mercredi 29 novembre 2017

Héros ou Couple inoubliables [22],

              

Organisé par Cassie56, le rendez-vous hebdomadaire Héros ou Couple Inoubliables permet de laisser une trace, un article à propos d’un personnage héroïque ou d’une romance qui vous a marqué, ému ou ravi en répondant à trois questions.
Aucun jour n’est fixé, mais j’ai opté les mercredis pour mon blog.







    → Pourquoi ce couple ?
C’est le plus intéressant et le plus captivant de la trilogie Leïlan, selon moi.
      → Est-ce le couple principal ?
La vedette est volée par le prince Axel et Victoire, mais enfin, on a droit à pas mal de moments quand même.
      → Quel aspect particulier de ce couple vous a tant plu ?
La dimension mystique : Imma est une sorcière aveugle, Jerraïkar est un homme maudit, pourri jusqu’à l’os, condamné à être une bête affreuse. À la façon de La Belle et la Bête (mon schéma préférée, vous vous souvenez ?), Jerry ne sera libéré de sa condition de monstre qu’une fois qu’il aura rencontré l’amour : une femme qui ne peut pas le voir.
Leur relation est donc tout en pudeur : Imma est douée d’une sensibilité qui lui permet de comprendre que Jerry est étrange, tandis que lui profite de sa cécité pour que la sorcière ignore tout de son apparence, interdisant tout contact physique.
Tout en pudeur et qui évolue avec douceur, leur relation se construit tout au long de la trilogie et la conclusion met du baume au cœur. Un couple comme je les aime !

lundi 27 novembre 2017

Le Crime de l'Orient-Express, d'Agatha Christie,

Par le plus grand des hasards, Hercule Poirot se trouve dans la voiture de l’Orient-Express – ce train de luxe qui traverse l’Europe – où un crime féroce a été commis.
Une des plus difficiles et des plus délicates enquêtes commence pour le fameux détective belge. Autour de ce cadavre, trop de suspects, trop d’alibis.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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Cela faisait un moment que j’avais Le Crime de l’Orient-Express dans ma bibliothèque et je préférais lire quelques enquêtes avant d’attaquer la plus célèbre énigme que rencontre Hercule Poirot. Mais avec la prochaine adaptation qui est attendue pour le 13 décembre, j’avais peur d’être spoilée et je l’ai sorti de ma pile à lire pour devancer les révélations du net !
C’est vraiment sans regret car Le Crime de l’Orient-Express m’a réconciliée avec Agatha Christie, car mes dernières lectures de la reine du crime n’avaient pas été vraiment marquantes… Maintenant, je suis motivée à attaquer de plus belle la série d’Hercule Poirot.

Le cadre déjà est plein de charme. Et je n’ai pas peur d’utiliser cet adjectif pour un huis-clos qui se déroule dans un train bloqué par des masses de neige. Certes, Agatha Christie aurait pu se montrer moins avare en descriptions, mais l’ambiance est pourtant bien présente, portée notamment par une galerie de personnages très intéressants.
Un motif qui hante
Le lecteur, également coincé dans ce train, finit par s’approcher davantage des autres passagers, comme lorsque l’on est vraiment piégé dans un train à l’arrêt et que l’on commence à plaisanter entre voyageurs… sauf qu’ici, un meurtre a été commis durant la nuit.
J’adore Hercule Poirot, j’adore son comportement de chat vaniteux, paisible, maniaque mais doux : véritable source de réconfort pour les victimes, ennemi insoupçonné des criminels, c’est un détective qui pimente les enquêtes. De façon surprenante, je l’ai trouvé assez mordant durant cette aventure et peu enclin à prêter son épaule. Plus effacé également, mais pour mieux briller lors de la conclusion.

Je peux me vanter d’ailleurs d’avoir démêlé en partie le mystère du crime de l’Orient-Express ! [spoiler sur la résolution du crime] Comme il s’agit d’une vengeance pour le meurtre d’un bébé issu d’une importante famille, j’ai vite imaginé que le wagon complet était coupable du meurtre de Ratchett, une vengeance collective était une idée qui me tenait à cœur et j’étais ravie que cette situation soit la bonne [/fin du spoiler sur la résolution du crime] : c’est ce qui rend ce mystère si original et qui donne matière à réfléchir.
Alors oui, j’adore Hercule Poirot comme j’adore Sherlock Holmes, mais j’aime surtout quand des enquêtes viennent fracasser les convictions de ces détectives chez qui la logique passe avant les sentiments.


Le Crime de l’Orient-Express est donc une excellente découverte : je suis entièrement conquise et, même si je doute que mon prochain Agatha Christie soit aussi efficace, je suis motivée à piocher à nouveau dans ma bibliothèque et passer de nouveau du temps avec le détective belge. Ceci dit, je conseille aux curieux de lire quelques nouvelles de Poirot avant d’attaquer Le Crime de l’Orient-Express, l’émotion n’en sera que plus vive.
Maintenant, vivement le 13 décembre !


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le succès du Crime de l’Orient-Express vient surtout de l’affaire qui a inspiré Agatha Christie : l’affaire du bébé Lindbergh aux États-Unis en 1932, soit deux ans avant la publication du roman de l’Orient-Express, qui a fait le tour du monde et a marqué les esprits. Agatha Christie n’est pas la seule à avoir écrit sa version très librement inspirée de ce drame, et Le Crime de l’Orient-Express s’inscrit dans cette "tendance".

Envie de l’acheter ?

samedi 18 novembre 2017

Une Nuit sans lunes, de Magalie Ségura,

Le jour de l’affrontement final approche.
Jerry sait maintenant qu’Éléa n’est pas le Champion des Fées qui affrontera l’infâme duc Korta. C’est Axel qui va devoir jouer ce rôle. Son père, le roi de Pandème, était arrivé à cette même conclusion des années auparavant. Mais craignant pour son fils, il lui demande de revenir à ses côtés, en Akal, où l’alliance des deux royaumes a été scellée. Pourtant le peuple de Leïlan a besoin d’Axel : Korta met le pays à feu et à sang, obligeant les habitants de la Forêt Interdite à se sacrifier avant le Dernier Combat, pour assurer ainsi sa victoire contre les Fées. C’est l’heure où les derniers masques tombent. De cruels dilemmes assaillent chacun des héros de Leïlan. La situation semble désespérée, mais les Fées n’ont peut-être pas encore dit leur dernier mot…
Quatrième de couverture par Milady.
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« J’étais prêt à mourir… pour une simple vision de bonheur. »

Alors là, j’avoue que je suis bluffée ! Si j’avais trouvé le second tome assez fade et sans force réelle, le troisième et dernier tome de Leïlan est nettement meilleur et, comme je l’avais prédit, Pour Éloïse se fera complètement effacé entre mes impressions de Les Yeux de Leïlan et d’Une Nuit sans lunes.

Qu’est-ce que ce tome final a de plus que ses deux prédécesseurs ? Des rebondissements qui motivent la lecture déjà. Dans Pour Éloïse, j’avais trouvé beaucoup de temps morts et des passages qui tournaient régulièrement autour des mêmes questions : Une Nuit sans lunes est moins répétitif et tous les personnages ont leur importance et s’avancent au-devant du lecteur.
Même si j’arrive à apprécier Axel et Victoire, leur alchimie n’est pas du tout ma priorité, leur préférant celle de Jerraïkar et Imma, ou encore celle de Sélène et Erwan. D’autres personnages pour eux-mêmes aussi : bien sûr, la petite Chloé (qui mériterait presque une saga à elle toute seule !), San (le loup, oui, j’adore les loups et j’aime beaucoup San) et même Muht qui a réussi à me convaincre jusqu’au bout.
Aucun personnage n’est oublié, chacun à sa conclusion et Magali Ségura arrive même à en faire évoluer dans cette extrême fin, comme la princesse Éloïse dont le changement rapide mais logique fascine.

Tour de force au niveau des acteurs de ce dernier acte mais également au niveau de l’ambiance : Ségura nous avait habitués aux forêts denses, à la nature vierge et puissante. Dans ce tome, le lecteur côtoie bien plus la cour royale, les châteaux et les villages plus communs que ceux des résistants. Et sa plume arrive à nous dresser ce décor avec la même aisance, tapant plus dans la maturité d’ailleurs !
Si la saga avait au début des allures de Fantasy jeunesse, on se dit que les livres peuvent aussi tomber entre les mains d’adultes et conquérir des cœurs plus âgés.
On peut toujours reprocher une pointe de manichéisme, certes, mais Magali Ségura ne tombe pas dans le cliché absolu et arrive à nuancer son univers : sans spoiler, tous les méchants ne meurent pas et tous les gentils ne survivent pas forcément. Comme quoi, il n’y a pas que des facilités sur le chemin de cette compagnie de rebelles.

D’accord : beaucoup de lecteurs trouveront les révélations évidentes et sans surprises (et encore, certains rebondissements m’ont étonnée), mais si on se prête au jeu, si on s’attache, Une Nuit sans lunes représente un bien beau final qu’on sent écrit avec cœur. La fin n’est pas abrupte et l’auteure nous berce dans ce monde d’illusions jusqu’au bout, avant de nous laisser avec quelques rêves.
C’est sans aucune hésitation que je vais m’intéresser à l’autre saga de l’auteure : Éternité.

« Il se jetait sur Korta, comme si la mort de cet homme était la raison de sa naissance. »

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Les critiques des deux tomes précédents (avec les cartes) :
1 – Les Yeux de Leïlan
2 – Pour Héloïse


Envie de l’acheter ? (format numérique)


mercredi 15 novembre 2017

Le Journaliste et l'assassin, de Janet Malcolm,

Le 17 Février 1970, aux États-Unis, deux jeunes filles et leur mère enceinte sont retrouvées assassinées dans l’appartement familial. Le père, Jeffrey MacDonald, s’en sort avec quelques blessures légères. Blanchi dans un premier temps, l’homme est rattrapé par l’affaire quelques années plus tard. Il croise alors la route de Joe McGinniss, un célèbre écrivain-journaliste en quête d’un nouveau best-seller. Les deux hommes s’entendent sur un projet de livre. À l’annonce du verdict qui condamne MacDonald à trois peines de prison à vie, McGinniss fond en larmes, comme tous les membres de la défense. Incarcéré, MacDonald entame une longue correspondance avec son « ami » écrivain qui, de son côté, ne manque pas de lui témoigner son affection. Quatre ans plus tard, McGinniss publie son livre. MacDonald y est dépeint sous les traits d’un meurtrier psychopathe. Stupéfait, ce dernier décide d’intenter un procès à l’écrivain-journaliste.
Janet Malcolm nous plonge au cœur de cette folle histoire et s’interroge sur l’écriture, la trahison et la complexité des rapports entre l’auteur et son « sujet ». Son récit nous conduit notamment à De sang-froid, le chef-d’œuvre de Truman Capote. Considéré outre-Atlantique comme un classique, Le Journaliste et l’assassin est classé parmi les cent plus grands ouvrages de non-fiction de la Modern Library (Random House).
Quatrième de couverture par l’éditeur François Bourin.
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Ouvrage très intéressant sur l’éthique dans le journalisme, Janet Malcolm profite d’une affaire pour reposer une question encore sans réponse : un journaliste peut-il abuser de la confiance du pire criminel pour lui soutirer des informations ? Pour beaucoup, le journaliste n’a pas à rougir de honte pour avoir manipulé un pervers narcissique, un violeur ou un meurtrier sans sentiments. Mais pour beaucoup d’autres, un criminel un être humain, emprisonné pour être puni et qui n’a pas à subir d’outrages supplémentaires.
Janet Malcolm ne tranchera pas dans ce débat : ce sera à vous de faire votre propre avis à la fin de votre lecture grâce à l’exemple qui a déchiré l’ex-militaire Jeffrey MacDonald et le journaliste Joe McGinniss.

Jeffrey MacDonald est accusé d’avoir tué un soir ses deux fillettes et sa jeune épouse enceinte. Le tableau émeut et fait du criminel un père indigne, un mari violent et un monstre de sang-froid. Mais l’affaire n’est pas simple et MacDonal, encore aujourd’hui, affirme son innocence malgré un comportement étrange.
Il veut raconter son histoire et il trouve pour porte-parole Joe McGinniss, un journaliste qui a quelques livres témoignages à son actif et qui semble être le seul à pouvoir faire entendre sa version, de plus, les ventes auraient financé sa défense.
Une amitié est entamée entre les deux hommes : MacDonald se livre totalement car, comme le dit Janet Malcolm, les personnages principaux des non-fictions sont bavards, incorrigiblement bavards. En tant que journaliste, McGinniss recueille, enregistre, répertorie et construit alors sa matrice pour son livre Fatal Vision.
McGinniss garde secrète la rédaction de son œuvre, n’en dit rien à MacDonald : l’ancien militaire ignore que son ami dresse en fait un portrait peu flatteur. Au moment de la publication, c’est la douche froide : MacDonald est dépeint comme un odieux personnage et coupable en plus de ça ! Fatal Vision donne une série-télé et MacDonald est aussi glaçant qu’un Hannibal Lecter.
Son combat tombe à l’eau et il traîne McGinniss au tribunal pour mensonges et abus de confiance.

Janet Malcolm est également journaliste et ce n’est pas la petite scribouillarde au style plat : elle maîtrise les mots et Le Journaliste et l’assassin est un essai qui flirte avec le romanesque. Lire ce livre est plaisant car elle y met les formes comme une histoire tout en n’oubliant pas la réalité de la situation : Malcolm entraîne dans une réflexion bien articulée et intelligente.
Plus que tout, j’ai apprécié son ironie : des pointes régulières qui pimentent cette affaire et illustrent parfaitement les propos que Malcolm avance.

« À l’instar des jeunes hommes et femmes aztèques choisis pour le sacrifice qui vivaient dans la facilité et le luxe jusqu’au jour fatidique où on leur arrachait le cœur, les sujets d’un article ou d’un livre savent parfaitement ce qui les attend quand les jours fastes du vin et de la rose – la période des interviews – auront pris fin. Et malgré cela, ils disent encore oui lorsqu’un journaliste appelle, et malgré cela, ils ne manquent jamais d’être surpris par l’éclair du couteau. »
P. 188

Un livre très intéressant qui n’impose pas de point de vue : Le Journal et l’assassin apporte des faits sur le journalisme, le milieu judiciaire, les secrets des interviews et surtout l’éthique dans le métier de journaliste de fait-divers.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Discret en France, ce fait-divers a pourtant été un véritable phénomène aux États-Unis. 
• NOTE : Toutes les chroniques de livres en rapport avec la Psychologie ou la Criminologie se trouve dans l'onglet "Bouts de Papier".


lundi 13 novembre 2017

Pour Éloïse, de Magali Ségura,

Peut-on échapper à une prophétie ?
À cause de celle des Trois Fées, le prince Axel ne pourra plus jamais connaître l’amour. Pourtant, il est tombé amoureux des yeux d’Éléa, la jeune justicière qui s’oppose à l’infâme duc Korta. Pour elle, Axel affronte le Monstre de la Forêt Interdite lors d’un duel mortel. Pour elle, les résistants resserrent leurs rangs.
Chacun se lance dans un combat contre la mort. Les compagnons de la forêt décident d’armer les villageois pour contrer l’oppresseur. Parmi eux, Chloé, une petite fille de cinq ans, semble douée d’un étrange pouvoir. Est-ce l’atout majeur dont les justes ont besoin ?
Car Muht, le chef de guerre allié au duc Korta, pourrait bien devenir l’Adversaire qu’attend Éléa pour l’ultime affrontement…
Quatrième de couverture par Milady.
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La carte qui vous sera utile.

Même si le premier tome de Leïlan n’était pas un coup de cœur, j’ai vite enchaîné avec le second pour retourner dans ces forêts dangereuses et découvrir la suite de l’histoire d’Axel et Victoire.
Dans une continuité parfaite, Pour Éloïse réunit les mêmes ingrédients que son prédécesseur : végétation omniprésente, résistance et action romanesque, le lecteur ne risque pas d’être dépaysé !

Ceci dit, même si on est gâtés par quelques révélations, cette suite souffre du syndrome commun à beaucoup de seconds tomes : "le tome de transition". Les moments les plus marquants sont ceux avec la petite Chloé et Jerraïkar, j’oserais même dire qu’ils deviennent peu à peu des personnages très chers et hauts en couleurs, mais les personnages secondaires restent malheureusement trop secondaires.

Quelques longueurs viennent ralentir la lecture, notamment autour de la romance entre Axel et Victoire (qui, je dois l’avouer, ne m’atteint pas plus que ça...). C’est dommage qu’ils éclipsent presque le reste de leur compagnie qui est vraiment fascinante pourtant !

Toutefois, c’est un petit manque de souffle qui ne décourage pas : la fin est tout de même prometteuse mais Pour Éloïse n’est pas un tome qui me marquera vraiment, effacé par les tomes précédent et (certainement) suivant. Je vais me jeter sur la conclusion avec moins d’empressement… mais avec tout de même cette envie de savoir comment tout cela va se terminer.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Lire la chronique du tome précédent : Les Yeux de Leïlan.

Envie de l’acheter ? (format numérique)