dimanche 31 mai 2015

Bilan Mensuel : Mai 2015 [32]


Hum. Voici un pitit mois mais la fin de l’année faisait que j’avais peu de temps pour lire et dans mon lit, je m’endormais comme une masse après deux pages lues. Forcément, j’ai été peu productive, quoique j’ai lu trois titres qui me faisaient envie et que de bonnes surprises !
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Quant aux achats, que des caprices (je voulais résister mais les tomes du Paris des Merveilles me faisaient trop de l’œil…) :
Mais il fallait bien que je sois sage avant mon anniversaire…

Je reste absente encore quelques jours et je vais me rouler dans des pages durant tout le mois de Juin (surtout que jai limpression daccumuler du retard dans mon 2015 Reading Challenge...).

Profitez bien de la fin du Printemps~

jeudi 28 mai 2015

La Tour de l'Hirondelle, d'Andrzej Sapkowski,

Convaincu que Ciri s’apprête à épouser l’empereur de Nilfgaard, le sorceleur poursuit sa route vers le sud. Mais ce périple est long et dangereux, car de nombreux ennemis se dressent devant lui. Tandis que les traîtres se dévoilent et que les complots éclatent, les doutes sur la véritable destinée de Ciri hantent tous les esprits. D’autant qu’elle est aux mains d’un monstrueux chasseur de primes...
Quatrième de couverture par Milady.
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Décidément, j’enchaîne les tomes du Sorceleur dans l’année comme j’enchaîne les tasses de thé dans la journée. Mais c’est plus fort que moi : je tente de m’imposer une pause et dès la dernière page tournée d’un tome, je feuillette le suivant innocemment avant de le laisser sur ma table de chevet. La tentation est alors beaucoup trop forte !
Mais j’ai eu un coup au cœur en refermant celui-ci, car bord’l, c’est l’avant-dernier tome !


Si j’ai dévoré le tome 5, Le Baptême du Feu, en l’espace de quelques jours, La Tour de l’Hirondelle a traîné beaucoup plus : période de révisions intenses oblige mais aussi avec quelques petits temps morts, notamment du côté de Geralt, ses péripéties étant nettement moins trépidantes que dans le tome précédent (en même temps, avec la brochette de personnages intéressants que Spakowski nous avait servi dans Le Baptême du Feu, c’était difficile de faire mieux ici).
Mais les trames qui ont captivé mes petits yeux fatigués avant de dormir sont celles de Ciri et Yennefer. Il faut dire que, l’une comme l’autre, le danger est omniprésent autour des deux femmes de la vie du Sorceleur et j’avais hâte d’en savoir plus.

Des portraits très sympathiques de Geralt, Ciri, Yennefer et Jaskier de la main de Patrycja Cmak.

Si je commence par Yennefer, je peux dire que j’adore de plus en plus le personnage (oui, c’est possible) puisque la sorcière dévoile beaucoup de dimensions et se confronte à des ennemis aussi forts qu’elle. D’autant plus qu’elle entraîne le lecteur sur une île qui n’avait été que mentionnée jusqu’à maintenant : Skellige. Avec une forte influence nordique, ces bouts de terre glacées ne manquent pas de charme et ses habitants, notamment son roi, qui ont bien rythmé ma lecture.
Mais si j’en viens à Ciri, je peux dire aussi que je porte de plus en plus la jeune fille dans mon cœur car si son intrigue stagnait un peu depuis la fin du quatrième tome, La Tour de l’Hirondelle se concentre majoritairement sur la princesse de Cintra et les surprises ne terminaient pas d’arriver. [spoiler sur le dernier chapitre] Mention spéciale au combat final où Ciri surprend ses poursuivants sur la glace : trancher ses ennemis à coups d’épée en circulant sur des patins-à-glace, la scène illustre toute la beauté, la grâce et la terreur du personnage. Une scène totalement épique ! [/fin du spoiler sur le dernier chapitre]
J’ai beaucoup de mal avec les personnages féminins et j’avais tendance à n’admirer que ceux de George R. R. Martin avec le Trône de Fer, mais Yennefer et surtout Ciri viennent d’entrer dans le panthéon des meilleures personnages féminins.

L’histoire ne manque donc pas de piquant et si les pistes sont encore brumeuses, on sent que Sapkowski nous amène à une conclusion bien mouvementée et curieuse. J’admire encore une fois les talents de conteur de l’auteur : la lecture fut parfois difficile car Sapkowski remue allègrement la trame chronologique et, comme dans un Kill Bill, les événements ne sont pas forcément dans l’ordre. La plume joue, revient sur des indices précédents, nous projette dans un futur proche pour nous perturber pour nous permettre de recoller des morceaux. Et pas une seule fois cet auteur ne s’emmêle dans ses propres pinceaux, laissant le lecteur faire défiler les pages grâce à une écriture toujours aussi agréable.

Yennefer, par WermoongRey sur DeviantArt

Je n’en dévoile donc pas plus car des yeux indiscrets pourraient tomber sur quelques révélations et je ne veux surtout pas gâcher le plaisir et la surprise ! Mais enfin, pour conclure, je dirais que j’accroche vraiment, vraiment à la saga du Sorceleur, la preuve étant que j’arrive déjà au tome final et qu’il ne restera pas longtemps sur mon étagère…

Vu l’influence viking dans les chapitres de Yennefer, je peux aisément raccrocher cette chronique au Challenge Vikings~


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Rien à signaler pour l’instant, mais possible que j’édite plus tard~

mercredi 27 mai 2015

Le Chat et les Pigeons, d'Agatha Christie,

Le plus anglais des milieux anglais : Meadowbank, collège très snob qui accueille les jeunes filles du gratin londonien, de la gentry du Commonwealth et de la crème des Émirats. Dans cet univers si distingué, quelques menus détails détonnent pourtant...
Il n'y a que Poirot qui puisse percer tant de mystères.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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Et bien, je compte malheureusement une première « vraie » déception dans la saga d’Hercule Poirot…
J’étais pourtant très enthousiaste en visualisant d’avance l’immense école huppée, la pagaille semée par les nombreuses élèves, les oppositions entre les enseignantes et un Hercule Poirot qui n’est pas franchement aidé pour démêler toute cette affaire.
Mais bon, finalement, si le roman se rapproche de ma vision de pré-lecture, le charme n’a pas fait tellement effet.

Le roman a eu droit à un épisode dans l’adaptation télévisée avec David Suchet.

Déjà, ma déception est due au fait que notre détective belge n’intervient quasiment pas. Son apparition est très tardive, mais si il n’y avait que ça… ce que je reproche vraiment à Agatha Christie ici, c’est que les épreuves que rencontre Poirot sont résolues avec une facilité qui se rapproche de la triche (je pense par exemple à l’espion qui apporte son aide sans être vu par le lecteur et ramène une solution sans difficulté apparente…).
Pourtant, l’énigme pouvait être intéressante, comme toujours, bien que c’est une des premières fois que Christie n’arrive pas à me surprendre car certains éléments en disaient trop ([spoiler à propos d’un indice] La raquette qui empêche de jouer correctement donnait une piste évidente que quelque chose n’allait pas avec le manche et l’idée que les diamants puissent être cachés dedans peut venir très rapidement [/fin du spoiler à propos d’un indice]).

Niveau narration, j’ai mieux apprécié : on sent que le fond est réfléchi avec des sujets qui étaient certainement tabous au temps d’Agatha Christie mais justement, je trouve que l’auteure n’a pas assez creusé ces éléments si ce n’est auprès du lecteur.
Un autre élément était sympathique : la connexion avec un riche héritage d’une importante famille arabe, donnant un côté exotique auquel je ne m’attendais pas (pas de panique, il n’y a aucun spoil : l’introduction du Chat et les Pigeons donne directement sur cette histoire aux allures d’Ali Baba). Par contre, on ressent nettement moins le côté british car j’ai été assez déçue par l’absence d’humour dans ce tome-ci...

Les personnages, par chance et on reconnaît la Reine du Crime, ne manquent pas de piquant et j’ai beaucoup aimé les relations assez tendues entre les enseignantes entre elles et avec leurs élèves. On sent un certain poids dans cet univers assez difficile et j’ai admiré plus d’une fois la grande Honoria Bulstrode. Finalement, Poirot faisait assez pâle figure face à quelques dames et son absence ne jouait pas en sa faveur…

Comme toujours, un petit plan pour vous guider~

Bon, si je risque de me souvenir de quelques éléments intéressants de ce mystère, Le Chat et les Pigeons est loin derrière les autres romans avec Poirot que j’ai lus, ne réussissant pas à m’impressionner comme Le Crime du Golf ou Mort sur le Nil.
Mais enfin, il faut bien quelques ratés et cela ne m’empêchera pas de suivre d’autres aventures d’Hercule Poirot~

Et bien vous allez apprendre quelque chose : je peux raccrocher cette chronique à l’idée 14 du Challenge des Idées 170 car effectivement, portant des lunettes depuis une éternité et étant une véritable taupe, elles sont toujours près de mon lit et c’est la première chose que je tente de voir vois lorsque je me réveille. Et ce n’est pas rare qu’elles traînent sur un livre ou un carnet !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Rien à signaler pour cette fois.

Trafic de Reliques, d'Ellis Peters,

Une abbaye bénédicte peut-être décemment attirer les foules sans reliques consacrées ? Non, répond le prieur de Shrewsbury, en cet an de grâce 1138 […]. Qu’à cela ne tienne, le pays de Galles voisin a des saints pour chaque jour de l’année et même plus !
Sainte Winifred, bien négligée par ses voisins, apparaît alors à un jeune moine.
Un signe du ciel. L’abbaye envoie donc une délégation au village gallois. Lequel n’entend pas se faire enlever sa sainte, comme le proclame haut et fort le seigneur du lieu… qui meurt le lendemain. Vengeance divine ou bien les hommes s’en sont-ils mêlés ?
Quatrième de couverture par 10/18.
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« Quelque chose de petit, rond et dur tomba d’entre les feuilles au-dessus de lui, juste au milieu de sa tonsure. [Frère Cadfael] porta la main à sa tête, et dit quelque chose d’inattendu pour un moine. » 
P. 42

Il se trouve que je suis toujours une grande amatrice d’enquêtes menées par des moines, mais entre Erwin le Saxon de Marc Paillet et frère Athlestan de Paul Doherty, le plus connu de ces limiers qui portent la bure reste tout de même frère Cadfael, bénédictin gallois qui a fait la popularité de son auteure, Ellis Peters.
Après une première tentative de lecture pas franchement encourageante (je n’ai pas été au-delà des trente premières pages), j’ai attaqué de nouveau Trafic de Reliques et finalement, je suis ressortie plutôt conquise !

La série a été adaptée à la télévision avec Derek Jacobi dans le rôle principal de frère Cadfael.

Pourquoi avais-je abandonné ce livre lors du premier essai ? Le début un peu fouillis n’avait pas réussi à me captiver et j’avais grincé des dents à la page 25 « Faites marcher vos petites cellules grises », car bon, des moines qui parlent de cellules grises au XIIème siècle, ça revient un peu à du blasphème.
J’ai donc pardonné cet anachronisme à ma seconde lecture, me raccrochant à l’idée que c’était peut-être une allusion aux cellules grises d’Hercule Poirot, mais enfin, il faut reconnaître que même si le charme médiéval est entretenu dans ce premier tome, Trafic de Reliques n’est pas très transportant et offre peu de détails sur la vie dans les années 1100.
C’est même dommage que le côté religieux ne soit pas plus exploité et mieux illustré (on ne connaît pas tous la hiérarchie d’un monastère ou la différence entre un prieur et un frère lai par exemple…) mais l’auteure arrive tout de même à jouer habilement avec cet élément ([spoiler sur la conclusion] je pense surtout à comment Cadfael déguise la mort involontaire du coupable, frère Columbanus, en faisant croire que sa disparition est un miracle : après avoir disposé les vêtements du moine sur un prie-Dieu et avoir éparpillé des pétales blancs à la place du corps [/fin du spoiler sur la conclusion]).

Mais là où j’accorde un réel bon point à Ellis Peters, c’est qu’elle utilise la cruentation dans son enquête, cette vieille croyance qui raconte que les plaies d’une victime ressaignent si son assassin s’approche d’elle. C’est tout bête, mais l’association énigme et histoire était très bien trouvée. C’est triste que ce soit l’unique coup de maître historique…
[ci-contre, Saints Jerome and John the Baptist peints pas Masolino en 1428.]
Par contre, pour ce qui est de l’enquête, même si certains indices me mettaient trop la puce à l’oreille, on sent qu’Ellis Peters maîtrise son sujet et ne confond pas son siècle avec celui de son moine enquêteur. L’enquête est claire, bien construite et l’auteure a la bonne idée de ne pas torcher sa conclusion et nous dévoile les répercussions de son intrigue (n’est-ce pas, Anne Perry ?).
Le tout est d’ailleurs raconté avec une plume très agréable et fluide, un style que j’ai beaucoup apprécié.

Alors certes, ce n’est pas un coup de cœur renversant, on est loin d’un Millénium médiéval ou du Nom de la Rose mais je dois reconnaître que j’ai passé un très bon moment avec ces personnages plein de vie, un moine-protagoniste qui sort du cliché et ajoute un peu de piment et que je ne regrette donc pas d’avoir les tomes deux et trois dans ma bibliothèque.
Je valide donc pour frère Cadfael : Erwin le Saxon vient de rencontrer son concurrent.

Je peux raccrocher cette chronique à l’idée n°10 du Challenge des 170 Idées et au Challenge Moyen-âge.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Les éditions 10/18 considèrent Trafic de Reliques comme le troisième tome de la série de Frère Cadfael, après Un Cadavre de Trop et Le Capuchon du Moine mais Ellis Peters a écrit les trois tomes dans cet ordre : Trafic de Reliques, en 1977, Un Cadavre de Trop en 1979 et Le Capuchon du Moine en 1980. Si vous commencez à lire par Trafic de Reliques, vous ne serez absolument pas perdu.
• Si l’ambiance historique n’est pas spécialement travaillée, celle religieuse l’est et j’ai laissé ici un petit lexique qui pourra aider certains lecteurs [à venir !].
• Comme beaucoup d’autres sagas, 10/18 réédite actuellement les couvertures :

jeudi 21 mai 2015

Alter Ego,

Alter Ego sur PC est un jeu d’aventure horrifique qui prend place dans l’Angleterre du XIXème siècle, dans la ville de Plymouth. Le joueur y contrôle alternativement un voleur et un homme de loi, tous deux lancés sur les traces sanglantes d’un personnage de la haute société.
Résumé par JeuxVideo.Com.
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Je...
Ugh.
Non.
Future Games, non. Je sais que j’ai tendance à être facilement fascinée par les enquêtes sanguinaires sur un fond de Londres victorien, mais enfin, il ne faut pas abuser non plus : un tel décor mérite une histoire travaillée et une immersion efficace. Mais au lieu du tableau, je n’ai que le cadre, que voulez-vous que je fasse de ça ?!


J’ai aperçu Alter Ego quand… je ne sais plus comment, en fait : je faisais mon marché sur les sites de jeux-vidéo dans la catégorie aventure et point’n’click et après avoir lu le résumé et zieuté les screens, je n’ai pas résisté.
Très motivée, j’avais déjà dans la tête de faire une nuit blanche dessus et découvrir, dopée au thé et aux Granola, les clés de l’énigme. Finalement, je n’ai pas tenu une heure et j’ai mené l’enquête de façon morcelée, incapable de m’intéresser à l’histoire ou même de m’attacher aux personnages

L’aventure Alter Ego a très mal commencé en fait : le voleur, Timothy Moore, est le premier protagoniste à entrer en scène. À cause d’un affreux doublage où le cœur n’y était clairement pas et des répliques blasées, j’ai de suite su que je n’aurai aucun plaisir à enquêter du côté de ce personnage. J’ai préféré le second protagoniste, l’inspecteur Briscol, avec ses défauts ancrés (un narcissisme bien ressenti), mais il y avait une telle exagération dans la voix pour imiter le gentleman anglais que ce n’était plus drôle au bout d’un moment…
Les personnages secondaires pouvaient en promettre plus mais ils sont si effacés qu’ils ne relèvent pas le niveau.


Plusieurs fois j’ai reconnu dans le décor des éléments qu’on peut rencontrer dans la trilogie de Black Mirror, dont le premier opus était un véritable coup de cœur. Mais si certains plans sont similaires, Alter Ego est bien inférieur à Black Mirror en terme de qualité d’ambiance : les musiques sont très discrètes, les effets sont pauvres et l’ensemble n’a pas du tout réussi à me convaincre…
Nan, j’ai sérieusement été déçue par l’aspect esthétique et l’absence de charme.

Quant à l’histoire, elle est très avortée. L’enquête reste sympathique à mener car les possibilités et les pistes sont nombreuses mais encore une fois, l’immersion n’est pas totale. Déjà à cause d’un énorme défaut : le joueur est écarté des énigmes. Il n’y a pas ou très peu de puzzles, pas d’articles de journaux à décortiquer ou d’objets à examiner à la loupe… Et pourtant, les occasions ne manquaient pas, mais non : les personnages mènent toute cette partie de façon autonome, privant le joueur de ces petites énigmes qui rythment les point’n’click.
En toute franchise, je ne retiendrai que la conclusion qui réunit les meilleurs effets de surprise d’Alter Ego, mais ce n’était pas assez pour remonter mon avis général du jeu.


Si j’avais adoré Black Mirror qui est sorti sept ans auparavant, Alter Ego est une grosse, grosse déception de la part de l’équipe de Future Games.
Hors de ma vue, fils indigne.
Hors.
De.
Ma.
Vue.


             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Le jeu n’est jamais sorti en France et n’est donc disponible qu’en anglais. C’est pourquoi je ne vous redirige que vers un lien Steam et vous met en garde : aucun patch francisant n’existe, il faudra parler la langue de Shakespeare.
• Les screens viennent tous de ma partie.

Le Loup des Steppes, de Hermann Hesse,

Le Loup des Steppes raconte l’histoire de Harry Haller, homme désabusé, tiraillé entre un besoin d’isolement, presque de sauvagerie, un aspect de lui-même qu’il nomme « le loup des steppes », et l’intégration dans la société, qu’il recherche malgré tout, encore et toujours.
La découverte d’un fascicule décrivant sa propre histoire, ainsi que sa rencontre avec Hermine, qui le prend sous son aile, vont l’obliger à sortir de son existence recluse et à se confronter aux multiples aspects de sa personnalité. Il entame ainsi un parcours initiatique (thème cher à Hermann Hesse) qui le fera passer par toutes les facettes possibles de son existence. Il apprend ainsi à jouir de la vie et à utiliser l’humour pour se distancier de l’absurdité du monde et progresser.
Quatrième de couverture par Wikipédia.
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« Elle prit congé. C’était un adieu ; c’était l’automne ; c’était le destin qui surgissait après que la rose d’été eut si pleinement fleuri et embaumé l’air. »
P. 241

J’ai un p’tit dada par chez moi, c’est de voir des films O.V.N.I., le genre de film où quand les crédits défilent je me dis, partagée entre le rire et la peur, « Bon Dieu, qu’est-ce que je viens de voir ? » (Sex Addict est l’exemple le plus pertinent qui me vient en tête). Pourtant, jusqu’à présent, je n’avais jamais lu d’O.L.N.I. (Objet livresque non identifié) mais je peux affirmer, sans me tromper, que je viens de rentrer dans le bain avec Le Loup des Steppes.

Je ne vais pas dire que Le Loup des Steppes n’est pas excellent, mais il n’est pas mauvais non plus : il est juste très particulier (c’est le meilleur mot à employer quand on ne veut pas vexer un fou) et je ne pense pas que je l’aurais supporté s’il avait excédé les 310 pages.
Le sujet pourtant m’a plu : un homme qui pense réellement être l’unique être malade et décalé finit par rencontrer des compatriotes moins sauvages mais tout aussi étranges. Il y a un côté franchement burlesque et dérangeant dans ce livre comme une version moderne d’Alice au Pays des Merveilles avec le ton désabusé de Fight Club, du surréalisme avec une ambiance de foire qui fait que le roman de Hermann Hesse se démarque de beaucoup d’autres.

La plume est sympathique, assurément et le rythme, malgré l’impression parfois de tourner en rond, reste fluide. Si l’histoire semble assez pauvre en action, je ne me suis pourtant que peu ennuyée durant ma lecture : certains rebondissements font que je voulais lire la suite le plus vite possible et la fin est assez explosive, récompensant le lecteur d’avoir enduré les pensées les plus sombres d’Harry Haller. [spoiler de la fête finale] Les panneaux comme « Hermine est en enfer » m’ont foutu de sacrées claques par exemple ! [/spoiler de la fête finale]
Mais bon, tout de même… La conclusion n’était pas du tout à mon goût, ayant des allures d’inachevée et laissant le lecteur dans le brouillard, l’interprétation la plus libre.


Si ce n’est pas un fabuleux roman que je place sur un piédestal, je garderai tout de même en mémoire l’affreux Harry Haller et sa rencontre très originale avec Hermine. Un roman donc hors du commun mais bien top décalé pour réellement me marquer.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• J’ai décidé de conserver la double nationalité allemande et suisse pour Le Loup des Steppes : Hermann Hesse est bien un auteur allemand qui, avec la montée du nazisme, a décidé de fuir en Suisse, prenant la nationalité du pays en 1924, la même année de son mariage avec Ruth Wenger.
Le Loup des Steppes a été interdit sous le régime nazi.
• Je me demandais si Hermine était pour renvoyer à l’animal, en opposition au loup, mais non : dans la version allemande, le personnage s’appelle toujours Hermine, jouant plus avec le prénom Hermann.