vendredi 31 août 2012

Bilan Mensuel : Août 2012 [04],


L’été se termine et on sent la rentrée et le froid qui pointe le bout de son nez. Ou pas. L’automne n’est pas prêt d’arriver, les jours sont encore longs, et des Fac n’ouvrent qu’en Octobre mais pour ma part, je retrouve bientôt ma routine de Fac, qui m’avait presque manqué. Mais je dis bien presque.  
Mais trêve de bavardage et voilà la petite liste des romans finis ce mois-ci (j’inclus Le Crime de Paragon Walk, comme il me reste quelques pages, je pense le finir demain, donc bon).


Quant au tome 2 du Trône de Fer, je savoure encore et toujours, c’est vraiment une saga que je ne veux pas dévorer à l’excès et prendre le temps de l’apprécier pleinement, bien que j’enchaîne en fait les tomes. Et aussi parce que, sachant quelques détails du troisième tome, je redoute et je repousse ma lecture tout en étant impatiente…

Et j’ai beau me dire que ma PAL pourrait m’occuper des hiver entiers, je ne peux pas m’empêcher de rajouter des invités encore et encore… Surtout que je n’ai pas été très raisonnable ce mois-ci (et encore, il y a beaucoup d’ouvrages que les libraires n’avaient plus, il y aurait trois ou quatre livres en plus sans ça).


Sinon, concernant mes lectures futures, celles d’automne… Je ne dis rien, comme le prochain Top Ten Tuesday porte dessus et que ma liste est déjà prévue~

Bonne rentrée pour ceux qui reprennent et à bientôt.

Le Bal des louves, La Chambre maudite, de Mireille Calmel,

Décembre 1500. Au pied des remparts du château de Montguerlhe, gît une jeune fille. Parce qu’elle était trop belle et qu’elle s’est refusée à son maître, le seigneur François de Chazeron, il a fait pendre son mari, il l’a violé, battue, marquée au fer rouge. Puis l’a faite jeter aux loups.
Mais les loups ne la toucheront pas. Elle est des leurs.
Cachée dans la forêt, à la tête de sa meute, Isabeau n’a qu’un seul mot à l’esprit : vengeance !
Quatrième de couverture par Pocket
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Quiconque s’intéresse au style historique a sûrement entendu parler de Mireille Calmel, cette écrivain française à la vie particulière et qui respire uniquement que par les mots qu’elle écrit. Si j’adore me plonger dans un livre pour fuir vers une autre époque, un autre monde… Je privilégie surtout mes genres favoris qui sont les enquêtes et l’horreur. Mais enfin, j’étais plutôt intriguée par Mireille Calmel et certains de ses titres me faisaient envie (je pense à Lady Pirate et Le Chant des Sorcières en particulier) mais je voulais commencer par des ouvrages moins connus… Histoire de garder, comme on dit, le meilleur pour la fin.

Quand on fait connaissance avec un auteur, dès les premières pages, le style influence beaucoup sur l’avis final… En tous cas, ça marche comme ça avec moi. Le style de Mireille Calmel n’est pas désagréable mais il n’est pas spectaculaire non plus. Cela dit, il y a quand même un certain talent de narration (ouais parce que, pour moi, un bon écrivain, c’est quelqu’un qui fait des métaphore toutes les quatre lignes.).
Le décor n’est pas sans charme : un hiver rude, en Auvergne durant la cruelle Renaissance en plus de mystères qui grignotent les forêts alentours. Ça fait rêver quoi et toute cette ambiance est très bien installée et rajoute un aspect à l’intrigue. Mais si le roman démarre vite et bien, j’ai trouvé que l’histoire s’essoufflait durant la première moitié. Disons qu’il n’y a pas que la vengeance d’Isabeau mise en scène. Le scénario se porte sur le sort d’Isabeau, mais aussi sur de l’alchimie, la quête de Phillipus et les amours de Huc de La Faye (personnage que j’aime bien d’ailleurs mais pétard de sorts, il m’a donné envie de m’arracher les cheveux !)… Bref, le problème se pose alors : quand vous aimez plus une intrigue que les autres, vous avez hâte d’y revenir. Et si vous supportez mal une intrigue, il faudra prendre votre mal en patience.
Après, toutes ces intrigues apportent un avantage : la trame en devient est complexe, travaillée. C’est riche, réfléchi en plus d’être très bien mené. Il y a des bons retournements de situations, des mystères bien conservés… En clair, le récit est loin d’être plat et aborde des sujets qui plairont à la plupart des lecteurs. Même moi qui ne suis pas friande de romance, j’ai été assez captivée bien que… des claques se perdaient.

Les ruines du château de Montguerlhe sous la neige (pour mettre de l'ambiance).
Source de la photo.

Enfin, outre la romance qui m’a à la fois agacé et charmé (c’était plus de l’impatience qu’autre chose en fait…), il y a un gros plus à ce livre : le fantastique. Mireille Calmel aborde le mythe du loup-garou bien connu mais de façon originale : elle l’aborde de façon légère. Pas de too much, pas de la légende lourde et cliché… Rien de tout ça et même, un peu à la façon d’Un Vampire Ordinaire, le mythe pourrait presque convaincre, prenant des propositions réalistes.
Un point que j’ai énormément aimé donc.

Concernant les personnages, là encore, une galerie diverse et appréciable, offrant des portraits dignes des vieilles légendes. Comme dit plus haut, j’ai eu un certain coup de cœur pour Huc de la Faye mais surtout Albérie. Et bien entendu, Isabeau, assez classique mais tout de même intéressante.

Le tableau dont est tiré le détail de la couverture : Tristan et Isolde, par Sir Blair Leighton.

Puis-je donner un avis concret pour ce livre ? Non, pas sans avoir lu la suite. Car si il y a un reproche que je peux faire, ce serait les quelques longueurs, tandis que pour les appréciations seraient pour la richesse de l’intrigue et l’ambiance passionnante. Mais je ne peux pas juger avec une telle fin et sans connaître la conclusion de l’histoire.
Donc au final, lirai-je d’autres livres de Mireille Calmel ? Oui, car ça vaut quand même le coup (et qu’il paraît que d’autres romans de sa plume sont meilleurs) et mieux encore : je lirai le second et dernier tome qui est déjà sur ma bibliothèque.

Le tableau d'où vient le loup de la couverture : Ivan Tsarevich riding the Grey Wolf, de Wiktor Michailowitsch Wasnezow (Виктор Михайлович Васнецов)

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Comme le montre la photo, le château de Montguerlhe existe bel et bien. Ou plutôt, a réellement existé. Qu’en est-il alors de l’effroyable François de Chazeron et de la triste Isabeau ? Si je n’ai récupéré de François que ce site (pour ceux qui n’ont pas lu le livre et veulent le lire, je ne conseille pas d’aller voir la page, il n’y a pas vraiment de spoils, mais sait-on jamais, car moi-même, je crois que je me suis spoilée… Mais en gros, c’est une fiche sur la généalogie du vrai personnage), mais Mireille Calmel précise dans une interview que l’histoire a réellement existé… Ou du moins, le mythe est bien né sur les terres d’Auvergne et qu’il a été complété/romancé dans Le Bal des Louves.

mardi 21 août 2012

Top Ten Tuesday [05],

Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.
Comme ces dernières semaines, aucun thème ne m’inspire (et que les prochains à venir m’inspirent encore moins), je reprends le thème du 7 Fèvrier 2012 qui me faisait envie qui est…
Les 10 "méchants", "mauvais" personnages préférés

Quand vous êtes petit, Voldemort, c’est un peu le Croque-mitaine, c’est le type qu’est moche, le type qu’est méchant. Que tu es douée J.K. Rowling pour nous faire comprendre, en grandissant au même rythme que les livres, que Voldemort n’est pas si méchant (et qu’il n’a pas toujours été moche. Hein Tom ?) et, personnellement, il s’est attiré ma sympathie. La première place revient donc à ce méchant que j'aime particulièrement pour son histoire... Et son design.
Maintenant que j'y pense, j'aurai pu ajouter Bellatrix dans ce TTT aussi.

Il y a de ces personnages où on se dit qu’on ne devrait pas les aimer autant, que le Mal se voit comme des cicatrices saillantes sur leur visage et pourtant, on n’y peut rien. Leland Gaunt m’a fait cet effet durant tout le livre, on constate tout le mal qu’il fait, le chaos qu’il sème et pourtant, il a un esprit si vif et si envoûtant qu’on a du mal à faire autrement que de l’admirer. Stephen King a dressé un portrait si démoniaque que Leland Gaunt, niveau cruauté, atteint la perfection. 
Parce que Valmont ira se rhabiller, la vraie méchante des Liaisons Dangereuses, c’est bien la Marquise de Merteuil. Mais n’est-elle pas sublime dans ce rôle qu’elle se donne de femme-homme, à contrôler ceux qui pensent l’avoir pour acquise ? On comprend son obstination dans ce temps difficile où les femmes étaient des meubles. Et puis, quand j’ai vu Glenn Close dans ce rôle, mon amour pour le personnage s’est renforcé.
Mention spéciale puisque c’est ce personnage qui m'a sauvé et grâce à qui j’ai réussi, haut la main, mon épreuve littéraire au Bac. 
Tenant plus du serpent que du lion, Cersei Lannister a beau être une véritable catin (dans tous les sens du terme), je ne peux m’empêcher de l’admirer : il faut reconnaître que c’est une femme particulièrement forte, solide, portant une armure de fierté et ayant des répliques cinglantes. En même temps, elle possède, comme toutes femmes, une part de faiblesse et j’ai fini par accrocher à ce personnage. Car sérieusement, qui n'a pas envie d'être une femme aussi forte qu'elle ?
Petyr Baelish, c'est un peu le synonyme de fourbe. Il faut reconnaître qu’il a bien la tête de l’emploi (en livre et en série) et pourtant, j’ai beaucoup de difficulté à le détester. Non pas que son amour pour Catelyn me touche, mais plutôt son côté de « je fais le mal, et je le fais bien. ». Armé de sa panoplie du rictus, de l’élégance et de répliques subtils, Petyr Bealish méritait sa place dans ce TTT.
Car Stephen King a un don pour faire des personnages traumatisants, Annie Wilkes, pour tous ceux qui ont lu Misery ou n’auraient vu ne serait-ce que le film, est un prénom qui restera en tête. Si vous ne savez plus, peut-être que la réplique « Je suis votre plus grande fan » vous rappellera combien cette fermière-infirmière passionnée est folle. Une scène qui me fait encore froid dans le dos : quand elle fait boire le seau (rempli d’eau qui a servi à nettoyer le sol) à Paul pour lui faire avaler ses antidouleurs. Mais c’est tout naturel, voyons, bien sûr. 
Mention spéciale à Kathy Bates qui a renforcé l'image du personnage et qui nous a fait offert une prestation magnifique. C'est drôle de la voir ensuite dans Titanic d'ailleurs.
Visage ravagé par le feu, alcoolique, brute, odieux, cadet d’un frère sanguinaire… Sandor Clegane est l’antithèse du prince charmant. Pourtant, il s’agit du premier personnage de mon TTT qui est fait mauvais mais n’est pas méchant. Car loin d’avoir des intentions aussi perfides que les autres personnages du Trône de Fer, Sandor Clegane est un personnage que j’aime énormément par un certain côté touchant, je ne l’explique pas tellement. Mais c’est un brave gars et je ne comprendrai jamais les gens qui l’ont en horreur.
J’ai hésité à placer Irene Adler dans ce TTT, mais comme elle est considérée comme « une méchante » dans la nouvelle d’Un Scandale en Bohême, j’ai cédé. J’ai cédé car, comme Sherlock Holmes, j’ai eu beaucoup de mal à rester de marbre devant cette femme pleine de talents et en même temps, si féminine. Durant ma lecture, je l’imaginais un peu avec les traits de la Gibson Girl, mais n’ai-je pas mes raisons ? Américaine, douée, cultivée, intelligente, vive et ravissante, Irene Adler aura pour moi toujours le visage de ce fantasme qu’est la Gibson Girl.
Attention aux spoils si vous comptez lire La Taupe... (surlignez le texte si vous vous en fichez ou si vous connaissez déjà la fin) Bien que l’image en soi est déjà un spoil. Bill Haydon, bien que pantin de Karla, est une taupe que j’ai aimé. Ayant vu le film avant, Collin Firth m’avait déjà conquise, donc bon… Mais durant la lecture, ses relations plus explicites que dans le film lui ont donné un autre visage : de libertin amoureux, presque rêveur et insouciant. Bref, un méchant qu’on regrettera dans le reste de la trilogie de Karla.
Enfin, la dernière place revient à Dexter Morgan. Qu’il ne se mette pas en colère, cela n’a rien à voir avec un manque de favoritisme (à un TTT sur nos 10 tueurs en série préférés, il serait premier) mais plus parce que je n’ai jamais réussi à voir Dexter comme un méchant, ni un mauvais personnage. Certes c’est un tueur, certes je l’ai insulté à de nombreuses reprises dans le roman et la série… Et pourtant, non, ce monstre aux cent visages s’attire ma sympathie mais pas ma haine. Mais il méritait quand même sa place dans ce TTT avec son manque d’émotions et son côté antipathique.

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Et c'est fini avec ce TTT bien complet, d'autres personnages me viennent en tête comme Heathcliff et Catherine Earnshaw des Hauts de Hurlevent, Bellatrix Lestrange... Mais je regrette pas mes personnages déjà choisis et j'espère que ce TTT vous a plu.
Avant qu'on ne me pose la question (comme à un précédent TTT), oui, je suis l'auteur de ces bannières que je créé moi-même avec mes petites mains et non, je ne les ai piqué à personne si c'est ce que vous me demandez par "où les as-tu trouvé ?". Merci.

À un prochain mardi~

jeudi 16 août 2012

A comme Association, La Pâle Lumière des Ténèbres, d'Erik L'Homme,

Jasper vit à Paris, va au lycée et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval. Depuis peu, il fréquente aussi le 13, rue du Horla, l'adresse ultra secrète de l'Association. L'organisation a repéré chez lui des aptitudes certaines pour la magie et lui a proposé de devenir agent stagiaire. Armé d'une bombe lacrymogène au jus d'ail, Jasper est envoyé chez les vampires pour enquêter sur un trafic de drogue. Attention au retour du jet d'ail !
Quatrième de couverture venant de LivrAddict.
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Et oui, intriguée par tout ce bruit autour de cette série jeunesse A comme Association, j’ai décidé aussi de passer le pas et découvrir qu’est-ce qui pouvait bien faire tant parler les jeunes comme les vieux…

Pour mettre les choses au clair immédiatement, je comprends cet engouement pour cette série (plus tellement) nouvelle, non pas pour l’originalité mais surtout pour la plume dynamique et aérée de Erik L'Homme. Le roman est court et beaucoup s’en plaignent mais cette brièveté apporte deux atouts : ça ne traîne pas, aucune longueur et il permet de toucher un public très jeune, les pavés faisant peur, ce petit livre n’effrayera sûrement pas les enfants s’essayant à la lecture. Et leur donneront goût à cette passion de plus en plus méconnue.

Le style d’Erik L'Homme est donc mouvementé grâce au personnage de Jasper, qui est un garçon vif, amusant et espiègle. Bref, c’est un jeune sorcier doué dans l’elfique (j’ai beaucoup aimé toutes ces formules traduites en français et… Traduites en Jasperien), le latin, etc.  que l’on pourra difficilement détester avec toutes ses boutades et ses mauvais jeux de mots (étant adepte de cet art subtil, j’ai pleinement apprécié et je suis même inspirée !)… et ses goûts musicaux. En somme, Jasper réunit l’adolescent lambda et le personnage de fantastique. Mais voilà le premier défaut que je pointe : la manque de profondeur des personnages. Après, difficilement de donner du relief à un personnage en une centaine de pages dans un livre jeunesse.
Forcément, la simplicité des personnages et leur côté classique se prête au genre adolescent. Mais notre héros (et sa seconde, je ne vous en dis pas plus) a le temps d’évoluer avec les tomes à venir. Et je ne perds pas espoir.

Vous pouvez nommer les noms et les vertus de ces pierres ? Bah Jasper il peut.

Parlons de l’originalité maintenant, le fantastique est un sujet vu, vu, vu et revu de nos jours, c’est la lubie des écrivains contemporains et on y a droit à toutes les sauces. Une association qui contrôle les forces obscures et combat les hors-la-loi aux dents longues, ça sent un peu la poussière quand on a déjà lu la série Ange et Compagnie (que de nostalgie ce que je sors là) ou quand on a déjà vu Supernatural… Mais, Erik L'Homme et Pierre Bottero s’approprient un peu le sujet et innovent. Par exemple, chaque agent a un pouvoir spécial mais une règle de l’Association stipule qu’il est interdit de révéler son don, même entre agents. Pareil niveau magie : piquant un peu à l’alchimie, magie de Mère Nature et la maniement des pentagrammes, on est bien loin du niveau d’Harry Potter qui tait beaucoup de détails sur les composants magiques. 
Bref, on sent bien la recherche derrière et ça m’a plu.

Niveau histoire, c’est peut-être court mais assez riche en rebondissements et, comme dit précédemment, c’est très enthousiaste. On va se surprise en surprise et les chapitres s’enchaînent bien. Personnellement, je ne l’ai trouvé ni trop court, ni trop long : Erik L’Homme a dit ce qu’il avait à dire dans ce tome et c’est très bien comme ça.
J’aborde d’ailleurs un sujet qui partage les fans de cette série : A comme Association est-elle une série trop jeunesse ? Évidemment que les mots sont simples, vous ne vous foulerez pas de neurones en lisant les aventures de Jasper. Mais cela dit, je ne pense pas que le livre soit « trop jeunesse ». J’entends par là qu’on est loin de la niaiserie que l’on peut trouver dans certains romans pour un public plus adulte…

« Quand j’ai commencé à apprendre la magie, j’ai rapidement compris trois choses : d’abord que le monde n’est pas désenchanté ; il a été désenchanté, ce qui n’est pas pareil. Ensuite que le monde est resté réceptif et qu’on peut communiqué avec lui. Enfin, que ce qui gouverne le monde, ce n’est ni l’amour ni la haine, mais l’habitude. »
Page 19

Ensuite, y a quand même quelques blagues de cul qui feraient rire des gamins adolescents (moi la première, je n'ai pas honte de le dire) mais pas des enfants à la recherche de princesses et de dragons par exemple… Pour autant qu’ils comprennent pourquoi les garçons aiment regarder la poitrine des filles.

Enfin, le premier tome de A comme Association aurait pu être un coup de cœur si il avait été plus sombre, plus mature. La suite répondra peut-être à mes attentes, mais dans le cas inverse, je continuerai à m’intéresser aux épopées se passant dans l’Association, car les personnages sont, malgré leur simplicité, attachants et que tous les romans font à peine une centaine de pages, ce n’est donc pas une saga trop lourde.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
A comme Association était écrite par Erik L'Homme et Pierre Bottero qui se sont rencontrés à une séance dédicace. C’est Pierre Bottero qui a lancé l’idée d’un projet à deux et c’est ainsi qu’est né A comme Association. Mais le projet devient à moitié orphelin lorsque Pierre Bottero décède dans un accident de moto le 8 Novembre 2009. Outre Jaspet et Ombe, Pierre Bottero avait aussi une famille composée de sa femme et de ses deux filles. Je conseille à tous de lire l’hommage que lui rend Erik L'Homme dans ce premier volet car il est particulièrement touchant.
• La série devait être composée de treize tomes, mais Erik L'Homme étant obligé de finir le projet seul a pris la décision de la raccourcir à huit tomes, le dernier devant sortir le 11 octobre prochain.


mardi 14 août 2012

Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll

" Quand le Lapin sortit une montre de son gousset, la regarda et reprit sa course, Alice se leva d'un bond car, en un éclair, elle réalisa qu'elle n'avait jamais vu un lapin avec un gousset et une montre à en sortir. Dévorée de curiosité, elle le suivit à travers champs, et eut juste le temps de le voir s'engouffrer dans un vaste terrier sous la haie. " 
Pourquoi Alice s'étonnerait-elle alors de rencontrer chemin faisant une Reine de Cœur, un Griffon, un Chapelier, un Lièvre de Mars ou de prendre le thé chez les fous ? C'est au pays des merveilles que l'a entraînée le lapin blanc, un pays où elle ne cesse de changer de taille, et où tout peut arriver. Un pays que Lewis Carroll met en scène avec une rigueur impeccable dans la loufoquerie. Loin de la mièvrerie du conte enfantin, cette nouvelle traduction restitue au texte anglais toute sa verdeur mathématique.
Quatrième de couverture par Folio, collection classique.
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Certains crieront au scandale, d’autres comprendront ma déception, car non, je n’ai pas aimé ce conte populaire qu’est Alice au Pays des Merveilles. Est-ce parce que je manque de subtilité ? Parce que je n’ai pas visualisé dans ma tête l’une des nombreuses adaptations durant ma lecture ? Parce que je ne suis pas née dans les années 1860 et donc que j’ignore toutes ces comptines et que je ne peux les apprécier ? Aller savoir. Parce que je me demande surtout comment Alice au Pays des Merveilles a pu acquérir autant de popularité auprès de certaines personnes qui disent qu’il s’agit de leur roman préféré (je rassure, ces gens-là n’ont en fait jamais lu Alice au Pays des Merveilles et n’ont lu aucun autre bouquin). Je me demande comment le Chapelier Fou peut-être aussi admiré alors que, à mes yeux, il n’est pas fou, mais vide !
Il faut prendre le roman dans le contexte, un peu comme du Poe en plus léger, Alice au Pays des Merveilles donne la sensation de rêver. Ces rêves où personne n’a de réaction logique, ces rêves où vous vous foutez de ce qu’on vous raconte et où tout le monde se fout de ce que vous racontez. Forcément, ça donne une sensation un peu de ni-queue ni-tête et d’être constamment paumé aux côtés d’Alice. Car Alice est le seul personnage a avoir une personnalité dans cette nouvelle : toutes le personnes rendus brillants dans les multiples adaptations sont ici ternes, creux et pâles. Même la Reine de Cœur manque de fond et ne fait que hurler des ordres lassants à la longue et qui n’amusent pas comme dans les films.

Le dessin-animé signé Disney, datant de 1951, est quand même plus vivant que le livre.

Après, j’ai pourtant aimé la présentation, cette plume un peu folle, ces jeux de mots (merci aux notations, sinon, nous, pauvres gens du XXIème siècle, n’aurions rien vu). Le chapitre que j’ai le plus apprécié est celui absent de toutes les adaptations : celui avec la Simili-Tortue et le Griffon. Pareil pour les passages avec l’hideuse Duchesse qui n’apparaît que très rarement dans les adaptations, c’est dommage car ces moments m’avaient fait sourire. Ouais. J’aimais bien cette cuisinière et cette Duchesse.

Enfin, tout ça pour dire que Alice au Pays des Merveilles est, selon moi, un bouquin surestimé et qu’il faut voir aussi toutes les adaptations qui en sont sorties. Je dirai que les films sont même plus riches que ce que Lewis Carroll a pu nous offrir. Après, il faut replacer Alice au Pays des Merveilles dans son contexte : c’est un conte pour les enfants anglais de la fin du XIXème siècle et donc, les jeux de mots et parodies de comptine pouvaient les faire rire. Je ne doute pas que le succès était justifié à cette époque. Mais aujourd’hui ? Et en étant français ? Le compréhension serait plus laborieuse…

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Saviez-vous que, selon certains illuminés (je vais taire bien entendu le nom de Richard Wallace dans cette conspiration), Alice au Pays des Merveilles est une façon à Lewis Carroll de confesser qu’il est Jack L’Éventreur ? Oui, certains partisans avancent que, je cite Wikipédia, « Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, contient des anagrammes, dans lesquels il avoue être Jack. » et «  Il faut remplacer des « i » par des « o », supprimer la dernière lettre de chaque mot, supprimer quelques conjonction, etc. ».
Après, je vous laisse tous les fantasmes possibles à propos de ces théories grandiloquentes et je vous laisse surtout croire qui vous voulez, hein. Mais c’était l’anecdote rigolote pour cette chronique.

Pour finir, un des magnifiques posters de l'adaptation de Tim Burton qui n'est pas une adaptation mais une suite du livre !



Sherlock Holmes contre Jack L’Éventreur,


Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur est un jeu d'aventure point'n click sur PC qui vous entraîne sur les traces du célèbre meurtrier de l'East End. Entièrement en 3D, le soft propose aux joueurs d'alterner entre une vue à la 3ème personne et une vue à la 1ère personne. Le jeu intègre également un système de reconstitution des crimes permettant ainsi de tester vos hypothèses au fur et à mesure de votre avancée dans l'enquête.
Résumé venant de JeuxVideo.com 
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Au risque de me répéter, je pense que la plupart d’entre vous ont compris combien j’aime Sherlock Holmes et tout ce qui touche à la criminologie. Je me laisse donc facilement piéger lorsqu’un livre ou une série met en place ce fabuleux détective et l’un des tueurs les plus connus Jack L’Éventreur. Pour pas dire que je tombe carrément dans le panneau. Mais je ne ressortirai pas les mêmes arguments que j’avais posté à ma critique de Duel en Enfer, je ne vous mettrai pas en garde contre ce film Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur qui est un pur navet…
Non, cette fois, je vous parle d’une perle.

Même les plus assidus de jeux-vidéo n’ont peut-être jamais entendu parler de la boîte Frogwares, car en effet, si les pochettes de leurs jeux offrent un visuel splendide, ce n’est plus trop la même histoire lorsque l’on rentre dans l’univers fortement pixélisé. Et vous connaissez la course de jeux de notre époque : que les graphismes soient le plus réaliste possible.
Alors oui, Sherlock Holmes contre Jack L’Éventreur n’offre pas les plus beaux screen et le fait qu’il soit sorti en 2009 ne joue pas en sa faveur. On note de nombreux bug (genre, Watson qui va courir contre un mur, les doigts de Sherlock Holmes mal articulés et j’en passe) et des textures pas très recherchés qui rendront le décor très monotone.
Pourtant, je ne vous apprend rien si je vous dis que, lorsqu’on joue à un jeu avec Sherlock Holmes, ce n’est pas pour s’en mettre plein la vue mais faire chauffer nos méninges, pas vrai ?

 Images promotionnelles avant la sortie du jeu en 2009 venant du site de Frogwares.

Alors laissez une chance à ce décor pauvre qui cache en réalité une ambiance magnifique. Poussière et fog à faire suffoquer, teints blêmes et yeux vitreux au détour des rues de Whitechapel, ombres mouvantes à minuit et musique classique entrecoupée de sons angoissants. Et même si cela ne vous convainc toujours pas, sachez que de toutes manières, le rythme de l’enquête vous fera oublier ce graphisme.
Sherlock Holmes contre Jack L’Éventreur est donc un point’n’click qui ne requiert de votre part aucune réaction immédiate, ni de courses contre la montre, etc. Comme le brave Sherlock Holmes que vous devenez (on alterne le jeu entre Holmes et Watson), le jeu vous demandera surtout des prouesses de logique, de mémoire et de perspicacité. Mais rien d’insurmontable : si certaines énigmes demandent plus d’efforts que d’autres, elles feront leur temps sans vous ralentir durant des heures.
Donc des jeux de réflexion sympathiques qui se dispersent sur de nombreuses pistes.

Interdiction de vomir sur les scènes de crime !

J’accorde aussi un point avantageux au jeu qui concerne sa fidélité. Tant du côté de l’univers Holmésien que du côté de Jack. Les caractères de nos deux enquêteurs sont très bien retranscris, avec une touche d’humour agréable, la reproduction du 221b Baker Street très sympathique et même… Des invités surprises du roman que je vous laisse découvrir.
Du côté de notre tueur, l’ambiance des rues suffit à vous faire imaginer toute la crasse dans laquelle roulaient les ivrognes, les prostituées et les enfants de l’époque. Les rues sont mouchetées de détails qui prouvent que Frogwares a bien fait ses recherches et la carte est reproduite fidèlement. Car oui, même les lieux des meurtres de chaque victime sont relatés fidèlement, les rapport d’autopsie aussi, vous retrouverez de célèbres suspects tels que John Pizer, le peintre Walter Sickert, le médecin Francis J. Tumblety, James Hardimann et j’en passe !
Il n’est toutefois pas nécessaire que connaître les moindres détails historiques sur l’enquête du l’Éventreur. Je m’explique : la connaître vous aidera à avancer plus facilement mais vous ne découvrirez rien de très neuf à l’horizon, ceux en revanche qui ne s’y connaissent, pas d’inquiétude, le jeu guide et vous aurez de nombreuses surprises.

De la lecture, oui, mais rien de méchant.

Le jeu offre-t-il une réponse alors ? Oui. Et des plus plausibles qui pourrait bien convaincre certains. Si cette théorie ne pourra jamais être vérifiée désormais, elle tient en tous cas la route et est la récompense finale lors de la conclusion du jeu.
Et puis, avouez que vous vous demandez quelle pourrait être la réaction de Sherlock Holmes face au sordide meurtre de Mary Jane Kelly, hein ? Lui qui est considéré comme misogyne, insensible et glacial. Parce que je me suis posée la question durant tout le jeu avant de d’avoir ma réponse.

Concernant maintenant la jouabilité. Frogwares propose de couper la poire en deux pour les joueurs : il est possible de jouer soit à la première personne (ce qui est assez marrant car quand vous incarnez Sherlock Holmes, vous voyez tout de très haut alors que Watson, votre point de vue est plus bas), soit à la troisième personne. Vous alternez également les rôles, car oui, Watson a toujours son importance pour les enquêtes et Holmes ne pourrait rien faire sans lui, et les deux ont chacun leurs capacités et atouts.

Screen tirés du jeu, source JeuxVideo.com

En conclusion, les gens ne devraient pas sous-estimer cet obscur milieu qu’est celui du jeu-vidéo car Sherlock Holmes contre Jack L’Éventreur fait parti de ces perles qui surpassent le roman. Une aventure pure et dure dans un réalisme hautement appréciable qui ravira tous les fans de Sherlock Holmes. Je conseille également ce jeu aux "fans" de Jack L’Éventreur mais aussi à ceux qui veulent découvrir l’histoire, car il n’y a pas mieux pour entrer dans ce monde.







J’en profite pour signaler que cette chronique est la dixième dans le cadre du challenge Victorien organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Si vous voulez nous rejoindre, tout est expliqué sur cet article !







             Quelques anecdotes sur ce jeu,
• À savoir que le jeu se trouve sur PC et sur Xbox 360.
• Vous remarquerez que sur Amazon, Fnac et JeuxVideo, Sherlock Holmes contre Jack L’Éventreur a tout de même reçu d’excellentes notes et que beaucoup ont fait abstraction des lacunes graphiques. J’avoue que j’ai été la première surprise…
• Frogwares s'est acquis une réputation auprès des Holmésiens (même sur la SSHF) car ils ne comptent pas moins de six aventures aux côtés de Sherlock Holmes et toutes sont d'un contexte originale (donc pas de vulgaire copier/coller des nouvelles). La septième, Le Testament de Sherlock Holmes, qui se fait attendre depuis bientôt deux ans, sortira le mois prochain. Autant vous dire que je risque de me jeter dessus...

lundi 13 août 2012

Contes de la fée verte, de Poppy Z. Brite,


Que se passe-t-il lorsque deux frères siamois séparés à la naissance n’ont qu’un seul souhait : redevenir un ? Quand chaque apparition d’un chanteur de rock s’accompagne d’un drame ? Quand un entrepreneur de pompes funèbres du quartier de Chinatown vous charge de surveiller un cadavre ? Et quand vous vous perdez dans Calcutta livrée aux morts-vivants ?
Tout le talent de Poppy Z. Brite se dévoile dans ces douze nouvelles à l’odeur de souffre et au goût d’absinthe, dont « Calcutta, seigneur des nerfs », récompensé par le Grand Prix de l’Imaginaire 1998.
Quatrième de couverture par Folio, collection SF.
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Pour moi, Contes de la Fée Verte, ce sont douze petits plaisirs qui marquent autant que de longs romans. Il suffit une dizaine de pages à Poppy Z. Brite pour nous entraîner dans une courte histoire et pourtant, pleine de surprises et de magie noire. Juste une dizaine de pages pour nous raconter des histoires qui pourront nous hanter plusieurs mois après la lecture. De plus, elle mêle des récits de monstres fantastiques ou bien réelles et dangereuses. Des peurs vraies ou imaginaires. Des peurs perverses ou enfantines.

Celles que j’ai particulièrement aimé sont Paternité, l’avant-dernière, Poppy Z. Brite y met un tel talent qu’il est très difficile de rester de marbre face à de tels drames quotidiens. Musique en option pour voix et piano, la quatrième, est également magnifique et m’a totalement fasciné. Et le style de la troisième nouvelle, Conte géorgien, m’a aussi énormément marqué : la tristesse et la souffrance sont décrites d’une telle façon que ça me laissait sans voix.
« Un soir, Gene a pleuré et fulminé jusqu’à trois heures du matin. Nous entendions sa gorge s’écorcher, comme si sa voix même était tachée de sang. Puis le silence est retombé dans l’église. Saint et moi, trop troublés pour dormir, nous avons rampé dans la chambre de Gene et de Sammy. Sammy nous a fait de la place sur le matelas et nous a serrés dans ses bras durant toute la nuit, murmurant des mots dépourvus de sens pour étouffer le souffle rauque de Gene. »
P-53
Et sans oublier la première, Anges, qui est aussi un conte très beau.

Absinthe Robette, par Henri Privat-Livemont datant de 1895.
Le genre de pub quand l'absinthe n'était pas encore interdit.

Évidemment, certaines plairont moins que d’autres… Y en a certaines que j’ai oublié même en jetant un œil au titre. C’est le défaut de chaque recueil de nouvelles. Mais sans hésiter je me replongerai dedans car c’est tout de même l’un des meilleurs recueils que j’ai pu lire.

En clair, Contes de la Fée Verte réunit des histoires qui valent toutes la peine d’être lues, car dignes de la grande Brite qui fait preuve, une fois de plus, d’une dextérité remarquable pour manier ses mots et propose des intrigues uniques et originales.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• La première nouvelle Anges et la neuvième Prise de tête à New-York reprennent les deux musiciens de Âmes Perdues : Steve et Ghost. Je vous conseille de lire Âmes Perdues avant de lire Contes de la Fée Verte, l’attachement et la compréhension des personnages en seront d’autant plus agréables même si la chronologie proposée par Brite situe ces deux aventures avant le roman.
• Anecdote à propos de cette fameuse Fée Verte : elle est née de l’absinthe. C'était au cas où de jeunes innocents passaient par là et qui l'ignoreraient. Mais si vous le saviez déjà, alors vous êtes graves. Et je veux bien boire un verre avec vous.

dimanche 12 août 2012

Ce Cher Dexter, de Jeff Lindsay,



Il est lui-même serial-killer quand il ne s'emploie pas à les traquer. Lui, c'est Dexter, expert au service médico-légal de Miami. Un homme tout à fait moral : il ne tue que ceux qui le méritent. Mais aussi très méticuleux : il efface toute trace de sang après avoir découpé les corps... Un jour, il est appelé sur les lieux d'un crime perpétré selon des méthodes très semblables aux siennes. Dexter aurait-t-il rencontré son alter ego ? Ou serait-ce lui qui... Impossible...
Quatrième de couverture par Points, collection Thriller.
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Je pense que beaucoup connaissent déjà la série Dexter par la HBO apparue en 2006 sur les écrans américains et vous êtes aussi très nombreux à l’adorer (du moins, la première saison). C’est pourquoi je compte diviser ma chronique en deux parties… Une partie pour ceux et celles qui sont déjà victimes du phénomène Dexter et ceux et celles qui ne connaissent encore rien de ce monde.

Pour ceux et celles qui connaissent déjà la série,
Pour balayer toute mauvaise surprise et grosse déception à l’horizon, je tiens à préciser que non, le roman n’a rien à voir avec la série. Vous trouverez de nombreuses similitudes pour les deux/trois premiers épisodes avec les premières pages, mais c’est tout. Le reste n’a plus rien à voir, l’évolution des personnages change totalement et le point commun que vous trouverez… C’est que vous verrez les acteurs dans votre tête dans une nouvelle série Dexter².
Donc je contre ces chroniques qui clament que le premier tome est une copie de la première saison. C’est entièrement faux. Il faudra donc aimer le changement et accepter que la série n’est que largement inspirée.
Je me suis adaptée aux changements sans soucis, mais il faut reconnaître un gros défaut du livre que l’on ne retrouve pas dans la série : cette pâle galerie de personnages qui manquent de profondeurs et de motivations. Car le roman étant à la première personne, vous ne vivez que dans la tête de Dexter ; adieu la vie privée de Deborah, adieu les répliques salaces de Vince (bon, le personnage change énormément en même temps…)… Et bonjour Dexter le Psychopathe. Plus empathique que dans la série, plus orgueilleux, plus tourmenté, le Dexter du roman s’attirera la sympathie beaucoup moins facilement. Vous vivez dans la tête d’un monstre, un vrai…
Bon, à défaut que des pages peuvent difficilement retranscrire les magnifiques Puppy Eyes de Michael C. Hall… L’acteur qui incarne notre serial-killer préféré, pour les mécréants.

Michael C. Hall qui, à mon humble avis, reste et restera le meilleur acteur pour incarner Dexter Morgan.

C’est pourquoi, je passe au paragraphe pour ceux qui n’ont pas vu ou ne connaissent pas la série et que je commence de suite avec ce fameux personnage qui est Dexter Morgan.
Sans vous spoiler la raison, Dexter Morgan est un homme qui refoule tout sentiment et qui a pour pulsions des accès de fureur, de transe qui le conduisent à tuer. C’est un monstre et il le sait en plus d’avoir une philosophie de la vie particulièrement cynique et emprunt d’humour noir.
Ne sommes-nous tous pas un peu dérangés quand nous dormons ? Qu’est-ce que le sommeil, en définitive, sinon le moyen de reléguer notre démence au fond de la trappe sombre de notre subconscient pour nous réveiller le lendemain prêt à manger un bol de céréales et non les gosses des voisins ?
p. 258-259

C’est là l’atout du personnage, selon moi : il n’a aucune émotion, simule tout et pourtant, fait preuve d’un certain vivant, ce qui rythme la narration, enchaîne les phrases… Un peu trop vite à mon goût. Les paragraphes s’enchaînent un rapidement, se concentrant plus sur les pensées froides de Dexter, offrant par la même occasion des personnages plats et une absence de décor.
Mais je ne sais pas si on peut le considérer comme un reproche : cette narration presque chirurgicale correspond, colle même à la mentalité du personnage principal.
Je ne peux même pas avoir un animal de compagnie. Les bêtes me détestent. Un jour, j’ai acheté un chien ; il m’a aboyé et hurlé après avec une telle violence pendant deux jours d’affilée que j’ai été obligé de m’en débarrasser. Plus tard j’ai essayé une tortue. J’ai eu le malheur de la toucher une fois ; elle n’a plus jamais voulu sortir de sa carapace et au bout de quelques jours elle a fini par mourir. Tout plutôt que de me voir ou de me sentir la toucher à nouveau.
Personne d’autre ne m’aime, ni ne m’aimera jamais. Moi-même y compris (surtout moi-même d’ailleurs).
p. 61-62

Le phénomène va jusqu'à inspirer des designer, que Ikea lance la mode !

J’avoue cela dit que ce Dexter-ci m’a autant charmé que le Dexter de la série. Les deux, tant par leurs similitudes que leurs différences, sont très intéressants. Mais bien que ce personnage occupe une grande place, il ne fait pas tout le roman.

L’enquête a une touche d’originalité ici : cela ne se passe pas du point de vue des policiers qui défendent la Justice. Cela se passe du côté d’un tueur… Qui n’est pas responsable (directement) ! Bref, un nouveau souffle sur la vague du thriller mais pas assez pour rendre l’enquête passionnante… En somme, vous ne découvrez toute la vérité qu’à la fin et pas avant puisque Jeff Lindsay ne vous donne aucune indication… Ou alors, votre cerveau que vous pensez super intelligent marche en fait au crack, parce que pour trouver la solution, hein…
Pas de puzzles sanglants comme pourrait le promettre la couverture, ni de messages codés avec des chiffres et symboles bibliques (y en a un mais qui n’a pas tellement de signification révélatrice), ne vous fatiguez donc pas à faire chauffer vos méninges trop durement car vous serez surtout porté par l’histoire et les réflexions de Dexter.
Autre point négatif à cette enquête, outre sa progression qui rend le tout un peu flou… La conclusion, aussi rapide qu’un coup de feu, avec des effets de surprises un peu trop classiques et des détails torchés aura peut-être du mal à convaincre le lecteur frustré. Bref, l’enquête n’est pas vraiment un atout pour Ce Cher Dexter.

Par contre, pour en revenir au style, si la froideur m’a dérangé bien que ce soit parfaitement justifié, Jeff Lindsay sait jouer avec les mots et offre une plume moderne qui fait sourire ou qui horrifie, invitant amicalement (en quelque sorte…) le lecteur à entrer dans l’histoire.

Je trouvais les criminels emprunts d'un certain réalisme, en espérant que l'auteur ne s'y connaissait pas tant que ça en folie meurtrière... Mais j'ai fini par avoir des doutes...

On retiendra donc de ce premier tome un personnage hors-norme, devenu depuis la série une icône, intéressant qui parle à travers une plume originale et sympa. Quant à l’enquête, si elle m’a laissé franchement sceptique, je ne pense pas pour autant m’arrêter là et je continuerai à suivre les sombres aventures de ce brave Dexter Morgan… En roman comme à l’écran, car je conseille également la série même pour ceux qui n’auraient pas aimé le bouquin.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Jusqu'aux dernières nouvelles, Dexter Morgan n'a été inspiré par aucun tueur en série (ce qui n'est pas le cas de Jay Byrne dans Le Corps Exquis qui vient de Jeffrey Dahmer ou de Norman Bates dans Psycho avec Ed Gein). En espérant maintenant que Dexter n'inspirera aucun tueur. En revanche, sa relation avec son père a de nombreuses similitudes avec le récit de Frankenstein et a fait l'étude de nombreuses études sociologiques, dont Les formes élémentaires de la vie électronique de Vincenzo Susca.


L'Asile, de Patrick McGrath,

Stella Raphael est l'épouse du médecin-chef adjoint d'un hôpital psychiatrique. Cette beauté hiératique à l'intelligence aigüe ne se satisfait pas, dans ces ennuyeuses années cinquante, d'éduquer son fils de dix ans et de diriger sa maison. Négligée par son mari, oppressée par les conventions sociales, Stella s'ennuie.
Contre toute logique, elle est fascinée par Edgar, un séduisant patient qui restaure le jardin d'hiver dont son mari s'est entiché. Irrésistiblement attirée par cet homme, Stella s'engage dans une aventure désespérée.
L'histoire de cet amour destructeur et obsessionnel est racontée par un psychiatre de l'hôpital, Peter Cleave. Mais le point de vue de ce narrateur, ami de Stella, n'est pas exempt de perversité, et la frontière entre le médecin et "ses" malades devient floue.
Soutenu par l'écriture de Patrick McGrath, à la fois retenue et passionnément engagée dans la description de ces extrêmes où conduit un désir irrépressible, le récit se fait trouble et falsificateur.
Quatrième de couverture par Folio.
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Un titre qui me faisait de l’œil. Car oui, je suis une proie facile dès qu’on parle de psychologie ou d’asile et le résumé m’intriguait. Il a pourri un peu trop longtemps sur mon étagère car j’avais peur de lire un bête triangle amoureux aux tons pathétiques et lassants. Et pourtant…

Si je devais résumer L’Asile de Patrick McGrath, ce serait un peu Les Hauts de Hurlevent version moderne avec nos mœurs d’actualité, le décor n’étant pas les landes mais le triste paysage d’un asile et du Pays de Galles. Il y a entre Edgar et Stella un amour qui fait autant de dégâts entre eux qu’à leurs relations aux alentours, ce qui rappelle un peu la fatale romance entre Catherine et Heathcliff (bien qu’eux, c’est resté platonique et  qu’il y avait plus de mélodrame). Passion irraisonnée, fascination malsaine… Leur amour est loin d’être sain et en devient horriblement dérangeant. Ils parviennent même à blesser le lecteur par tout le chaos qu’ils sèment.

Je préfère dire qu’il s’agit d’un roman d’une tristesse accablante en plus d’être renforcé par un réalisme douloureux et donc, où il vaut mieux se préparer à affronter des tourments d’esprit. Dans L’Asile, tout est étrange, malsain et on a du mal à déchiffrer ce qui se passe dans ces esprits perturbés. À vrai dire, on se demande même si les patients sont vraiment les seuls a souffrir de troubles mentaux.
Patrick McGrath entraîne le lecteur dans un labyrinthe psychologique, une énigme humaine où il n’y a aucune réponse, pour le perdre parmi des situations inquiétantes aux répercutions effrayantes.

En quelques mots, ce roman n’est certes pas l’œuvre du siècle ou même de son année, mais il apporte quand même beaucoup de surprises et permet de découvrir un récit qui sort vraiment de l’ordinaire.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Un film, aussi discret que le roman, est sorti en 2005 intitulé en anglais Asylum. Il est assez fidèle au roman et voir Ian McKellen en psychiatre, c’est quand même quelque chose.



vendredi 3 août 2012

Bilan Mensuel : Juillet 2012 [03],


Mon mois de Juillet a rimé avec vacances et donc, j’en ai profité pour lire (et geeker au passage, ce qui m’aura également bouffé pas mal de temps). 
Ce mois-ci j’ai donc pu finir Sans Âme de Gail Carriger (que j’avais mis en pause dès le début à cause du premier tome du Trône de Fer) et qui a eu droit à sa chronique très rapidement ici. J’ai enchaîné avec Histoires de Fantômes Irlandais emprunté à la bibliothèque et qui a sa chronique également. Je suis passée après au premier tome de Dexter, Ce Cher Dexter de Jeff Lindsay qui aura bientôt droit à son article. Ensuite, j’ai enfin testé la série culte A comme Association, une chronique qui ne devrait pas tarder non plus, en commençant en même temps le second tome du Trône de Fer (qui se savoure petit à petit). Et j’ai lu dans la foulé le premier tome du Bal des Louves, la Chambre Maudite de Mireille Calmel. 
Bref, beaucoup de séries débutées, voyons lesquelles que je continuerai dans les prochains mois.


En achat, j’ai essayé de me retenir, n’ayant aucune rentrée d’argent depuis Juin et que cela ne changera pas jusqu’en Septembre, donc je me tiens sage. Toutefois, voici les derniers invités de ma PAL :

Et lesquels je compte lire en Août ? Finir le second tome du Trône de Fer, lire un W. Wilkie Collins (pas mal m’attendent mais je n’en ai lu aucun, mais je pense me laisser tenter par Basil) et lire le troisième tome de la série Charlotte & Thomas Pitt: Le Crime de Paragon Walk… et le reste, ce sera au feeling. Attendez-vous à plus de chroniques sur des jeux-video aussi, depuis le temps que je veux le faire, j'en ai cinq ou six à partager (les fans de Sherlock Holmes seront contents je pense, héhé).


Profitez bien de vos vacances et de vos lectures~