Jeune étudiant américain à la vie parfaitement normale, Darren vient d’être embauché dans un magasin de photo. Sa vie prend pourtant un tour dramatique lorsqu’une jolie jeune femme prénommée Angelina entre dans la boutique. Très vite, les drames s’accumulent pour Darren : sa mère est victime d’un accident, il découvre que son patron cache un lourd secret et Angelina disparaît.Pris dans ce terrible engrenage, Darren décide de mener sa propre enquête. Son investigation le mène très rapidement vers la ville anglaise de Willow Creek, rendue tristement célèbre par une série de meurtres atroces douze ans plus tôt…
Résumé par Micro Application.
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J’hésite depuis un moment à diviser ce blog avec d’autres catégories. Niveau film, je renonce : je suis trop cinéphile et j’aurai trop de films à présenter (et la catégorie bouquins serait écrasée, voire oubliée). En revanche, les jeux video, je me contente de petites découvertes par an et uniquement PC, évitant les gros succès et préférant les énigmes et les jeux d’horreur (ça vous rappelle mes goûts littéraires non ?).
Donc je poste ce premier article sur un jeu video que j’avais acheté durant fin 2010, déjà et que j’avais pourtant oublié derrière mon ordinateur. Grave erreur. Je m’étais replongée dans le premier Black Mirror (sorti en 2003 déjà) durant l’automne 2011 et en me rappelant que j’avais acheté la suite, j’ai enchaîné sans attendre. Pour ressortir avec un avis pleinement positif.
Déjà, je pense que la trilogie Black Mirror fera le bonheur des assidus de Point’n’Click et de jeux d’énigmes. Que je résume rapidement le premier opus : une famille de sang noble, les Gordon, sèment la panique à Willow Creek (en Angleterre) à cause d’une malédiction lancée par un ancêtre tyrannique sur la famille. Depuis, ils engendrent criminels, fous, schizophrènes et docteurs au complexe de Frankenstein. Samuel Gordon, le dernier héritier et également auteur de 5 meurtres particulièrement sanglants (on compte des membres Gordon parmi les victimes) se suicide donc à la fin en découvrant ce qui a causé sa folie (bah oui, je spoile, mais fallait y jouer quand c’est sorti en 2003) dans l’espoir de mettre un terme à cette malédiction… Et visiblement, son geste a été vain puisqu’un Ordre tente de libérer l’esprit de cet ancêtre acerbe…
À savoir maintenant si il s’agit d’une vraie malédiction purement démoniaque… Ou si c’est plutôt là une folie héréditaire causée par des liens consanguins qui n’est pas rare dans la noblesse à l’époque. Ce qui est d’ailleurs l’avis de Darren car, malgré tout son amour pour les films d’horreur (il en cite pas mal, c’est sympa d’ailleurs), il reste fidèle à son statut d’étudiant en physique et reste dubitatif face aux histoires de fantômes et aux sectes sataniques. Mais malgré tout, c’est lui qui s’y colle.
Durant cette enquête, on valse entre les explications scientifiques désespérées ou les théories démoniaques et flippantes. De plus, sans que les énigmes soient très compliquées (bien que certaines vous feront poireauter pas mal de temps), on attendra de vous une certaine logique, ce qui est agréable dans un jeu. Toutefois, si vos neurones ne se froisseront pas vraiment, soyez certains que le jeu fera en tous cas chauffer votre mémoire.
Bienvenus à l'hôtel de Willow Creek.
Maintenant, si l’histoire est prenante, il faut bien que le décor appuie sur les valeurs éthiques.
Alors certes, on défendra le fait que Cranberry Production est une petite boîte, bien loin de Konami ou autres monstres du monde du jeu vidéo, mais ça ne pardonne pas tout. Des petits bugs par-ci par-là au niveau de l’animation des personnages (il y en a un dans le dernier chapitre qui m’a fait rire comme une hystérique tellement c’était monstrueux mais marrant) et une certaine rigidité au niveau des actions qui sont en plus répétées par tous les mêmes personnages. À croire qu’ils ont tous les mêmes tics au niveau des mains, des bras, etc.
Avouez que Willow Creek, la nuit, ça déchire.
Mais honnêtement, c’est le seul défaut que je pourrai reprocher à ce jeu qui propose un éventail de décors vraiment splendides. On peut passer à des scènes lumineuses qui en sont presque reposantes à des paysages perdus dans la brume au beau milieu de la nuit. Nan, sérieusement, Cranberry Production s’est défoulé sur le décor et nous, on reste à admirer avec des étoiles dans les yeux et la bave au coin des lèvres. Et pour renforcer tous ces beaux plans, la musique est vraiment superbe aussi, quoique souvent discrète.
Voici une petite liste pour vous donner une idée :
L’ambiance sonore est aussi d’une qualité superbe. Quant aux voix… J’aime particulièrement le doublage anglais (certains ont joué au premier Black Mirror et se souviendront sûrement que le casting français était hilarant au point de se pisser dessus. Je pense à un certain jardinier avec la voix de Colombo) et animent parfaitement les dialogues. Sans oublier les monologues sarcastiques et les commentaires cyniques de Darren qui en feront marrer plus d’un (ouais, moi la première), malgré ses longues lamentations romantiques (ça, j’avoue, ça me gonflait au bout d’un moment).
Justement, parlons des personnages ! Je reviens rapidement sur le premier Black Mirror si je peux raviver des souvenirs, mais les personnages manquaient franchement de personnalité : tous lents, plats, immobiles… Le personnage principal, Samuel, inclus ! On respire un peu avec cette suite. Vous aurez compris que Darren n’a pas la langue dans sa poche et que ses réflexions pimentent un peu le parcours. Mais mention spécial à d’autres personnages qui m’auront bien marqué : Fuller, le patron qui a des penchants franchement douteux et qui tousse comme un mourant, Murray, le rapace qui tient l’hôtel de Willow Creek et qui ne vous laissera jamais tranquille, Tom et son adorable frère Bobby, etc. De quoi donner encore plus de couleurs à ce jeu.
En somme, c’est un jeu sur PC que je conseille à tous les fans d’enquête, pour ceux qui veulent découvrir le genre ou tout simplement passer un très bon moment à résoudre les mystères de la famille Gordon.
Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Suite un peu éloignée du Black Mirror I, il est conseillé d’avoir joué au premier : l’émotion de retourner dans ce décor et de reconnaître des personnages qui ont bien changé en 12 ans, c’est un peu comme retrouver de vieux amis d’enfance. Et bien sûr, pour la compréhension de l’histoire. Mais ce n’est pas indispensable.
• Selon certaines sources, de nombreuses scènes (surtout vers la fin qui est nettement plus glauque que le début) ont été inspirées par les films de Dario Argento. Et bien d’autres encore. Par exemple, Darren cite entre autres un de ses films préférés, Les Baleines du mois d’Aout, car certains décors s’en rapprochent. Un petit clin d’œil de la part des développeurs.
Bonus, pour ceux qui auraient éventuellement le jeu ou qui comptent l’acheter, il y a de nombreux bonus à débloquer (notamment des art works qui valent le coup d’œil) mais ils ne sont pas toujours évident à trouver. Je propose sous spoiler la liste de tous les éléments que j’ai trouvé (il me manque un mini-jeu mais je désespère pas à le trouver).