mercredi 22 février 2017

Héros ou Couple inoubliables [16],

              

Organisé par Cassie56, le rendez-vous hebdomadaire Héros ou Couple Inoubliables permet de laisser une trace, un article à propos d’un personnage héroïque ou d’une romance qui vous a marqué, ému ou ravi en répondant à trois questions.
Aucun jour n’est fixé, mais j’ai opté les mercredis pour mon blog.





    → Pourquoi ce couple ?
Quand j’ai commencé Les Fiancés de l’Hiver, je pensais lire un roman assez jeunesse. Finalement, c’est un livre assez mature, notamment grâce à ce couple prêt à respecter la tradition du mariage arrangé.
    → Est-ce le couple principal ?
Pas encore. Pas dans le premier tome en tout cas, mais enfin, les alentours y travaillent.
    → Quel aspect particulier de la relation vous a tant plu ?
Il y a un côté "Je t’aime, moi non plus" qui marche (et pourtant, j’y suis assez peu sensible), mais plutôt que de verser dans la tactique de blesser pour attirer l’attention, Ophélie et Thorn jouent plutôt la carte de l’indifférence, la timidité et redoublent même de pudeur : un état d’esprit que j’aime beaucoup au début d’une histoire d’amour, d’autant plus que Christelle Dabos s’inspire de la Belle Époque, donc autant s’inspirer de l’époque.
Et, ô miracle de Sainte Christelle, des individus imparfaits ! Ophélie et Thorn sont des concentrés de défauts et de qualités, possèdent un charme qu’il faut découvrir.
Bon, Thorn se rapproche peut-être un peu trop des figures ténébreuses, torturées, mais enfin, ce n’est pas la façade, il fait vraiment pizza surgelée et Dabos prend son temps, abuse du stéréotype jusqu’au bout.
Quant à Ophélie, sa maladresse est un trait qu’elle partage avec d’autres héroïnes, mais son côté rat de bibliothèque entièrement assumé fait d’elle une jeune femme appréciable et sa réserve rappelle la grande Jane Eyre.
Un duo qui s’accorde et qui se repousse pourtant ! Les étincelles sont froides, l’enthousiasme est à zéro et pourtant, le lecteur peut s’attendre à quelque chose.
Des débuts prometteurs, je suis curieuse de voir comment ce couple évoluera. Très curieuse, même.

jeudi 16 février 2017

Merlin, de Robert de Boron,

Né d’une femme abusée par le diable, Merlin est aussi fou que sage. Ayant le privilège de connaître le passé et l’avenir, l’auguste prophète du Graal et de la grandeur arthurienne conseille et protège les rois qu’il a pris sous sa protection. Mais sa nature sauvage le pousse parfois à fuir la société des hommes pour gagner les solitudes forestières du Northumberland, ses talents de sorcier lui permettent de prévoir et de parer tous les mauvais coups et il sait à l’occasion se montrer facétieux, sournois et vaniteux.
Saint et démon tour à tour, l’enchanteur est au cœur de ce roman du XIIIème siècle qui raconte l’histoire fantastique du royaume de Logres depuis la naissance du prophète jusqu’à l’avènement d’Arthur.
Quatrième de couverture par GF Flammarion.
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« Tandis qu’elle se lamentait disant, en s’adressant à son fils, que Dieu avait toléré cette désastreuse naissance, créant en ses entrailles un être qui l’amenait au supplice et à la mort, […]. »
P. 41

Je connaissais les grandes lignes de l’histoire de Merlin grâce à l’ouvrage Arthur, Lancelot, le Graal : Le Grand Roman de Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe, mais je n’avais pas lu le récit de Robert de Boron. Ceci dit, connaître l’histoire avec la prose moderne, c’est bien sympathique, mais découvrir le récit de Merlin avec le charme de la narration médiévale, c’est mieux !

Merlin est un long récit qui ferait pâlir les plus belles légendes des autres terroirs : le décor s’agrémente de hauts châteaux, de cours vertueuses, de forêts vierges… Tous les ingrédients sont réunis pour un univers celtique.
[ci-contre, Viviane et Merlin, une photo de Julia Margaret Cameron.]
Quoique, celtique rime avec païen : pas une seule fois Merlin est vu comme un druide dans la version de Boron, qui est l’auteur qui a christianisé les mythes arthuriens (fun fact : le Graal n’était pas le Saint Graal chez Chrétien de Troyes, c’est Boron qui en fait le Saint Graal). Il y a donc un contexte purement religieux, propre aux récits du Moyen-âge occidental, des histoires du XIIIème siècle, ce qui n’est pas désagréable quand on connaît ce détail.
C’est comme se plaindre des morales présentes dans les romans du XIXème : Jane Eyre sera plus à lire sa Bible qu’à vous donner envie de déchirer votre corset et de défaire votre coiffure. Sauf quand Mr Rochester est dans les parages.

Forcément, si j’aime l’ambiance des légendes, il y a toujours cette ambiance assez ridicule qui va très vite : les gens qui s’évanouissent sans arrêt, les morts subites qu’on pleure pendant cinq minutes ou pendant trois siècles, les chevaliers surhumains, Superman et Batman de l’époque, qui peuvent se battre pendant une semaine sans s’arrêter… Et encore, curieusement, Robert de Boron n’est pas dans l’excès et je n’ai pas souvent éclaté de rire comme pendant ma lecture du Chevalier au Lion ou Histoires de Fantômes irlandais. De plus, même si on reconnaît le style clairement médiéval, Merlin est un récit original : un cambion qui suscite autant de respect, ce n’est pas l’idée qu’on se fait d’un héros du XIIIème.

Merlin dictant pour père Blaise.

Un livre donc assez sérieux, bien rythmé bien que finalement, plein de mystères, Merlin n’occupe pas toute la scène et disparaît à de nombreuses reprises. Je suis ravie d’avoir lu ce livre, me faisant poursuivre mes lectures arthuriennes qui ne me lassent toujours pas. Alors forcément, je rajoute Merlin dans mes participations au challenge des légendes arthuriennes !


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Les éditions GF Flammarion proposent souvent des éditions bilingues ancien français-français moderne, mais à savoir que pour Merlin, il n’y a que le français moderne !... Avec une traduction qui commence à vieillir. Ça coupe la poire en deux !

mercredi 15 février 2017

Héros ou Couple inoubliables [15],

              

Organisé par Cassie56, le rendez-vous hebdomadaire Héros ou Couple Inoubliables permet de laisser une trace, un article à propos d’un personnage héroïque ou d’une romance qui vous a marqué, ému ou ravi en répondant à trois questions.
Aucun jour n’est fixé, mais j’ai opté les mercredis pour mon blog.






    → Pourquoi ce personnage ?
Protagoniste du célèbre roman de Ray Bradbury, Guy Montag est un personnage principal qui mérite bien un petit article.
    → Est-ce le personnage principal ?
Oui.
    → Quel aspect particulier du personnage vous a tant plu ?
Guy est un personnage qui connaît une évolution, partant d’un monde absolument inconnu aux lecteurs, il se dirige finalement vers un univers plus identifiable pour le lecteur et se lance dans une histoire intrigante.
Sa relation avec Clarisse a énormément aidé, autrement, je n’aurais peut-être pas autant apprécié Guy. D’ailleurs, j’aurais aimé que ce lien soit plus développé, comme celui avec le redoutable capitaine Beatty.
Mais grosso modo, Guy possède une histoire qui est très intéressante : bien que simple, les choix sont durs et il garde quelques secrets en réserve.
Un personnage avec des surprises et qui remontait dans mon estime au fil de ma lecture (même si on se doute que ce n’est pas le salaud de base et qu’il sera forcément "gentil" au bout d’un moment).
Au passage, bien qu’il me semble que les descriptions indiquent qu’il est brun, je vois plutôt bien Michael C. Hall avec son physique trapu de pompier, son air grave (voire fatigué) et ses cheveux roux le mettent dans un thème très pyromane.

Christmas Pudding, d'Agatha Christie,

Six nouvelles, six facettes de l’ingéniosité et du talent d’Agatha Christie, et, bien sûr six énigmes habilement résolues par Hercule Poirot et Miss Marple.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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Je suis quelqu’un d’assez simple, quand je vois des boobs, je like, quand j’ai un roman sur un thème précis du calendrier, je le lis durant la période adéquate : forcément, j’ai emporté Christmas Pudding pour les fêtes de fin d’année. Le rêve aurait été de fêter Noël au pied de Big Ben et lire ces nouvelles à thème avec un tasse d’Earl Grey et une tranche de pudding.
Et finalement, ce n’est pas grave d’être restée en France durant les fêtes, puisqu’hormis la première, les autres nouvelles n’ont rien à voir du tout avec Noël. Le titre, Christmas Pudding, est celui de la première enquête et l’illustration ne concerne que celle-ci. Cette "publicité mensongère" a fait énormément baisser mon ressenti.

La première nouvelle, pour rester sur celle-ci, est parfaite : l’ambiance festive et propre à un Noël anglais, ça rappelle les cours de sixième en Décembre où on apprend tout le vocabulaire et les coutumes, entre les christmas crackers, les (ugly) christmas jumpers, le plum pudding, les mince pies, la roast turkey et crier « Merry Christmas ! » en sortant de classe. Bref, j’en rêvais à l’école, là, Agatha Christie retranscrit ces traditions et nous plonge dedans sans difficulté. Ce qui aide, c’est qu’Hercule Poirot étant belge, elle prend en compte la vision d’un étranger et confronte les points de vue.

Mais enfin voilà, les autres nouvelles ne possèdent pas du tout cette ambiance, pas l’ombre d’un sapin dans le décor ! Il y a certes des fêtes, comme pour Le Mystère du Bahut espagnol, mais sinon, c’est tout. À ce stade, j’ai continué plus pour voir si les autres enquêtes pouvaient s’inscrire dans la ligné de Christmas Pudding mais aucune n’a répondu à mes attentes. Pire, Le Policeman vous dit l’heure présente de beaux moments sous le soleil, rappelant des décors de Provence. Donc pour une première rencontre avec Miss Marple, j’étais peu enthousiaste et, arrivée au bout de ma lecture, je ne suis pas charmée.

Grosso modo, la Reine du Crime reste fidèle à elle-même en concoctant des enquêtes intelligentes, des preuves intrigantes, une pointe d’originalité, notamment pour Le Rêve, un contexte original pour un mystère à la hauteur de Hercule Poirot. Mais voilà, quand on présente un papier cadeau aussi alléchant, alors que le contenu n’a rien à voir, ça fait l’effet douche froide.
Lisez la première enquête le soir de Noël, ensuite, vous pouvez mettre le livre en pause pendant quelques mois, ce ne sera pas grave, ce ne sera pas décalé.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Il y a une préface très mignonne où Agatha Christie nous raconte les Noëls de son enfance, une petite entrée en matière très agréable.

mardi 14 février 2017

Germinie Lacerteux, par Edmond et Jules de Goncourt,

Germinie Lacerteux est une fille du peuple, une héroïne sans le moindre rang social.
Mais le roman des frères Goncourt ne choque pas avec cette pointe d’audace : c’est le destin tragique de Germinie qui affole les lecteurs qui assistent à ses tourments. Abus, amours frustrés, alcoolisme, dettes… Une véritable descente aux enfers que ni Jupillon, son amant, ni Mlle de Varandeuil, sa maîtresse, ne pourront freiner.
Quatrième de couverture personnalisé par le vampire aigri.
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« Et quand elle fut dans son lit, ce qu’elle avait vu revint devant elle. Il y avait toujours auprès d’elle la morte horrible, ce visage effrayant dans le cadre de cette bière. Son regard avait emporté au dedans d’elle cette tête inoubliable ; sous ses paupières fermées, elle la voyait et en avait peur. [Elle] était là, avec le bouleversement de traits d’une figure d’assassinée, avec ses orbites creusés, avec ses yeux qui semblaient avoir reculé dans des trous ! Elle était là, avec cette bouche encore tordue d’avoir vomi son dernier souffle ! Elle était là, avec ses cheveux, ses cheveux terribles, rebroussés, tout debout sur sa tête ! »
Chapitre LXVII         


Je n’accroche pas aux romans d’apprentissage, David Copperfield n’avait pas réussi à m’émouvoir et L’Éducation Sentimentale m’avait un peu ennuyée… Mais curieusement, dans un genre d’histoire similaire, j’aime beaucoup les romans naturalistes où s’accumulent aussi des rebondissements tragiques, des personnages réalistes et un contexte fouillé, qui plonge dans une période historique.
Germinie Lacerteux, sans être un coup de cœur, est une bien jolie découverte : repéré sur Littérature Audio, cet audiobook gratuit est narré par Pomme qui prête une voix convaincante à ce récit.

Germinie Lacerteux plonge dans le XIXème siècle français, mais plutôt que de fréquenter les salons et les bals, les châteaux et les journées tranquilles, les frères Goncourt prennent par la main le lecteur pour l’entraîner dans les cafés, les bars, les ruelles étroites…
Mais finalement, plutôt que de longues descriptions interminables sur les vêtements et les bijoux, les ornements dans les moindres recoins de pièce, l’architecture et les vies de quelques PNJ en arrière-plan, les Goncourt misent plutôt sur la psychologie, les relations, les pensées de leurs personnages, apportant de la richesse dans ces acteurs.
Globalement, j’ai été séduite par tous : Germinie Lacerteux étant le personnage principal, ce n’est pas malheureux de l’apprécier énormément, j’ai été touchée par son histoire, son récit. J’ai aimé ce caractère si optimiste, si naïf qui tente de maintenir la tête hors de l’eau… 
De plus, si je n’ai pas eu autant d’affection pour Mademoiselle de Varandeuil, la relation qui alliait les deux femmes est très douce, m’intéressant jusqu’à la conclusion.


Se concentrant peu sur le cadre, le décor, les frères Goncourt (mais lequel écrivait ?) misent donc sur la psychologie et tant mieux : je ne sais pas ce que vaudrait Germinie Lacerteux version Balzac avec des ambiancements de vision du monde, mais les Goncourt gèrent dans le registre intime. Les émotions passent, se transmettent par cette plume efficace (mais laquelle ? Celle de Jules ou d’Edmond ?).
Certes, Germinie Lacerteux ne choquera pas le lecteur du XXIème siècle à côté de celui du XIXème (quoique, il y est question de viol pédophile, à un moment…), mais cela n’empêche pas d’avoir un pincement de cœur, même en le lisant en 2017.

Germinie Lacerteux est donc un roman très intéressant avec un personnage attendrissant, certes pas tout blanc et qui perd ses vertus mais qui s’efforce d’être bien intentionné. Les frères Goncourt ont écrit peu de romans et ils ne sont pas disponibles n’importe où, ce qui est bien dommage : cette découverte a réussi à me convaincre et je garderai un bon souvenir de cette histoire cousue dans le drame total, mais sans exagération.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le personnage de Germinie Lacerteux aurait été inspiré par la troublante servante des frères Goncourt, Rose Malingre, qui menait une double vie très inspirante qui a été découverte après qu’elle soit emportée par la tuberculose en 1862.
• Publié en 1865, Germinie Lacerteux est considéré comme le premier roman naturaliste. Zola participe également à ce courant et publie en volume en 1877 L’Assommoir, un roman qui ressemble un peu trop à celui des Goncourt selon Edmond et le frère aîné accuse Zola de plagiat. Mort en 1870 de la syphilis, Jules de Goncourt n’assistera pas à cette querelle.
• Petit plus au cas où : les auteurs Goncourt ne vous parlent peut-être pas, mais le prix littéraire Goncourt est déjà plus connu. Est-ce qu’il y a un rapport ? Oui ! Ce sont ces frères qui ont lancé la tradition de décerner chaque année un prix littéraire, tradition qui perdure jusqu’à aujourd’hui.

Gatsby le Magnifique, de F. S. Fitzgerald,

Nous sommes au lendemain de la Grande Guerre. Le mal du siècle envahit les âmes. C’est l’époque de la Prohibition et des fortunes rapides. En 1922, Jay Gatz, devenu Gatsby, se retrouve fabuleusement riche. Personnage mystérieux, installé à Long Island dans une somptueuse propriété il est l’objet de mille légendes. A-t-il été étudiant à Oxford ? Est-ce un mafieux ? Elles n’empêchent pas les gens chics et moins chics, de venir en troupe boire ses cocktails et danser sur ses pelouses.
Gatsby cherche à séduire Daisy, la fiancée de Tom Buchanan, un millionnaire qui, contrairement à lui, a hérité sa fortune. Il cherche à l’éblouir, fait des dépenses folles. Mais c’est argent contre argent, vieille fortune contre parvenu. L’ouvrage, publié aux Etats-Unis en 1925, est précédé d’une préface de Fitzgerald à une réédition de 1934, et suivi des trois préfaces mythiques à l’édition Grasset de 1962, par Antoine Blondin, Bernard Frank et Jean François Revel. Cette nouvelle traduction de Jacques Tournier a été établie à partir des manuscrits, des corrections d’épreuves et des dernières révisions de Scott Fitzgerald.
Quatrième de couverture par Grasset (Les Cahiers Rouges).
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    « Gatsby lui désigna une créature magnifique, véritable orchidée humaine, qui trônait avec majesté sous les branches d’un prunier blanc. »
P. 132

Gatsby le Magnifique est LE livre de la littérature américaine, c’est même celui qui est le plus étudié dans les universités des États-Unis. Peut-être que l’étudier m’aurait permis de mieux le comprendre et de ne pas passer à côté, car je n’ai pas du tout accroché à ce roman : prêt à séduire les rêveurs qui imaginent des fêtes mondaines durant l’ère d’Hollywood où tout brille et tout est cher (on voit d’ici la lunette des toilettes en or), Gatsby le Magnifique promet un florilège de luxe qui sert de vernis à un monde malheureux où on tente même d’acheter l’amour, mais je n’ai pourtant pas été transportée…

Le style de Fitzgerald est très beau, ce point est indéniable. Les métaphores sont sublimes, à côté par contre, je sentais une certaine lourdeur à cause de l’histoire qui traînait en longueur, en plus de passages brouillons.
De plus, si la plume a du charme, ce n’est pas vraiment le cas de personnages : même si Gatsby le Magnifique aborde le sujet de la passion, de l’amour, du luxe, j’ai trouvé les personnages plutôt insipides.

Enfin bon. Si j’avais étudié ce roman dans une université américaine avec un bon prof, certainement que Gatsby le Magnifique aurait été une meilleure surprise. Tandis que là, je l’ai trouvé ennuyeux et je manquais de notions concernant la culture et l’histoire américaines, me faisant passer à côté de ce classique.
Tant pis !


Si ma chronique vous a refroidi, si vous avez la flemme de le lire, il y a un résumé chouette (attention aux spoils, ne cliquez pas si vous voulez lire Gatsby le Magnifique !) :
(quoiqu’on comprend mieux après lecture)

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Selon le biographe de F. S. Fitzgerald, Matthew J. Bruccoli, le personnage de Gatsby serait inspiré par le général de la Première Guerre mondiale Max Gerlach.

dimanche 12 février 2017

La Conspiration des Fantômes, de James Herbert,

Rien ne semblait pouvoir troubler la tranquillité de Sleath, un petit village paisible au cœur de la campagne anglaise… jusqu’à ce que les fantômes apparaissent.
David Ash, enquêteur spécialisé dans les phénomènes paranormaux, tourmenté par les démons de son passé, vient pour tenter d’élucider le mystère. Mais cette fois les secrets qu’il s’apprête à découvrir risquent de l’amener au bord de la folie. Car si les morts sont revenus pour anéantir les habitants de Sleath, ce n’est pas par hasard…
Quatrième de couverture par Milady.
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« Elle aurait voulu le tuer, mais il était déjà mort. »
P. 390

Après Stephen King et Clive Barker, il était temps que je lise d’autres grands noms de la littérature horreur : noms réunis par bonheur par Milady où on peut (re)découvrir les livres de Graham Masterton, Robert McCammon, Richard Laymon et James Herbert.
Déjà, grosse mise en garde : ma lecture avait très bien commencé, j’étais motivée… Jusqu’au moment où je me rends compte que La Conspiration des Fantômes est le second tome de la trilogie qui concerne David Ash, le premier étant Hanté. Mais au lieu de mentionner la précédente aventure, la fin est carrément révélée, spoilant donc les nouveaux lecteurs.
J’ai hésité à lâcher le livre pour me mettre à Hanté, mais je ne l’avais pas sous la main et comme j’étais bien rentrée dans l’histoire… Mais cette révélation a gâché mon impression et la suite de la lecture en a pâti.

Pour en revenir au roman lui-même, en faisant abstraction de mon plaisir gâché pour Hanté (que je comptais lire), La Conspiration des Fantômes est un chouette roman qui s’inscrit parfaitement dans le splatter-punk. Des fantômes glauques sont au rendez-vous, mais plus que ça : j’adore ce genre horrifique qui invite des créatures du surnaturel et des monstres à visage humain, mêlant deux peurs, l’une imaginaire, l’autre réaliste. Et Herbert puise dans ces deux sources : en plus de formes fantomatiques, le lecteur explorera les vices humains, ceux qui entraînent vers le viol, la pédophilie, le fanatisme et les superstitions…
Mais le sujet peut bien être crade, quand l’écriture est soignée, ça passe ! Et James Herbert possède un style fluide, agréable, doué pour instaurer des ambiances.

De plus, il y a une foule de personnages dans La Conspiration des Fantômes (de la même façon qu’avec Bazaar, on s’intéresse à une ville entière) et je les ai trouvés tous très intéressants, possédant des secrets, une histoire. J’ai eu beaucoup de tendresse pour le petit couple de vieillards : le garde-chasse et sa femme. Mais je me suis aussi beaucoup attachée à David Ash et je suis contente de savoir qu’il apparaît dans d’autres aventures, bien que la dernière ne soit pas (encore ?) traduite.


Je reprocherais juste un manque d’originalité concernant l’histoire et ses retournements : La Conspiration des Fantômes fonctionne avec une recette plutôt classique, rien de très innovant pour des mordus d’épouvante, mais enfin, quand le résultat est bon, que demander de plus ? On peut faire des pâtes à la bolognaise, tout ce qu’il y a de plus simple, et qu’elles soient quand même délicieuses. C’est un peu que ce que James Herbert a fait avec ce roman.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Je le répète : mais La Conspiration des Fantômes est la suite de Hanté ! Il révèle en plus la fin de l’intrigue de ce précédent tome : commencez par Hanté et ne vous spoilez pas comme je l’ai malheureusement fait par ignorance…