Cath est fan de Simon Snow.
Okay, le monde entier est fan de Simon Snow...
Mais pour Cath, être une fan résume sa vie – et elle est plutôt douée pour ça. Wren, sa sœur jumelle, et elle se complaisaient dans la découverte de la saga Simon Snow quand elles étaient jeunes. Quelque part, c’est ce qui les a aidé à surmonter la fuite de leur mère.
Lire. Relire. Traîner sur les forums sur Simon Snow, écrire des fanfictions dans l'univers de Simon Snow, se déguiser en personnages pour les avant-premières de films.
La sœur de Cath s’est peu à peu éloignée du fandom, mais Cath ne peut pas s'en passer. Elle n'en éprouve pas l'envie.
Maintenant qu'elles sont à l'université, Wren a annoncé à Cath qu'elle ne voulait pas qu'elles partagent une chambre. Cath est seule, complètement en dehors de sa bulle de confort. Elle partage son quotidien entre une colocataire hargneuse qui sort malgré tout avec un mec charmant et toujours collé à ses bottes, son professeur d'écriture inventée qui pense que les fanfictions annoncent la fin du monde civilisé, et un camarade de classe au physique alléchant qui a la passion des mots...
Mais elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter à propos de son père, aimant et fragile, qui n'a jamais vraiment été seul.
Pour Cath, la question est : va-t-elle réussir à s’habituer à cette nouvelle vie ?
Peut-elle le faire sans que Wren lui tienne la main ? Est-elle prête à vivre sa propre vie ? Écrire ses propres histoires ?
Et veut-elle vraiment grandir si c’est synonyme d’abandonner Simon Snow ?
Quatrième de couverture par Castelmore.
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J’ai entendu beaucoup de bien de ce livre, vraiment. Et j’étais très heureuse de le commencer. Mais après une cinquantaine de pages, la magie ne prenait toujours pas et elle n’a jamais pris.
Fangirl me fait penser à une sorte de sitcom basique qui présente un condensé de clichés, une série feel good pour donner le sourire (même si j’ai, de mon côté, multiplié les soupirs agacés). Et je reproche énormément de points à ce roman que je voulais pourtant apprécier…
Cath déjà. Cath est une jeune étudiante quand elle a le comportement d’une collégienne et, si elle doit représenter les communautés d’internet et les geeks, je trouve cette égérie très réductrice. On ignore si elle souffre vraiment de phobie sociale tant le trouble est mal représenté dans Fangirl : l’auteure la dote tantôt d’une timidité maladive, tantôt d’un handicap réel.
Ce trouble pauvrement amené (et qui sert surtout les retournements de situation prévus par l’auteure) l’amène presque à devenir une Mary-Sue (le terme apparaît dans Fangirl, je me permets de le reprendre) : Cath est l’auteure de fanfics de Simon Snow la plus populaire d’internet, elle est canon (puisque sa sœur jumelle l’est), elle se fait remarquer par une enseignante, auteure publiée, à cause d’un talent littéraire qui ne demande qu’à apparaître, elle a des problèmes de santé mentale (paraît-il) mais s’en sort quand Dieu le veut… Même la fin de Fangirl va dans ce sens en occultant beaucoup de parties qui méritaient d’être exploitées et en faisant de ce personnage un modèle.
Car le plus gros souci de Fangirl est là : des thèmes très intéressants, un traitement quasi-inexistant. Déjà l’alcoolisme chez les jeunes, qui est assez vite écarté finalement, sans connaître de conclusion. Les fanfics peuvent-elles être une branche littéraire ? J’avoue que j’ai lu peu de fanfics mais j’en ai écrit une flopée et j’ai toujours vu cet exercice comme étant enrichissant quand il est bien mené. Sauf que Rainbow Rowell adopte un silence agaçant pour cette question : elle ne défend pas les fanfics, n’explique pas la richesse de ces histoires, ne développe pas clairement ce que les fanfics ont apporté à son héroïne.
Et puis sérieusement : Magicath, nom de plume de Cath, est méga populaire mais ne s’implique pas plus dans le monde virtuel ? Je ne me souviens pas qu’internet était si pauvre… Elle rencontre bien une fan à un moment mais aucune suite ne sera donnée…
Et surtout, le thème qui m’a fait grimacer : le départ d’un parent, le sentiment d’abandon. C’est certainement le plus gros échec de ce roman. Cath a un comportement immature qui gomme toute l’émotion que cette trame pourrait susciter, [spoiler et moment coup de gueule] je sais ce que c’est d’être abandonnée par un parent lors d’un événement marquant, pendant l’adolescence, j’ai eu une période de rébellion, mais depuis que je suis rentrée à la fac, j’ai repris contact afin de discuter d’adulte à adulte. Je ne dis pas que mon comportement est exemplaire ou quoi, chacun gère ses problèmes à sa façon, mais j’estime qu’après un certain âge, si on peut demander à nos parents de se mettre à notre place, en tant que jeune adulte, on peut se mettre à leur place également. C’est juste une logique d’échange afin de comprendre l’un et l’autre. Le fait que Cath repousse sa mère comme une gamine qui se ferme comme une huître était agaçant, mais au-delà de ça, elle refuse même d’en parler avec sa sœur jumelle et son père. Qu’elle refuse de parler à sa mère, bon, mais le reste de sa famille ? C’était nécessaire ? [/fin du spoiler et du moment coup de gueule]
Un sujet sensible pour moi et j’ai trouvé que Rainbow Rowell ne faisait pas honneur à un problème aussi riche, notamment à cause d’un personnage casse-couilles au possible.
(j’ai même préféré Reagan malgré son attitude bizarre et ses absences qui arrangent)
Le seul détail qui sauve ce roman, c’est la romance : elle est plus complexe qu’il n’y paraît, elle est tout en pudeur et faite de découvertes… en fait, c’est bien le seul fil peaufiné de Fangirl. Même si, encore une fois, c’est un peu léger.
Levi est, bien sûr, adorable et c’est certainement le personnage le plus sympathique, même si j’ai tiqué à sa réflexion contre un autre gars qui lui sort, grosso modo, que c’est honteux de se branler devant YouPorn. Alors oui, le gars en question est un pervers, mais on est en 2017 et la masturbation est encore un sujet de moquerie ? Levi n’avait pas autre chose en réserve ?
Bref, si certains moments me motivaient à poursuivre ma lecture, j’ai sauté beaucoup de passages (notamment les fanfics quand je me rendais compte qu’elles n’apportaient rien et que, exclus du monde de Simon Snow, on a du mal à saisir toutes les subtilités). Les thèmes sont pourtant parlants, c’est bien pour ça que j’ai commencé Fangirl, mais l’auteure ne propose pas quelque chose de concret et Fangirl est, pour moi, une coquille vide…
Ceci dit, Eleanor & Park m’intéresse énormément et malgré cette déception, je lirai cette histoire.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Pour les fans, Rainbow Rowell a bel et bien écrit Carry On, afin de plonger dans la romance qui lie Simon et Baz. Les lecteurs de Fangirl n’auront pas l’impression de redondance ceci dit car la trame change et c’est une histoire totalement à part.