mardi 23 avril 2013

Agnes Grey, d'Anne Brontë,

« Miss Grey était une étrange créature ; jamais elle ne flattait et elle était loin de leur faire assez de compliments ; mais, quand elle parlait d'elles ou de quoi que ce fût qui les concernât en termes élogieux, elles pouvaient avoir la certitude que sa bonne opinion était sincère.
Elle se montrait dans l'ensemble très prévenante, discrète et pacifique, mais certaines choses la mettaient hors d'elle ; certes, cela ne les gênait guère, mais pourtant mieux valait ne pas la désaccorder puisque, lorsqu'elle était de bonne humeur, elle leur parlait, était fort agréable et pouvait parfois se montrer extrêmement drôle, à sa manière, qui était bien différente de celle de Mère, mais faisait toutefois très bien l'affaire pour changer. Elle avait des opinions arrêtées sur tout, auxquelles elle restait farouchement attachée... Des opinions souvent rebutantes, puisqu'elle pensait toujours en termes de bien et de mal et avait une curieuse révérence pour ce qui touchait à la religion et un penchant incompréhensible pour les honnêtes gens. »
Quatrième de couverture par L’Imaginaire Gallimard
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« Oui, cela au moins elles ne parviendraient pas à me l’enlever ; je pouvais penser à lui nuit et jour, et sentir qu’il méritait qu’on pensât à lui. Personne ne le connaissait comme je le connaissais, personne ne pourrait le priser comme je le prisais, l’aime comme… je l’aimerais, si j’en avais le droit. »
P. 223

Ceux qui ont fouillé dans les premières chroniques de mon blog (ou mes Top Ten Tuesday) savent que, malgré ma réticence pour tout ce qui est romance mielleuse, collante et écrasante, j’ai eu deux vrais coups de cœur pour Jane Eyre de Charlotte Brontë et Les Hauts de Hurlevent d’Emily Brontë.
Il était donc temps que j’attaque les ouvrages d’Anne Brontë, la dernière sœur du fameux trio qui aura tant apporté à la littérature anglaise. Mais avant de donner mon avis sur cette première approche avec l’auteure, je tiens à préciser que je ne comparerai pas Agnes Grey aux deux bouquins phares qui ont fait la réputation des deux autres Brontë. Car il est vrai que j’ai moins aimé Agnes Grey mais mon jugement porte sur son contenu et non à celui de Jane Eyre ou Les Hauts de Hurlevent. Je rajoute au passage que j’ai tout simplement horreur des personnes qui comparent Anne Brontë à ses deux sœurs ou pire, à Jane Austen. Comme si la pauvre femme avait besoin de pilier littéraire pour pouvoir écrire…

J’en reviens donc à Agnes Grey et exclusivement à Agnes Grey.
Il s’agit de ma première approche avec Anne Brontë et bien que j’ai reçu pour Noël dernier La Dame du manoir de Wildfell Hall qui est un pavé un peu plus impressionnant, je voulais commencer ma découverte doucement. Léger et très axé sur les pensées, Agnes Grey n’est donc pas un roman avec des rebondissements étourdissants et des coups de théâtre dramatiques : on s’attendrait presque à une réelle autobiographie tranquille où l’auteure s’appuie davantage sur la moralité que le romanesque. Pas de coup en traître cependant, Agnes Grey (ou Anne Brontë, au choix) précise bien qu’il s’agit d’un récit destiné à enseigner, désirant avant tout partager son expérience. On assiste alors aux conditions du métier de gouvernante avec surtout ses désavantages que ses avantages. Si on ne peut pas vraiment traiter Anges Grey d’ingrate (tout de même), il est pourtant difficile de ressentir de la compassion à cause de la brièveté du récit. Certes, j’ai eu le cœur serré à imaginer une pauvre jeune fille d’à peine vingt ans qui découvre le monde et s’évertue, sans résultats, à influencer ses élèves pour qu’ils aient un comportement meilleur, plus noble. Mais je n’ai eu le cœur serré que pendant quelques secondes, pas plus : pas de sentiment de malaise pour la jeune Agnes Grey ou de compassion puisque la plume d’Anne Brontë est presque chirurgicale. Les pensées sont profondes, c’est vrai, mais pour ce qui est de l’émotion, le personnage se montre nettement plus modeste et pudique.

Parce que mon édition est très moche, la couverture d'Archi Poche a, par chance, un peu plus de charisme.

Malheureusement (ou heureusement dans mon cas ?), ce côté un peu expéditif se répète pour la romance : simple et linéaire, on assiste pas à des crises de larmes passionnés et des déclarations romantiques hurlées sous les fenêtres. L’amour de la vie d’Agnes Grey est quelqu’un de bon, généreux, doux et presque beau, parfait et tout désigné pour filer un amour tranquille et parfait.
Autre détail assez gênant dans le même genre : la conclusion de ce flirt innocent. L’histoire se finit brutalement et je n’ai pas eu le temps de féliciter les personnages, constatant que le récit était bien terminé. Forcément, on sent qu’Agnes Grey tait beaucoup de détails (je ne parle pas de scènes de cul, promis) et certains lecteurs sont sûrement restés sur leur faim.

Portrait-sketchy-sketchy de l'auteure

Cela dit, après cette liste de reproches qui peuvent sembler froids et méchants, Agnes Grey est pourtant un petit livre que j’ai apprécié. Grâce avant tout et surtout au personnage d’Agnes Grey que j’ai trouvé touchant bien qu’à certains moments assez agaçante. Je parle par exemple de son comportement vis-à-vis de Weston qui n’est pas très éloigné de celui de son élève Rosalie envers ses prétendants : ce détachement, voire cette façon de repousser l’homme qu’elle « apprécie » (*if you know what I mean*), etc. Du point de vu du lecteur il y a une comparaison intéressante à faire entre Agnes et Rosalie, car bien qu’opposées, quelque chose fait qu’elles se ressemblent dans l’attitude amoureuse.
Enfin, c’est ainsi que je l’ai perçu. Et même si c’est faux, je m’en fiche, c’est le détail que j’ai le plus aimé du livre.

Agnes Grey étant le premier roman d’Anne Brontë (que je lis et qu’elle a écrit), je garde à l’esprit qu’il s’agit d’un récit de qualité pour une première œuvre. Je ne suis pas du tout découragée pour lire La Dame du manoir de Wildfell Hall bien que j’espère que ce second roman me plaira davantage.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Publié en 1847 en même temps que les œuvres de ses deux sœurs, Anne Brontë a usé du pseudonyme masculin Acton Bell pour pouvoir présenter son roman.

(Je veux pas contribuer à la pauvreté des maisons d'édition, mais sachez que Agnes Grey est disponible gratuitement sur le net maintenant, et ce n'est pas considéré comme du téléchargement illégal)

samedi 20 avril 2013

Le blog a un an [Aucune fête prévue, allez voir ailleurs],

Quand on est aussi vieux, on arrête de compter les anniversaires. Et encore, si j’avais assez de mémoire, je compterais bien les siècles, mais il y en a tellement. En revanche, un an de chroniques, il faut bien marquer le coup et c’est pourquoi je me réserve un petit article ici pour constater que mon blog a bel et bien un an. Je ne dirai pas « la vache, un an, déjà ! » car je ne trouve pas que j’ai chômé depuis et pour cause, mon blog compte déjà une soixantaine de chroniques de livres (certaines ont du retard, j'espère y remédier durant les grandes vacances) et une petite dizaine de chroniques de jeux-vidéos où je partage de vrais pavés sur mes aventures geek.

Mais pas que ! 
En plus de ces articles à rallonge, j'ai fait aussi de nombreuses découvertes littéraires, en blog ou connaissances, car il faut bien que je remercie Béa avant tout, sans qui je serai sûrement passé à côté de Sans Âme. Il faut que je remercie Sia pour toutes ses chroniques de fantasy qui continuent de me faire envie, car il s'agit d'un genre que je ne découvre que depuis l'été dernier et il continue à me séduire (et je partage son affection pour La Pucelle et le Démon d'ailleurs, sans les éloges, je n'aurai peut-être pas prêté attention à cette petite perle que j'ai terminé cette nuit). Il faut que je remercie Calimera et sa passion pour l'Histoire, son blog ne cessera jamais de m'apprendre des anecdotes intéressantes et de me convaincre d'ajouter à ma Wish-List des ouvrages inconnus. Sans oublier Le Chat Murr et toutes ses chroniques concernant la musique et les livres présentés qui me font désormais envie. Même si son blog a récemment disparu et que cela m'oblige à le harceler de MP pour récupérer les références (et c'est dans ce genre de situations qu'on me traite après de psychopathe). Mais il y a aussi Lynn's, Obsidienne, Minidou, Mélusine Rouge et d'autres encore, car oui, même si je ne passe que en tant que fantôme qui doit se faire une liste des articles où il faut laisser des commentaires, je surveille vos activités. Je les surveille.
Et enfin, derniers remerciements adressés à Arieste pour son challenge Victorien qui se fini le mois prochain, la liste des chroniques des participants est une aubaine pour trouver des livres sur cette époque que je chéris plus que tout.

Pour finir, quelque chose qui n'a rien à voir avec la littérature ou le geekage (enfin, il y a toujours un rapport mais bon), mais quelques informations au hasard qui compléteront peut-être l'identité de la vraie blogueuse et non mon personnage Dylan Lockhart.
Pour la petite anecdote d'ailleurs, pourquoi un tel pseudo ? Loin d'être longue, l'histoire est en plus toute simple : sur un vieux forum RPG, j'ai inventé un croque-mort vampire du nom de Dylan Lockhart. Cynique, repoussant, maniaque et fataliste, je me suis malgré tout beaucoup attachée à lui et j'en ai fais un personnage un peu phare maintenant. Sa lecture étant sa grande passion cachée, je me disais que l'utiliser comme couverture pour un blog lecture était une idée amusante. Et ce rôle continue de m'amuser !

11 Choses sur mon "vrai" moi
  1. Mon entourage arrive très rarement à me contacter (je passe en coup de vent sur Facebook, je pense rarement à consulter mes mails et je ne sens jamais mon portable, en plus, je réponds toujours aux SMS 3/4 jours après si on a de la chance). Mais je suis tout le temps sur Skype.
  2. Je mesure un peu plus d'1 mètre 80.
  3. Je méprise le milieu politique. Sauf quand il est fictif.
  4. J'ai occupé pendant près de 10 ans une maison dite hantée.
  5. Je change régulièrement mon pseudo sur Skype et tous sont plus débiles les uns que les autres (en ce moment, c'est La Matriochkas Poilue).
  6. Un été, je me suis teint les cheveux en bleu.
  7. Je bois beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de thé. Je place le Earl Grey au-dessus des autres et quand je pars en voyage (ou quand je passe la nuit chez des potes), j'emporte toujours des sachets de peur de ne plus en avoir.
  8. Si je pouvais demander un seul pouvoir magique, ce serait de pouvoir parler toutes les langues.
  9. Mes parents me berçaient avec du Metallica et du The Cranberries. L'un des deux est devenu mon groupe préféré d'ailleurs.
  10. Je suis très nulle en mathématiques et j'ai même oublié comment on pose une division.
  11. J'ai en ce moment-même 11 chats dans ma chambre (2 minettes et les 9 chatons à donner... Ça promet d'être dur)
Ça fait donc des informations supplémentaires et assez inutiles pour savoir qui chronique réellement ces livres. Je tiens à préciser d'ailleurs que, si certains sont intéressés pour être en contact (sur Skype puisqu'on ne peut pas vraiment me joindre autrement), ils sont les très bienvenus : discuter bouquins est tellement difficile quand on fréquente des gens qui lisent peu que ça me ferait plaisir. N'hésitez pas à me le faire savoir donc~

Pour finir, je dis merci encore une fois à tous les visiteurs, même ceux qui ne sont là qu'en coup de vent. J'espère que ce blog aura une longue et bonne vie et qu'il continuera à inspirer les lecteurs qui passent ici. Je croise les doigts pour pouvoir faire un article aussi long pour le 20 Avril 2014 !

mardi 9 avril 2013

Top Ten Tuesday [09],

              

 Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a  initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.




J'ai manqué beaucoup de rendez-vous depuis Octobre, mais c'est que beaucoup de thèmes se répètent (toujours sur les couples, les perso' qu'on trouve mignons ou chiants, etc) et ils ne m'inspiraient pas du tout. Je reprends donc le thème du 1er Mai 2012...
Les 10 meilleures adaptations cinématographiques ou télévisuelles de livres
Un petit mot avant pour quelques précisions : je n'ai pas classé les films car je les aime tous et je suis incapable de dire lequel est le meilleur. Ne soyez pas choqués de voir Le Hobbit avant les Liaisons Dangereuses par exemple. Ensuite, une excellente adaptation est pour moi une œuvre à part, qui "complète" le livre de base. On ne regarde pas un film pour relire le livre mais pour observer un autre point de vue. Tant que l'essence est là, pour moi, c'est que c'est une bonne adaptation.

Sherlock Holmes, Granada (1984 - 1994), de Michael Cox et June Wyndham-Davies

Bien que j'ai précisé au-dessus que je n'avais pas classé les films, je me sentais quand même obligée de placer la série Sherlock Holmes en tête de liste. 41 aventures sur 60 ont été adaptées avec des acteurs extraordinaires (j'aimais autant le premier Watson que le second Watson), une ambiance travaillée et une interprétation fidèle, rajoutant même ce qui manque à l'immortelle œuvre de Sir Arthur Conan Doyle. Je me demande s'il est possible d'être un avide partisan de Sherlock Holmes et de détester la prestation de Jeremy Brett avec David Burke et Edward Hardwicke ? Sûrement mais j'ai énormément de mal à le concevoir tant cette série, à mes yeux, égale les aventures papiers du célèbre détective.
Une série que tout fan devrait voir au lieu de se contenter de celle produite par Moffat et Gatiss, car elle est extraordinaire, mais voilà : Granada est pour moi largement au-dessus de celle de la BBC.
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La Taupe (Tinker Tailor Soldier Spy) (2011), de Tomas Alfredson

Gros coup de cœur cinématographique de 2012, La Taupe était une belle surprise surtout pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas les aventures d’espionnage. Avoir vu le film avant de lire le livre m’a d’ailleurs permis de mieux me retrouver dans le récit et certaines zones sombres, tout juste sous-entendues par Le Carré, sont mises en évidence dans le film d’Alfredson. Un film qui est donc un support de qualité pour un livre très touchant, j’ai hâte de savoir si la même équipe adaptera Les Gens de Smiley (qui est dans ma PAL d’ailleurs).
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Le Hobbit : Un voyage inattendu (The Hobbit: An Unexpected Journey) (2012), de Peter Jackson

Quand je parle de film qui « complète » l’œuvre d’origine, la dernière merveille de Peter Jackson, Le Hobbit, illustre magnifiquement mon propos. Livre pour enfants transformé en trilogie, on sent que Le Hobbit est un film créé par un fan pour les fans, explorant ce que Tolkien devait condenser pour son public dans ce premier livre, apportant ce que le lecteur peut attendre de plus (j’admire encore le travail apporté sur les 13 nains qui étaient pourtant très pâles dans la version d’origine) et le tout est visuellement magique, illustrant très bien certains passages du livre. J’ai peur maintenant d’en attendre un peu trop des deux films suivants mais tant que je retrouve les mêmes émotions que durant ma lecture, alors tout ira bien.
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Masters of Horror : Le Chat Noir (Masters of Horror : The Black Cat) (2007), de Stuart Gordon

Les plus grands fans de films d'horreur ont peut-être déjà entendu parler des deux saisons de Masters of Horror, une série qui invite les réalisateurs les plus connus du cinéma d'horreur à réaliser un épisode personnel d'une heure, rappelant la méthode des Contes de la Crypte en plus moderne. Les deux saisons m'ont beaucoup plu mais sans plus, pourtant, si il y a bien un épisode que je place au-dessus de tous les autres, c'est l'adaptation de Stuart Gordon de la nouvelle du Chat Noir d'Edgar Poe. L'ambiance est très efficace et j'ai adoré Jeffrey Combs dans le rôle du poète torturé, tout comme Elyse Levesque qui incarne la délicate Mrs. Poe. Un épisode bien court mais radical que je conseille vivement aux adorateurs d'Edgar Poe.
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Un Homme au Singulier (A Single Man) (2009), de Tom Ford

Ceux qui suivent mon blog savent déjà que Un Homme au Singulier est un livre qui m’a pas mal marqué et son adaptation très riche m’a complètement fasciné. J’ai regretté que Tom Ford ignore quelques passages du livre (notamment la visite que George rend à l’amante de Jim) mais le contenu reste très fidèle : le jeu des couleurs, les musiques poignantes, le jeu des acteurs que j’admire énormément (Colin Firth et Julianne Moore réunis, je ne pouvais pas rêver mieux)… Un film qui communique la même mélancolie du livre de base et qui est un vrai chef d’œuvre à sa façon. À voir même sans avoir lu le livre !
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Les Liaisons Dangereuses (Dangerous Liaisons) (1988), de Stephen Frears

Comme beaucoup d’autres lycéens littéraires, je suis aussi passée par la case des Liaisons Dangereuses où il fallait, bien entendu, lire l’œuvre mais aussi voir l’adaptation de Stephen Frears. Outre le fou rire avec quelques potes en voyant Uma Thurman et Keanu Reeves en jeunes adolescents innocents (quand on les revoit dans Matrix ou Kill Bill, on sent que l’expérience de Merteuil et Valmont n’a pas été mentalement très bénéfique…), le film est un très beau récit à sa façon. J’aimais déjà Michelle Pfeiffer et son rôle de Madame de Tourvel m’a juste rappelé pourquoi, tout comme Glenn Close qui incarne la Marquise de Merteuil.
La fin est tout aussi marquante que celle du livre, même si l’effet visuel du film est plus frappant. Et je n’applaudirai jamais assez Glenn Close pour son idée (le « clown fatigué qui se démaquille ») et sa performance. Elle est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai commencé à éprouver de la sympathie, malgré moi, pour la Marquise de Merteuil.
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Shining (The Shining) (1980), de Stanley Kubrick

Seule exception de ce TTT, Shining est un film que j’ai adoré mais qui, à côté du livre, perd tout le sens de l’œuvre d'origine. Le livre de Stephen King se concentre sur la folie qu’on éprouve à cause de l’isolement, du confinement… J’ai peu ressenti cet effet dans le film de Kubrick qui axe son film surtout sur la peur « fantastique » avec des fantômes et des tours de passe-passe. Par chance, si on prend le film à part, les acteurs sont excellents (qui n’était pas terrifié par les sourires de fou-furieux de Nicholson ?) et j’aime le principe que la fin du film soit totalement différente du livre. Voir le film ne gâche donc en rien la lecture et pour ceux qui pensent le contraire… Vous ratez quelque chose.
Maintenant que j'y pense, j'aurais bien parlé de Misery également mais mon article n'aurait contenu que des éloges pour Kathy Bates dans le rôle de Annie Wilkes.
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Harry Potter et le Prisonier d'Azkaban (Harry Potter and the Prisonier of Azkaban) (2004), 
de Alfonso Cuarón         

Si certains livres d’Harry Potter ont été très maladroitement adaptés (je me souviens de ma déception pour La Coupe de Feu…), c’est à mes yeux une chance que la meilleure adaptation soit celle de mon tome favori. Même si, malgré mon âge à l’époque, le jeu de Daniel Radcliff m’avait beaucoup dérangé (cette fameuse scène où il « pleure » dans la neige, en colère contre la trahison de Sirius… Je n’ai jamais réussi à le prendre sérieux, heureusement qu’il s’est amélioré depuis !), le jeu de Gary Oldman compense largement (c’est le pouvoir de la barbe, il ne faut pas chercher plus loin), David Thewlis en Remus Lupin (je ne l’imaginais pas du tout comme ça dans le livre mais… Le pouvoir de moustache, je ne pouvais pas râler et je l’ai adoré dès la première scène), sans oublier bien sûr Emma Thompson, la suprême Maggie Smith, Alan Rickman, etc.
En clair, je trouve que ce volet de Alfonso Cuarón, bien que comportant quelques défauts, est celui qui me fait encore rêver de la même façon que lorsque je relis un tome d’Harry Potter. C’est simple, c’est celui que j’ai vu le plus de fois de toute la saga.

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Coraline (2009), de Henry Selick

Au risque de déplaire à certains, le livre de Coraline m’a beaucoup déçu. Peut-être parce qu’il s’agit d’un livre pour enfants et que le style un peu expéditif n’a pas eu tant d’effets sur moi (je prenais le voisin pour un pédophile et les réactions de Coraline m’effrayaient presque tellement elles étaient plates…). Le film a donc été une très bonne surprise pour son ambiance enfantine et malsaine car honnêtement, si j’avais vu ce film à 5 ans, j’aurais flippé plusieurs nuits à la suite. Le graphisme bien entendu est superbe et les musiques sont très plaisantes… Je ne me lasse toujours pas de la fameuse chanson de l’Autre Père !

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Le Trône de Fer (Game of Thrones) (2011 - 2018 peut-être ?), de  David Benioff et D.B. Weiss

Dernier coup de cœur en date, il faut savoir que sans la série Game of Thrones, je n’aurais jamais découvert les livres étant donné que je ne me suis mise à la Fantasy que depuis l’été dernier à travers cette adaptation. Bien sûr, depuis que je lis les livres, je me rends compte que la série télévisée est très bonne, mais pas excellente comme le récit papier. Surtout parce que les réalisateurs ont supprimé beaucoup de scènes qui me tenaient à cœur (rien que la réplique de Ned Stark à sa fille Arya que « quand l’Hiver vient, le loup solitaire meurt mais la meute survit », je voulais vraiment l’entendre celle-là…). Mais cela n’empêche pas Game of Thrones d’être une série que je vais zieuter de près encore longtemps, ne serait-ce que pour les acteurs qui y sont comme Peter Dinklage, Lena Headey, Rory McCann, Jack Gleeson, Maisie Williams…
Et comme le budget augmente et ils ne peuvent que s’améliorer pour l'avenir… Enfin, je l’espère !

À un prochain mardi~

vendredi 5 avril 2013

Un Traître à notre Goût, de John le Carré,

Ils voulaient simplement faire une partie de tennis. Gail et Perry, jeune couple anglais en vacances dans les Caraïbes, échangent quelques balles avec d’autres vacanciers, les Dima, une banale famille russe. Invités à leur soirée, ils deviennent malgré eux des émissaires de la mafia. Les services secrets anglais sont à leurs trousses. Pour s’en sortir, Perry n’a qu’une solution : devenir espion.
Quatrième de couverture par Points.
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« Voilà. Débrouillez-vous seuls. Je suis, donc je n'espionne pas. »
P 136

M’intéressant de près à la mafia russe (ou la mafia tout court), j’étais ravie de voir que John le Carré abordait ce thème assez tabou dans son petit dernier : Un Traître à notre Goût.

Ayant lu La Taupe, je connais déjà plus ou moins le style un peu spécial de ce célèbre auteur anglais, cette plume appuyée et précise qui choisit sagement ses mots, colorant son récit par quelques points d’humour ironiquement, typiquement britannique. Le début du récit est plutôt délicat car les événements en flash-back et flashforward s’enchaînent, mais John le Carré s’en sort relativement bien et je ne me sentais pas perdue en ce début d’aventure. De plus, le récit nous fait voyager des Caraïbes jusqu’à Londres, de Paris jusqu’en Suisse et bien que l’auteur se montre un peu avare dans les descriptions du décor, l’ambiance est bien plantée et on n’imagine sans trop de mal ces paysages uniques.

Mais ce n’est pas pour les descriptions à la Zola que je lis du John le Carré mais plutôt pour ses personnages travaillés. Encore charmée par George Smiley, Bill Haydon et Peter Guillam de La Taupe, j’ai malheureusement trouvé certains acteurs de Un Traître à notre Goût un peu creux. Le couple Gail et Perry n’a pas réussi à me convaincre car d’un côté, j’adorais Gail, cette avocate travailleuse qui continue de creuser pour se faire une place dans le monde qu’elle veut atteindre, tandis que Perry m’agaçait souvent avec ses réactions irraisonnées et égoïstes, me demandant parfois si il ne souffrait pas de bipolarité. C’est vrai que, se retrouver à fréquenter la mafia russe malgré soi, ça peut déclencher certains troubles…
Quant aux autres personnages, le tout m’a plu mais sans plus, il n’y a que le russe Dima qui sort du lot, sa façon de baragouiner le rendait bizarrement attachant. Et bien sûr, sa situation et la conclusion contribuent à cet intérêt. Un chouette gars avec une famille assez frappé, ce serait comique si le sujet était fictif… Mais comme il ne l’est pas, il ne nous reste plus qu’à prendre pitié.
J’ajoute aussi un excellent point aux discussions que j’ai trouvé très rythmées, très fluides, tantôt elles m’amusaient, tant tôt elles me faisaient froid dans le dos. Je salue aussi le travail de traduction d’Isabelle Perrin qui est de très bonne qualité.

« Ce fut au tour d’Hector de se montrer pensif.
« Vous allez devoir vous contenter de notre parole.
- La parole de votre Service ?
- Dans l’immédiat, oui.
- Et elle a quelle valeur ? Les gentlemen qui mentent pour le bien de pays, c’est bien vous, non?
- Ça, c’est les diplomates. Nous, on n’est pas des gentlemen.
- Alors vous mentez pour sauver votre peau.
- Encore raté, ça, c’est les hommes politiques. Rien à voir. »
P 181-182

Les dialogues appréciables donnent de la vie à des intrigues très intéressantes durant le roman. Le lecteur qui pense que John le Carré se contente d’intrigues d’espionnage se plante, car il y a aussi les relations affectives et familiales qui sont en jeu dans le récit. J’ai énormément aimé la relation qui rapproche Gail et l'étrange Natasha. Mais ces intrigues palpitantes durant la première moitié commençaient à s’essouffler durant la seconde moitié et mon intérêt a eu du mal à émerger de nouveau lors de la conclusion, ce qui est bien évidemment dommage…
Un Traître à notre Goût est donc bien un livre de John le Carré, on ne peut se tromper sur l’auteur tant on retrouve sa signature, son humour à la limite caustique et ses personnages atypiques, bien que j’ai préféré ceux de la trilogie de Karla. Il manque juste un peu de souffle au roman pour être réellement frappant et poignant. La lecture vaut quand même le coup pour ceux qui s’intéressent à la Bratva (et si vous êtes en plus très, très dan de tennis) car le Carré connaît quand même son sujet et je n’ai pas du tout regretté ce point.

Pour ceux qui désirent se pencher sur Un Traître à notre Goût, je vous propose un petit lexique pour le vocabulaire qu’on retrouve durant les mésaventures du couple de Gail et Perry :
Apparatchick (en russe, аппаратчик) est un cadre du gouvernement ou du parti communiste, en URSS.
Bratva (en russe, Братва) désigne l’ensemble des réseaux criminels.
Kolyma (en russe, Колыма) est une région russe dans la Sibérie, qui tire son nom du fleuve. Durant l'aire stalinienne, les camps du Goulag étaient très nombreux là-bas. C'est une région qui apparaît souvent dans les œuvres de Chalamov. C’est aussi un titre de livre de Tom Rob Smith (après le tome Enfant 44).
Nomenklatura (en russe, номенклатyра) est un terme pour désigner l'élite du parti communiste de l'URSS et ses blocs.
Vor (en russe, вор) est le nom donné aux "mafieux russes", si on veut faire simple. Traduit, il veut dire "voleur", au pluriel, vor devient vory (Воры). Leur organisation porte également le nom de vory v zakone (воры в законе), ou en anglais Thieves in Law.
« C’est le Prince qui donne les vory à l’État, la pire chose qu’un vor puisse faire. Trahir un homme comme lui est un devoir, aux yeux de Dima, pas un crime. »
P 167

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Alexandre Soljenitsyne et Varlam Chalamov sont deux auteurs russes temps à autre cités dans Un Traître à notre Goût : dans leurs œuvres, ils dénonçaient les conditions du Goulag et les injustices du gouvernement.
• Le roman sera bientôt adapté avec possiblement Mads Mikkelsen pour le rôle principal (je me demande bien quel rôle est principal ? Perry ? Luke ? Dima ?) et il est probable que Ralph Fiennes et Ewan McGregor rejoignent le casting. De plus, les scènes seront partagées entre Londres, Paris, Moscou et Tanger. Juste pour le voyage visuel, je suis tentée ! (source)
• Pour ceux qui s’intéressent également à la mafia russe, je peux vous proposer un excellent site de photographie où j’ai trouvé les images de cette chronique : FUEL. Pourquoi est-il si excellent ? Pour la qualité des photos déjà mais aussi parce que vous trouverez à droite de chaque illustration la signification (supposée ou certaine) des tatouages. À savoir tout de même qu'il s'agit de mafieux photographiés avant les années 1990, donc la signification des tatouages diffère certainement de ceux des années 2010 (n'allez pas harceler pas des russes qui ont des barbelés au bras).

Le Guide de la série Charlotte et Thomas Pitt,

Je me souviens de quelques commentaires et chroniques où j’ai cru comprendre que les lecteurs se penchant sur la fameuse série policière d’Anne Perry, Les Enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, perdaient le fil entre tous ces tomes. Il est vrai que l’édition 10/18 ne propose aucune liste complète et ne chiffre même pas les tomes ! C’est pourquoi je vous propose cet article, ou plutôt liste, qui sera mis à jour à chaque sortie concernant cette série qui compte aujourd'hui 29 tomes.
Tome 1 [1882],
L'Étrangleur de Cater Street (The Cater Street Hangman), 1979
Suffragette avant l’heure, l’indomptable Charlotte Ellison contrarie les codes et manières victoriens et refuse de se laisser prendre aux badinages des jeunes filles de bonne famille et au rituel du tea o’clock. Revendiquant son droit à la curiosité, elle parcourt avec intérêt les colonnes interdites des journaux dans lesquels s'étalent les faits divers les plus sordides. Aussi bien le Londres des années 1880 n’a-t-il rien à envier à notre fin de siècle : le danger est partout au coin de la rue et les femmes en sont souvent la proie. Dans cette nouvelle série « victorienne », la téméraire Charlotte n’hésite pas à se lancer dans les enquêtes les plus périlleuses pour venir au secours du très séduisant inspecteur Thomas Pitt de Scotland Yard.
Tome 2 [Automne 1884],
Le Mystère de Callander Square (Callander Square), 1980
Charlotte et Thomas Pitt, mariés depuis à peu près un an, vivent modestement et par leurs propres moyens. Tandis que des jardiniers font une macabre découverte à Callander Square : deux nouveau-nés enterrés près du quartier si respectable. Viennent-ils d’une bonne abusée par son employé ? Sont-ils les fruits d’une liaison honteuse ?
Si Thomas Pitt a l’intention de mener l’enquête seul, Emily compte bien embarquer sa sœur Charlotte et donner un coup de pouce à la police.
Tome 3 [Été 1885],
Le Crime de Paragon Walk (Paragon Walk), 1981
Un crime sordide vient troubler la quiétude huppée de Paragon Walk. Tandis que l’inspecteur Pitt, chargé de l’affaire, se heurte à l’hostilité et au mutisme des résidents du quartier, son épouse Charlotte, assistée de sa sœur Emily, la charmante Lady Ashworth, ne se laisse pas intimider par cette omerta de classe. De garden-parties en soirées, elles font tomber un à un les masques de l’élite.
Les façades respectables de Paragon Walk se lézarderont peu à peu pour exposer à cet infaillible trio de détectives leurs inavouables secrets et mensonges.
Tome 4 [1885~1886],
Resurrection Row (Resurrection Row), 1981
Qui donc s’amuse à déterrer les morts du très chic quartier de Gadstone Park ? S’agit-il de farces de mauvais goût ou faut-il y voir une plus sombre menace ? Chargé de l’enquête, Thomas Pitt se perd en conjectures. Mais le code de bonne conduite de la haute société anglaise ne tardera pas à se craqueler, révélant sa corruption et sa fausse respectabilité.
Tome 5 [Mars 1886],
Rutland Place (Rutland Place), 1983
Appelée à la rescousse par sa mère pour résoudre un vol de collier, Charlotte Pitt s’immisce dans les affaires de Rutland Place... sans se douter que de menus larcins peuvent cacher des secrets pour le moins compromettants, et finir dans le sang ! Entre chantage, empoisonnement et petits crimes entre amis, la ténacité de Charlotte pourrait s’avérer dangereuse.

Tome 6 [Automne-Hiver 1886],
Le Cadavre de Bluegate Fields (Bluegate Fields), 1984
Fidèle à son instinct de fin limier, l’inspecteur Pitt ne tarde pas à trouver la noyade d’Arthur Waybourne suspecte : issu de la gentry londonienne et atteint de syphilis à seize ans, le jeune homme semblait avoir plus d’un secret à cacher... Mais après avoir arrêté et fait condamner à mort le précepteur antipathique de la victime, Pitt commence à douter. N’aurait-il pas envoyé un innocent à la potence ? Derrière les murs des salons cossus et les discours de façade, la vérité devient plus que jamais urgente à débusquer !
Tome [Janvier 1887],
Mort à Devil's Acre (Death in the Devil's Acre), 1985
Lorsqu’un docteur est retrouvé brutalement assassiné dans un quartier sordide, même les riverains les plus endurcis sont choqués. Mais le choc se change en horreur quand l’inspecteur Pitt découvre trois autres cadavres portant la même carte de visite : poignardés dans le dos et sauvagement mutilés. Thomas Pitt et sa femme Charlotte s’embarquent alors dans une enquête donc personne ne sortira indemne, de la pire canaille à l’aristocratie la plus respectée.
Tome [Juin 1887],
Meurtres à Cardington Crescent (Cardington Crescent), 1987
Dans l’élégante demeure de Cardington Crescent, le jour se lève sur la corruption. Et quand c’est un aristocrate volage qu’on assassine au petit matin, son épouse ne tarde pas à être accusée… Sauf qu’il s’agit d’Emily, la sœur de Charlotte Pitt. Et que le célèbre couple enquêteur, touché de plein fouet, est prêt à tout pour détourner les condamnations hâtives.
Tome 9 [Décembre 1887 - Janvier 1888],
Silence à Hanover Close (Silence in Hanover Close), 1988
Lorsque Thomas Pitt doit rouvrir le dossier d’un meurtre commis trois ans auparavant dans le somptueux quartier d’Hanover Close, Charlotte et sa sœur Emily lui apportent une aide précieuse en lui ouvrant les portes de la haute société. Mais les secrets qu’elles surprennent sont lourds de conséquences et pèsent comme un couperet sur la vie de Pitt, exposé aux plus sourdes menaces.

Tome 10 [Printemps 1888],
L'Égorgeur de Westminster Bride (Bethlehem Road), 1990
Assurément, Thomas Pitt n'avait jamais eu affaire à cadavre plus élégant ! Mais une fleur à la boutonnière fait pâle figure quand on a la gorge tranchée... À Westminster, les membres du Parlement sont la proie d'un égorgeur sans pitié. Et même avec l'inspecteur Pitt et son épouse lancés à ses trousses, le tueur ne semble pas prêt à suspendre son œuvre sanguinaire.

Tome 11,
L'Incendiaire de Highgate (Highgate Rise), 1991
Le paisible quartier de Highgate a été le théâtre d'un terrible incendie qui a coûté la vie à Clemency Shaw, l'épouse d'un médecin reconnu. L'inspecteur Thomas Pitt et sa femme, Charlotte, auront à déterminer s'il s'agit là d'un simple accident ou d'un acte criminel. Méthodiquement, le célèbre duo de détectives tente de tracer un portrait du couple afin de rendre justice.
Tome 12,
Belgrave Square (Belgrave Square), 1992
Lorsque William Weems, un obscur usurier, est assassiné du côté de Clerkenwell, une discrète jubilation se répand parmi ses clients qu’il n’hésitait pas, à sa façon, à "étrangler" sans pitié. Quand l’inspecteur Pitt trouve dans son bureau une liste comportant plusieurs noms du Gotha londonien, il prend conscience de l’ampleur de sa tâche. William Weems était en fait un véritable maître chanteur. Une fois encore, son épouse Charlotte, issue elle aussi de la meilleure société, va s'avérer la meilleure des alliés. Que ce soit au cours de bals chatoyants ou de five o’clock tea, elle va observer ce monde de passion, de pouvoir et de cupidité que la police n’est pas autorisée à voir et permettre d'identifier le coupable. Décidément, ce que femme veut...
Tome 13,
Le Crucifié de Farrier's Lane (Farrier's Lane), 1993
Londres 1884. La capitale est le théâtre d'émeutes anti-juives après la découverte du cadavre d'un homme crucifié sur la porte d'une écurie, dans Farriers' Lane. Tout accuse un jeune acteur juif, Aaron Godman. Celui-ci est condamné à mort et pendu, après avoir fait appel.
Cinq ans plus tard, l'un des juges d'appel, Samuel Stafford meurt dans une loge de théâtre, alors qu'il s'apprêtait à rouvrir le dossier. L'autopsie prouve qu'il est mort empoisonné par une dose massive d'opium. Pitt, soupçonnant que les deux meurtres sont liés, se retrouve avec deux enquêtes criminelles à mener, et doit ménager les susceptibilités de la police et de la magistrature, qui ne semblent guère disposer à l'aider. Et puis survient un nouveau rebondissement : l'agent de police qui avait découvert les preuves qui accablaient Aaron Godman est retrouvé pendu.
C'est donc à Pitt, toujours aidé de sa charmante épouse Charlotte, qu'il appartient de démêler les fils afin de faire éclater la vérité.
Tome 14,
Le Bourreau de Hyde Park (The Hyde Park Headsman), 1994
La découverte de corps décapités dans Hyde Park fait resurgir une peur que les londoniens n'avaient plus ressentie depuis Jack l'Éventreur. Et si Thomas Pitt, récemment promu commissaire, ne trouve pas très vite le coupable, on ne donne pas cher de sa tête ! Un premier cadavre est retrouvé sur un bateau, puis un second dans un kiosque à musique. Les indices sont bien maigres. Y a-t-il un point commun entre les victimes, un officier de marine respecté, et un musicien ? La population, la presse, les politiciens,... tout Londres réclame vengeance. Jamais Pitt n'a été autant aux abois et si curieusement réticent à effectuer une arrestation. Et au moment où il en aurait le plus besoin, Charlotte, son épouse, semble incapable de l'aider...
Tome 15,
Traitors Gate (Traitors Gate), 1995
Londres, 1890. A l'heure où Cecil Rhodes colonise le Zambèze, un traître opère dans les milieux diplomatiques, menaçant la position de l'Angleterre dans ses négociations avec l'Allemagne.
Le Commissaire Pitt, avec l'aide de son épouse Charlotte, aura fort à faire pour démêler les fils de cette intrigue complexe dans laquelle se côtoient souvenirs, amitiés, amours et décès tragiques.
Tome 16,
Pentecost Alley (Pentecost Alley), 1996
Deux ans après le massacre des prostituées de l'East End par Jack l'Éventreur, un tueur est de nouveau à l'œuvre dans le quartier de Whitechapel. Meurtres rituels dans les bas-fonds de Londres ? Qui sont les membres du Hellfire Club dont un insigne a été trouvé près du corps mutilé de la fille de joie ? Et en quoi ce fait divers, somme toute banal pour l'époque, réclame-t-il l'intervention du commissaire Thomas Pitt ? Ce dernier va se trouver confronté à la puissante famille des FitzJames dont l'influence à Londres est telle qu'il n'aura pas droit au moindre faux pas. Que vaut en effet la parole d'une prostituée contre celle d'un FitzJames ?
Tome 17,
Ashworth Hall (Ashworth Hall), 1997
Lorsqu'un groupe de dirigeants protestants et catholiques irlandais se retrouvent dans un manoir anglais pour discuter de l'indépendance de leur pays, il faut s'attendre à tout. Et quand le médiateur du gouvernement est retrouvé assassiné dans son bain, les négociations paraissent sérieusement compromises... Le commissaire Pitt et son épouse Charlotte ont tout intérêt à démasquer le meurtrier avant que les haines et passions qui couvent ne donnent lieu à une explosion de violence.
Tome 18,
Brunswick Gardens (Brunswick Gardens), 1998
Alors que la bataille fait rage entre les tenants de l'évolution des espèces de Darwin et l'Église anglicane, une jeune femme, Unity Bellwood, est engagée par un pasteur, le révérend Ramsay Parementer, afin de l'aider à traduire des textes anciens. Cette jeune femme, féministe convaincue, prêche également pour la théorie de Darwin. Or, après une âpre dispute avec le pasteur, elle tombe dans l'escalier et se brise la nuque...
L'enquête étant délicate, elle est confiée à Thomas Pitt qui se rend aussitôt au manoir de Brunswick Gardens, ou vit le pasteur avec ses trois enfants et Dominic Corde, un vicaire, qui se trouve être également le beau-frère de Charlotte et Thomas Pitt. Tout accable Ramsay, et pourtant Thomas a du mal à croire à sa culpabilité.
Plusieurs nouveaux incidents viendront obscurcir l'affaire, avant qu'un coup de théâtre de dernière minute ne dévoile enfin l'identité du meurtrier.
Tome 19,
Bedfort Square (Bedford Square), 1999
Un cadavre est découvert au petit matin sur le perron d'une demeure huppée. Au cours de l'enquête, Pitt est amené à découvrir que six honorables gentlemen, dont plusieurs font partie de ses connaissances, sont victimes d'un odieux chantage. Le maître-chanteur leur reproche des faits qu'ils n'ont pas commis et, curieusement, ne réclame aucune rançon.
Avec l'aide de Charlotte et de Gracie, la petite bonne, Pitt et son adjoint, l'inspecteur Tellman, cherche le lien qui unit ces six hommes et qui seul leur permettra de découvrir la vérité.
Tome 20,
Half Moon Street (Half Moon Street), 2000
Le cadavre d'un homme enchaîné et menotté, vêtu d'une longue robe verte, est retrouvé dans une barque flottant sur la Tamise. La victime, un photographe talentueux nommé Delbert Cathcart, ressemble étrangement à un fonctionnaire de l'ambassade de France. Existe-t-il un lien entre les deux hommes ? Un client de Cathcart aurait-il pu se venger de manière si atroce ? L'enquête entraîne le commissaire jusqu'au cœur du monde du théâtre, où la belle Cecily Antrim scandalise la bonne société.
Tandis que son épouse passe des vacances à Paris, Pitt, secondé de façon inattendue par la mère de Charlotte, découvre que l'art de la photographie cache parfois des côtés obscurs...
Tome 21,
La Conspiration de Whitechapel (The Whitechapel Conspiracy), 2001
Lors du procès de John Adinett, jugé pour le meurtre de son meilleur ami, Pitt fournit les éléments décisifs qui vont conduire à sa condamnation à mort. Ce procès laisse pourtant un sentiment d’inachevé, car personne n’a pu trouver le moindre mobile au geste d’Adinett. Celui-ci était membre d’une organisation secrète, l’Inner Circle, qui montre bientôt sa puissante influence, en se vengeant sur Pitt : démis de ses fonctions à Bow Street, il est affecté au Special Branch, le service de contre-espionnage, et se retrouve en mission clandestine dans l’East End de Londres où règnent la misère, la haine et les anarchistes poseurs de bombes. Pendant plusieurs semaines, il va devoir vivre loin de Charlotte et des enfants, dans des conditions précaires, partageant le très maigre ordinaire des habitants du quartier.
Pendant ce temps-là, Charlotte, Gracie, Tellman et Lady Vespasia tentent de découvrir le mobile d’Adinett, afin de justifier les conclusions de Pitt et de le réhabiliter. Ils mettent alors à jour non pas une mais deux conspirations...
Tome 22,
Southampton Row (Southampton Row), 2002
Les élections approchent à grands pas. Les passions sont si vives que l’on dépêche Thomas Pitt pour contenir un hypothétique désastre national. Le conservateur, Charles Voisey, est opposé à Aubrey Serracold, candidat libéral, dont les affinités de sa femme avec le spiritisme menacent ses chances de l’emporter. En effet, un extra-lucide en vogue est retrouvé sauvagement assassiné chez elle, au lendemain d’une de ses séances ésotériques à laquelle participait Rose Serracold.
Pendant ce temps, Charlotte est à la campagne avec ses enfants. Les Pitt ignorent encore que la même force maléfique plane au dessus d’eux.
Tome 23,
Seven Dials (Seven Dials), 2003
Notre détective Thomas Pitt, enquête sur le meurtre d’un jeune diplomate, commis selon toutes les apparences par une Egyptienne célèbre et son amant, un ministre en charge des négociations entre les producteurs de coton égyptiens et ceux de l’industrie textile britannique. Pour éclaircir cette affaire, Pitt se rend à Alexandrie où le diplomate a autrefois travaillé. Là-bas, il découvre que la belle Ayesha Zakhari n’est pas ce qu’elle semble être… De plus le meurtre de Lovat peut être lié à un ancien crime, qui, s’il devait être révélé, pourrait mettre le Middle East à feu et à sang.
Tandis que Pitt enquête en Egypte, sa femme Charlotte s’occupe d’un problème apparemment moins notable : la disparition d’un valet dont la sœur est une amie de leur femme de ménage. Pourtant très vite, un lien mystérieux entre les deux affaires apparaît.
Tome 24,
Long Spoon Lane (Long Spoon Lane), 2006
Réveillé en pleine nuit par Victor Narraway, chef de la Special Branch, Thomas Pitt est sommé de se rendre d’urgence dans Myrdle Street où des anarchistes menacent de faire sauter une bombe. Après une course-poursuite effrénée, il parvient à arrêter deux d’entre eux, mais découvre dans leur Q.G. de Long Spoon Lane le cadavre de leur chef, fils d’un lord très influent, abattu d’une balle dans la nuque. Intrigué par ce meurtre et les accusations plutôt troublantes des deux anarchistes qui dénoncent une corruption policière étendue, Pitt décide d’enquêter avec l’aide de son ancien acolyte du commissariat de Bow Street, l’inspecteur Tellman. Il découvre alors une conspiration policière et politique terrifiante, orchestrée par le Cercle intérieur, qui ne lui laissera pas d’autre choix que de s’allier avec son pire ennemi, Lord Charles Voisey.
Tome 25,
Buckingam Palace Gardens (Buckingam Palace Gardens), 2009
Thomas Pitt, agent des services très secrets de la reine Victoria : la Special Branch, et son supérieur, le glacial Narraway, sont convoqués de toute urgence au palais de Buckingham. L'impensable vient de se produire : un crime barbare a été commis sur la personne d'une prostituée, retrouvée au petit matin dans un placard. La jeune femme était "invitée" à une fête très privée donnée par le prince de Galles... Le coupable doit être désigné et l'affaire étouffée au plus vite, avant que le scandale ne s'ébruite hors du palais, au risque de mettre la Couronne en péril...
Tome 26,
Lisson Grove (Lisson Groves), 2010
Un vent révolutionnaire souffle sur Londres : certains groupes d'anarchistes semblent déterminés à faire trembler la Couronne, et ce malgré la vigilance de Thomas Pitt et celle de son supérieur à la Special Branch, Victor Narraway. Aussi, lorsqu'un informateur est assassiné, Thomas n'hésite pas à suivre son meurtrier jusqu'à Saint-Malo pour en savoir plus sur l'identité des commanditaires. Pendant ce temps, à Londres, Victor Narraway, victime d'un piège, est démis de ses fonctions. N'écoutant que son courage, Charlotte décide de lui venir en aide et de l'accompagner à Dublin, où les rancunes contre les Anglais et le chef de la Special Branch en particulier sont extrêmement vivaces. De salles de théâtre en salons de thé, Charlotte va découvrir que la bonne société irlandaise de cette fin de XIXe siècle n'a rien à envier à l'Angleterre en matière de mensonges et de faux-semblants...
Tome 27,
Dorchester Terrace (Dorchester Terrace), 2012
Tout à prouver et aucun droit à l'erreur : devenu directeur de la Special Branch, Thomas Pitt est seul aux commandes.
Lorsqu'il reçoit des informations à propos d'un projet d'attentat visant un Habsbourg sur le sol britannique, Pitt doit redoubler de vigilance. Sa carrière et la paix de l'Empire né tiennent plus qu'à un fil et aux souvenirs d'une aventurière italienne...
Tome 28 [Été 1896],
Bryanston Mews (Bryanston Mews), 2013
En cet été 1896, Londres n'a d'yeux que pour le procès du Dr Jameson ; procès engagé suite à son raid meurtrier mais vain pour reprendre le contrôle du Transvaal, une région d'Afrique du Sud disputée aux Boers. Une partie de la noblesse qui a investi dans cette aventure réalise alors qu'elle risque de perdre sa fortune. Mais Pitt, et plus encore Narraway, son ancien supérieur à la tête de la Spécial Branch, sont davantage préoccupés par le viol et le meurtre de Mrs Quixwood, la femme d'un riche banquier. D'autant qu'il semble que ce viol ne soit pas un cas isolé… Dans la touffeur de l'été, l'horreur s'invite aux soirées d'ambassadeurs, menaçant les femmes de joies comme les nobles.

Tome 29,
L'Inconnue de Blackheath (Death On Blackheath), 2014
La Grande-Bretagne est dorénavant lancée dans une course à l’armement avec les autres puissances européennes. Quand le corps mutilé d’une jeune servante, Kitty Ryder, est découvert, William* Pitt est appelé sur place car l’employeur de Kitty n’est autre que le riche et puissant ministre Dudley Kynaston, détenteur de nombreux secrets quant à la stratégie navale de l’Angleterre. N’essaierait-on pas de le faire chanter ? Tandis que d’autres meurtres surviennent, face auxquels Pitt est sans réponse, sa femme Charlotte et sa sœur Emily commencent leur propre enquête. Le mari d’Emily a eu une promotion au sein du gouvernement et il travaille désormais avec Kynaston. Ensemble, ils peuvent atteindre certains cercles de la haute société et glaner des informations que même Pitt ne pourrait obtenir.
*Petite erreur d'Amazon ?