samedi 17 octobre 2015

L'Orbe de Xaraz, de John Lang,

Après leurs précédentes mésaventures, les héros du Donjon de Naheulbeuk pensaient enfin pouvoir se la couler douce, mais il faut croire qu’une telle activité ne figure pas au programme de leur fiche de personnage ! Jugez plutôt : l’un des leurs est resté sur le carreau, et aucun d’eux ne maîtrise le sort de résurrection.
Direction Waldorg, la cité des magiciens, qui regorge de gens compétents, mais un brin susceptibles. Avec leur chance coutumière, nos aventuriers arrivent une fois encore au mauvais endroit et au plus mauvais moment…
Quatrième de couverture par J’ai Lu.
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« La pluie c’est moche, c’est froid et ça fait rouiller les haches. Et je parle même pas de la cotte de mailles, je vais encore passer deux heures à la faire sécher ! Par toutes les enclumes du Grand Forgeron, ces humains sont vraiment des bons à rien. Les Elfes aussi d’ailleurs, je suis certain que la pluie est une de leurs inventions merdiques pour faire pousser les salades. »
P. 72

Le véritable plaisir, le nec plus ultra de L’Orbe de Xaraz, c’est qu’il s’agit d’une aventure du Donjon de Naheulbeuk dont je ne savais rien, c’était donc une vraie surprise. Est-ce que j’ai eu l’impression que ce n’était pas du Naheulbeuk à cause du format ? Pas du tout : lire n’empêche pas d’imaginer les voix, l’humour reste à son comble et j’ai même découvert un avantage : la version papier permet d’explorer plus longtemps des passages qui n’auraient pas le même impact qu’au format mp3. Je vais même en choquer certains : L’Orbe de Xaraz possède même un petit côté psychologique et une dose de drame.

Si comme moi vous vous êtes attaché à la compagnie des Fiers de Hache, L’Orbe de Xaraz ne vous fera pas monter les larmes aux yeux maiiiiis… pas loin, pas loin. Chaque personnage va connaître une évolution un peu plus intime à cause de la mort de l’un d’entre eux. [spoiler d’un détail inutile, mais enfin…] En tant que nana, je me suis toujours demandé comment se sentait la Magicienne face à l’Elfe qui fait tourner la tête de tous les hommes. Pour tout dire, j’ai vécu la situation d’être dans un bar avec des copains et d’une amie avec un tour de poitrine bien plus imposant que le mien : je vous le jure, l’injustice est clairement ressentie. Et c’est avec une certaine "joie" qu’on assiste à quelques piques jalouses et des complexes personnels de la Magicienne ! Ça paraît anodin, mais j’aimais déjà beaucoup ce personnage et ce côté « féminin » (réaliste, même) la rend un peu plus attachante. [/fin du spoiler d’un détail inutile, mais enfin…]
Leurs relations aussi évoluent d’une certaine manière. Et cela n’annonce que du bon pour la suite.

L’Orbe de Xaraz n’est pas seulement une plongée plus poussée dans la tête de nos zéros, toutefois : une quête occupe bien évidemment la trame. Je l’ai trouvée très travaillée, bourrée de quiproquos et de situations délicates (surtout quand on devine les erreurs plutôt gravissimes de la troupe de nuls et qu’on attend de voir les conséquences…).
Les références sont multiples et l’ambiance gâtera toujours autant les amateurs de Fantasy.
Comme pour le premier tome, on a droit aux bilans cérébraux des personnages et à quelques illustrations de Marion Pionsot : l’univers Naheulbeuk est donc pleinement au rendez-vous et chaque fan devrait être comblé.

Une très bonne lecture et c’est sans surprise que je vais continuer l’aventure avec le prochain tome Le Conseil de Suak !

Héhé, et il y a un chouette souvenir dans mon livre.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À la page 338, il y a une référence à une vidéo parodique avec le Pot-au-feu qui reprend des extraits des films du Seigneur des Anneaux : pour les curieux, vous pouvez voir la vidéo ici.
• Une fois que vous aurez terminé de lire ce tome, vous pourrez zieuter ce bonus publié le 15 Janvier 2016 : une double-page du journal Le Postillonneur de Glargh qui relate les événements qui se déroulent à la fin de L’Orbe de Xaraz.

vendredi 16 octobre 2015

Life is Strange, Épisode 2 Out of Time,

Max Caufield vient de fêter ses 18 ans. Elle est revenue dans sa ville natale pour étudier la photographie avec pour professeur son photographe favori, Mr. Jefferson.
Un jour, elle sauve la vie d’une fille en découvrant un pouvoir extraordinaire par la même occasion : Max peut remonter le temps. Chacune de ses décisions influencera donc le passé, le présent et le futur.
Max décide d’utiliser son don auprès de ses camarades rongés par leurs problèmes personnels, d’aider son amie d’enfance Chloe qu’elle n’a pas revue depuis cinq ans et surtout, de retrouver Rachel Amber, une lycéenne portée disparue et dont le portrait orne chaque mur de la ville.
Mais les conséquences peuvent être plus importantes que Max ne l’avait prévu...
Résumé personnel.
J’ai fait comme j'ai pu !
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Ce second chapitre de Life is Strange maintient bien la continuité avec le chapitre précédent. Certaines conclusions de choix sont déjà placées tandis que d’autres problèmes, avec un effet boule de neige, progressent et occupent de plus en plus la trame.
La star du chapitre est sans conteste Kate Marsh, pour mon plus grand bonheur au passage, venant fixer un point essentiel dans le récit.


Grâce à cet événement, l’enquête concernant la disparition de Rachel Amber est même amorcée et les méninges commencent à s’activer, Life is Strange commence doucement à mériter son titre de jeu d’enquête. Le jeu demandera au joueur tact et maîtrise malgré la facilité apportée par le pouvoir de remonter le temps [spoiler] j’ai aimé le fait qu’on ne puisse pas l’utiliser au moment de la tentative de suicide de Kate d’ailleurs, [/spoiler] ça apporte une autre dimension à ce choix et accentue la maturité qui se glisse doucement dans ce jeu.
Il se concentre nettement sur la relation de Chloe et Max, ou plus exactement, sur le trio quelque peu déconnecté qu’elles forment avec Rachel. Une amitié relativement compliquée et, on le comprend dès maintenant, qui sera une des intrigues principales du jeu complet.


Ironiquement, le jeu reste toujours aussi doux grâce à sa musique, ses graphismes… Le joueur a de nouveaux lieux à explorer, fait de nouvelles rencontres : l’histoire s’étoffe et se lance sur les rails… Sans mauvais jeu de mots ! En plus de Kate et Warren, je me suis surprise à apprécier David Madsen dont le rôle devient plus précis. Je n’irai pas jusqu’à dire que les psychologies sont riches, mais elles sont suffisamment travaillées et cette galerie arrive à émouvoir son public.


Le gameplay ne change pas : vous êtes toujours apprenti photographe qui mène une chasse aux images et vos réponses peuvent être réitérées grâce à votre pouvoir… Cependant, votre pouvoir trouve son utilité dans de nouvelles situations et encore une fois, j’ai eu un p’tit temps d’habituation…
Et bah alors ? J’ai jamais dit que j’étais Max, bordel.


Un chapitre bien rempli niveau émotion et qui confirme la qualité de ce jeu français. Forcément, quand on termine Out of Time, on n’a qu’une seule hâte : commencer Chaos Theory et découvrir les répercussions suivantes.
Un véritable effet papillon.

Et si vous voulez comparer avec les vôtres, voici mes actions :
             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Le lien que partage Victoria pour la vidéo de Kate existe réellement ici, la vidéo a toutefois été retirée. On imagine pourquoi à la fin du chapitre 2…

samedi 10 octobre 2015

La Malédiction de l'Épouvanteur, de Joseph Delaney,

« Voilà six mois que tu es l’apprenti de M. Gregory, me dit maman. Tu as déjà été témoin de bien des événements. À présent, l’obscur t’a remarqué et va tenter de te neutraliser. Tu es en danger, Tom. Toutefois, rappelle-toi ceci : lorsque tu seras un homme, mon fils, ce sera au tour de l’obscur d’avoir peur, car tu ne seras plus la proie, tu seras le chasseur. C’est pour cela que je t’ai donné la vie. »
L’Épouvanteur et son apprenti, Thomas Ward, se sont rendus à Priestown pour y achever un travail. Dans les profondeurs des catacombes de la cathédrale est tapie une créature que l’Épouvanteur n’a jamais réussi à vaincre. On l’appelle le Fléau.
Tandis que Thomas et M. Gregory se préparent à mener la bataille de leur vie, il devient évident que le Fléau n’est pas leur seul ennemi. L’Inquisiteur est arrivé à Priestown. Il arpente le pays à la recherche de tous ceux qui ont affaire aux forces de l’obscur ! Thomas et son maître survivront-ils à l’horreur qui s’annonce ?
Résumé de Bayard Jeunesse.
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« — […] Nous les appelons des frères, car, bien qu’ils administrent certains sacrements, ils se chargent d’autres besognes, plus matérielles, et font de la grande famille de l’Église. […] Qu’en dis-tu, Thomas ? Aimerais-tu devenir un frère ?
Étant le plus jeune d’une fratrie de sept, j’avais assuré tous les sales boulots dont personne ne voulait. »
P. 107

Après l’excellente surprise de L’Apprenti Épouvanteur, je continue l’aventure avec une grosse pointe de déception sur ce second tome. Une déception qui trouve ses racines dans de nombreuses raisons…


Déjà, je ne sais pas si je dois accuser un manque de sensation ou la disparition de la découverte, mais ce tome ne m’a pas transportée comme le premier. Certes, le monstre a sa part d’originalité (j’ai été choquée par sa manière de tuer, notamment) mais il ne rentre pas tellement dans le genre conte de fées comme les sorcières, les fantômes, des gobelins... Il se démarque trop de cette galerie et manque de magie.
En fait, il est même trop versé dans le côté diabolique dans le sens biblique, ce qui amène à un détail qui m’a fait grincer les dents : ce jugement très, voire trop négatif du monde religieux.
Les prêtres sont très nombreux dans ce tome, il y en a autant que des villageois, mais allez savoir ce qu’ils lisent dans la Bible : les trois quarts et demi sont des trous du cul finis. Je comprends l’opposition entre les Épouvanteurs et membres du clergé, mais je suis étonnée de les voir aussi ignorants : dans un contexte "médiéval" où les seules personnes aptes à lire et écrire sont des moines, c’est un peu gros qu’ils ne connaissent aucune légende, aucune information utile contre les créatures et qu’ils se montrent aussi fermés.
Ce stéréotype du prêtre enfermé dans sa religion, plein de haine, rival ignorant m’a dérangée car peu crédible... D’autant plus que ce stéréotype touche plusieurs membres religieux, pas seulement un seul et j’espère voir d’autres figures plus positives à l’avenir.
Ce n’est pas parce qu’on lit la Bible et qu’on donne des messes qu’on est forcément un homme aigri à servir des sermons sans arrêt et à classer tout le monde en Enfer.

Par chance, dans ce décor, les rebondissements sont nombreux et ont réussi à me captiver. Alice occupe une grande place et cette petite m’intrigue toujours autant, bien plus que Tom qui souffre aussi d’une certaine tendance au cliché, ici... La conclusion n’a pas réussi à me convaincre à cause de son évolution sans surprise, justement.
Donc j’ai toujours autant d’affection pour Alice et la mère de Tom qui commence à se dévoiler peu à peu, de mon propre avis, ce sont elles qui sauvent La Malédiction de l’Épouvanteur. Quant à l’Épouvanteur lui-même, il est plus humain que dans le premier tome et, à l’inverse de la mère de Tom, les mystères se multiplient autour de lui et ne demandent qu’à être éclaircis. Forcément, j’ai hâte d’en savoir plus ! 

Finalement, le contexte trop personnel (j’ai clairement eu l’impression de "comptes à régler" entre l’auteur et les membres religieux) et un monstre qui possède moins de charme que les sorcières ou les gobelins, La Malédiction de l’Épouvanteur tend dangereusement vers la déception. Toutefois, les personnages restent très bons et j’ai envie de continuer cette saga, espérant retrouver la magie du premier.

            Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Je trouvais que le personnage du Fléau n’était pas pleinement abouti et peut-être ne suis-je pas la seule : le Fléau, en réalité, a compliqué la tâche de Joseph Delaney car il ne maîtrisait pas ce personnage au début et c’est un rêve (ou un délire nocturne, plus franchement, observé par sa femme) qui l’aurait inspiré.
• Chronique du premier tome : L’Apprenti Épouvanteur,

La Vallée des Loups, de Laura Gallego Garcia,

Il existe de par le monde quelques Hautes Ecoles de Magie, secrètes et élitistes. Dana a l’incroyable chance d’être choisie comme élève par le Maître de la Tour de la Vallée des Loups. Mais pourquoi elle ? Y aurait-il un rapport avec l’existence de Kai, ce jeune garçon qu’elle seule peut voir et entendre ? Ou avec cette mystérieuse prisonnière qui l’appelle à son secours ? Dana devra désobéir à son Maître pour venir en aide à cette étrange femme qui lui ordonne de partir à la recherche d’une licorne. Mais les loups de la Vallée semblent décidés à ne pas la laisser faire...
Quatrième de couverture par J’ai Lu.
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« « Mais personne ne donne jamais de réponse claire, ici ? »
Fenris se mit à rire. Dana le regarda, surprise. C’était la première fois en cinq ans qu’elle le voyait rire.
« C’est la croix des apprentis ! s’exclama-t-il. Personne ne leur dit rien jusqu’à ce qu’ils soient consacrés mages. Ils vivent sous le poids d’une montagne de questions sans réponse. » »
P. 136

J’avais repéré ce livre depuis un moment sans savoir qu’il s’agissait en fait d’un livre jeunesse. Mais finalement, après l’avoir croisé en librairie, j’ai sauté le pas pour découvrir la trilogie des Chroniques de la Tour.


Bon, si je ne suis pas super emballée par ce premier tome, j’avoue que le côté innocent de cette histoire est efficace : on retombe un peu en enfance, on retrouve une fraîcheur naïve qui fait plaisir de temps en temps. C’est toutefois un livre à réserver pour une petite fille : malgré quelques passages effrayants et une histoire d’amour loin d’être rose, l’atmosphère est dominée par une influence typiquement féminine. On y croise des légendes de licornes pures (on est loin des licornes violentes de Sapkowski), une jeune héroïne qui s’affirme, beaucoup d’étincelles en couleurs et d’étoiles sur du rose... On évite bien sûr le cliché tendance de la magical girl kitsch, hein, mais voilà : un petit garçon sera peut-être moins enchanté par le récit de Garcia.

Pour ma part, malgré quelques surprises gâchées car j’avais de sérieux doutes, j’ai quand même apprécié cette histoire qui est mine de rien travaillée. Pas du tout linéaire, l’évolution de Dana est intéressante et on découvre avec elle : le lecteur est mis à l’écart de certains secrets et devra, comme l’héroïne, avancer pour connaître toutes les vérités.
Le seul défaut que je reproche vraiment à ce premier tome des Chroniques de la Tour, c’est que l’apprentissage magique est expédiée sous la trappe : je ne m’attendais pas à un Harry Potter ou au tome La Guilde des Magiciens, mais un peu plus de détails sur l’enseignement magique n’aurait pas été de trop à mon avis vu mon amour pour les ambiances académiques. J’ai donc été déçue d’avoir ce côté scolaire en moins, car je l’attendais, me faisant des idées...

Dana, l’elfe Fenris et la naine Marita, illustrations de Marcelo Perez.

Si Dana n’est pas une héroïne exceptionnelle dans le genre Fantasy, sa relation avec Kai l’est et d’autres personnages ont le mérite d’apporter beaucoup d’originalité, comme Fenris ou encore le Maître.

Un livre donc un peu trop jeunesse mais agréable à glisser entre deux lectures de Dark Fantasy pour sa dose de féerie et qui en fait un joli conte à se ressasser de temps en temps. Je ne vais pas me jeter sur la suite demain, mais le second tome est dans ma wish-list.

Grâce à la couverture, je peux valider l’idée 27 du Challenge des 170 Idées :

            Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Il existe un tome zéro qui met en avant l’elfe Fenris. Cela dit, comme il a été écrit après la trilogie, le lire à la fin ne pose pas de soucis et garde même des surprises pour La Vallée des Loups.

mercredi 7 octobre 2015

Life is Strange, Épisode 1 Chrysalis,

Max Caufield vient de fêter ses 18 ans. Elle est revenue dans sa ville natale pour étudier la photographie avec pour professeur son photographe favori, Mr. Jefferson.
Un jour, elle sauve la vie d’une fille en découvrant un pouvoir extraordinaire par la même occasion : Max peut remonter le temps. Chacune de ses décisions influencera donc le passé, le présent et le futur.
Max décide d’utiliser son don auprès de ses camarades rongés par leurs problèmes personnels, d’aider son amie d’enfance Chloe qu’elle n’a pas revue depuis cinq ans et surtout, de retrouver Rachel Amber, une lycéenne portée disparue et dont le portrait orne chaque mur de la ville.
Mais les conséquences peuvent être plus importantes que Max ne l’avait prévu...
Résumé personnel.
J’ai fait comme j'ai pu !
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Quand j’ai commencé ce premier chapitre de Life is Strange (sur les bons conseils de mon ami Lulu), j’ai eu comme une sensation de déjà-vu avec l’impression de rejouer à de vieux jeux. Entre la jouabilité qui me rappelle un peu celle d’Heavy Rain, ce mystère à la Alan Wake, un goût prononcé pour les bonus photos comme dans Black Mirror II... Et pourtant, Life is Strange se démarque de ce qui a été créé jusqu’à présent.
Un critique comparait ce jeu à une sorte de Stephen King pour adolescents et je suis parfaitement d’accord : ne vous laissez pas berner par la bande-son indie-hippie, les visages poupins des personnages et les couleurs mielleuses et dorées des plans. Life is Strange est un jeu beaucoup plus sérieux et complexe qu’il n’y paraît.
Et méfiez-vous : contrôler le temps ne rend pas le jeu facile. Au contraire, ce pouvoir est loin d’être un cadeau.


Là où Life is Strange est intelligent, c’est que la capacité de remonter le temps est pleinement exploitée : durant des conversations, on peut répéter le dialogue et connaître toutes les réactions de l’interlocuteur, on peut fouiller sans gêne pour revenir en arrière tout en gardant les secrets qu’on vient de découvrir, les accidents et obstacles sont évités en les prenant de court... Certains passages demandent une once de réflexion et si ce n’est pas un open-world physique, c’est au moins un open-world mental.

J’ai été charmée par ce premier chapitre : on découvre petit à petit la vie de Max, via ses commentaires, via son journal intime (très utile au passage et très "réel", crédible en journal d’une jeune fille de 18 ans), son portable... À travers ses yeux et son appareil photo, on plonge dans un lycée américain où les problèmes sont nombreux. À force de fouiller, on découvre des secrets, des situations délicates et le joueur a le choix de les ignorer ou de tenter de les résoudre. Mais souvent, secourir une personne met une autre dans l’embarras... Vous avez une panoplie de choix possibles et tous auront des conséquences jusqu’au dernier chapitre.
Parfois, j’oubliais même que j’avais la possibilité de remonter le temps (on peut l’utiliser pour tout et n’importe quoi !) et j’ai mis un certain temps à avoir ce réflexe de revenir en arrière pour comparer.


Si certains personnages ont déjà ma préférence, comme Kate ou Warren par exemple, il est encore trop tôt pour que mon avis se fixe et j’ai donc hâte d’en savoir davantage car comme dans un roman en plusieurs tomes, les épisodes sortent au compte-gouttes et la conclusion finale n’arrive que le 20 Octobre prochain.
Max est en tout cas une héroïne très sympathique, adorablement intéressante et je suis ravie de suivre l’histoire de son côté.

L’esthétique a du poids dans mon impression aussi : le crépuscule omniprésent dans ce chapitre donne une palette de couleurs chaleureuses, relaxe avec une bande-son efficace (je n’écoute pas beaucoup ce genre de musique mais elle se marie si bien avec cette atmosphère que je l’ai appréciée). Les graphismes sont beaux aussi, la gestuelle est fluide... On a pas besoin de plus de réalisme, ce cadre suffit.
Sans compter que, Max étudiant la photographie, les amateurs trouveront leur bonheur : quelques noms plus ou moins célèbres ressortent en plus de références à des œuvres cinématographiques. Certains clins d’œil parleront également aux geeks et aux littéraires ! On baigne dans l’art sous toutes ses formes.
Mention spéciale aux trophées qui portent des noms de technique ou matériel photographiques comme Gros Plan, Point Focal, Vu Parallaxe, Sténopé et j’en passe.


L’action commence très vite et le joueur est projeté dès Chrysalis et j’ai eu la chance de pouvoir enchaîner avec le second chapitre, Out of Time, pour connaître la suite...
Chaque fin de chapitre propose un résumé des choix possibles et de la décision que vous avez prise. Si vous voulez comparer les vôtres avec les miens, je vous laisse ces screens (attention aux spoils quand même) :
À savoir : les actions comme "vous n’avez pas touché au test de grossesse de Dana", en réalité, si : il m’a suffit de remonter le temps pour qu’elle ne m’en veuille pas et je lui en ai touché deux mots juste après l’air de rien~
Life is Strange, c’est une série de situations dans ce genre.
             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• À la base, le jeu devait s’appeler What If (Et si).
• Des musiques ont été composées par des groupes comme Angus & Julia Stone, Local Natives, Syd Matters, Amanda Palmer… Histoire de vous relaxer, je vous dirige vers l’OST instrumentale qui est très efficace.
Chronique du chapitre 2 Out of Time, Chronique du chapitre 3 Chaos Theory, Chronique du chapitre 4 Dark Room, Chronique du chapitre 5 Polarized.