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lundi 11 décembre 2017

Solaris, de Stanislas Lem,

Une équipe scientifique débarque sur Solaris, un monde inhabité tournant autour de deux soleils. L’immense océan protoplasmique qui recouvre entièrement la planète reste depuis des siècles un irritant mystère.
Dès son arrivée, le Dr Kelvin est intrigué par le comportement du physicien Startorius et du cybernéticien Snaut, qui semblent terrorisés par la visite d’une femme, Harey ; une femme que Kelvin a autrefois aimée et qui s’est suicidée plusieurs années auparavant.
Impossible… À moins qu’une entité  intelligente n’essaie d’entrer en contact avec eux en matérialisant leurs fantasmes les plus secrets, et qu’en l’océan lui-même réside la clé de cette énigme aux dimensions d’un monde.
Magistrale interrogation sur les possibilités de communication avec des intelligences radicalement autres, de la même ampleur que Rendez-vous avec Rama d’Arthur C Clarke, Solaris est une des pierres angulaires de la science-fiction.
Quatrième de couverture par Folio, SF.
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« — Qui est responsable ? Qui est responsable de cette situation ? Gibarian ? Giese ? Einstein ? Platon ? Tous des criminels… Pense un peu, dans une fusée, l’homme risque d’éclater comme une bulle, ou de se pétrifier, ou de griller, ou de suer tout son sang d’un seul jet, sans avoir eu le temps de crier, et il ne reste plus que des osselets qui tournoient entre les parois blindés, selon les lois de Newton corrigées par Einstein, ces crécelles de notre progrès ! De bon cœur, nous avons suivi la route superbe, et nous voici arrivés… »
P. 291

Comme beaucoup, je connais le roman Solaris grâce à la parodie de Mozinor grâce au film de 2002 réalité par Steven Soderbergh avec George Clooney. J’ai vu cette adaptation une seule fois il y a plus de dix ans, je ne me souvenais pas de grand-chose si ce n’est une ambiance basée sur la méfiance, le confinement, l’isolation : quelque chose d’étouffant et de pesant. Et bien, je n’étais pas au bout de mes surprises en commençant le roman Solaris : phénomène de la science-fiction, Solaris est aussi une très belle histoire d’amour.

L’ambiance claustrophobe attaque le lecteur d’office : on accompagne le psychologue Kris Kelvin qui arrive à la station qui gravite autour de Solaris, la magnifique planète Solaris même, car une atmosphère confinée ne rime pas forcément avec prison grise. Abandonné par ses nouveaux collègues paranoïaques et méfiants, le Dr Kelvin a tout le temps de découvrir la station et d’être bercé par les lueurs chimériques de cette mystérieuse planète : Solaris possède deux soleils, un rouge et un bleu, qui alternent et jettent leurs rayons tranchés. Tantôt les pièces sont embrasées par un crépuscule pourpre, tantôt elles sont baignées dans des reflets bleus comme dans les aquariums. Et la magie opère ! Le décor est peu décrit, ce qui compte, c’est l’ambiance et Stanilas Lem a réussi à me charmer entièrement.

Dans ce cadre un peu mélancolique, la science-fiction s’étend sur beaucoup d’explications scientifiques : pour les néophytes comme moi, c’était assez déstabilisant car il n’y a aucune annotation. On se doute que les hypothèses solaristes sont fictives et impliquent des éléments imaginaires, mais une entrée en matière réellement ludique aurait été appréciable. Ce serait l’un des petits défauts que je pourrais reprocher à Solaris.
Toutefois, on sent un poids écrasant qui aurait plu au penseur Pascal : la petitesse de l’homme face à l’inconnu.
Le genre de SF s’associe à un genre auquel je ne m’attendais pas : la romance, mais une romance réellement humaine et poignante. Le résumé spoil un peu mais ne gâte pas le plaisir car il n’annonce pas comment leur relation va évoluer. Beaucoup de thèmes sont abordés : l’illusion d’amour, la nostalgie, la redécouverte, la dépendance d’un mirage… Une centaine de pages supplémentaires sur leur relation ne m’auraient pas dérangée !
Le duo d’Harey et Kris rejoint mes couples coups de cœur.

Solaris est donc un magnifique roman où le mystère domine : ne cherchez pas toutes les réponses, laissez-vous juste porter par ces émotions authentiques, cette mélancolie. Peut-être tomberez-vous aussi sous les aurores boréales solaristes et la délicate union entre Harey et Kris.

« Elle bredouilla, le visage au creux de mon épaule :
— Kris… dis-moi ce que je dois faire pour disparaître ! Kris… »
P. 224

En tout cas, un immense merci à mon papa qui m’avait donnée un de ses deux exemplaires ! Je serais passée à côté de cette œuvre je pense, oubliant de le chercher en librairie…
De plus, grâce à la couverture, je peux valider l’idée 118 du challenge des 170 idées :
             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Un petit mot concernant l’adaptation de 2002 : l’auteur, Stanislas Lem, n’avait pas du tout aimé, reprochant au film de n’avoir pas retranscris ses intentions à travers Solaris. L’adaptation d’Andreï Tarkovski de 1972 est en revanche plus fidèle et est encore cité comme une magnifique adaptation.


Envie de l’acheter ?

dimanche 13 novembre 2016

La Saison des Orages, d'Andrzej Sapkowski,

On a volé les fameuses épées du Sorceleur ! Et il en a plus que jamais besoin : une intrigue de palais se trame et le prince de Kerack a requis l’aide de Geralt. Mais ce dernier va devoir déjouer les manœuvres d’une belle et mystérieuse magicienne rousse avant de partir à la recherche de son voleur. Heureusement, son fidèle compagnon barde Jaskier lui sera d’un précieux secours, de même que son nouvel ami, le nain Addario, pour affronter les dangers  qui l’attendent.
Quatrième de couverture par Milady.
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« – Tu ne jetteras donc pas ton épée, hein ? jugea-t-il. Tu es donc si brave ? Un vrai dur ? Tu manges les huîtres avec la coquille ? En les faisant passer avec de la térébenthine ? »
P. 225

Ceux qui suivent la page facebook ont vu que j’ai ouvert cet énième tome du Sorceleur avec les orteils dans l’eau : et quelle joie ce fût que de commencer une nouvelle aventure de Geralt dans un tel décor ! L’ambiance, comme toujours, est posée dès les premières pages et l’aventure inédite n’a rien à envier à la trame des romans principaux.

J’ai bien mis un mois pour lire ce tome, pas parce que je m’ennuyais ou parce qu’il était indigeste : il s’agit du dernier (?) tome de la saga de Sapkowski et l’idée de toucher à la fin m’attristait : prendre mon temps était donc une nécessité. 
Ouais, c’était nécessaire. Vital, même.
Plus sérieusement : en plus d’être le dernier et donc primordial de le savourer, j’ai vraiment aimé ce tome tout du long et je n’étais pas pressée d’arriver à la conclusion.

Résumer ce tome en quelques mots expliquerait déjà mon impression très positive : La Saison des Orages présente une vraie aventure de sorceleur (pas d’intrigue royale… enfin pas trop), avec de nouvelles créatures émouvantes, des personnages intéressants qu’on regrette ne de pas voir longtemps et surtout, une ode à l’amour pour Yennefer histoire de faire rager les autres sorcières. Ce qui est drôle !
Bref, plaisir suprême. Je dirais même que La Saison des Orages est bien mieux que certains tomes de la saga !
Le vrai point fort, ici, c’est une plongée dans le monde qu’on découvre à peine dans la saga du Sorceleur : les événements rapprochent le lecteur de diverses couches de la société, des modes de vie… En un roman, ce monde ne peut bien évidemment pas être exploré de façon plus poussé, mais enfin, Sapkowski a fourni plus d’efforts dans ce hors-série.
En 400 pages, l’auteur nous fait voir en plus du pays et les décors sont variés : une jungle hantée par une femme renarde, un domaine qui réunit des sorciers peu sympathiques, une ville riche où les autorités complotent…

Comme dit plus haut, on découvre également des créatures qui n’apparaissent pas dans la saga-même, avec ce schéma qu’on rencontre souvent dans le Sorceleur : combattre ou comprendre des monstres, dénicher les alliés, voire en retrouver du passé, et démasquer les traitres qui cachent une nature monstrueuse sous des traits parfois humains.

Curieusement, la fin de ce tome est mieux que celle de la fin de La Dame du Lac : étrange et féerique, j’ai été vraiment émue car je ne m’attendais pas à cette apparition un peu spéciale et je me suis sentie comme Nimue, la future sorcière et future Dame du lac, avec cette petite pointe de tristesse dans le cœur. La fin de la Saison des Orages sonne plus comme un vrai au revoir.

L’image a servi pour la couverture du troisième tome, Le Sang des Elfes, en Chine.
« – Je rêve parfois de prendre la mer. Seule. De hisser la voile et de sortir en mer… Loin, très loin au-delà de l’horizon. Avec juste la mer et le ciel alentour. Je rêve d’être éclaboussée par l’écume salée des vagues, le vent s’engouffrant dans mes cheveux telles les caresses d’un homme. Et moi, seule, absolument seule, infiniment seule au milieu d’un élément qui m’est étranger et hostile. La solitude dans une immensité énigmatique. Tu n’en rêves pas ?
Non, songea-t-il à part lui, je n’en rêve pas. Chaque jour, j’y ai droit. »
P. 90

Milady utilisant une image du troisième jeu et étant complètement fan, je peux valider cette chronique avec l’idée 26 du Challenge des 170 Idées :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
La Saison des Orages peut être vu comme le tome 1,5 : la romance avec Yennefer a déjà commencé mais la rencontre avec Ciri appartient encore au futur. Les lecteurs peuvent lire ce tome après avoir fini la saga pour se consoler, ou bien le lire avant de commencer L’Épée de la Providence, bien que le format nouvelles/roman/nouvelles puisse perturber peut-être un peu.
• En réalité, il ne s’agit pas du dernier tome : Sapkowski a écrit un recueil de 8 autres nouvelles en 2000. Le recueil en polonais a pour titre Coś się kończy, coś się zaczyna (traduit par Quelque chose s'achève, quelque chose commence bien qu’il ne soit pas sorti en France). Ce recueil possède notamment un cadeau de mariage de Sapkowski pour un couple d’amis : la nouvelle qui raconte le mariage entre Yennefer et Geralt ! Ceci dit, Sapkowski précise lui-même que c’est vraiment un cadeau et par conséquent, ce récit n’est pas vraiment canonique.
• Pour conclure sur un "vrai" au revoir avec la saga (même s’il me reste le troisième jeu et ses extensions à finir), je vous partage cette musique composée par Miracle of Sound, de son vrai nom Gavin Dunne, qui a fait déjà quelques morceaux pour la saga, The Path vient clore ses productions et pour dire au revoir au Loup Blanc :


mercredi 15 juillet 2015

La Dame du Lac, d'Andzrej Sapkowski,

Tandis que Yennefer est retenue prisonnière et que Geralt passe l’hiver en compagnie de la magicienne Fringilla aux charmants artifices, Ciri est projetée dans un monde parallèle en pénétrant dans la tour de l’Hirondelle. Désormais sous la coupe de l’elfe Avallac’h, elle ne peut espérer la liberté que si elle accepte de porter l’enfant du roi des Aulnes.
La jeune fille parviendra-t-elle à s’enfuir pour voler au secours de ses amis ?
Quatrième de couverture par Milady.
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Avec la lecture de ce septième tome, La Dame du Lac, j’achève la magnifique saga du Sorceleur de Andrzej Sapkowski. Alors certes, j’ai versé quelques petites larmes, à cause du récit, à cause du fait de savoir qu’il s’agissait de la fin, mais en même temps, je ne regrette pas que ce tome soit le dernier car il était temps effectivement que Ciri, Geralt et Yennefer trouvent enfin un terme à leurs périples.


Je ne sais pas si c’est la déception de "fin de série", mais j’avoue que ce tome est en-dessous des deux précédents pour moi : ironiquement, il s’agit du volet le plus épais mais j’ai l’impression que c’est le plus creux, il ne se passe finalement énormément de choses. Le début met déjà du temps à se mettre en place et Sapkowski demande beaucoup de patiente à son lecteur. Cependant, on sent que quelques éléments viennent perturber cette tranquillité et on a hâte qu’ils explosent et que nos héros retrouvent leur fougue et repartent à l’aventure !
Par chance, une fois l’action lancée, elle ne s’arrête plus ; elle se déroule avec rapidité et… facilité. J’ai trouvé que l’auteur abusait un peu trop des coïncidences et expédiait vite quelques explications.

« Le vampire, cette fois non plus, ne cilla pas.
— Parce que tout simplement, pour reprendre cet aphorisme plein de charme juvénile de notre chère Angoulême : «  Viendra le jour où il sera l’heure ou de chier, ou de libérer les latrines » En d’autres termes…
— Ne vous donnez pas la peine de reformuler. »
P. 150 - 151

Là où je n’ai pas été déçue, par contre, c’est de retrouver toute cette galerie de personnages que j’aime tant. Les principaux partagent la scène avec des points de vue plus secondaires pour nous plonger dans les moindres recoins de cet univers. On croise donc Shani, Rusty, Iola, Jarre et j’en passe… Ce qui est dommage, c’est que les compagnons de Geralt sont quelque peu effacés ici, [spoiler] ils continuent de suivre Geralt et meurent tous sans exception à la fin, mais je trouvais que chaque mort manquait de cachet, seule celle de Cahir m’avait vraiment émue, puisqu’elles s’enchaînent toutes, elles paraissent un peu expédiées… Sapkowski devrait prendre note auprès de George R. R. Martin… [/spoiler].
Concernant le fameux trio familial, j’ai eu tout ce que je désirais : on retrouve un Geralt moins maussade, une Ciri de plus en plus mature et une Yennefer d’une grande sensibilité. Leurs relations sont toujours aussi fortes et je pense que le couple que forment Yennefer et Geralt a définitivement rejoint le panthéon de mes romances favorites.

Yennefer et Geralt [crédits],
still a better love story than Twilight and 50 Shades of Grey.

Quant à l’écriture, Sapkowski délaisse cette habitude de mélanger la trame chronologique et La Dame du Lac est plus direct, sa narration reste quand même maîtrisée et malgré mes petites réserves, il y a beaucoup de moments forts dans ce tome.

Enfin voilà. Malgré mon avis mitigé, cela ne retire rien de tout l’amour que je porte à cette saga : la conclusion me satisfait et m’attache davantage à ces personnages. J’aurais juste aimé que l’auteur emprunte un autre chemin et se montre moins avare en explications.
Autrement, je ne regrette pas d’avoir suivi cette série qui est une des meilleures saga de Dark Fantasy pour moi.

Je ne zappe pas Jaskier qui, jusqu’au bout, reste fidèle à lui-même.

Entre le titre et les références, La Dame du Lac est curieusement mêlé au monde arthurien… D’ailleurs, grande fan que je suis, je n’aurais pas refusé d’avoir cinq fois plus d’allusions à ces légendes [spoiler] j’étais en joie totale quand Ciri rencontre Galaad mais je regrette de ne pas l’avoir vue à la cour du roi Arthur… [/spoiler]. Je raccroche donc cette chronique au Challenge Arthurien :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Rien à signaler pour le moment.

jeudi 28 mai 2015

La Tour de l'Hirondelle, d'Andrzej Sapkowski,

Convaincu que Ciri s’apprête à épouser l’empereur de Nilfgaard, le sorceleur poursuit sa route vers le sud. Mais ce périple est long et dangereux, car de nombreux ennemis se dressent devant lui. Tandis que les traîtres se dévoilent et que les complots éclatent, les doutes sur la véritable destinée de Ciri hantent tous les esprits. D’autant qu’elle est aux mains d’un monstrueux chasseur de primes...
Quatrième de couverture par Milady.
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Décidément, j’enchaîne les tomes du Sorceleur dans l’année comme j’enchaîne les tasses de thé dans la journée. Mais c’est plus fort que moi : je tente de m’imposer une pause et dès la dernière page tournée d’un tome, je feuillette le suivant innocemment avant de le laisser sur ma table de chevet. La tentation est alors beaucoup trop forte !
Mais j’ai eu un coup au cœur en refermant celui-ci, car bord’l, c’est l’avant-dernier tome !


Si j’ai dévoré le tome 5, Le Baptême du Feu, en l’espace de quelques jours, La Tour de l’Hirondelle a traîné beaucoup plus : période de révisions intenses oblige mais aussi avec quelques petits temps morts, notamment du côté de Geralt, ses péripéties étant nettement moins trépidantes que dans le tome précédent (en même temps, avec la brochette de personnages intéressants que Spakowski nous avait servi dans Le Baptême du Feu, c’était difficile de faire mieux ici).
Mais les trames qui ont captivé mes petits yeux fatigués avant de dormir sont celles de Ciri et Yennefer. Il faut dire que, l’une comme l’autre, le danger est omniprésent autour des deux femmes de la vie du Sorceleur et j’avais hâte d’en savoir plus.

Des portraits très sympathiques de Geralt, Ciri, Yennefer et Jaskier de la main de Patrycja Cmak.

Si je commence par Yennefer, je peux dire que j’adore de plus en plus le personnage (oui, c’est possible) puisque la sorcière dévoile beaucoup de dimensions et se confronte à des ennemis aussi forts qu’elle. D’autant plus qu’elle entraîne le lecteur sur une île qui n’avait été que mentionnée jusqu’à maintenant : Skellige. Avec une forte influence nordique, ces bouts de terre glacées ne manquent pas de charme et ses habitants, notamment son roi, qui ont bien rythmé ma lecture.
Mais si j’en viens à Ciri, je peux dire aussi que je porte de plus en plus la jeune fille dans mon cœur car si son intrigue stagnait un peu depuis la fin du quatrième tome, La Tour de l’Hirondelle se concentre majoritairement sur la princesse de Cintra et les surprises ne terminaient pas d’arriver. [spoiler sur le dernier chapitre] Mention spéciale au combat final où Ciri surprend ses poursuivants sur la glace : trancher ses ennemis à coups d’épée en circulant sur des patins-à-glace, la scène illustre toute la beauté, la grâce et la terreur du personnage. Une scène totalement épique ! [/fin du spoiler sur le dernier chapitre]
J’ai beaucoup de mal avec les personnages féminins et j’avais tendance à n’admirer que ceux de George R. R. Martin avec le Trône de Fer, mais Yennefer et surtout Ciri viennent d’entrer dans le panthéon des meilleures personnages féminins.

L’histoire ne manque donc pas de piquant et si les pistes sont encore brumeuses, on sent que Sapkowski nous amène à une conclusion bien mouvementée et curieuse. J’admire encore une fois les talents de conteur de l’auteur : la lecture fut parfois difficile car Sapkowski remue allègrement la trame chronologique et, comme dans un Kill Bill, les événements ne sont pas forcément dans l’ordre. La plume joue, revient sur des indices précédents, nous projette dans un futur proche pour nous perturber pour nous permettre de recoller des morceaux. Et pas une seule fois cet auteur ne s’emmêle dans ses propres pinceaux, laissant le lecteur faire défiler les pages grâce à une écriture toujours aussi agréable.

Yennefer, par WermoongRey sur DeviantArt

Je n’en dévoile donc pas plus car des yeux indiscrets pourraient tomber sur quelques révélations et je ne veux surtout pas gâcher le plaisir et la surprise ! Mais enfin, pour conclure, je dirais que j’accroche vraiment, vraiment à la saga du Sorceleur, la preuve étant que j’arrive déjà au tome final et qu’il ne restera pas longtemps sur mon étagère…

Vu l’influence viking dans les chapitres de Yennefer, je peux aisément raccrocher cette chronique au Challenge Vikings~


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Rien à signaler pour l’instant, mais possible que j’édite plus tard~

dimanche 19 avril 2015

Le Baptême du Feu, d'Andrzej Sapkowski

La jeune Ciri a été enlevée et est contrainte d'épouser l'empereur de Nilfgaard. Geralt de Riv se rue à son secours sans une seconde d'hésitation, malgré ses blessures.
Dans son dangereux périple, il sera accompagné par Jaskier, son fidèle ami barde, et d'autres compagnons de fortune.
Ils ne seront pas de trop, car la guerre sévit de tous les côtés, et les magiciennes rescapées tentent de sauvegarder l'avenir de la magie...
Quatrième de couverture par Milady.
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Quelques chroniques disent que Le Baptême du Feu serait le meilleur tome du Sorceleur. Le meilleur de la saga, je ne sais pas, le meilleur jusqu’à maintenant, je confirme ! Il n’y a que le premier recueil de nouvelles que j’avais dévoré à une vitesse égale et arrivée au bout de ce cinquième tome, je me rends compte que je ne me lasse toujours pas des aventures du sorceleur Geralt et ses compagnons.


Le Baptême de Feu est en continuité avec le tome précédent, Le Temps du Mépris et ne souffre donc d’aucun problème de rythme, accueillant le lecteur et l’entraînant immédiatement dans la suite. L’intrigue pourtant, il faut le reconnaître, n’avance pas des masses : les complots politiques sont relégués un peu au second plan et les guerres sont aperçues souvent de loin. Là où Sapkowski se concentre, c’est qu’il réserve des surprises à travers de nouveaux personnages, des mentalités qui changent, des relations qui évoluent... Et j’ai finalement adoré cette dimension plus tranquille, plus sociale. Si l’action est moins présente que dans Le Temps du Mépris, je ne me suis pourtant pas ennuyée dans ce tome-ci où on entend distinctement les engrenages de la saga qui continuent de cliqueter paisiblement, annonçant le calme avant la tempête.
Par la même occasion, on revient un peu aux sources du Sorceleur avec des références plus marquées à des monstres européens et des superstitions religieuses, rappelant ces oppositions entre mortels et créatures chaotiques, ce point qui m’avait attirée en premier vers cette saga. Car enfin bon, je dois bien le reconnaître : je ne m’attendais pas à tant de complots politiques en commençant, l’été dernier, la série !

Si on recroise Yennefer et Ciri, ce tome se concentre surtout sur Geralt accompagné de Jaskier. Mais le lecteur rencontre aussi de nouveaux protagonistes ou retrouve des personnes qui ressurgissent de l’ombre. Globalement, j’ai aimé ces nouveaux compagnons et pour éviter de gâcher des surprises, je me contenterai de dire qu’Emiel Regis Rohellec Terzieff-Godefroy est un compagnon très intéressant, le plus marquant dans cette nouvelle galerie. Par contre, concernant Milva, bien que sympathique au début, elle finissait par me taper sur les nerfs au fur et à mesure, bien que son histoire me plaisait.
[ci-contre, Emiel Regis, par Julia Alekseeva]
Quant aux Rats, j’ai hâte de voir l’évolution de ce groupe assez instable qui frôle les dangers avec une Falka de plus en plus perturbée.
Sans oublier, bien évidemment, les magiciennes qui ne restent pas dans leur loge et s’avancent de plus en plus sur le devant de la scène, intrigantes et calculatrices.

Les fameux Rats par JustAnoR, vous trouverez les portraits individuels et en couleurs dans la galerie de l’artiste 
mais gare aux spoilers même si vous avez lu le cinquième tome !

Donc le meilleur de la saga, je ne sais pas, je ne donnerai mon avis qu’une fois que j’aurai lu La Tour de l’Hirondelle et La Dame du Lac, mais sans ça, je peux affirmer que Le Baptême du Feu a été une très bonne lecture et que j’ai dévoré ce tome en l’espace de quelques jours, motivée par tous ces éléments retrouvés qui me plaisaient tant dans la saga du Sorceleur.
J’ai malheureusement d’autres lectures à boucler... Mais le sixième tome ne restera pas longtemps sur mon étagère.
Mein Gott, plus que deux tomes à lire…

J'en profite pour raccrocher cette chronique au Challenge Dark Fantasy... Décidément, le Sorceleur fait grimper mon score... !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Pour lire les chroniques des romans précédents : Le Sang des Elfes et Le Temps du Mépris.

mercredi 8 avril 2015

Le Temps du Mépris, d'Andrzej Sapkowski,

L’heure n’est plus à l’entente cordiale entre les rois et les magiciens. Dans le pays du sorceleur, quelque chose se trame, qui va tourner au drame. La jeune Ciri, élevée pour devenir sorceleuse, se retrouve au cœur des rivalités.
Qu’attend-on d’elle ? Quelle est sa destinée ? L’assemblée générale des magiciens dévoilera les intrigues et révélera les traîtres. Qu’adviendra-t-il de Ciri, objet de toutes les convoitises ? Geralt de Riv, désormais lié à cette enfant comme un père à sa fille, sera-t-il capable de la sauver ?
Quatrième de couverture par Milady.
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Une lecture qui est malheureusement tombée dans une période trop active, une lecture qui a malheureusement traîné… Et pourtant, si ces circonstances ont un peu coupé mon plaisir, Le Temps du Mépris est un tome qui me rappelle combien j’accroche à la saga du Sorceleur.

Un second roman que je place en tout cas au-dessus du Sang des Elfes, car maintenant que les bases sont posées, les intrigues peuvent être lancées : les rebondissements sont nombreux dans Le Temps du Mépris et Sapkowski retrouve ses talents de narrateur aisé.
[ci-contre, un portrait de Emhyr Var Emreis par Avalat, un personnage qui occupe de plus en plus de place]

L’évolution que j’attendais tant remue donc enfin les pages de ce quatrième tome et dévoile quelques clés sur Ciri, un personnage auquel je me suis beaucoup attachée et qui connaît un bon nombre d’aventures… Ou de mésaventures.
Les coups de théâtre dramatiques sont nombreux et tiennent en haleine le lecteur.
Alors certes, j’ai mis un temps fou à finir ce livre mais il n’empêche que j’ai souvent été émue durant Le Temps du Mépris et je garde de nombreux souvenirs frappants. [spoiler] Je pense notamment à la rencontre entre Ciri et la licorne Ihuarraquax qui se retrouve blessée. La petite Ciri enchaîne décidément les situations désespérées… [/spoiler]
Dans un registre plus heureux, j’ai adoré de voir le couple que continuent de former Geralt et sa sorcière Yennefer. Je n’ai pas l’habitude de m’accrocher à des romances comme ça, mais la paire est tellement séduisante que je n’ai aucune honte à dire que je lis avec beaucoup de plaisir chaque rencontre entre cette magicienne fière et ce sorceleur qui devient soudain un peu gauche.
Donc des relations qui s’embellissent sur des catastrophes, et ce pour mon plus grand bonheur.


Sur un plan plus large, il n’y a pas dans ce tome de personnages secondaires particulièrement marquants mais les intrigues deviennent plus claires et je me sentais moins perdue, ce qui a grandement facilité ma lecture ! Certes j’ai trouvé quelques passages un peu confus mais une chose est sûre : le temps d’habituation est passé et je commence à démêler les fils que Sapkowski a intelligemment placé. Mais la trame ne s’essouffle pas pour autant et continue de m’intriguer ! Je ne m’attendais pas à autant de complots politiques dans un univers qui utilise un tel bestiaire de monstres.
Quant aux contes, le recyclage est moins grossier que dans les deux recueils de nouvelles, Le Dernier Vœu et L’Épée de la Providence, mais l’auteur dépoussière des mythes bien connus avec originalité, comme celui de la licorne. Une créature qui change et devient très intéressante dans cette saga !

En clair, un quatrième tome particulièrement encourageant et je ne regrette toujours pas d’avoir acheté les derniers tomes (jusqu’au tome 7, je le rappelle) d’un seul coup. Je continuerai donc cette saga avec grand plaisir… À tel point que j’espère lire les dernières pages des aventures du Sorceleur Geralt avant cet été.
On se retrouve sans faute pour le tome 5, Le Baptême du Feu.


Comme pour les tomes précédents, je peux raccrocher cette chronique au Challenge de Dark Fantasy :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Pour lire la chronique du tome précédent, le premier roman, suivez le lien : Le Sang des Elfes.