Il vit à Londres, au 221B Baker Street, à la fin du dix-neuvième siècle. Il a des idées un peu bizarres… Il se passionne pour certaines branches de la science. Il est assez calé en anatomie, est un chimiste de premier ordre qui, malgré des études très décousues et excentriques, a amassé un tas de connaissances peu ordinaires. Il n’est pas aisé de le faire parler, bien qu’il puisse être assez expansif quand l’envie lui en prend. Il joue du violon.
Il a un métier : dénouer des énigmes étranges auxquelles il est le seul à pouvoir apporter une solution.
Il a un défaut : il affectionne les drogues.
Il a un ami : le docteur Watson, témoin et narrateur de ses aventures.
Son créateur, Arthur Conan Doyle, a inventé le récit policier moderne.
Il s’appelle Sherlock Holmes.
Quatrième de couverture par Omnibus.
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« — Cela signifie qu’il y a une affaire en cours, je suppose ?
— Oui monsieur ; il est à fond là-dessus en ce moment. Je m’inquiète pour sa santé. Il est de plus en plus pâle et maigre, et il ne mange rien. « Quand désireriez-vous dîner, monsieur Holmes ? » lui a demandé Mme Hudson. « À sept heures et demi, après-demain », a-t-il dit. Vous savez comment il est lorsqu’une affaire l’inspire. »
P. 707
Rencontré il y a maintenant plus de cinq ans, j’avais dans l’objectif d’acheter toutes les nouvelles et tous les romans d’Arthur Conan Doyle qui met en scène son célèbre détective Sherlock Holmes. J’avais opté pour les éditions Omnibus car les trois tomes sont bilingues et y sont représentées les illustrations de Sidney Paget, illustrations d’époque. Depuis, ni Holmes, ni son fidèle Watson n’ont quitté ma vie de lectrice : ils se sont immiscés dans des pastiches, des adaptations, des clins d’œil dans des romans policiers… Et même à un cours de de criminologie de trois heures où l’enseignante mettait l’accent sur les méthodes de déductions et tout ce que l’œuvre de Doyle a apporté à la police (ce n’est pas pour rien si un programme de la police anglaise se nomme HOLMES 2).
Et pourtant, il fallait bien que je finisse par m’en séparer. Ou presque. Si j’ai acheté les trois tomes, c’était pour les lire, et si j’ai dévoré les deux premiers en l’espace de deux ans, j’ai longtemps repoussé la lecture du dernier tome. Ce n’est que grâce au
Challenge Écosse que j’ai fini par me pousser un peu au cul et à me lancer dans ces dernières enquêtes.
Je dois dire que j’ai été très surprise : Doyle s’autorise plus d’anecdotes, d’humour et dote même son héros d’un côté plus humain, comme si Holmes en était venu à délaisser son image de cerveau penseur. Placé face à de situations assez sentimentales et violentes, Sherlock Holmes devient plus réaliste que jamais, surtout aux côtés de son ami Watson.
Je n’ai pas regretté cette lecture : Doyle ne perd pas la main dans la construction de mystères intelligents même si il délaisse un peu les méthodes. Mes impressions en détails ci-dessous…
Pour rappeler un peu le premier et le second articles, je note les romans et aventures au cas par cas avec mes impressions, à savoir que la note finale n’est pas une moyenne de toutes les notes ci-dessous, c’est une impression générale.
• La Vallée de la Peur (titre original, The Valley of Fear, publié en Décembre 1915) 3/5
Dernier roman de
Sherlock Holmes,
La Vallée de la Peur offre une enquête qui peut s’étendre et se compléter.
Je n’ai pas été totalement emballée cependant car le récit se rapproche un peu trop de celui d’
Une Étude en Rouge à mon goût, le plaisir de la rencontre en moins.
Doyle nous entraîne tout d’abord dans un décor typiquement anglais : un magnifique château médiéval, des douves humides et des nuits glauques qui, grâce à leur tranquillité et leur silence, permettent à des crimes de s’opérer. Bien sûr,
tout ce début était à mon goût, surtout grâce à cette remarque de Watson : l’existence quasi-éternelle d’un château perturbée par un meurtre victorien qui fait l’effet d’une fausse note. Une pointe de modernité qui entache cette fresque médiévale si parfaite.
[Ci-contre, La jeune fille à l’agneau, de Jean-Baptiste Greuze, un tableau au goût d’un redoutable professeur.]
Le mystère est aussi riche que le décor : les indices sont intéressants et les énigmes ne se démêleront pas facilement. La conclusion, en tout cas, ne sera pas uniquement apportée par Holmes, un autre élément s’ajoutera.
Je serai franche :
j’ai eu du mal à accrocher à la suite du récit. Le décor bascule trop brusquement et c’était très dur de retrouver le fil tout en gardant en mémoire les indices du début.
Le final rattrape un peu le tout, mais voilà, mon intérêt était bien tassé.
La Vallée de la Peur reste un roman très sympathique mais, quand on a déjà lu
Une Étude en Rouge, il y a comme une impression de redondance. D’autant plus que le format n’est, selon moi,
pas pleinement exploité par Doyle.
Son Dernier Coup d’Archet,
• Wisteria Lodge (titre original, The Adventure of Wisteria Lodge, publié la première fois en Août 1908) 4/5
Avec
Wisteria Lodge, on se retrouve dans une demeure aussi immense que l’énigme qui fera la joie de Sherlock Holmes et du docteur Watson
(enfin, presque pour ce dernier…) : un client suspecté, des rituels macabres, une victime à l’honnêteté questionnable, des intentions décalées et une apparition effrayante et presque surnaturelle ! Bref,
Doyle a de quoi occuper son lecteur avec cette nouvelle où les filons sont nombreux et la conclusion est surprenante !
Je regrette juste que, à la façon d’
Anne Perry,
Doyle délaisse quelques indices qui sont trompeurs, ainsi, l’idée que je me faisais sur l’ambiance était fausse, mais ce défaut est rattrapé par un élément de taille, ou un personnage plutôt : l’inspecteur Baynes. Mais je n’en dis pas plus,
cela pourrait gâcher les surprises du personnage~
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Dès le début, Sherlock Holmes fait allusion à La Ligue des Rouquins et Cinq Pépins d’Orange, nouvelles apparues dans les Aventures de Sherlock Holmes.
• C’est une des aventures où Watson annonce une date, 1892, mais Holmes est sensé faire le mort et ne réapparaît qu'en 1894.
• Le Cercle Rouge (titre original, The Adventure of the Red Circle, publié la première fois en Mars 1911) 3/5
Si Doyle fait toujours preuve d’imagination même dans ce recueil, il faut reconnaître qu’il faut attendre un peu avant d’assister à des prouesses d’originalité : le schéma du Cercle Rouge se rapproche un peu trop de celui de La Vallée de la Peur. [spoiler]On enchaîne trois fois à la suite avec des organisations criminelles[/spoiler] et il y a un effet un peu redondant, un rythme très lassant.
L’énigme est pourtant au départ très captivante avec des indices intrigants, poussant à la curiosité. Mais voilà, le thème m’a quelque peu ennuyée et la fin n’a pas réussi à me recaptiver.
• Les Plans du Bruce-Partington (titre original, The Adventure of the Bruce-Partington Plans, publié la première fois en Décembre 1908) 3/5
Déjà, le vrai plaisir des Plans du Bruce-Partington, c’est la présence de Mycroft Holmes. C’est d’ailleurs la dernière fois qu’on le rencontre et il faut bien en profiter. Et si cette énigme ne manque pas de charme, la note assez mitigée vient du fait que c’est moi qui ai déconné : persuadée que j’avais déjà lu la nouvelle, j’ai visionné l’épisode de la série Granada. Je me souvenais du tour avec les volets, de l’agitation dans la gare, l’astuce des rails… Bref, je n’avais eu aucune surprise.
Mais le bon signe dans tout ça, c’est que l’enquête est digne des plus célèbres nouvelles de Doyle et que l’adaptation m’a tellement marquée que dès le début de ma lecture, ma mémoire était totalement rafraîchie.
• Le Détective Agonisant (titre original, The Adventure of the Dying Detective, publié la première fois en Novembre 1913) 4/5
Arthur Conan Doyle ne manque pas d’imagination malgré sa plume assez chirurgicale et pauvre : pour Le Détective Agonisant, le lecteur se retrouve aussi désemparé que Watson devant la détresse d’un Sherlock Holmes mourant à petit feu. Comment le détective agonisant pourrait résoudre une énigme en étant cloué au lit, suant et délirant. Pire : il refuse l’aide de son fidèle ami médecin.
L’énigme est donc complètement éclipsée par cette angoisse et apparaît bien soudainement grâce à un retournement de situation magnifiquement orchestré ! Doyle s’est encore une fois surpassé pour le grand plaisir de ses lecteurs.
Une excellente nouvelle qui répondra aux attentes des curieux.
• La Disparition de Lady Frances Carfax (titre original, The Disappearance of Lady Frances Carfax, publié la première fois en Décembre 1911) 5/5
Si on aborde souvent le vol ou le meurtre, Doyle n’a pas tellement utilisé le thème de la disparition et pourtant, lorsqu’une victime est kidnappée, il nous sert un p’tit bijou : je pense à L’École du Prieuré par exemple, mais je pourrais maintenant citer La Disparition de Lady Frances Carfax.
Mouvementée et complète, l’enquête réserve de nombreuses surprises et ne fera pas bâiller son lecteur. Le rythme ne s’essouffle même pas au bout et offre même une conclusion qui fait froid dans le dos, distillant un peu d’horreur dans ce monde criminel… Encore une preuve que Sherlock Holmes, contrairement à son frère Mycroft, a tout intérêt à s’activer quand il est sur un mystère.
Une excellente nouvelle qui pourra satisfaire les connaisseurs comme les moins aguerris des histoires de Doyle.
• Le Pied-du-Diable (titre original, The Adventure of the Devil’s Foot, publié la première fois en Décembre 1910) 3/5
À la fois terrifiante et intrigante, Le Pied-du-Diable est un mystère aux éléments très complexes. Si les motifs ne sont pas vraiment obscurs, c’est l’arme du crime qui surprendra les lecteurs : pervers et ingénieux, Doyle ajoute des candidats à sa collection de criminels dangereux.
La conclusion n’était pas vraiment à mon goût à cause d’un élément mélodramatique qui était peut-être un peu de trop pour moi… Mais je retiendrai cette nouvelle dans tous les cas grâce à son côté effrayant.
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Parfois traduite "L’Aventure du Pied du Diable".
• Dans sa liste des 12 meilleures nouvelles de Sherlock Holmes, Sir Arthur Conan Doyle place Le Pied-du-Diable à la neuvième place.
• Son Dernier Coup d’Archet (titre original, His Last Bow, publié la première fois en Septembre 1917) 2/5
Oulah ! Comme j’ai été perturbée par cette (trop) longue introduction à propos d’espionnage. J’avais pourtant hâte d’arriver à ces nouvelles car j’étais curieuse de voir la transition les séduisantes années 1880 vers celles, nettement plus sombres, qui précèdent la Guerre de 14-18. Et bien j’ai été assez déçue… Je m’attendais à une ambiance paranoïaque, des craintes capables de transpercer les deux héros populaires, un ciel gris qui précède un orage violent et terrifiant mais finalement, rien de tout ça !
Je regrette que Doyle n’ait pas exploré le thème de la guerre imminente (surtout du point de vue d’un ancien soldat comme Watson) et j’ai donc très vite oublié l’énigme dont le déroulement est assez floue, puisque le détective et son fidèle compagnon apparaissent bien trop tard…
Boh. Tant pis…
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• La traduction française ne permet pas le jeu de mots qu’utilise Doyle : His Last Bow peut vouloir dire Son Dernier Coup d’Archet comme Sa Dernière Révérence. C’est la première traduction qui est habituellement gardée, en clin d’œil à la passion d’Holmes pour le violon.
Les Archives de Sherlock Holmes,
• L’Illustre Client (titre original, The Adventure of the Illustrious Client, publié la première fois en Novembre 1924) 5/5
Arthur Conan Doyle reprend du poil de la bête et ça fait plaisir, car si L’Illustre Client m’a fait quelques fois penser à Un Scandale en Bohème, cette nouvelle peut se targuer d’être originale et addictive. La petite touche de suspense se marie très bien au côté humain exploité chez les personnages, qu’on les connaisse ou non.
Les thèmes romantiques s’entrechoquent dans L’Illustre Client : un croqueur de femmes, une vengeance passionnelle, un amour destructeur… Les personnages secondaires sont complètement animés par des sentiments très vifs et il s’agit certainement de la seule nouvelle où Holmes et Watson se retrouvent piégés dans ce tourbillon expressif de haine, les réactions des éléments leur échappant à plusieurs reprises.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré cette nouvelle qui, malgré l’absence de mystère, reste néanmoins surprenante et capte l’attention du lecteur.
• Le Soldat Blafard (titre original, The Adventure of the Blanched Soldier, publié la première fois en Octobre 1926) 2/5
Si le choix de la narration était très intéressante, j’avoue que j’ai été assez déçue par Le Soldat Blafard. J’ai eu l’impression de tourner un peu en rond au bout de quelques pages et la solution, bien qu’attendrissante, n’est pas spectaculaire et fait retomber la nouvelle à plat. Sans compter que le happy-ending était un peu de trop.
Le véritable avantage avec Le Soldat Blafard est la proximité du lecteur avec Holmes : descriptions acerbes, pensées amusantes… On redécouvre le célèbre personnage et on se rend compte que l’automate possède non seulement un cerveau actif mais aussi un cœur en or.
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Il s’agit de la première nouvelle narrée par Holmes lui-même.
• La Pierre de Mazarin (titre original, The Adventure of the Mazarin Stone, publié la première fois en Octobre 1921) 5/5
Voilà un autre coup de cœur dans ce recueil avec La Pierre de Mazarin : des situations comiques mais intenses, des retournements de situation théâtrales, des dialogues dynamiques… Dur de s’ennuyer avec cette nouvelle où j’ai adoré chaque élément. J’avais remarqué que Doyle se permettait de doter ses personnages d’un sens de l’humour plus prononcé, accentuant aussi leur humanité et La Pierre de Mazarin confirme cette impression que j’avais : Holmes est plus excentrique que jamais, surtout ici.
Ce n’est pas l’énigme mais les tactiques du détective qui vous feront chauffer les méninges.
J’en garderai un excellent souvenir et sera une des nouvelles que je relirai avec un grand plaisir !
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Il s’agit de la première nouvelle narrée par un narrateur totalement extérieur au récit (hétérodiégétique, si vous voulez briller en société). Un choix qui permet des possibilités de narration sans ambiguïtés.
• Les Trois-Pignons (titre original, The Adventure of the Three Gables, publié la première fois en Septembre 1926) 2/5
Bon, en tout franchise, je ne garderai pas un souvenir impérissable de cette nouvelle que j’ai trouvé assez plate, brouillon et obscure. Seuls les personnages apportent la touche d’intérêt dans Les Trois-Pignons, même le duo célèbre reste touchant et on ne se lasse toujours pas de leur alliance ingénieuse.
Mais voilà, une aventure dont peuvent se passer les plus timides lecteurs de Doyle…
• Le Vampire du Sussex (titre original, The Adventure of the Sussex Vampire, publié en Janvier 1924) 4/5
Les fins connaisseurs n’ignorent pas qu’Arthur Conan Doyle, médecin et enquêteur non confirmé, s’est beaucoup intéressé au surnaturel à la fin de sa vie, comme bon nombre de compères à cette époque. Entre la mode des clichés post-mortem et les légendes urbaines qui font la popularité de l’Angleterre, même un scientifique comme Doyle ne pouvait pas résister aux charmes du fantastique et je suis bien contente de voir qu’il a osé
confronter son détective cartésien à un mort-vivant imaginaire.
Toutefois, comme pour le
Chien de Baskerville, le lecteur ne doit pas s’attendre à une conclusion magique mais bien à une réponse terre-à-terre : on reste dans le domaine de la science, dans le pur concret. Sauf que cela n’enlève rien à la qualité du mystère, ni à l’esthétique du délit et encore moins au côté touchant de la conclusion.
Une nouvelle
intéressante, originale et très émouvante qui répondra aux attentes des grands lecteurs
doyliens.
Les clichés post-mortem étaient particulièrement populaires pendant l’Ère Victorienne
et les familles pensaient conférer un semblant d’immortalité à leurs disparus.
•
Les Trois Garrideb (titre original,
The Adventure of the Three Garridebs, publié la première fois en Octobre 1924) 5/5
Une nouvelle que j’ai adoré grâce à ses notes humoristiques (il n’y a qu’à voir la situation cocasse du début) et ses moments intenses : ceux qui veulent une preuve de l’amitié qui rattache Holmes et Watson, lisez Les Trois Garrideb, vous ne serez pas déçu.
Le criminel m’a aussi plu car particulièrement audacieux et tordu, se démarquant de ses compères, rendant l’énigme très difficile à percer.
À lire pour le plaisir !
• Le Pont de Thor (titre original, The Problem of Thor Bridge, publié en Mars 1922) 4/5
Bien que sympathique, Le Pont de Thor est un récit que je juge un peu plat. Ce qui est dommage vu la qualité de l’énigme qui se rapproche beaucoup du style d’Agatha Christie au passage : les fans d’Hercule Poirot et de Miss Marple seront sûrement enchantés de la tragédie entre madame Gibson et mademoiselle Dunbar. La platitude vient surtout du manque d’indice et de la résolution à tendances abracadabrantes du mystère.
Toutefois, je ne regrette pas cette lecture mais un petit détail manquant fait que la nouvelle aurait pu être un véritable coup de cœur.
•
L’Homme qui rampait (titre original,
The Adventure of the Creeping Man, publié la première fois en Mars 1923) 3/5
Loin de L’Estropié (The Crooked Man dans le titre original) dans Les Mémoires de Sherlock Holmes ou encore de L’Homme à la Lèvre Tordue dans Les Aventures de Sherlock Holmes, on assiste à un vrai cas de contorsionniste dans L’Homme qui Rampait ! À tel point que j’ai eu l’impression de lire une nouvelle d’Edgar Poe ou de Stephen King.
Il n’y a pas tellement de délit, juste un sombre mystère où un homme est désincarné et ressemble à un animal étrange, un monstre rampant.
La solution est intéressante mais assez facile en réalité. Une nouvelle très sympathique mais qui peut être ignorée, sauf si vous voulez lire le canon entier.
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Traduit aussi en "L’Homme qui rampait".
• À la page 903, il y a une référence aux Hêtres-Dorés, nouvelle qui est rangée dans Les Aventures de Sherlock Holmes.
• La Crinière du Lion (titre original, The Adventure of Lion’s Mane, publié la première fois en Novembre 1926) 3/5
Après toutes ces nouvelles, on pourrait penser que Doyle ne puisse plus nous surprendre. Et pourtant ! La Crinière du Lion est vraiment originale et se démarque de toutes les autres aventures de Sherlock Holmes. On change aussi de décor : Doyle nous permet de visiter le lieu de retraite de son détective et de rencontrer rapidement ses nouveaux compagnons, Watson ne l’ayant pas rejoint dans les Cornouailles.
Bien sûr, personne ne peut surpasser le sympathique médecin mais ce paysage en bord de plage change et apporte une touche de nouveauté. Même l’énigme est inhabituelle, tout comme le coupable…
Mais je n’en révèle pas plus pour ne pas gâcher les effets de surprise. Pourtant, si je suis presque tombée de ma chaise, quelque chose fait que je n’ai pas réussi à accrocher davantage à La Crinière du Lion…
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Il s’agit de la seconde et dernière nouvelle narrée par Holmes lui-même.
Les magnifiques couvertures des éditions Penguin pour
La Vallée de la Peur, Son Dernier Coup d’Archet et Les Archives de Sherlock Holmes.
• La Pensionnaire Voilée (titre original, The Adventure of the Veiled Lodger, publié la première fois en Janvier 1927) 5/5
La Pensionnaire Voilée est une nouvelle un peu particulière qui s’adresse plus aux lecteurs confirmés qu’aux nouveaux curieux : si il y a quelques mystères, ils seront servis sur un plateau et Holmes ne démontrera pas ici sa science de la déduction. Peut-on classer La Pensionnaire Voilée comme un policier ? Je le classerais plutôt dans la section dramatique car la dimension humaine occupe une très grande place : la cliente est particulièrement émouvante et son histoire ne peut laisser insensible, même pas un ancien soldat comme Watson ou un détective comme Holmes. Forcément, j’ai beaucoup aimé cette confrontation entre ces hommes et la détresse d’une telle femme, très loin de la relation enquêteurs-cliente.
Une histoire qui marque non grâce à ses énigmes (bien qu’elles soient intéressantes) mais par sa conclusion et sa cliente exceptionnelles.
•
Shoscombe Old Place (titre original,
The Adventure of Shoscombe Old Place, publié la première fois en Mars 1927) 4/5
J’avoue que j’ai eu très peur lors du début, avec cette conversation sur les courses de chevaux car je me souviens que Flamme d’Argent, dans Les Mémoires de Sherlock Holmes, m’avait profondément ennuyée. Et finalement, ce n’est pas une question de courses, pour mon plus grand bonheur ! On tombe même plutôt dans le macabre avec une vérité peu reluisante et complexe qui se dévoile grâce à des indices logiques.
Une excellente surprise.
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Le Marchand de Couleurs Retraité (titre original,
The Adventure of the Retired Colourman, publié la première fois en Décembre 1926) 4/5
Le recueil touche à sa fin mais Arthur Conan Doyle reste fidèle à lui-même avec cette nouvelle qui mérite sa place aux côtés des plus grandes aventures, des plus connues : des tours de passe-passe, des indices logiques avec des révélations adéquations, un coupable étrange et mémorable… Et surtout, un Watson au devant de la scène comme dans La Cycliste Solitaire. Ça fait toujours plaisir à voir quand Watson prend aussi les devants et mène une partie de l’enquête.
Une très bonne nouvelle qui m’a surprise jusqu’au bout.
•
La Boîte en Carton (titre original,
The Adventure of the Cardboard Box, publié en Janvier 1893) 4/5
Écrit bien avant les nouvelles de ce troisième tome des éditions Omnibus, on retrouve nettement l’ambiance des débuts de Doyle avec une ère Victorienne bien plus marquée. Ce qui est un bel avantage si on considère le côté assez gore de la nouvelle qui m’a rappelé un petit peu
L’Aliéniste.
Sordide et brutale, La Boîte en Carton aborde des sujets sensibles et plutôt sombres, n’enviant rien aux détails croustillants d’un fait-divers réel. Bien sûr, les éléments de départ sont très intrigants et mènent vers un mystère complet bien que simple.
Cette dernière nouvelle lue me marquera par sa finalité et sa qualité.
Quelques anecdotes sur cette nouvelle,
• Bien que publié dans le Strand en Janvier 1893, la nouvelle La Boîte en Carton n’a pas été retenue dans le recueil des Mémoires de Sherlock Holmes, elle n’a rejoint ses consœurs qu’avec l’édition américaine. Choix d’Arthur Conan Doyle ou des éditeurs ? Ce n’est pas clair si ce n’est que les personnes à l’époque avaient jugé la nouvelle trop explicite.
Ce n’est pas ni roman, ce n’est pas une nouvelle mais c’est une lettre. Un dernier petit mot alors sur cette fameuse lettre qui est supposée être la dernière que Watson ait reçu d’Holmes. Autant vous dire que cette minuscule et bête indication m’a achevée, me tirant quelques petites larmes car vous savez ce qu’on dit :
finir un livre, c’est comme perdre un ami. Forcément, finir cette longue saga me laisse un gros vide dans le cœur semblable à celui que j’avais ressenti en lisant le dernier tome d’Harry Potter.
Que puis-je dire d’autre si ce n’est que c’est bien fini et qu’il ne me reste plus qu’à porter le deuil avec des pastiches ?
Au revoir messieurs Sherlock Holmes et John Watson, vous allez énormément me manquer.
Ainsi, je termine mon
Challenge Sherlock Holmes, ayant lu toutes les nouvelles et tous les romans du canon. Grâce à la nationalité d’Arthur Conan Doyle, je boucle aussi mon
Challenge d’Écosse in extremis. Et enfin, je tenais à réserver l’idée n°66 du
Challenge des 170 Idées, faisant honneur au nez en bec-d’aigle du plus célèbre détective d’Angleterre :
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Contrairement aux tomes 1 et 2, Omnibus n’a pas respecté l’ordre chronologique dans ce troisième tome. J’ai remarqué aussi un petit relâchement au niveau de la traduction avec pas mal de fautes d’orthographe, mais bon, lisant aussi la version anglaise, je n’y ai pas prêté plus attention.
• Pour ceux que cela intéresse :
chronique du tome 1 et
chronique du tome 2.