse, un portrait d’Albert Lynch qui a servi pour la couverture.

Quant à l’enquête, il est clair que je risque de m’en souvenir. Tout du moins le déroulement, car la conclusion ne m’a pas satisfaite : expédiée et sans réel mot-fin, on se demande si Anne Perry avait peur de rajouter une cinquantaine de pages supplémentaires ? J’ai noté quelques petites facilités aussi mais rien de bien alarmant car elles n’entachent pas le charme du contexte historique ou de l’originalité du sujet.

Le Cadavre de Bluegate Fields est donc un tome très bon qui répondra certainement aux attentes des lecteurs d’Anne Perry.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Anne Perry a eu l'intelligence de placer cette enquête en 1886 car 1885 marque la mise en place de la loi qui condamnait l'homosexualité : plus qu’une tare ou un défaut, la société victorienne jugeait vraiment cette sexualité comme un acte criminel. Pour mieux illustrer leur vision : la loi condamnait en même temps le viol sur les femmes et les enfants, comme si une relation homosexuelle ne pouvait pas être consentante. Oscar Wilde est une des personnalités les plus connues à avoir été a été jugé pour avoir enfreint cette loi.
• Si Whitechapel est connu grâce à Jack l’Éventreur, Bluegate Fields était aussi un autre quartier mal famé connu des policiers de l’époque.
• Pour voir les chroniques des tomes précédents, je vous invite à aller sur Le Guide de la Série.

samedi 19 juillet 2014

Le Crime du Golf, d'Agatha Christie,

Hercule Poirot se rend en France car il a reçu un SOS pressant d’un certain Mr. Renauld. Lorsqu’il arrive sur place, flanqué du fidèle Hastings, c’est pour apprendre l’assassinat de son client, dont le corps, lardé de coups de couteau, a été retrouvé au fond d’un trou creusé sur un terrain de golf…
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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« — Et maintenant, monsieur Poirot, dit Giraud d’un ton de mépris en jetant son chapeau sur la table, je vais vous faire un petit cours sur le métier de détective. Je vais vous montrer comment travaille l’école moderne.
— Parfait ! dit Poirot, en s’installant commodément pour l’écouter. Et moi, je vais vous montrer comment la vieille garde sait écouter. »
P. 145 - 146

Agatha Christie, comme une bonne majorité des figures anglaises, est une femme qui ne manque pas d’humour (pas vrai Calimera ?) et excelle dans l’art subtil de ce qu’on appelle l’humour anglais et elle nous le prouve dans Le Crime du Golf.
Qui a dit qu’on ne pouvait pas rire sur une scène de crime ?
John Watson ? Pfeuh.


N’hésitez pas à zoomer, à afficher l’image pour avoir une vue d’ensemble 
si vous vous sentez un peu perdu durant votre lecture.

Cela fait déjà quelques enquêtes de Poirot que je lis, mais Le Crime du Golf est vraiment une des enquêtes les plus complexes que j’ai pu découvrir jusqu’à maintenant : osées, ingénieuses et brumeuses, les énigmes (oui, car si il n’y en avait qu’une, ça ne serait pas drôle) sont bien menées, se déroulent sur un plan logique et apportent leur lot de surprises. Beaucoup de surprises, en plus.
J’ai adoré suivre l’enchaînement jusqu’à la résolution du mystère même si je dois reconnaître, le dernier retournement de situation avait un effet un peu too much pour moi, comme beaucoup de détours romantiques qui rallongent l’aventure inutilement. Cela dit, dois-je me plaindre auprès de Christie ou de Hastings ?

http://s-u-w-i.deviantart.com/art/chocolate-432977855Hastings, comme pour les autres romans où je l’ai croisé, n’est pas vraiment un personnage que j’adore : petit womanizer en herbe mais grand sentimentaliste à l’esprit chevaleresque, il est, en tant que narrateur, laisse monter des sentiments superflus (oui, toujours le coup de trouver Poirot trop vieux alors qu’on sait tous que le redoutable belge va résoudre l’énigme avant tout le monde, exactement comme dans La Mystérieuse Affaire de Styles). Forcément, ça casse un peu le rythme, mais pour sa défense, je dois reconnaître que je l’ai trouvé attachant à certains moments et j’espère que sa relation avec "Cendrillon" sera prometteuse !

Pour le reste, je n’ai pas spécialement été emballé par les autres personnages comme j’ai pu l’être pour Je ne suis pas Coupable, il y a tout de même la mystérieuse Bella pour son geste final, la charismatique Mme. Daubreuil, le franc Gabriel Stonor… Et surtout Giraud ! Car si Giraud est prétentieux et agaçant, impoli et pédant, il est aussi le seul à affronter directement Poirot par pure concurrence, allant même parfois jusqu’à l’insulter plus ou moins ouvertement (et moi, voir l’orgueilleux Poirot garder son calme jusqu’à un certain moment et répondre à des tics, ça m’amuse follement). En fait, c’est même grâce à Giraud que tout ce flot d’humour anglais remue les pages du Crime du Golf : il est la parodie de Sherlock Holmes, le policier qui déploie de nombreux efforts, s’opposant à l’indolent Hercule Poirot qui n’a pas besoin de physique pour résoudre une enquête (quoique, la grimpette à l’arbre, hein, j’étais surprise...).
Giraud est donc un peu le clou du spectacle et je ne cache pas que j’espère même le revoir dans un autre tome. Fidèle à lui-même ou, pourquoi, avec plus de plomb dans la tête (sans mauvais jeu de mots, c’est quand même une série policière), car une collaboration entre Poirot et lui peut être intéressante !

Bref, Le Crime du Golf n’est pas le meilleur Poirot à lire, si il comporte quelques défauts en rapport sans doute avec les débuts d’Agatha Chritsie, je l’ai quand même trouvé frais, intelligent et drôle. Une lecture tout à fait adéquate pour des vacances d’été en fait !

Je me demandais à quel livre me raccrocher pour l’idée n° 72 du Challenge des 170 Idées mais heureusement que Le Livre de Poche est là, que ce soit pour la couverture ou le titre, je peux valider la chronique du Crime du Golf (c’est un p’tit sport et alors ?) :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À la page 35, Poirot cite les travaux Alphonse Bertillon, criminologue français, qui est l’inventeur du Bertillonnage : c’est un système d'anthropométrie qui a pour but de rattraper plus rapidement les criminels récidivistes dont les caractéristiques physiques étaient déjà enregistrées dans ses documents photographiques. Une figure à connaître dans l’histoire de la criminologie car sans lui, on marquerait peut-être encore les délinquants au fer rouge.
• Agatha Christie s’est bel et bien inspirée d’un vrai fait-divers survenu quelques mois avant qu’elle ne rédige Le Crime du Golf : une femme ligotée raconte que son mari a été tué par deux hommes masqués. Il se trouve que les enquêteurs penchaient pour l’hypothèse où la femme aurait tué son mari elle-même et aurait été ligoté par un complice. Un mensonge plutôt classique qui n’a pas terminé d’être entendu par la police d’après cet article de 2012.
• Le roman a été adapté pour la série Agatha Christie’s Poirot et le scénario est signé Anthony Horowitz, l’auteur de La Maison de Soie ou plus connue comme "l’aventure du nouveau Sherlock Holmes". Où s’arrêteront les rapports de ces deux détectives ?