mardi 31 mai 2016

David Copperfield, de Charles Dickens,

La vie de David Copperfield est sans histoire jusqu’au jour où sa mère se remarie. Maltraité par son beau-père, envoyé en pension, David commence une lente descente aux enfers. Travaillant à Londres pour survivre, il n’a plus qu’une idée en tête: s’enfuir et retrouver le bonheur perdu... Mais il ne peut compter que sur lui et la providence pour s’en sortir...
Quatrième de couverture pris de LivrAddict.
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Traddles, Micawber et David Copperfield, illustration signée par Frank Reynolds, 
un dessinateur qui s’est chargé de beaucoup d’illustrations du roman.

J’ai l’habitude de dire que je suis une vraie amatrice de littérature classique anglaise. J’ai rêvé aux côtés des sœurs Brontë, j’ai été scotchée par W. Wilkie Collins, j’ai observé les enquêtes orchestrées par Arthur Conan Doyle, mais j’ai du mal avec l’icône qu’est Jane Austen (bien qu’une nouvelle tentative s’impose) et maintenant, je me brise les dents sur du Charles Dickens, un auteur que je pensais aimer et la rencontre se résume finalement par une déception totale…

Charles Dickens par John Picacio.
"Totale", j’exagère un peu : le début est très prenant, j’ai souri, j’ai été attendrie à de nombreux passages et j’avais envie de découvrir si le petit David Copperfield allait enfin trouver le bonheur. La réputation de Dickens s’illustre très bien ici : un petit garçon avec un père décédé et une mère si jeune qu’elle se remarie avec un homme cruel sans en avoir conscience doit lutter contre l’univers hostile du XIXème siècle. Au programme : humiliation, conditions difficiles dans un pensionnat, abandon, travail ingrat... Et tout ça sur le dos d’un gamin qui éveille la sympathie tant il est mignon.
Mais on voit aussi David Copperfield grandir : le roman d’apprentissage s’impose. Véritable Dom Juan raté, David Copperfield a le cœur qui s’emballe vite, s’attache et ses premières histoires d’amourettes font sourire (beaucoup pourront se reconnaître, surtout avec l’aînée des sœurs Larkins, j’ai adoré cette partie) et découvre le monde avec plein de rêves dans la tête auprès de personnages hauts en couleur, parfois même comiques. La tante Betsey Trotwood est d’ailleurs magique, formidable et elle est certainement mon personnage préféré.
Des passages donc très attendrissants… Mais qui clôt ce très bon début avant que l’ennui ne s’installe.



Après cette première partie qui présente un David Copperfield tout en rêveries de grandeur et passions, l’ennui s’installe. J’ai trouvé le temps très long et, bien que j’ai suivi ce roman en audiobook, j’ai passé des chapitres, c’est dire !
[à gauche, Miss Agnes Wickfield, à droite l’aînée des sœurs Larkins, 
portraits de Frank Reynolds.]
Je ne pense pas que ce soit la faute du genre "roman d’apprentissage", Jane Eyre ne m’avait pas assommé à tel point, peut-être parce que j’ai trouvé la plume plus belle, peut-être parce que je trouvais que le décor faisait un cadre captivant, peut-être parce que je trouvais que l’histoire était plus intense. Alors que pour David Copperfield, j’ai trouvé qu’il ne se passait rien ([spoiler] même le "kidnapping" d’Emily par l’ex-grand copain de David n’a pas réussi à me convaincre plus que ça, j’ai pourtant eu un élan d’espoir mais non... [/spoiler]), la trame est assez confuse et le lecteur est entraîné dans de trop nombreux détours qui n’aboutissent à rien.

Si j’ai écouté les derniers chapitres, c’était pour un seul personnage : Agnes Wickfield, [spoiler] je n’avais qu’un désir : savoir si enfin David Copperfield allait se rendre compte combien cette brave femme l’aimait et qu’il avait tout intérêt à lui demander sa main.[/spoiler] Cette fin, que je désirais bien sûr, s’est réalisée et c’est bien pour ça que je l’ai aimée, mais Charles Dickens aurait pu abréger le suspense et nous faire profiter de ces moments plus tôt et plus longtemps...

Différentes couvertures.

Enfin, mon avis mitigé ne me refroidit pas non plus, car le coupable n’est pas Charles Dickens : c’est Victor Hugo. Jonglant entre plusieurs lectures (j’ai habituellement deux livres en cours minimum), j’ai été impressionnée par Notre-Dame de Paris et je préférais rallumer ma lampe de chevet à 2 heures du matin pour poursuivre ma lecture que de m’endormir paisiblement avec David Copperfield dans les oreilles. Deux classiques, deux emblèmes de deux littératures différentes, un monument français percutant une personnalité anglaise mais j’ai préféré la cathédrale de Paris aux plages grises sous le drapeau de l’Union Jack.
Je redonnerai une chance à Charles Dickens mais son roman préféré ne sera le mien… Je suis même un peu triste dans ma déception.
Les lieux que le lecteur visite aux côtés de David Copperfield.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
David Copperfield est vu comme une semi-autobiographie : Charles Dickens a placé beaucoup d’éléments personnels dans cette histoire et a été inspiré par des voyages aux environs des côtes du Norfolk. Dickens appelle David Copperfield son « enfant chéri ».
• Pour ceux qui utilisent Google, oui, le magicien David Copperfield a emprunté ce nom de scène en référence au roman de Dickens. Pourquoi ? Bah je vous laisse chercher, je ne m’intéresse pas vraiment à la raison.
• J’espère que malgré tout vous écouterez cet audiobook, ne serait-ce que pour la narration de Victoria, de son vrai nom Fabienne, qui fût une liseuse bénévole de Littérature Audio. David Copperfield est sa dernière participation et la page accueille de nombreux hommages depuis son décès et je dois dire qu’ils sont tous mérités : je crois que c’est bien la meilleure narratrice que j’ai pu entendre avec un timbre clair, doux et doué pour faire vivre les dialogues (comme ce vieux dans les premières années de Copperfield qui se plaint tout le temps d’avoir mal, j’en pleurais de rire...). Si l’histoire n’a pas réussi à me convaincre, je suis totalement conquise quand même par la voix de Victoria, et c’est peut-être grâce à elle que j’ai trouvé des points positifs à l’histoire de David Copperfield.
• Ci-contre, Miss Peggotty et David, par Jessie Willcox-Smith qui s’est démarqué de Frank Reynolds avec des illustrations plus lumineuses, plus enfantines.

dimanche 22 mai 2016

Wiggins et Sherlock contre Napoléon, de Béatrice Nicodème,

Wiggins est un peu déçu par la nouvelle mission que lui a confiée Sherlock Holmes : il aurait préféré enquêter sur le redoutable « Napoléon du crime » avec le détective plutôt que de filer Robert Petticoat, un jeune noble soupçonné d’appartenir à un réseau anarchiste. D’autant que Petticoat sillonne Londres en tous sens du matin au soir ! Un après-midi, Wiggins le suit dans les allées de la National Gallery, où tous deux restent jusqu’à la fermeture. Le lendemain, on apprend qu’un très célèbre tableau du musée a disparu…
Quatrième de couverture par Syros, Souris noire.
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J’ai toujours été intriguée par l’admiration que voue mon petit frère pour Sherlock Holmes. Du côté des "grands" lecteurs, Sherlock Holmes est un personnage complexe à l’intelligence acérée et au comportement un peu connard sur les bords, alimentant les conversations les plus animées, les trames des policiers les plus compliquées. Mais les jeunes lecteurs aussi peuvent être victimes de "l'holmésologie" : à travers les yeux d’un enfant, Sherlock Holmes représente le meilleur shérif qui n’a pas besoin d’étoile à la poitrine : il fait du sport (il se bat à la canne et fait de la boxe entre autres, please), il est intelligent et représente le bien... Jusqu’à ce qu’on leur explique que ce fameux détective se drogue et est insupportable avec ses crises d’ennui.
Je n’ai pas été surprise quand j’ai vu qu’il existait donc une série pour enfants avec Sherlock Holmes. Ou plutôt, avec Wiggins !
Je l’ai donc acheté tout d’abord pour le jeune admirateur, mais je me suis aussi plongée dans cette lecture.


Il va de soi que les lecteurs qui ont lu les pastiches d’Anthony Horowitz ou ceux de Nicholas Meyer seront entraînés dans une enquête moins glauque, moins poussée mais tout aussi victorienne ! Les annotations sont nombreuses et servent pour le contexte historique, expliquant ce qu’est un pub, un clergyman et que la reine d’Angleterre réside au Buckingham Palace. Un peu de culture générale pour rafraîchir la mémoire des grands et faire découvrir l’époque victorienne aux plus jeunes.
Si j’ai apprécié ce point pour ma part, je ne suis pas sûre que ce soit efficace auprès d’un jeune public : la collection vise, je cite, les "10 ans et +", et pourtant, l’écriture et la trame un peu naïve s’accordent davantage à un livre pour des enfants de 8 ans environ.
Par contre, en tant que lectrice "adulte" et amatrice de l’époque, j’ai beaucoup apprécié ce contexte historique dressé avec soin !

Quant à l’enquête, je l’ai trouvée malheureusement un peu fade, bourrée de détours ([spoiler sur un élément final] que Sherlock Holmes envoie Wiggins pister un gars totalement inoffensif par erreur, c’est possible, mais quand c’est le point principal de l’intrigue, ça donne l’impression d’être écarté et d’avoir suivi cette filature pour rien…[/fin du spoiler sur un élément final]), mais la fin est convaincante et les indices sont dignes d’un bon Doyle.

En conclusion, Wiggins et Sherlock contre Napoléon, un bon livre pour enfants ou pas ? L’innocence qui s’en dégage fait que ce livre peut se trouver sur l’étagère d’un écolier, le contexte historique complet pourra séduire les plus âgés passionnés d’Histoire dès le collège et l’univers de Sherlock Holmes convaincra les lecteurs adultes. De plus, le roman s’adresse aussi bien aux garçons qu’aux filles : un peu d’action, de l’amitié et une enquête agréable. Mais il s’adapte à beaucoup de publics mais ne pourra peut-être pas tous les convaincre.
Par contre, c’est une très bonne entrée en matière pour un enfant qui veut découvrir le "héros" (ouais. lulz. je sais.) d’Arthur Conan Doyle.


Je lirai certainement une autre aventure de Wiggins et surtout, je note qu’il faudrait que je me penche sur un des romans pour adultes de Nicodème.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Ce tome est en fait le septième d’une série qui compte aujourd’hui huit tomes, d’où quelques annotations en bas de page qui renvoient à d’autres tomes. Donc je me suis spoilé un tome, mais je sais plus lequel, donc ça ne compte plus ! Je vous dirige vers cette page du site de l’auteure pour avoir la liste.

mercredi 18 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [26], la lettre Z,

Déjà mentionné à la lettre T, Le Moine de Matthew G. Lewis a été un véritable coup de cœur et je l’ai commencé après des examens de fin de semestre. Autant dire que ce début de vacances a servi pour que j’avance dans ce roman jusqu’à pas d’heure.

mardi 17 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [25], la lettre Y,

Quand le salaire tombe, les livres aussi.
Mon achat le plus récent réunit les tomes 5 et 6 de l’Épouvanteur (si je veux poursuivre la saga, autant avoir de l’avance), Journal d’un Vampire en Pyjama, le tome 2 de La Passe-Miroir, Belgrave Square, le 12ème (déjà !) tome de la saga d’Anne Perry, deux enquêtes d’Hercule Poirot, Meurtre en Mésopotamie et Cartes du Table et enfin, un texte qui m’intéresse écrit par le Pape François : Amoris laetitia, la joie de l’amour, une réflexion sur l’amour au sein de la religion.
Je suis armée pour l’été, donc !

dimanche 15 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [23], la lettre W,

J’ai une très mauvaise habitude : j’adore lire mais j’adore aussi geeker. J’accumule les heures de jeu autant que les heures de lecture et ce sont deux occupations qui cohabitent et parfois se mélangent ! Temps de chargement, cinématiques déjà vues ou encore voyages automatiques, tous ces moments sont bons pour que je puisse ouvrir un livre et avancer dans ma lecture.
Et je dois avouer que je m’en sors plutôt bien pour suivre le roman et mon jeu en même temps, alors je ne risque pas d’arrêter !

samedi 14 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [22], la lettre V,

Je n’ai jamais attendu un livre avec autant d’impatience que l’intégrale 5 du Trône de Fer.
L’épaisseur des tomes ne me gêne pas et je les préfère même aux sectionnés. J’avais attendu le tome du Trône de Fer par J’ai Lu et quand j’ai vu que la couverture était celle de la série, j’ai préféré me tourner vers Pygmalion.
Par chance, après presque deux ans d’attente, J’ai Lu a enfin entendu les prières de beaucoup de lecteurs et le tome a été réédité le 27 Avril dernier avec l’illustration de Marc Simonetti. Enfin. 
Édition que j’ai bien sûr achetée.
Mais il a fallu attendre longtemps.
Maintenant, je le saurai : bien que l’impatience ronge à chaque fois, il faudra attendre plusieurs mois avant d’avoir des couvertures dignes de ce nom qui reflètent bien mieux l’esprit de la saga.
Récap’ du Challenge l’ABC Littéraire.



VICTOIRE POUR SIMONETTI.

vendredi 13 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [21], la lettre U,

J’adore les sites du style LivrAddict ou GoodReads, les deux meilleurs sites du genre selon moi. GoodReads a un petit plus que je souhaite à LivrAddict pour bientôt : une application téléphone. Quand je suis en voyage ou que je n’ai pas accès à internet avec l’ordi, je peux quand même noter mes progressions, noter les lectures terminées, etc.
Une application que je ne suis pas prête de supprimer et des sites que je consulte plusieurs fois par semaine… Sans honte~

Hellraiser, de Clive Barker,

Lorsque Rory emménage dans la maison de son enfance avec Julia, sa jeune épouse, il est convaincu que c’est le début d’une nouvelle vie, même si la bâtisse n’est pas en très bon état. Et puis il y a Frank, son frère, dont il n’a pas entendu parler depuis le mariage. Mais ce n’est pas inquiétant : celui-ci a toujours été un aventurier, parcourant la planète à la recherche de sensations inédites. Pourtant, cette fois, il se pourrait que Frank ait trouvé la clé d’un monde d’où l’on ne revient pas, un monde où plaisir rime avec douleur.
Quatrième de couverture par Folio SF.
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« Il leur avait, contre le mur ouest, dressé une sorte d’autel orné d’apaisantes offrandes qui les convaincraient […] de prodiguer leurs bons offices : os, friandises, aiguilles. »
P. 13

Gamine, mes parents étaient de fins connaisseurs de films d’horreur. Enfin, mon père emportait ma mère plutôt, et puis il a fini par m’emporter aussi. Il y avait dans son bureau une statue d’une cinquantaine de centimètres de hauteur d’un homme avec une longue tunique en cuir noir, des chaînes à la ceinture où pendaient des yeux, des mains et des outils ensanglantés. Le personnage tendait une espèce de boîte carrée, noire avec des dorures et avait des clous plantés dans le crâne. Mon père avait également la boîte du monstre mais d’une taille à échelle réelle, de façon à ce que je puisse la tenir comme le Cénobite Pinhead le faisait.
J’en avais un peu peur et ça ne s’était pas arrangé quand j’avais appris que c’était tiré du film Hellraiser, film que ma mère avait toujours été incapable de voir car elle le jugeait horriblement malsain.


Sauf qu’avant d’être un grand classique du cinéma d’horreur, Hellraiser, de son titre original The Hellbound Heart, est surtout une des œuvres les plus connues du maître du splatterpunk : Clive Barker. Grande fan de Stephen King, des récits d’horreur et de l’univers splatterpunk, découvrir cet auteur britannique était un peu un passage obligé.
Et j’avoue que si j’ai été très contente de découvrir ce roman (un peu court, malheureusement), j’ai une minuscule once de déception

Lire le roman en l’espace de deux jours ne prouve pas vraiment une addiction à cette lecture : se résumant en à peine 160 pages, Hellraiser aurait nettement pu s’étirer sur davantage. Mais c’est sûr que le soir, je dévorais un chapitre supplémentaire en me sermonnant comme quoi ce n’était pas raisonnable. L’intrigue est captivante et si certains rebondissements sont faciles, ils sont rythmés et poussent à poursuivre la lecture.
Cette longueur un peu brève est mon principal regret : cet univers riche et ces personnages complexes méritaient d’être explorés plus longtemps et j’avoue que, même si les Cénobites sont répugnants, j’aurais aimé les découvrir plus.
Et en même temps, l’horreur n’est bien souvent complète qu’avec une part de mystères et de secrets bien dosé : recette qui fonctionne ici dans Hellraiser.

Perversion, sadisme, torture physique et séquestration mentale, la plume de Clive Barker a beaucoup de charme et sait refléter l’ambiance qu’il veut amener dans son roman. La traduction étant menée par Mélanie Fazi, je peux garantir qu’elle est de qualité, en plus !

L’illustration de la couverture est signée par Bastien Lecouffe Deharme.

Si on reproche à Stephen King de s’étendre beaucoup trop dans ses romans, je reprocherais ici à Barker de ne pas s’être épanché assez : ses monstres sont très intéressants, ces fameux Cénobites qui aiment les tortures sexuelles, les fleurs et les friandises (on est éclectiques ou on ne l’est pas, hein) et les personnages auraient pu être plus frappants.
Il s’agit d’une base, car l’univers d’Hellraiser a surtout été agrandi grâce aux suites cinématographiques et l’engouement qu’il y a eu autour.
Ce roman, qui ressemble plus à une longue nouvelle, ne tient pas totalement ses promesses mais le charme y est, c’est sûr. Attendez-vous plutôt à effleurer ce monde si terrifiant plutôt que d’y plonger… Et si la frustration vous gagne, vous savez ce qu’il vous reste à faire : ouvrir la fameuse boîte de Lemarchand !
(C’est-à-dire voir les films, pas plus loin, rassurez-vous.)

Avec l’anecdote partagée en début de chronique, ça m’amuse de rattacher Hellraiser à l’idée n°20 du Challenge des 170 Idées :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,

• L’adaptation du film datant de 1988, deux ans après le roman, a été réalisé par Clive Barker en personne. Des points de l’histoire change toutefois et la fin diffère beaucoup. Pour ne citer qu’un exemple : Kirsty n’est plus la bonne amie avec un béguin pour Rory, c’est sa fille et par conséquent, la nièce de Frank. Donc méfiez-vous : sur GoodReads, la fiche personnage donne Cotton en nom de famille à Kirsty alors qu’elle n’a aucun lien de parenté dans le livre, c’est exclusif au film.
• L’univers des Cénobites apparaît dans d’autres ouvrages de Barker, mais seulement mentionné la plupart du temps : le grand retour est marqué par Les Évangiles Écarlates, publié en 2015.
• Petit détail sympathique : à deux reprises, Clive Barker sous-entend que le marquis de Sade a possédé la boîte de Lemarchand et qu’il a été inspiré par les Cénobites pour écrire Les Cent Vingt Journées de Sodome.


jeudi 12 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [20], la lettre T,

J’ai eu un bon nombre de coups de cœur, mais mon top 3 indétrônable compte trois chefs d’œuvre : tout d’abord Jane Eyre de Charlotte Brontë, certainement mon "premier vrai coup de cœur", celui qui m’a fait découvrir les classiques anglais et qui m’a appris à voyager entre les pages. Jane Eyre est vraiment le premier roman que je refusais de lâcher, le premier qui m’a transporté.
Ensuite, à une place vraiment proche et second seulement parce que je l’ai découvert plus tard, Le Moine de Matthew G. Lewis. Merveille de la littérature gothique, le sujet est fascinant et les rebondissements sont de qualité, efficaces. Bien que ma lecture remonte à il y a deux ans, j’en parle encore avec beaucoup de passion et des passages sont restés marqués.
Et enfin, le premier tome du Trône de Fer : saga découverte car la série, j’ai finalement cent, voire mille fois, le roman de George R. R. Martin que la série. Une traduction bancale n’entache pas la qualité des personnages, de l’intrigue et la richesse de ce monde Fantasy et à la fois si réaliste. J’ai longtemps eu peur du genre Fantasy et c’est grâce au Trône de Fer que je dévore autant de romans de cette section.
Trois livres que j’emmènerais sur une île déserte, trois livres que je conseille à tout le monde, trois livres dont je ne me séparerai jamais.

mercredi 11 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [19], la lettre S,

Et Le Dernier Souffle est une saga que je ne terminerai jamais : j’ai été déçue comme je l’ai rarement été pendant cette lecture. Le premier tome accumule les clichés les plus navrants, les personnages sont stéréotypés et peu attachants et malgré un rythme appréciable et une idée de départ intéressante, Le Don est un livre que je n’ai pas du tout aimé.
J’ai feuilleté la fin du dernier tome en librairie pour savoir si la fin m’encouragerait à accorder une chance à la suite de l’histoire mais elle est tellement prévisible et d’un ridicule que j’ai refermé le livre en sachant que Le Dernier Souffle ne fera pas partie de mes sagas complétées.
J’ai d’ailleurs revendu le premier tome, alors bon.

mardi 10 mai 2016

Challenge l'ABC Littéraire [18], la lettre R,

De n’être jamais allée aux Halliennales, jamais aux Quais du polar et encore moins aux Salons du Livre de Paris.
Habitant dans une ville où le livre est franchement mal aimé (les librairies indépendantes se comptent sur les doigts d’une main alors que Montpellier est pourtant une grande ville et vue comme vivante, les médiathèques, bien que bien organisées, ne sont pas du tout spectaculaires), les rendez-vous les littéraires peinent à réunir du monde.
Quant à la Comédie du Livre, les deux dernières années ont été gâchées par un manque d’organisation à faire pleurer… Heureusement que Sauramps est un véritable temple qui me donne l’occasion de sortir de temps en temps.

Bref, j’habite beaucoup trop loin des salons les plus populaires et Montpellier aime davantage la musique techno et les skate-boards que la culture littéraire. Dommage.

lundi 9 mai 2016

The Vanishing of Ethan Carter,

Axé sur l’exploration et l’immersion, The Vanishing of Ethan Carter est un jeu d’aventure se déroulant dans un univers étrange et inquiétant. Le joueur y incarne un détective aux pouvoirs surnaturels lui permettant de voir ce qui s’est passé sur les scènes de crime. Ce dernier part à la recherche d’un jeune garçon disparu.
Résumé par JeuxVideo.com.
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Il y a une polémique qui fait du bruit chez les plus vieux geeks : pour ou contre les tutoriels de plus en plus nombreux dans les introductions des jeux ? Certaines indications sont tellement précises qu’elles tiendraient les joueurs par la main si elles le pouvaient, alors que d’autres jeux laissent les meilleurs explorateurs les mettre à l’épreuve et se débrouiller comme un fier viking en pleine campagne enneigée.
Oui, j’ai commencé la saison 4 de Vikings.
The Vanishing of Ethan Carter fera plaisir aux puristes de l’autonomie : une brève introduction basée uniquement sur la narration, aucun journal pour résumer les étapes et pas de petite bulle pour vous expliquer comment avancer et actionner un objet. Assez perturbant tout d’abord, le gameplay se montre, par chance, assez facile à prendre en main et l’enquête est très originale : extralucide, Paul Prospero, le détective que vous incarnez, peut voir le passé et d’étranges phénomènes. À vous alors d’assembler les pièces du puzzle de chaque crime qui vous mènera au jeune Ethan Carter, mort ou vivant.
Bien sûr, aucune démarche n’est expliquée et si c’est assez perturbant au début, cet abandon pose en fait l’ambiance, ambiance travaillée avec finesse.


Tout d’abord en balade en forêt, la douce musique transporte et donne un souffle mélancolique au cœur… Et pourtant, ce décor est trop beau pour être vrai : je n’avais qu’une flippe, que quelque chose surgisse d’entre les troncs pour me bondir dessus !
The Vanishing of Ethan Carter est assurément un jeu d’horreur mais conçu avec style, charme et beauté : la peur sera nourrie par le vide et cette tranquillité trop exagérée pour être crédible. Il n’y a pas de combat, pas de baston : donc aucun jump scare (qui a pour but de faire bondir le spectateur/joueur avec des effets de surprise), le jeu mise davantage sur une angoisse continue qui vient de l’histoire.
Là-dessus, The Astronauts ont atteint leur but et leur jeu peut s’inscrire dans la catégorie des jeux horrifiques.


Il faut dire que l’histoire emporte rapidement le joueur, de plus, les amateurs de l’univers de Lovecraft se régaleront de toutes les références éparpillées dans le jeu (un monstre, endormi et qui rend les gens fous… Vous connaissez certainement quelqu’un de similaire même si vous n’avez pas son 06).
Un scénario sensible et intriguant, bien ficelé, je regrette juste une conclusion qui a des allures brouillons. Une fin qu’il faut ressasser pour en comprendre toutes les lignes mais qui m’a laissé une petite déception quand même.

Les amoureux de Lovecraft trouveront leur bonheur, mais pas que : les assidus lecteurs (que vous êtes) découvriront des histoires d’un auteur en herbe, Ethan Carter, et des mentions d’auteurs disséminés dans l’aventure. Le rendez-vous réuni Edgar Poe, Jules Verne, Mark Twain ou encore H. G. Wells.

Petit jeu discret, The Vanishing of Ethan Carter en impose autant niveau graphisme que des monstres du milieu comme Skyrim ou Witcher 2 : les très belles musiques apportent un point d’honneur au décor splendide. Perdu au milieu d’une vallée abandonnée, la promenade du joueur commence par une forêt dense, de vieilles bâtisses mourantes, les profondeurs angoissantes d’une mine et un manoir en cendres. Peut-être un peu monotone et classique (oui, l’éternelle mine est présente sur le chemin comme pour les Black Mirror, les Silent Hill et autres joyeusetés), la qualité est tellement soignée qu’on en oublie les clichés du genre : on ne change pas une équipe qui gagne si bien.


En somme, un jeu qui vaut largement le coup de s’attarder une dizaine d’heures dessus : l’enquête (ponctuée de puzzles de scènes de crime) est originale et intéressante, l’atmosphère glace les sangs et malgré cette conclusion un peu vague, j’ai été très satisfaite de cette aventure.


             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• S’ils ne citent pas leur inspiration clairement, les développeurs confirment qu’ils se sont inspirés des textes d’horreur qui ont marqué le XXème siècle.
• Pour les joueurs console, le jeu est annoncé sur Playstation 4... Il est même peut-être déjà sorti.

Je vous laisse un des plus beaux morceaux de musique.