dimanche 26 avril 2015

La Cité Infernale, de Greg Keyes,

Quarante-cinq ans après les événements d’Oblivion.
Tamriel est un immense continent peuplé par différentes races et gouverné par une autorité impériale. Une cité flottante, Umbriel, menace ses habitants. Là où elle passe, les gens disparaissent puis reviennent d’entre les morts…
Un groupe de héros de réunit pour sauver leur royaume : un prince légendaire qui porte un terrible secret, un espion sur les traces d’une conspiration, un mage obnubilé par son désir de vengeance. Et Annaïg, une jeune femme sur laquelle repose le destin de Tamriel…
Quatrième de couverture par Fleuve Noir.
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Je craque assez facilement pour les adaptations littéraires de jeux-vidéos que j’ai aimés. Toutefois, je ne cache pas que j’étais assez dubitative en voyant La Cité Infernale : l’univers de The Elder Scrolls est particulièrement vaste, particulièrement bordélique même et je me demandais comment un auteur, seul et extérieur aux développeurs du jeu, pouvait écrire un si menu roman.
Et finalement, je dois reconnaître que Greg Keyes a su dompter une partie du territoire de Tamriel et a su se rapprocher de l’esprit complexe et délirant du jeu, s’en sortant donc très bien dans ce premier tome.

Bon, qu’on soit bien clairs tout de suite : pour lire La Cité Infernaleil faut au moins avoir joué à Oblivion et pas seulement cinq petites heures. Si vous ignorez qui sont les Argoniens, ce qu’est le skooma, où se trouve le Marais Noir sur la carte de Tamriel, vous serez totalement perdu.
[ci-contre, un beau spécimen d'Argonien dessiné par Le Minttu]
Mais même en étant "connaisseuse", familière avec le monde de The Elder Scrolls, j’ai été déçue que Greg Keyes soit si avare en détails : non que je me sentais perdue mais quel mal y avait-il à décrire l’apparence variée des Argoniens avec leurs écailles colorées ? La végétation sauvage et la faune du Marais Noir ? La peau cendrée des Dunmers et leurs yeux de braise ? L’univers de ce jeu est particulièrement beau et original, si bien que j’ai regretté qu’il ne soit pas mieux illustré dans ce roman car sa richesse permet une foule de métaphores et de descriptions magnifiques. Et il y aurait eu l’avantage d’inviter quelques lecteurs néophytes ou des joueurs moins aguerris à plonger plus facilement dans ce vaste monde…
Cependant, La Cité Infernale a le mérite de se concentrer sur Le Marais Noir et les coutumes des hommes lézards, abordant des sujets qui sont restés peu exploités dans les jeux jusqu’à maintenant et j’ai quand même été ravie d’en apprendre un peu sur cette race que j’adore (en même temps, des individus qui peuvent respirer sous l’eau, y a de l’argument vendeur).

Cela dit, on se rend compte durant la lecture que Greg Keyes savait maîtriser son sujet car plus d’une fois j’ai reconnu le côté délirant du jeu, notamment dans le DLC Shivering Isles : des morts aléatoires, des exécutions qui sortent du commun, des réactions déplacées, des chocs culturels… Plus que dans Tamriel, c’est surtout dans Umbriel que le lecteur plonge, cette île qui traverse le ciel et frappe les pays d’une étrange malédiction.
[et un autre Argonien très réussi par... Oh merde, faut que je retrouve l’artiste]
L’intérêt m’est venu très rapidement et les personnages ne sont pas d’une compagnie désagréable. On reconnaît d’ailleurs encore la richesse de l’univers car la galerie est très variée : Annaïg, une Brétonne (non, non, elle ne vient pas de Brest ou de Saint-Malo, elle est juste moitié-humaine, moitié-elfe) téméraire, son ami d’enfance, Mere-Glim, un Argonien plus réservé. Sans oublier Sul, un Dunmer (c’est-à-dire un elfe noir) intriguant, Attrebus, un Impérial qui partage de nombreux rebondissements et j’en passe !

Par contre, c’est dommage que la trame de Colin, l’espion d’Anvil, soit si discrète et finisse par se noyer sous les autres intrigues nettement plus palpitantes (rien que le passage dans le royaume d’Hircine qui était particulièrement réussi).

La Cité Infernale est donc un livre que, finalement, je ne regrette pas d’avoir lu et la fin en cliffhanger m’a convaincue d’acheter le second tome, Le Seigneur des Âmes. Joueurs et amoureux de The Elder Scrolls, vous pouvez ouvrir ce livre, il ne comble pas comme une journée de geekage intense mais offre une histoire bonus très sympathique.

Il n’est pas nécessaire de connaître la carte en entière, mais il est bon de savoir que le Marais Noir, Cyrodiil et Morrowind 
sont trois pays voisins.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Que serait un livre de The Elder Scrolls dans l’ère d’Oblivion sans la moindre mention de votre personnage ? Le Héros de Kvatch n’est pas oublié et est mentionné au chapitre 3 de la partie 2, avec le capitaine Tertius Ione et un Bosmer appelé Fenton.

samedi 25 avril 2015

Mrs Dalloway, de Virginia Woolf,

Le roman, publié en 1925, raconte la journée d’une femme élégante de Londres, en mêlant impressions présentes et souvenirs, personnages surgis du passé, comme un ancien amour, ou membres de sa famille et de son entourage. Ce grand monologue intérieur exprime la difficulté de relier soi et les autres, le présent et le passé, le langage et le silence, le mouvement et l’immobilité. La qualité la plus importante du livre est d’être un roman poétique, porté par la musique d’une phrase chantante et comme ailée. Les impressions y deviennent des aventures. C’est pourquoi c’est peut-être le chef-d’œuvre de l’auteur - la plus grande romancière anglaise du XXe siècle.
Quatrième de couverture par Folio Classique.
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« […] des moments comme celui-ci sont des bourgeons sur l’arbre de la vie ; ce sont des fleurs de l’ombre. » 
P. 96 - 97

Il y a déjà bien longtemps que je veux découvrir Virginia Woolf, une auteure particulièrement connue pour son fatalisme, son talent pour user des mots et son suicide dans la rivière qui coulait derrière sa demeure. Je me doutais que Mrs Dalloway serait une lecture étrange, un livre qui ne me rappellerait aucune autre lecture passée et j’ai eu beaucoup de mal à avancer : ce livre me déprimait et pourtant, il m’apportait aussi beaucoup d’espoir à travers sa beauté. Finalement, c’est ça de rencontrer Virginia Woolf.

Combien de phrases ont marqué mon esprit, me blessant et me laissant béate d’admiration face à la justesse des métaphores, des expériences de la vie et de la musique des mots. Je ne me demande pas pourquoi Virginia Woolf est une auteure tant analysée, étudiée et acclamée par les littéraires car la dame avait bel et bien du talent, c’est indéniable.

Jane X de Sir Gerald Festus Kelly.
« […] qui laissait, se disait-elle, se sentant soudain fanée, vieillie, la poitrine creuse, pénétrer la journée qui s’émiettait, qui s’éventait, qui fleurissait, dehors, par la fenêtre, s’échappant de son corps et sa cervelle qui lui faisaient soudain défaut, […] » 
P. 99

Pourtant, je ne peux pas accorder une note plus avantage pour l’œuvre bien connue de Mrs Dalloway. Non pas que le livre sera oublié (habituellement, les 3/5 sont accordés aux livres sympathiques mais qui ne me laisseront pas un souvenir impérissable), c’est plus par désarroi : je ne peux pas noter ce livre. Et on ne peut pas noter Mrs Dalloway selon des critères classiques : l’histoire reste commune, les personnages sont simples mais réels. On les rencontre un matin et on les quitte le soir venu, et durant cette journée londonienne, on vole d’un point-de-vue à un autre. Ironiquement, je n’arrive pas à m’attacher aux personnages quand ils ne sont pas assez creusés (hein, Fiona McIntosh avec Le Don ?) mais ici, leur psychologie est trop mise à nu, trop exploitée et trop réelle et je n’ai pas réussi à être véritablement transportée. Peut-être parce que Clarissa Dalloway, Septimus Smith, Peter Walsh, Lucrezia Smith et tant d’autres sont trop humains et que connaître les pensées les plus torturées, les plus intimes de quelqu’un ne le rend certainement pas plus amical, bien que je ne les détestais pas non plus, loin de là !
J’avais même du mal à suivre le fil et par moment, j’avais clairement l’impression de lire à côté, comme si je décrochais.

Mais il faut lire Mrs Dalloway pour lire du Virginia Woolf, lire son talent et s’apercevoir comment elle donne vie aux phrases. Depuis quelques mois, j’ai adopté une habitude livresque de Flora, tenancière d’Une Page s’Ouvre (quoi ? C’est mignon, dit comme ça), qui note un petit cœur dans la marge quand une phrase ressort lors d’une lecture… Et même si j’ai lu bien des livres qui m’ont émue, Mrs Dalloway est la première lecture depuis que je note ces petits cœurs comblés et une bonne quinzaine se sont accumulés parmi ces 300 pages. 

Une lecture très compliquée mais une rencontre très marquante avec une dame que j’admirais déjà pour sa vie et sa sensibilité évidente. Virginia Woolf est définitivement une grande auteure et malgré mon ressenti peu enthousiaste avec Mrs Dalloway, je suis certaine de lire d’autres ouvrages : il faut juste que le sentiment déprimé qui me colle depuis l’histoire de Clarissa Dalloway s’estompe et je me lancerai de nouveau dans une après-midi Woolfienne.
« [...] Il le savait bien ; il l’avait inventée, cette aventure avec la jeune femme ; il l’avait fabriquée, comme on se fabrique les trois quarts de sa vie, se dit-il, et comme on se fabrique soi-même. » 
P. 131

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
[Danger de spoil !] Virginia Woolf avait toujours prévu un suicide à la fin de Mrs Dalloway mais c’était Clarissa qui devait se donner la mort et non Septimus Smith. [/Fin de danger de spoil !]
• Tout d’abord intitulé The Hours, Woolf a finalement nommé son livre Mrs Dalloway et ce premier titre a été recyclé par l’auteur Michael Cunningham : son livre The Hours parle de trois femmes, Virginia Woolf incluse, qui sont rattachées d’une façon ou d’une autre à l’histoire de Clarissa Dalloway et en s’appuyant sur les notes authentiques de Woolf. Ce livre a connu une chouette adaptation en 2002 et garde le même titre.


dimanche 19 avril 2015

Le Baptême du Feu, d'Andrzej Sapkowski

La jeune Ciri a été enlevée et est contrainte d'épouser l'empereur de Nilfgaard. Geralt de Riv se rue à son secours sans une seconde d'hésitation, malgré ses blessures.
Dans son dangereux périple, il sera accompagné par Jaskier, son fidèle ami barde, et d'autres compagnons de fortune.
Ils ne seront pas de trop, car la guerre sévit de tous les côtés, et les magiciennes rescapées tentent de sauvegarder l'avenir de la magie...
Quatrième de couverture par Milady.
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Quelques chroniques disent que Le Baptême du Feu serait le meilleur tome du Sorceleur. Le meilleur de la saga, je ne sais pas, le meilleur jusqu’à maintenant, je confirme ! Il n’y a que le premier recueil de nouvelles que j’avais dévoré à une vitesse égale et arrivée au bout de ce cinquième tome, je me rends compte que je ne me lasse toujours pas des aventures du sorceleur Geralt et ses compagnons.


Le Baptême de Feu est en continuité avec le tome précédent, Le Temps du Mépris et ne souffre donc d’aucun problème de rythme, accueillant le lecteur et l’entraînant immédiatement dans la suite. L’intrigue pourtant, il faut le reconnaître, n’avance pas des masses : les complots politiques sont relégués un peu au second plan et les guerres sont aperçues souvent de loin. Là où Sapkowski se concentre, c’est qu’il réserve des surprises à travers de nouveaux personnages, des mentalités qui changent, des relations qui évoluent... Et j’ai finalement adoré cette dimension plus tranquille, plus sociale. Si l’action est moins présente que dans Le Temps du Mépris, je ne me suis pourtant pas ennuyée dans ce tome-ci où on entend distinctement les engrenages de la saga qui continuent de cliqueter paisiblement, annonçant le calme avant la tempête.
Par la même occasion, on revient un peu aux sources du Sorceleur avec des références plus marquées à des monstres européens et des superstitions religieuses, rappelant ces oppositions entre mortels et créatures chaotiques, ce point qui m’avait attirée en premier vers cette saga. Car enfin bon, je dois bien le reconnaître : je ne m’attendais pas à tant de complots politiques en commençant, l’été dernier, la série !

Si on recroise Yennefer et Ciri, ce tome se concentre surtout sur Geralt accompagné de Jaskier. Mais le lecteur rencontre aussi de nouveaux protagonistes ou retrouve des personnes qui ressurgissent de l’ombre. Globalement, j’ai aimé ces nouveaux compagnons et pour éviter de gâcher des surprises, je me contenterai de dire qu’Emiel Regis Rohellec Terzieff-Godefroy est un compagnon très intéressant, le plus marquant dans cette nouvelle galerie. Par contre, concernant Milva, bien que sympathique au début, elle finissait par me taper sur les nerfs au fur et à mesure, bien que son histoire me plaisait.
[ci-contre, Emiel Regis, par Julia Alekseeva]
Quant aux Rats, j’ai hâte de voir l’évolution de ce groupe assez instable qui frôle les dangers avec une Falka de plus en plus perturbée.
Sans oublier, bien évidemment, les magiciennes qui ne restent pas dans leur loge et s’avancent de plus en plus sur le devant de la scène, intrigantes et calculatrices.

Les fameux Rats par JustAnoR, vous trouverez les portraits individuels et en couleurs dans la galerie de l’artiste 
mais gare aux spoilers même si vous avez lu le cinquième tome !

Donc le meilleur de la saga, je ne sais pas, je ne donnerai mon avis qu’une fois que j’aurai lu La Tour de l’Hirondelle et La Dame du Lac, mais sans ça, je peux affirmer que Le Baptême du Feu a été une très bonne lecture et que j’ai dévoré ce tome en l’espace de quelques jours, motivée par tous ces éléments retrouvés qui me plaisaient tant dans la saga du Sorceleur.
J’ai malheureusement d’autres lectures à boucler... Mais le sixième tome ne restera pas longtemps sur mon étagère.
Mein Gott, plus que deux tomes à lire…

J'en profite pour raccrocher cette chronique au Challenge Dark Fantasy... Décidément, le Sorceleur fait grimper mon score... !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Pour lire les chroniques des romans précédents : Le Sang des Elfes et Le Temps du Mépris.

lundi 13 avril 2015

Trolls et Légendes, un bout de Fantasy en Belgique,



Vous connaissez certainement l’expression karma is a bitch. C’était l’adage du mardi 31 Mars car, au lieu de courir vers la gare pour rouler vers la Belgique, je suis restée au lit, ayant à peine la force de me lever, totalement dégoûtée par mon état.
Mais pourquoi partir en Belgique précisément la première semaine d’Avril ? Les lecteurs de Fantasy les plus assidus connaissent déjà la réponse, pour les néophytes, c’est assez simple : Trolls et Légendes ! Un festival qui se déroule tous les deux ans à Mons et qui se consacre totalement au thème de la Fantasy, touchant à ce courant sous sa forme littéraire, cinématographique, matérielle ou musicale. Bref, un événement que je voulais absolument voir, d’autant plus que les Trolls fêtaient leur 10 ans cette année.

Finalement, la maladie vaincue, j’ai réussi à me traîner jusqu’à la terre promise le vendredi 3 Avril. Bon, un voyage qui débutait donc assez mal car j’étais assez fatiguée et vraiment déçue par l’aspect de Mons qu’on m’avait pourtant décrit comme une très jolie ville...
Enfin, il faut dire que les travaux ne vont à aucune ville...

Finalement, mon regret d’arriver le vendredi soir était minime : aucun auteur n’était présent le premier jour et quand bien même, les portes n’ouvraient qu’à 14 heures, écourtant la journée. Mais la majorité des personnes attendait surtout la première soirée qui accueillait en concert La Horde, Feuerschwanz et surtout, le Naheulband !
Je ne connaissais pas du tout Feuerschwanz mais ils ont mis une telle ambiance que je note leur nom pour pouvoir les réécouter.
À la fin de leur partie, le public s’est mis à réclamer des poulets au Naheulband et on a eu surtout une soirée avec beaucoup d’humour et de bonne humeur où on chantait tous avec le groupe… Bref, je me demande qui ne connaissait pas par cœur les paroles de À l’Aventure, Compagnon, le morceau qui a ouvert le concert.
(Y a p’têt que La Vie d’Aventurier où je ne chantais que quelques couplets que je connaissais en étant sûre de moi, mais sans trop hausser la voix, heh…)


Comme l’hôtel était très éloigné du festival, il ne fallait pas moins d’une heure de marche, mon ami et moi avons raté la fin du concert, mais avec le sourire aux lèvres grâce à cette première soirée prometteuse !
On a un peu revécu les aventures de la Compagnie de Naheulbeuk d’ailleurs car, crevés, sans connaître vraiment le chemin et sous une bruine aveuglante, le retour a été un vrai défi ! On était heureux d’arriver à la chambre et de dormir comme des pierres…

Certains se sont plaints de file d’attente mais avec des billets pris en avance et en débarquant au festival à midi, je n’ai pas eu à attendre avant de pénétrer dans l’antre de Trolls et Légendes. Dès que je suis rentrée, j’ai tout de suite badé devant les cosplays de faune, d’elfes et de fées magnifiquement réalisés. Contaminée, j’ai même failli craquer pour un serre-tête avec des cornes de bélier mais je me suis retenue in extremis… Enfin, avant la prochaine tentation !
Le froid à l’extérieur faisait que le tour du côté du marché féerique fut assez court et, bien que j’ai eu un vrai coup de cœur pour une chemise médiévale (là par contre, je n’ai pas réussi à résister), je ne me sentais pas de retirer mon pull pour l’essayer alors qu’il devait faire 7°C dehors (et puisque la météo avait annoncé du grand soleil pour le lendemain, j’avais reporté mes plans).
Un p’tit tour qui imposait un comportement raisonnable et de permettait de dresser une liste d’envies, car reconnaissons-le : les marchés féeriques sont des stands où reposent de véritables œuvres d’art et il est très facile de se ruiner à chaque fois que le regard croise une petite babiole scintillante !
Ma priorité concernait surtout le coin littérature et j’ai mené ma quête avec succès durant ce week-end, commençant ma chasse avec Pierre Pevel qui n’avait personne à son stand (si je l’avais cru, ça... !). N’ayant personne derrière moi, j’en ai profité pour blaguer un petit peu et j’ai été enchantée par cette première rencontre car l’auteur de la Trilogie de Wielstadt a le contact facile et pour une timide, c’est agréable !
Deux auteurs ensuite me tentaient : John Lang, ou plus connu sous le pseudo de Pen of Chaos, et Sire Cédric. Tandis que mon ami faisait la (très longue) file d’attente pour John Lang, j’attendais pour ma part devant le stand de Sire Cédric... Mais avec 40 minutes de retard et les discussions partagées avec les lecteurs avant moi, j’ai été obligée de rejoindre mon ami qui arrivait à John Lang ! Erreur de calcul que je n’avais pas prévu !
Finalement, j’ai reporté la rencontre avec Sire Cédric pour le lendemain. En attendant, je n’oublierai pas de sitôt la voix de John Lang où je reconnaissais les intonations du Nain : entendre en (presque) live la voix de son personnage préféré, c’est quelque chose ! Et le voir dessiner la poitrine d’une elfe de niveau 10, c’est tout aussi extra !
Le choc m’a frappée à nouveau car il n’y avait personne pour Trudi Canavan ! Elle qui était pourtant l’invité d’honneur en littérature, j’avais presque eu mal au cœur sur le coup et j’espère qu’elle a rencontré un public francophone enthousiaste… (car bon, compter un vampire aigri parmi les curieux, ce n’est pas super encourageant, tient)
Puis il a fallu décoller : hors de questions d’assister aux concerts avec les achats et un petit détour à l’hôtel s’imposait. Bref, je n’avais plus qu’Eluveitie dans la tête. Mais à cause des horaires de bus, nous étions de retour à Trolls et Légendes à 20 heures et nous ne nous sentions pas d’attendre trois heures pour Eluveitie...
Ouais, nous étions de gros faibles pour le coup.
Pardon cher groupe, Dieu sait que je repasse en boucle tous vos CDs depuis maintenant deux ans mais mine de rien, la chasse aux fées et aux dédicaces, ça crève et la perspective de se taper une heure de marche après minuit dans une ville inconnue m’avait coupée de toute humeur barbare helvète...

Alors certes, je n’ai pas chanté avec Anna Murphy sur The Call of the Mountains (bien que j’ai chanté avec mon mp3), mais j’ai dormi comme une pierre (encore) pour bien récupérer et être en forme pour le dernier jour.

En clair, pour vous résumer…
→ Des auteurs très, très agréables, ce fut un vrai plaisir de rencontre Pierre Pevel, John Lang et Trudi Canavan.
→ Des cosplays qui font rêver, surtout quand la donzelle déguisée en créature magique est enlacée par son fier compagnon barbu et/ou chevelu.
→ Un froid de canard dont j’ai perdu l’habitude à force de rester dans le sud de la France…
→ Un chemin qui fait mal aux pieds avec un Quick qui talonnait mon estomac, ergh.
Toujours à cause des bus, on avait abandonné l’idée d’assister aux concerts et on voulait pleinement profiter de cette dernière journée jusqu’à la fermeture... D’autant plus que le ciel était totalement dégagé et que le soleil brillait !
Un détour au marché féerique s’imposait et j’ai finalement cédé pour cette chemise médiévale. Un "caprice" que je ne regrette absolument pas et je sais déjà ce que je porterai pour Nuit d’en Fer en Juillet.
J’ai également cédé à un caprice gourmand avec une crêpe au feu de bois et caramel beurre salé, deux armes redoutables qui me rendent faible et vulnérable (même l’humeur-fière-guerrière-helvète ne résiste pas). Mais là encore, sans regret !
Et j’avais des forces pour terminer ma chasse aux dédicaces, en commençant par Sire Cédric qui n’avait pas grand monde et c’était agréable de pouvoir discuter avec lui (par contre, il aurait été gentil de la part de l’autre lectrice d’attendre son tour au lieu de squatter la dédicace des autres lecteurs... La notion de respect, j’y tiens et je n’aime jamais beaucoup quand on me coupe la parole. Comme quoi, on peut apprécier la bonne littérature et avoir été élevée chez les cochons. Un autre lecteur avait failli faire le coup pour John Lang et je l’avais poussé de la file… En le ménageant, bien sûr)
J’ai été ravie de rencontrer Oliver Peru aussi ! J’étais la seule dans la file à n’avoir aucune BD à faire dédicacer, mais j’ai quand même eu droit à une jolie illustration après avoir laissé carte blanche à Oliver Peru qui m’a d’ailleurs mise au défi de reconnaître le personnage dessiné, personnage qu’il aime tant, durant ma lecture de Martyrs. Challenge accepted, sir Peru.
J’ai été déçue ensuite de manquer de peu la diffusion du premier épisode de la série du Donjon de Naheulbeuk... Trolls et Légendes ne s’attendait peut-être pas à ce qu’il y ait autant de spectateurs et nous ne pouvions pas tous rentrer dans cette minuscule salle de cinéma... Une salle Gaumont n’aurait pas été trop vaste quand je vois combien nous étions !
Mais enfin, nous avons donc fait un dernier tour : j’ai fini quelques emplettes, on a mangé un morceau, discuté avec quelques connaissances croisées… Terminant cette journée de façon très paisible.
Plutôt que d’assister aux concerts, on a profité de la soirée pour faire un tour dans Mons et effectivement, c’est en fouillant au-delà des ruelles pavées que la ville se montre sous un meilleur profil.
En clair, ce que j’ai retenu…
→ D’autres auteurs encore sympathiques avec Sire Cédric, Olivier Peru mais aussi Magali Segura et Jean-Luc Marcastel car je n’ai pas acheté de livres pour l’occasion… Mais il est possible que je découvre ces auteurs très bientôt.
→ J’étais fascinée par les fées et les faunes, mais en fait… Le meilleur cosplay du festival était assurément celui de ces deux nains qui m’ont poliment saluée. Barbus et bourrins, mais délicats et aimables également !
→ Le troll, Zoubov, que j’ai ramené du stand de Flouch le Troll : il a un air tellement comblé, quand je l’observerai dans mon jardin cet été, j’adopterai le même sourire radieux~
→ Mons est finalement une ville jolie et j’ai pu prendre de très jolies photos durant une agréable petite balade.
La carte des 10 ans de la BD de Naheulbeuk, le T-shirt du festival, cette fameuse chemise et l’heureux Zoubov.

Et bien sûr, puisque je passe mes journées à causer littérature, mes nouveaux trésors de bibliothèque :
En bref, ce fût un agréable week-end ! J’aurais pu profiter un peu plus de la Belgique avec un début de semaine touristique mais je me suis reportée entièrement sur le festival finalement et même si il est trop tôt pour se prononcer, il est très probable que je revienne en 2017 !

D’ailleurs, en rentrant, j’ai eu le plaisir de trouver…
Ceci.
Il fallait bien que je termine sur une petite note de douceur poilue et ronronnante ♥