mardi 22 mai 2012

Top Ten Tuesday [02],



Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.
Le thème de cette semaine est :
Les 10 livres que vous avez achetés à cause du titre ou de la couverture...


     1. Le Journal d’un Ange, de Pierre Corbucci,
Les contrées célestes, ça reste sympa à petite dose. J’avais aimé L’Heure de l’Ange (mais pas sa suite, malheureusement) et Journal d’un Ange m’a tenté pour le coup. De plus, ça ne m’a pas l’air trop niais, au vue de l’allure de l’ange… Qui a de faux airs du chanteur de Voltaire d’ailleurs. Je pense que je risque de l’imaginer lorsque je lirai le bouquin !

     2. La Chanteuse Russe, de Leif Davidsen,
Je dois dire que j’ai des amours irraisonnés pour certains pays, au point de vouloir lire un livre juste parce que l’histoire se déroule dans telle ville, tel pays. Je peux citer le Royaume-Uni, les États-Unis, L’Italie, l’Allemagne, les pays Celtes et… La Russie. Les éditions Babel ont un don pour mettre en avant des couvertures bien sympas et le titre m’a convaincu. Je vais peut-être le regretter, mais tant pis.
Au moins, ça se passe en Russie !

     3. Sherlock Holmes et le Fantôme de l'Opéra, de Nicholas Meyer,
Après la déception totale de Duel en Enfer, je voulais retenter une confrontation épique. Évidemment, tout est dans le titre et ça m’a convaincu à aller le chercher dans les librairies du coin. La couverture aussi est bien sympathique même si elle casse pas des briques.

     4. Miss Peregrine's Home for Peculiar Children, de Ransom Riggs,
Trouvé dans un café que j’adore, l’édition ne proposait aucun résumé (juste une critique venant du New-York Times) et c’est en feuilletant et en voyant toutes les photos que je l’ai acheté. La couverture me rappelle vaguement les photos de Diane Arbus que j’adore énormément au passage… Donc je l’ai acheté pour une raison purement esthétique (enfin, la vendeuse m’a aussi partagé son avis en me disant qu’elle voulait le lire également, ce qui m’a réconforté dans mon achat.).

     5. L'Étrangleur de Cater Street, d'Anne Perry,
Comme je l’avais dit dans ma chronique sur ce bouquin, les couvertures de la série Thomas et Charlotte Pitt réunissent la plupart de mes peintres préférés. Les couleurs sont parfois un peu dégueulasses mais le portrait reste toujours aussi beau et j’aime avoir ce mini-musée dans ma bibliothèque. Même si je prendrai mon temps pour les lire.

     6. Fargo Rock City, confessions d'un fan de Heavy Metal en zone rurale, de Chuck Klosterman,
C’est vrai que les vaches avec le maquillage de Kiss m’avait fait bien ricaner déjà. Mais le titre m’a bien plus emballé. Je ne connais rien de l’auteur, je ne sais même pas ce que va me réserver le bouquin mais le titre est prometteur et je ressortirai tous mes CD pour l’occasion.

     7. La Mécanique du Cœur, de Mathias Malzieu,
À l’époque, je ne connaissais pas du tout le groupe Dionysos et de toute manière, les groupes français ne m’inspirent pas confiance. Mais cette couverture aux airs burtoniens m’avait complément fasciné et je m’étais dit que, avec un bouquin aussi maigre, je n’avais rien à perdre.

     8. Les Lavandières de la Nuit, de Stéphanie Bayle,
Pas encore acheté car il est difficile à dégoter, mais dès que je le trouve, je saute sur l’occasion, les Lavandières de la Nuit m’a fait tilt juste avec son titre car je voulais un bouquin sur les créatures irlandaises et celtes. Et comme il s’agit d’un autre nom pour désigner les Banshees… J’espère juste que tant d’attente vaut le coup.

     9. Les Doctor Who, de David Llewellyn, de Brian Minchin et Justin Richards,
Je ne sais pas si on peut vraiment compter ces trois bouquins. Car je connaissais en quelque sorte les livres. Ou plutôt, la série dont c’est tiré. J’ai vu Doctor Who sur la couverture, les couvertures. J’ai pris. Paf. Sans réfléchir. Et tant pis si j’aime pas. Je suis une whovienne incorrigible. Voilà.
Flagellez-moi maintenant.

     10. Une vie de Cow-Boy, d'Alexandra Fuller,
Une phase western qui m’aura coûté les premiers films de Clint Eastwood et ce bouquin, trouvé tout à fait par hasard et en occasion. En fait, je voulais écrire une fic sur une période western et je voulais réunir le lus d’informations possibles. Donc peu importe si le bouquin ne m’apporte pas une fabuleuse histoire, tant qu’il y a des informations qui pourraient m’intéresser.

samedi 19 mai 2012

Carrie, de Stephen King,


A dix-sept ans, solitaire, timide et pas vraiment jolie, Carrie White vit un calvaire, victime du fanatisme religieux de sa mère et des moqueries incessantes de ses camarades de classe. Sans compter ce don, cet étrange pouvoir de déplacer les objets à distance, bien qu'elle le maîtrise encore avec difficulté...
Un jour, cependant, la chance paraît lui sourire. Tommy Ross, le seul garçon qui semble la comprendre et l'aimer, l'invite au bal de printemps de l'école. Une marque d'attention qu'elle n'aurait jamais espérée, et peut-être même le signe d'un renouveau ! Loin d'être la souillonne que tous fustigent, elle resplendit et se sent renaître à la vie. Mais c'est compter sans l'aigreur et la mesquinerie des autres élèves.
Cette invitation, trop belle pour être vraie, ne cache-t-elle pas un piège plus cruel encore que les autres ?
Quatrième de couverture par J'ai lu.
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Lorsque j’ai appris qu’il s’agissait du premier roman de Stephen King, j’avoue que je suis restée sur le derrière une bonne dizaine de minutes : c’est un pari risqué de commencer une carrière avec un livre en mêlant plusieurs styles de narration et en se débrouillant bien au final. Carrie présente donc un récit original, recoupé en récits littéraires, interviews, articles de presse, lettres… Bref, un cocktail qui touche à tous les genres et où Stephen King fait ses preuves dans ce merveilleux petit roman, accolant déjà ses phrases qui se répètent et finissent par hanter l’esprit.

Dans Carrie, l’auteur touche déjà aux caricatures de l’American Way of Life, en plus ou moins exagérés : les familles banales au vernis impeccable, les dangereux chrétiens puritains, les lycéennes superficielles et hargneuses, les boucs-émissaires qui ne donnent pas envie d’être protégés… Quoique, Carrie est, dans son genre, à la fois attirante et repoussante. Faible et forte au point de devenir dangereuse, on ne sait si on éprouve de la compassion sincère ou de la peur qui nous oblige à s’incliner devant ce personnage aux traits pourtant doux. Effroi ou admiration, si Carrie fera peut-être rêver les têtes de truc par son pouvoir effrayant, il est sûr et certain d'une chose : qu'elle fera trembler chaque lecteur.
Un sujet donc classique, la victime qui se redresse dans un bain de sang, et pourtant qui est monstrueusement efficace. Au point de devenir cruel.
Mais Carrie n’est pas l’unique personnage, les autres ne servent pas uniquement à meubler le décors et ont leurs propres convictions, leur motivation… De quoi faire grincer nos dents ou nous tirer les larmes des yeux. Je ne préfère pas en dévoiler plus, surtout pour ceux qui n'auraient pas eu l'occasion de le lire ou même de voir le film.

Une légende noire que toute personne qui se dit esclave de la littérature fantastique devrait lire si il veut que sa réputation reste valable… Déjà pour découvrir le début réussi de Stephen King et parce que malgré l’excellent film, 98 minutes de pellicule ne sont pas capable de retranscrire tout l’intérêt de ce roman. 
Autre que l’horreur je veux dire.


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• S’il s’agit du premier bébé de Stephen King, Carrie n’était pas loin de l’avortement. Ugh, ça fait bizarre dit comme ça. Mais remercions son épouse Tabitha King d’avoir sauvé le début d’une carrière longue et prometteuse car à cause des problèmes d’alcool et les refus décourageant d’éditeur que Stephen King accumulait, il était prêt à jeter le manuscrit. Et c’est Tabitha King qui a insisté pour que son mari passe le récit à une maison d’édition et… Qu’il soit enfin accepté !
• Un film, fidèle pour retracer le plus gros de l’histoire, est sorti en 1976 signé par Brian De Palma. Mais si la frayeur est bien retranscrit et que Sissy Spacek nous montre un talent d’actrice remarquable… Il manque quelque chose du roman, de toute la moralité cruelle et blessante. Mais cela permet de lire le livre même après avoir vu le film avec toutes les libertés que s’accorde De Palma sur la fin. Et on lui dit merci !
• Un remake/seconde adaptation dont le tournage commencera courant 2013 et signée par Kimberly Peirce mettra en scène Chloë Moretz qui reprendra le rôle de Carrie. Plutôt déçue car je ne l’ai vu que dans Dark Shadows et elle ne m’a pas spécialement convaincue, d’autant plus qu’elle a été choisie parmi Dakota Fanning, Emily Browning, Lily Collins et Isabella Heathcote (j'aurai préféré Isabella Heathcote pour ma part). Mais je ne crache pas non plus et je verrai si, dans ce rôle qui a donné une chance inouïe à Sissy Spacek, Chloë Moretz saura aussi bondir pour de vrai et me charmera enfin. D’autant plus qu’elle aura une partenaire de qualité car la production a choisi l’impressionnante Julianne Moore pour jouer la folle Mrs. White. Chloë Moretz est donc gagnante.


vendredi 18 mai 2012

Millénium: Les Hommes qui n'aimaient pas les femmes, de Stieg Larsson,


Après avoir perdu un procès en diffamation, Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, démissionne de la revue Millénium et ressasse son dépit. Il est contacté par un magnat de l’industrie qui lui confie une enquête vieille de quarante ans : sur l’île abritant l’imposante propriété familiale, sa nièce, Harriet Vanger, a naguère disparu, et il reste persuadé qu’elle a été assassinée.
Si ce n’est pas exactement le hasard qui réunit Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander, réchappée des services sociaux et génie de l’informatique, c’est une vraie chance, car la jeune femme va bien vite s’imposer comme le meilleur atout du journaliste pour élucider l’affaire.
L’intolérance, l’hypocrisie, la violence et le cynisme de notre monde contemporain - au niveaux politique, économique, social, familial - sont les ressorts de ce polar addictif, au suspense insoutenable, qui a enthousiasmé des millions de lecteurs.
Quatrième de couverture par Babel, collection Poche.
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Moi qui râle sur tous les bouquins qui font (trop) de bruits… Tout est passé : Harry Potter, Twilight, Da Vinci Code… Et même Millénium ! Bref, c’est une manie que je regrette principalement par la suite (y a qu’à voir avec Harry Potter maintenant) et je présente donc mes plates excuses à Millénium de l’avoir autant dénigré.

Alors, que dire sur ce bouquin qui a connu un succès impressionnant ? Déjà, et le plus important pour un bouquin qui se classe dans la section polar, on peut reconnaître une grande qualité apportée à la trame de l’enquête. Un détail qui m’a fait plaisir : le mensonge. C’est drôle que dans certains livres d’enquête, il n’y a que le criminel qui ment ! Là, toutes les doutes s’accumulent, les mensonges et les zones sombres et sur tous les thèmes. Monstres du business, la famille Vanger est composée d’ordures et donc, pas facile de trouver la vérité à une multitude de mystères dans ce milieu hostile.
Alors on peut se sentir perdu (personnellement, j’ai été perdue par tous ces noms suédois, comme je n’ai pas du tout l’habitude) mais l’auteur propose une avancée progressive, logique et très créative. Même la trame en elle-même est originale et vaut le coup d’œil.

Ensuite : les personnages. Hahaaa. Qui ne connaît pas Lisbeth Salander qui est, pour moi, un nouveau personnage phare dans la littérature policière ? Décalée mais travaillée, l’entendre penser et s’aventurer est un vrai plaisir et je pense que je n’ai pas été la seule à avoir ressenti une énorme vague de compassion pour elle. Cela dit, malgré toute la qualité du personnage, elle n’est pas la seule à être intéressante. Bien sûr, Mikael Blomkvist qui est un protagoniste qui nous change des autres personnages : homme à femmes, divorcé, qui tente d’arrêter de fumer, fin limier… Un monsieur tout-le-monde bien sympathique et unique. J’ai beaucoup aimé Erika également, qui a malgré tout un rôle dans cette affaire. Et bien d’autres mais j’ai peur de rentrer dans les spoils.

Millénium est donc un excellent polar qui peut se vanter d’une réputation en or et méritée. Réfléchi, complexe, il est parfait pour les personnes qui veulent de vrais puzzles intellectuels et qui demandent des histoires riches en personnages particuliers et intéressants.
Sinon, c’est que vous êtes désespérément aigri…

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Plus de gens ont vu les deux films (suédoise et américaine) mais si je peux me permettre un conseil… Les deux ont leurs qualités et leurs gros défauts mais pour connaître Millénium, lisez le livre. Il est cent fois plus complet. Dans les films, j’ai l’impression d’être bombardé d’informations, dans le roman, le rythme est plus calme.
• Les éditions poches mettent du temps à sortir. Pour ceux qui veulent savoir quand sortira le 3 (car j’attends avant de lire le 2 pour enchaîner avec le dernier tome), il sera disponible, a priori, en Janvier 2013. Un peu de patience…


Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children, de Ransom Riggs,


A horrific family tragedy sets sixteen-year-old Jacob journeying to a remote island off the coast of Wales, where he discovers the crumbling ruins of Miss Peregrine’s Home for Peculiar Children. As Jacob explores its abandoned bedrooms and hallways, it becomes clear that the children were more than just peculiar. They may have been dangerous. They may have been quarantined on a deserted island for good reason. And somehow—impossible though it seems—they may still be alive.
Quatrième de couverture par Quirk.
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Je crois que je vais lancer une pétition contre les résumés qui disent (en partie) n’importe quoi. Surtout la fin. Je sais pas, dire que c’est le grand-père de Jacob Portman qui racontait ces histoires et finir par un « As Jacob explores its abandoned bedrooms and hallways, it becomes clear that the children weren't fairy tales at all. » aurait mieux collé à la trame. Disons que je reproche à ce résumé d’être "trop effrayant" par rapport à ce que ce bouquin offre en réalité. Et pour cause, ça a causé cet affreux avis mitigé qu’il m’a laissé.

Pour commencer par un bon point : l’allure. Je sais qu’on ne juge pas un livre à sa couverture, mais l’ensemble est aussi fascinant qu’un vieil album photo vintage trouvé dans un marché au puces. Je fais d’ailleurs prendre un bain de poussière à mon bouquin pour qu’il est la même odeur de vieux maintenant. Beaucoup de clichés font penser à Diane Arbus, ce qui n’est pas surprenant vu son amour pour les gens extraordinaires. Mais j’aime son travail et cette ambiance semblable apporte beaucoup de charme au roman.

Mais ça ne fait pas tout. Quoique le second point fort est d’ordre esthétique aussi : le style. C’est d’ailleurs un niveau d’anglais qui est loin d’être lourd et compliqué et donc que je conseille à ceux qui veulent se lancer dans leur premier roman anglophone qui est accessible à beaucoup. Le style en lui-même est donc très agréable, rebondit et aux comparaisons assez rigolotes bien digne d’un adolescent blasé et cynique de 16 ans. Justement, le héros, Jacob Portman, est vraiment sympathique. Garçon un peu turbulent qui n’arrive pas à trouver sa place, il se lance dans une quête d’indentification par rapport à son grand-père, comme à côté son père est loin d’être une icône masculine convaincante...
Mince. Et je m’égare à dresser la psychologie du point de vue Freudien du héros. Bref.
Les autres personnages aussi sont bien sympas et vous vous en doutez : les Peculiar Children valent le coup d’œil. Je ne les cite pas tous puisque le mystère qui les entoure vous charmera plus longtemps mais juste pour reconnaître les noms, j’ai adoré Millard, Fiona et Enoch. Et non, je n’ai malheureusement pas accroché à Emma dont je me suis méfiée la plupart du roman. Bon, au risque de vous spoiler un peu mais c’est juste un élément de ma grosse déception de ce bouquin : l’intrigue amoureuse.

Je vous explique rapidement le topo. Emma déteste Jacob. Jacob a peur d’Emma. Elle le déteste car il ressemble à son grand-père et qu’elle en était amoureuse. Alors pourquoi diable tombe-t-elle amoureuse de lui après ? Et ce, en quelques pages ? Et comment diable Jacob peut-il l’aimer à son tour en sachant très bien que c’est parce qu’il ressemble à son grand-père ?
Je ne leur souhaite pas une mauvaise vie mais… Ça va trop vite ! Seulement après le mariage les enfants… Nan, c’est faux, pas à ce point... Mais même si ce sont de simples sentiments, j’ai trouvé vraiment la progression aussi rapide et torché qu’un exercice en maths mené par un littéraire. Tout comme certains détails un peu expédiés à la va-vite, comme un colis, qui facilitent la trame de l’histoire. Si vous voulez, ça m’a fait l’effet d’un Alice au Pays des Merveilles incroyablement bien mené au début (la première moitié du livre est pour moi nickel malgré la lenteur selon les autres lecteurs) qui a encore moins de sens que le conte de Lewis Carroll à la fin. 
Alors question existentielle : Jacob Portman prendrait-il des champignons ?

Plus sérieusement, je trouve que Ransom Riggs a fait une excellente intro, j’ai été charmée par ces mystères, ces secrets vus par un garçon perspicace. Mais il avait trop souvent recourt à la facilité selon moi par la suite… Surtout qu’il prévoit une suite (ah, autre point négatif pour moi, une surprise-série, je m’y attendais pas…), c’était dans ses cordes de garder plus d’informations pour plus tard et ne pas s’adonner à la simplicité.

Au final, une conclusion qui m’a déçue car je ne m’attendais pas à quelque chose d'aussi léger, en plus d’une progression qui m’a laissé sur ma faim malgré les points positifs. Cela dit, je lirai sûrement la suite lorsqu’elle sortira et je ne m’arrêterai que si le second tome me déçoit de la même façon… Ou si la série promet d’être trop longue.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Tim Burton en personne marchande déjà avec l’auteur pour faire une adaptation de Miss Peregrine's Home for Peculiar Children. Mais Tim Burton n’étant pas un abonné des suites, je me demande si il ne changera pas la fin du roman, des détails ou si il attendra plus de tomes. Et selon vous ?
• Les photos côtoient un bon nombre de dessins signés par l’auteur. Mais certaines photos sont également de lui, même si la plupart sont signées Robert Jackson, pour la majorité, suivi de Peter Cohen, Roselyn Leibowitz, David Bass, Julia Lauren, etc.
NOUVEAU La version française est sortie le 31 Mai 2012 grâce aux Éditions Bayard Jeunesse et traduit par les soins de Sidonie Van den Dries. Le titre français est Miss Peregrine et les enfants particuliers.

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mardi 15 mai 2012

Top Ten Tuesday [01],



Et oui ; je viens de découvrir le Top Ten Tuesday grâce à Bea285 (merci au passage~). Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur ce blog.
Le thème de cette semaine ne m’inspirant pas des masses, je reprends le thème du 22 Novembre 2011 qui est le suivant :
Les 10 manies, habitudes littéraires que vous avez...
(Celui de la semaine prochaine est déjà prêt par contre, donc je participerai sans faute.)

     1. J’adore acheter des livres d’occasion,
Ce n’est pas un côté radin ou quoi… Quoique, quand certains livres font près de 30 euros, on est bien contents de les trouver à seulement 10 euros. Mais c’est surtout parce qu’on sent que le livre a déjà vécu, il a même une odeur différente et j’en apprécie même les plis de la tranche.

     2. Pourtant, j’ai horreur quand la tranche est cassée,
Certains éditeurs impriment de façon à nous obliger à écarteler notre pauvre roman. Et c’est pour moi insupportable : la tranche est pliée, cassée et on a beau tourner les pages, y a toujours ce pli qui nous rappelle « Hé, t’as niqué ton bouquin à ce niveau-là, tu te souviens de cette page que t’as maltraité, hein ? »

     3. J’essaye de ne pas me laisser influencer par la couverture,
Habitude qui va bien avec le thème de la semaine prochaine. On dit toujours de ne pas juger un livre à sa couverture et certains sont des vrais petits démons : couverture et mise en page magnifiques, le paquet est nickel alors qu’en fait, il s’agit d’une grosse daube qu’on veut à tout prix revendre… Je n’ose jamais acheter de livres sans voir quelques avis maintenant.

     4. J’essaye de lire le livre avant de voir le film,
Certaines adaptations nous permettent de lire le livre sans gâcher notre plaisir (je pense à Shining, ou j’avais vu le film durant ma lecture et j’avais fini le livre sans m’ennuyer !). Certains se complètent mieux, comme Un Homme au Singulier, La Taupe… Mais c’est vrai que j’ai tendance à préférer lire le livre avant de voir le film. Ce que j’ai fait pour Millénium d’ailleurs. Et j’ai été déçue par les deux adaptations au final !

     5. J’ai toujours plusieurs bouquins en cours,
Ça peut être 2, 4, voire 6 bouquins en même temps. Plus ils sont épais et plus j’en ai en cours en fait. Je me lasse assez vite en fait et j’ai besoin d’alterner de romans si je ne veux pas totalement abandonner. Drôle d’habitude qui, malgré la surprise des gens, ne me dérange pas du tout. Jusqu’à maintenant, je ne me suis jamais mélangé entre les livres… Parce que, j’emmêle les livres avec la réalité… *facepalm*

     6. Je tiens un répertoire,
Dans un joli carnet avec Freud dessus qui nous dit « les souvenirs oubliés ne sont pas perdus », quel homme je vous jure. Bref, parce que j’en avais marre d’arriver dans des librairies et d’être incapable de me souvenir de l’auteur ou du titre et d’aller voir les pauvres vendeurs qui ne trouvaient jamais ce que je voulais, ou de ne plus me souvenir si j’avais déjà acheter ce roman ou quoi. Donc maintenant, dès que je vois un livre sur le net qui m’intéresse, je note sur ce carnet et que j’amène à chaque sortie et depuis, j’embête plus les vendeurs… Sauf quand c’est pas en rayon.

     7. J’écoute toujours de la musique durant ma lecture et j’adapte une playlist,
Musique de films, de jeux vidéo, groupes préférés… Je m’arrange toujours pour que ça colle à l’ambiance… J’aime me passer les OST de Silent Hill quand je lis du King par exemple, du classique quand c’est du Anne Perry… Parfois, y a des moments qui m’ont tellement marqué que je pourrai même citer la musique qui passait durant le passage.

     8. Je lis PARTOUT.
Un point, c’est tout. Durant le collège, je lisais même en classe dès que j’avais fini un exercice. Je lis dans le tram. Je lis quand j’attends quelqu’un. Je lis quand le film au cinéma ne se lance pas (bénie soit la lumière pendant les pubs d’ailleurs). Je lis au lit. Je lis en me brossant les dents. Je lis sur le trône et je pars pas avant d’avoir fini mon chapitre. Tant pis pour les autres.

     9. Les personnages ressemblent toujours à quelque chose dans ma tête,
Lire, c’est aussi me faire ma propre adaptation façon ciné’. Je me souviens que, en lisant Bazaar, j’imaginais le sheriff Alan Pangborn avec les traits de Colin Firth et que Leland Gaunt avait les traits de Jeremy Brett. Pareil pour les lieux, ce sont souvent des maisons où j’ai habité moi-même ou des coins de villes, etc. C’est tellement réaliste que parfois, je me dis « mince, on dirait presque un souvenir d’enfance ! ». Enfin, je me plains pas, au contraire, c’est fabuleux qu’un livre me laisse une telle empreinte.

     10. Je compte les pages,
Avant d’arriver à la moitié et puis ensuite, je compte jusqu’à la fin. Même si j’aime le livre, c’est plus pour me dire « mince, il est 3 heures du matin, si il me reste 10 pages avant le prochain chapitre, je lis, si il y en a 30, je lirai demain ». C’est aussi pour me tenir à un rythme, genre 30 à 50 pages par jours quand j’ai cours, etc.

lundi 14 mai 2012

Oscar Wilde et le Jeu de la Mort, de Gyles Brandreth,


Facétieux Oscar Wilde ! Après avoir choqué le monde par ses boutades lors de la première triomphale de l’Éventail de Lady Windermere, le voici qui propose à ses amis une curieuse activité pour les distraire : le jeu de la mort.
Chacun inscrit sur une feuille le nom de la victime de son choix et aux participants de deviner qui veut tuer qui. Mais quand la Mort commence à frapper les victimes potentielles dans l’ordre exact où elles ont été tirées, le drame succède à la comédie. Flanquée de son fidèle ami Robert Sherard, et assisté par Arthur Conan Doyle et par le peintre Wat Sickert, Wilde mène l’enquête avec plus de zèle que jamais. Car son nom et surtout celui de sa femme figurent sur la liste funèbre…
Quatrième de couverture par 10-18, Grands détectives.
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Aïe, et un point de moins pour le second tome de la saga Oscar Wilde par Gyles Brandreth…

Déjà, il faut savoir que ce second tome est très semblable au premier. Donc ce que vous avez aimé : l’esprit d’Oscar Wilde, la chouette présentation, toutes ces magnifiques informations sur les années 1890 et cette narration à la Conan Doyle assez sympathique… Bref, vous retrouverez tout ça empaqueté dans ce nouvel ouvrage aux couleurs de champignons hallucinogènes.

J’ai beaucoup aimé le fait que Brandreth donne un plus grand rôle à Arthur Conan Doyle et son caractère perspicace et attentif. Même si il n’arrive pas tellement à un pied d’égalité avec Oscar Wilde. Mais passons. Ensuite, Gyles Brandreth ne se contente pas de mettre simple Oscar Wilde en scène, il retrace aussi les grandes lignes de sa vie et surtout, les premières rencontres avec le Marquis de Queensberry qui laissent une ouverture pour la suite… que certains connaissent déjà.

Mais pour les défauts… L’enquête est plus travaillée que la précédente et pourtant, inutilement complexe. Mais encore une fois, Gyles Brandreth n’arrive pas à mener son lecteur par le bout du nez. J’ai souvent eu l’impression qu’il tentait de cacher un éléphant dans une chambre sous un drap… Donc déjà, c’était douteux et ensuite, j’avais déjà beaucoup trop de réponses avant d’arriver à la conclusion… Ce qui gâche, une fois de plus, la lecture. En plus que le résultat est… Je sais pas, bien moins satisfaisant que le premier…

Une lecture très burlesque, voire presque kitsch, parfois même tirée par les cheveux mais qui peut plaire à certains lecteurs. Les grands fans d’Oscar Wilde ne seront pas déçus je pense, car l’esprit est une fois de plus grandement respecté. Mais je pense que lorsque je lirai la suite, ce ne sera pas pour faire chauffer mes méninges mais simplement savourer un p’tit voyage temporel qui est très riche en détails. L’un des grands points forts de Oscar Wilde et le Jeu de la Mort.

Ce billet est ma sixième participation au challenge Victorien dans la section Charles Dickens, organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Tout est expliqué sur cet article si vous voulez nous rejoindre !


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Stephen Fry a contribué au roman de Gyles Brandreth car il est lui-même un grand admirateur d’Oscar Wilde. Il a d’ailleurs pris le rôle du poète dans le film Wilde (Jude Law jouant Lord Alfred Douglas, dit Bosie) qui est un film très réussi sur la vie d’Oscar Wilde. Personnellement, j’ai été très impressionnée par la ressemblance entre l’homme de lettres et Stephen Fry.


dimanche 13 mai 2012

Petite Cuisine du Diable, de Poppy Z. Brite,

En quatorze nouvelles, Poppy Z. Brite ouvre de nouvelles voies dans l’exploration de l’inquiétante étrangeté de nos territoires familiers. On y croise le Diable et son chat géant emprunté à Boulgakov, un médecin légiste fin gourmet, un chef génial et un démon qui ne supporte pas que l’on critique sa carte des fromages…
Quatrième de couverture par Au Diable Vauvert.
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Bon. Vos mâchoires se sont sûrement décrochées en voyant la note donnée par une grande dévouée à Brite. Et pourtant, et pourtant… Par rapport à ce que j’ai lu de Poppy Z. Brite, ce recueil de nouvelles m’a beaucoup déçu. Et ce, dès le départ. La première nouvelle intitulée "Le Diable par la queue" annonce la couleur du recueil et elle m’a laissé, non pas indifférente, mais sur ma faim. Beaucoup de nouvelles en fait donnent la sensation d’une absence de chute alors que Brite est pourtant experte en la matière. Et là, des esquisses, des trames qui annoncent des feux d’artifice et dans ma tête, le bouquet final se terminait comme un pétard mouillé.
Un peu comme dans les grands restaurants où vous avez l’argenterie de qualité, les cartes bien présentées, l’odeur alléchante et au final, sous l’énorme coupole d’argent, vous avez un maigre petit poulet avec ses trois feuilles de salade sans sauce.
La déception.

Toutefois, dans ce menu diabolique, certains plats me sont restés avec un goût agréable : je pense à la nouvelle "Rien de lui ne s’étiole" qui est de loin ma préférée. Cruelle et marquante, c’est la seule qui m’a vraiment charmé.
C’était le coquillage aux merveilles perdu au milieu du plat moules frites.

Cela dit, c’est bien parce que j’ai lu d’autres livres de Poppy Z. Brite et que, selon moi, ils valent nettement mieux que Petite Cuisine du Diable. Au moins, l’auteure garde un style assez envoûtant et arrive à partager son amour pour la Nouvelle-Orléans et la gastronomie en plus de ses connaissances sur les sujets. Une lecture qui n’est pas perdue mais qui n’est pas aussi exaltante que les autres selon moi.

En conclusion, cela ne veut pas dire que je vais allez brûler tous les autres ouvrages de Brite et que mon admiration pour cette auteure est retombée. Juste que Petite Cuisine du Diable ne me laissera pas un vif souvenir et que je ferai passer le goût… Avec d’autres romans de cette splendide sorcière !
Superbe solution, non ?

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Lorsque je dis que Poppy Z. Brite s’y connaît en matière de cuisine, c’est presque vrai. La Nouvelle-Orléans est son premier amour, certainement, mais sa seconde passion vient de son mari, qui est chef cuisinier ! Le sujet l’inspirera d’ailleurs pour une trilogie qui commence avec le roman Alcool.


Les Bienfaits de la Mort, de Lee Jackson,

Deux jeunes prostituées sont retrouvées sauvagement assassinées dans une maison close de Londres. Dans la main de l’une des victimes, un morceau de papier sur lequel est inscrite une énigmatique citation biblique. Quelques jours plus tard, un cadavre est volé dans un cimetière de la capitale. L’inspecteur Decimus Webb de Scotland Yard suspecte rapidement un lien entre ces deux macabres affaires. Si Webb connaît par cœur les dédales crasseux et les maisons cossus de la capitale britannique, il est aussi aguerri aux turpitudes de l’âme humaine. Ses investigations vont bientôt le mener jusqu’à un honorable homme d’affaires et bon père de famille, Jasper Woodrow. Au cœur des faux-semblants de la société victorienne, Webb devra user de sa légendaire perspicacité s’il veut empêcher un nouveau meurtre…
Quatrième de couverture par 10x18 (collection Grands Détectives).
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Premier livre de Lee Jackson que j’ai découvert en allant fureter dans les rayons 1800-1900 des librairies sur le net. Peu connu en France, il connaît pourtant un certain succès auprès de ceux qui veulent en savoir plus sur l’époque de Jack L’Éventreur et Oscar Wilde. Et pour cause : Lee Jackson peut se vanter me maîtriser son thème.

Donc, que dire de Les Bienfaits de la Mort ? Ce livre a deux piliers qui se divise entre le contexte historique et l’enquête malsaine ?

Je commence par son premier thème. La couverture n’est pas exceptionnelle… Elle est même plutôt monstrueuse en fait. Mais les couleurs annoncent bien l’ambiance : le vieux sépia et le brun qui bariolent les rues et inondent la Tamise, le rouge assez symbolique du crime, le jaune un peu fade, vieilli… Les caractères collent aussi à la période, tout comme la description des vêtements, des habitudes, etc. Lee Jackson fait un travail remarquable à ce niveau, rien à dire.

Mais quant à l’histoire, l’enquête, c’est tout autre chose. Déjà, l’originalité n’est pas au rendez-vous, des meurtres avec des citations bibliques, on en a vu des centaines et des centaines. Le dénouement n’est pas surprenant non plus (bon, j’ai trouvé le tueur dans le premier tiers, ça a donc gâché ma lecture, je le reconnais…) et le tout manque de rebondissements pertinents. Rien de nouveau à l’horizon et la conclusion du livre le confirme. Cela dit, la mise en scène est intéressante (on commence le livre à travers le tueur. C’est vu et revu aussi, mais Lee Jackson se débrouille bien pour cette fois).
Quand je parlais aussi des personnages… Le caractère correspond, certes, mais ils sont très plats, manquent de profondeur. Decimus Webb est bien l’un des détectives qui m’a le moins convaincu.

Alors, même si Lee Jackson offre dans Les Bienfaits de la Mort une foule d’informations sympas sur les années 1874 et c’est précisément pourquoi je me suis intéressée à l’auteur… Ça ne suffit malheureusement pas. L’enquête est trop classique pour nous faire tourner vraiment la tête et au final, le résultat ne reste jamais longtemps à l’esprit. Pour disparaître presque totalement.
C’est un bouquin sympa, facile à lire et qui ne nous fait rien perdre concrètement, pour qui s’intéresse au sujet. Mais voilà, c’est trop léger et on zappe le tout pour laisser place à des coups de cœur plus pertinents.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Lee Jackson tient un site qui est une vraie mine d’or pour les informations victoriennes. Malheureusement, il est tenu en anglais et rebutera donc ceux qui ne sont pas un minimum bilingues.



samedi 12 mai 2012

Sherlock Holmes contre le Fantôme de l’Opéra, de Nicholas Meyer,

1891. Alors que toute l’Angleterre le croit mort et enterré, Sherlock Holmes, fin mélomane, vivote à Paris en donnant des cours de musique sous un nom d’emprunt.
Apprenant que le prestigieux orchestre de l’Opéra recrute un violoniste, il parvient à se faire engager. Mais, très vite, il découvre que le Palais Garnier est le théâtre d’événements étranges.
Le fantôme de l’Opéra existerait-il ? À défaut, comment expliquer les accidents qui y surviennent ? Et les vois que chacun dit entendre résonner dans le labyrinthe édifice ?
Chargé de protéger une jeune soprano, le célèbre détective va se lancer dans une chasse à l’homme à travers le Paris nocturne et souterrain. Une course contre la montre… Et la police française.
Quatrième de couverture par Archi (collection Poche).
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Taper dans les pastiches holmésiens, c’est un peu piocher dans un bocal de bonbons sans savoir sur quel goût vous allez tomber. Y a la saveur bien dégueu et pis, par chance, on tombe sur ce qu’on préfère. Sherlock Holmes contre le Fantôme de l’Opéra est justement un bon petit livre qui m’aura fait passer un moment très sympathique.
Certes, pas le chef d’œuvre suprême, le bonbon à la Willy Wonka, mais une histoire qui laisse un bon arrière-goût quand même.

Bon, outre le style qui est très basique et qui devrait plaire à tout le monde, Nicholas Meyer offre un très bon récit où il prouve qu’il connaît un minimum ses sujets. Sherlock Holmes est reproduit assez fidèlement, tout comme l’époque et les grandes lignes du roman de Gaston Leroux… Car il faut reconnaître qu’il s’agit plus d’un pastiche holmésien que d’un pastiche du F. de l’O., alors si je boudais un peu au début, il faut reconnaître que reprendre tous les points des deux ouvres n’aurait pas eu grand intérêt… Et Nicholas Meyer dit lui-même à la fin, dans les remerciements, qu’il regrette ne pas avoir été lus fidèle à l’univers de l’Opéra Garnier, je cite :
Cette fois-ci, mes remerciements à Doyle doivent s’accompagner d’une reconnaissance tout aussi grande envers l’homme qui a écrit Le Fantôme de l’Opéra. Que le chef d’œuvre fantastique de Gaston Leroux ne soit pas plus lu de nos jours me dépasse.
Je ne sais pas vous, mais comme je partage l’avis de ce monsieur, ça me réchauffe le cœur de voir ce genre de conclusion. Et pis, les grands moments du roman de Leroux sont respectés, sans en dire de trop, je pense au bal masqué, aux tours de passe-passe du fantôme… Et voir Sherlock Holmes, partagé entre les spéculations à propos d’un être surnaturel et son comportement cartésien, mener l’enquête d’une façon aussi maîtrisée a fait tout mon bonheur dans ce livre.

Au final, même si il s’agit d’un roman plus adressé aux holmésiens puisque, si vous pouvez vous passer de l’œuvre de Gaston Leroux, vous ne comprendrez rien si vous n’avez rien lu de Arthur Conan Doyle. Mais il permet de faire découvrir les œuvres dans les deux clans (et c’est encore mieux si vous aimez les deux œuvres) et offre une nouvelle vision. L’enquête, même si certains connaissent le mot final, intéresse, grâce à sa maîtrise et à la nouvelle version que Nicholas Meyer nous offre. Pas exceptionnel et un peu trop court, je pense qu’il plaira tout de même aux fans.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le prologue se présente comme énormément d’autres pastiches holmésiens : oh ! Miracle ! Une archive trouvée dans les affaires de Sherlock Holmes qui n’avait jamais vu le jour et qui est enfin envoyé à un éditeur ! Enjoy.
• Nicholas Meyer a écrit un autre pastiche holmésien intitulé La Solution à 7% où il dresse une rencontre entre le détective et le psychanalyste Freud. Encore une fois, Nicholas Meyer touche à un sujet qu’il connaît car son père était psychologue clinicien lui-même.



Orgueil et Préjugés et Zombies, de Jane Austen et Seth Grahame-Smith,

Pour la famille Bennet, qui compte cinq filles à marier, l’arrivée de deux jeunes et riches célibataires dans le voisinage est une aubaine : enfin, des cœurs à prendre, et des bras supplémentaires pour repousser les zombies qui prolifèrent dans la région ! Mais le sombre Mr Darcy saura-t-il vaincre le mépris d’Elizabeth, et son ardeur au combat ? Les innommables auront-ils raison de l’entraînement des demoiselles Bennet ? Les sœurs de Mr Bringley parviendront-elles à le dissuader de déclarer ses sentiments à Jane ? Surtout, le chef-d’œuvre de Jane Austen peut-être survire à une attaque de morts-vivants ?
Quatrième de couverture par Flammarion.
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Je sais que certains vont hurler pour avoir attribuer un 5/5 à Orgueil et Préjugés et Zombies, mais c’est que vous n’avez vraiment pas d’humour alors. Pour apprécier ce roman pleinement, il faut le prendre tel qu’il est : une parodie qui n’est pas mal intentionnée de l’œuvre de Jane Austen et pleine d’humour.

Pour être honnête, j’ai essayé de lire Orgueil et Préjugés avant celui-ci et j’ai totalement décroché, m’ennuyant au possible… Là, Seth Grahame-Smith nous offre une version nouvelle, à la fois hilarante et terrifiante, qui a des faux-airs de Kill Bill. Je pense que les fans de Tarantino trouveront leur bonheur car on retrouve les mêmes ingrédients : des nanas débrouillardes qui en imposent avec leurs techniques d’arts martiaux, des humains à la limite d’être des fontaines à sang, un gore un peu burlesque mais réussi… Bref, étant une grande fan de Tarantino et adorant les films de zombies, j’ai vraiment trouvé mon bonheur dans cette réécriture de Orgueil et Préjugés.

Pour le style, Seth Grahame-Smith a conservé un style qui colle à l’époque, tout en restant fidèle à l’ambiance. Et, même si je n’ai lu que la première moitié de Orgueil et Préjugés, les relations, les caractères et les grandes lignes sont reprises avec respect.


Alors certes, ceux qui veulent retrouver le pur roman de Jane Austen… Il vaut mieux carrément rouvrir le bouquin et ne pas chercher du côté de Orgueil et Préjugés et Zombies. Pour ceux qui veulent un peu de romance entre les zombies, du combat pour impressionner et décrocher les cœurs masculins, je pense que vous pouvez vous lancer, vous adorerez. Même moi qui ne suis pas très romance, j’ai couiné en voyant la magnifique demande en mariage. De l’épique. Du haut niveau.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Seth Grahame-Smith est également un scénariste de films, c’est d’ailleurs lui qui a écrit le scénario du film Dark Shadows de Tim Burton.
• Seth Grahame-Smith est également l’auteur d’un autre roman du même style que Orgueil et Préjugés et Zombies : Abraham Lincoln: Chasseur de Vampires. Il est le scénariste de l’adaptation qui sortira.


Âmes Perdues, de Poppy Z. Brite,

À quinze ans, Nothing, adolescent rebelle et mal dans sa peau, s’enfuit de chez ses parents. Sa route croise celle des Lost Souls, créatures étranges, vêtues de noir, qui boivent une liqueur au goût de sang. Insatiables, sensuels, sauvages, ce sont des prédateurs sans loi qui n’obéissent qu’à leurs instincts. Avec Molochai, Twig et Zillah, Nothing part en quête d’amour, de sexe et de violence au son de longs riffs lancinants dans les boîtes punk de La Nouvelle-Orléans et découvre la vérité sur ses origines…
Quatrième de couverture par Folio (collection SF).
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Sensuels, dangereux, provocants… Puisque nous sommes immortels, touchons à toutes les drogues et tous les alcools. Telle est la philosophie des vampires de Âmes Perdues. Les vampires font boire leurs victimes et les droguent pour que leur sang soit un délicieux cocktail pétillant et rapide. Du sang saturé d’alcool et de coke pour leur plus grand bonheur mêlé à de la peur et l’excitation, histoire que leur liqueur coule à flots.

C’est à travers ce roman que j’ai découvert Poppy Z. Brite et que je suis tombée complètement amoureuse de cette auteure. Et ce, dès le prologue où elle décrit habilement le décor coloré du Vieux Carré avec ses guirlandes et ses nombreuses lumières et pourtant, une ambiance malsaine qui ne présage rien de bon pour la suite. La plume de Brite est violente, crue et pourtant, superbe. Et Âmes Perdues nous raconte une excellente histoire de vampires qui sont de vrais démons sans cœur, des pervers aux dents longues et leurs opposants qui tentent de se sauver de cette rude existence par tous les moyens possible… Ou de si plonger. Parmi eux, deux personnages qui tiennent à cœur à l’auteure et que j’aime énormément : le duo Steve et Ghost, dont la vie déjà dure va connaître de rudes épreuves. Duo de rockers sans foyer qui vivent dans une T-Bird et se contentent de peu. 

Une superbe représentation de Ghost, par fya-shellk (dA)

Il se dégage d’Âmes Perdues une espèce de brume noire : à la fois ensorcelante et étouffante. L’histoire a beau être d’une dureté monstrueuse, les mots choisis lui offrent une beauté unique. C’est en somme un excellent roman de la littérature trash, underground, parfait pour découvrir l’auteur mais à déconseiller aux âmes sensibles. Je ne parle pas de marres de sang détaillées, Brite ne se borne pas à ça, elle décrit même les actes sexuels les plus bestiaux, l’horreur d’une passion sans amour et des sujets tabous sans secret.

Je peux dire que mon bouquin est passé entre pas mal de mains (je le lisais au lycée et beaucoup d’amies étaient intriguées, c’est le roman qui a dû le plus voyager dans ma bibliothèque) et jusqu’à maintenant, je n’ai eu aucun retour négatif ! J’espère qu’il en sera de même pour vous.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Steve et Ghost sont deux personnages que Poppy Z. Brite reprends souvent : dans des nouvelles, des histoires en ligne sur son blog… Sur cette page où elle décrit leur histoire, elle poste une chronologie des histoires où ils apparaissent.


mercredi 9 mai 2012

Les Contes de Crimes, de Pierre Dubois,




Il était une fois, au temps où les princes n’épousaient plus des bergères mais se pacsaient aux bergers, des contes de fées noirs à souhait.
Cendrillon est victime des pulsions sexuelles d’un prince héritier, la Belle au bois dormant, l’otage pathétique d’un époux déséquilibré. Derrière Peter Pan se cache un dangereux innocent, derrière le Petit Chaperon Rouge une machiavélique enfant. Pour résoudre une série de meurtres, Blanche-Neige fait appel à un détective spécialiste des nains de jardin…
Pierre Dubois se livre à une réécriture diabolique des contes ayant bercé notre enfance. Issus du mariage improbable de personnages de Grimm avec le roman policier, ces Contes de crimes font autant rire que frissonner…
Quatrième de couverture par Folio.
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Il faut tout d’abord reconnaître que je ne suis pas une grande fan de contes de fée. Les fins me laissaient toujours dubitative et plus je grandissais et plus je me rendais compte à quel point la plupart étaient cruels. On racontait vraiment ça aux enfants ? Merci Disney d’avoir égayer tout ça pour modifier totalement notre vision de ces contes alors.

Mais c’est sur l’air de Cendrillon de Téléphone que j’ouvre Les Contes de Crimes pour vous raconter combien j’ai apprécié ce recueil de nouvelles. Déjà, pour calmer les perplexes, Pierre Dubois ne s’est pas borné à une vulgaire réécriture, il faut comprendre que Les Contes de Crimes ne reprennent pas le Petit Chaperon Rouge à la lettre avec deux fois plus de tripes sanguinolentes ou deux fois plus de sexe. L’auteur emprunte les mythes et leurs idées pour les dépoussiérer, les mettre à notre époque, leur donner un aspect du roman policier. La Belle au Bois dormant n’est plus ensorcelée, elle est dans un coma causé par un poison qu’un médecin de nos jours est incapable de diagnostiquer. Le Chaperon Rouge ne traverse pas la forêt en étant suivie par le loup mais dans une voiture avec un conducteur douteux…

Pour certains, l’idée reste très classique et il est vrai que je n’aurai jamais noté aussi généreusement un simple recueil de nouvelles modernes. En fait, tout l’intérêt du livre à mes yeux est le style lyrique, voire chantonnant, de Pierre Dubois : si il a préservé l’esprit cruel des contes, il a également adopté un style rythmé comme une comptine sans que ce soit trop lourd pour renforcer la féérie de ses récits. Cru et ignoble, il mêle l’humour et l’effroi dans une plume unique.

En gros, un recueil de contes qui offre une nouvelle vision de ces histoires pourtant vues et revues et le tout dans un style très sympathique même si certains pourront se lasser rapidement.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À croire que l’auteur est aussi douteux que les personnages de ses nouvelles qui s’alimentent aux contes de fée : Pierre Dubois a écrit énormément d’ouvrages sur des contes avec des sorcières, des monstres, des elfes… Et même des encyclopédies sur les fées, des lutins, etc.

L'Appel du Mort, de John Le Carré,



Face à face après tant d’années, mais chacun dans le camp opposé. Tuer ou se laisser tuer… Dans le monde impitoyable des services secrets, peut-on se souvenir d’une amitié ancienne ?
Quatrième de couverture par Folio.
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Folio, je vous aime beaucoup, vos bouquins sentent bon… Mais vos résumés laissent franchement à désirer parfois, au point que l’on pourrait me demander : mais pourquoi avoir acheter ce livre ? Certains auront un peu de jugeote et de mémoire ("Ah oui, c’est vrai que le Vampire aime bien John Le Carré") mais non, ce n’est pas cette réponse-là la plus juste.
La vraie réponse c’est : "Ah oui, c’est vrai que le Vampire est en admiration totale devant George Smiley". Vous voyez que c’était pas très difficile ?

Alors on s’égare à chaque fois qu’on parle de ce petit bonhomme bedonnant et aux lunettes énormes avec un cerveau en or et vous vous attendez à ce que je parle du livre en lui-même… Sauf que si j’ai acheté ce livre, c’est surtout parce que le premier chapitre s’intitule « Courte Biographie de George Smiley ». Et là vous avez pleinement saisi pourquoi j’ai acheté ce bouquin !

J’aime bien sûr John Le Carré et ce livre nous fait comprendre que même les plus grands ont eu des débuts bien médiocres. Alors certes, j’ai noté ce premier roman de John Le Carré assez sévèrement, surtout s’il s’agissait d’un début mais c’est uniquement pour bien marquer que, à côté de ce qu’il nous a offert dernièrement, L’Appel du Mort n’est que pour les masochistes amoureux comme moi. Car si l’intrigue est intéressante, les indices et les explications sont très maladroites. Au point de perdre le lecteur et de le lasser avec ces mystères trop secrets. John Le Carré avait déjà cette sale habitude de nous lancer des mots de son milieu des Services Secrets en oubliant de nous donner plus de détail pour comprendre le tout.
Pour vous résumer le roman plus proprement que Folio : George Smiley reçoit un appel du Cirque qui l’accuse d’avoir poussé un collègue à se suicider. Beaucoup de détails dans le rapport ne collent pas du tout à ce que Smiley a constaté avec le défunt espion et décide d’éclaircir toute l’affaire avant que tout s’écroule sur lui. Au fur et à mesure, il retrouve d’anciennes connaissances qui ont des rôles douteux dans cette affaire.

On ne retiendra de ce roman que la profondeur des personnages… Ou plutôt des esquisses car ce n’est que dans les romans suivants qu’on aura droit à une psychologie magnifique et travaillée des personnages dignes de Le Carré.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• La Courte Biographie de George Smiley est intéressante pour ceux qui adorent le personnage. Cependant, John Le Carré a modifié des détails depuis ce premier jet et c’est pour ça que L’Appel du Mort est un peu en décalé par rapport à La trilogie de Karla.

samedi 5 mai 2012

Noir Corbeau, de Joel Rose,

Un corps affreusement mutilé s'échoue sur les rivages de l'Hudson. Nous sommes en 1841 et New York vit des années sombres. L'enquête menée par le vieux Hays patine jusqu'à ce qu'il découvre une nouvelle d'Edgar Allan Poe décrivant exactement le meurtre de la jeune Mary. L'inspecteur rencontre le poète, qui prétend pouvoir résoudre l'énigme...
Quatrième de couverture par Points.
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C’est drôle, pour une fois qu’un livre dont personne n’a entendu parler me tombe dessus. Pas la peine de passer 3 mois devant ma boîte aux lettres pour le recevoir, ce livre m’est littéralement tombé dessus. Par hasard. Et mon visage s’est mis peu à peu à rayonner en lisant le résumé : une enquête avec le sublime Edgar Poe. C’est un sujet assez à la mode d’écrire avec des grandes figures historiques de la Littérature d’ailleurs (ou figures historiques tout court même…) et qui pourtant, est plutôt délicat. Car si un bouquin ne peut pas plaire à tout le monde, l’auteur pourra toujours se défendre que c’est une affaire de goût… Mais toucher à un personnage historique ? C’est doublement risqué et les râleurs peuvent s’en donner à cœur joie.

Mais l’interprétation d’Edgar Poe de Joel Rose m’a énormément touché. Déjà, toutes les métaphores douloureuses sur le physique tordu du poète, avec sa tête bombée, lourde, accentuant son savoir et en même temps, son corps trop maigre et ses épaules trop voutées pour supporter tout son chagrin. De la poésie qui entoure cette icône du genre. En plus du caractère : passionné, narcissique et en même temps, extrêmement sensible, dangereux… Un Edgar Poe fidèle sans en faire des tonnes, qui a ses défauts, ses qualités et surtout, toute sa magie obscure.
Les autres personnages ne manquent pas d’intérêt non plus. Je pense surtout au policier central, Jacob Hays (ou surnommé Le Vieux Hays dans le roman). Sans trop en dévoiler, j’ai beaucoup aimé le réalisme que lui offre Joel Rose par exemple en faisant de son personnage un adepte de la phrénologie (cette « science » qui disait pouvoir reconnaître les criminels à leur physique et qui est ignorée de nos jours). Il ne faut pas oublier que nous sommes en 1830-1840 et donc, Le Vieux Hays colle parfaitement à son époque. Cela change des personnages incroyablement modernes des romans historiques avec trop de qualités dignes du XXIème siècle. D’autres personnages, comme des criminels avec Ruby Pearl, peuvent frôler un peu la caricature mais rien de vraiment gênant.

Joel Rose fait un travail remarquable sur sa recherche sur l’époque. Si la dure période qui précède la guerre de Sécession aux États-Unis ne vous fait pas peur avec tous ses gangs peu fréquentables (si je vous parle du film Gangs of New-York, je pense que vous visualiserez l’ambiance du roman), vous risquez d’aimer l’ambiance qui se dégage de ce roman. D’autant plus que Edgar Poe n’est pas le seul personnage historique que Joel Rose met en scène dans Noir Corbeau.

Enfin, comme il s’agit d’un roman thriller, parlons de l’enquête… La couverture de l’édition que j’ai déclare « On pense à L’Aliéniste de Caleb Carr, en plus sanglant ». Publicité mensongère. Je n’ai lu que les deux premiers chapitres de L’Aliéniste pour tâter le terrain et pourtant, ces deux chapitres sont bien plus glauques que les 560 pages de Noir Corbeau. En clair, rien de bien violent ou de trop cruel. Mais les tâches de sang et les cadavres démembrés ne font pas forcément de bonnes enquêtes : Joel Rose maîtrise très bien ses énigmes intelligentes et ne dévoilera la réponse qu’au dernier moment. Donc accrochez-vous. C’est peut-être le soucis de ce roman : accrochez-vous. Il n’est pas long à lire, certes, mais il y a quelques longueurs et des problèmes de rythmes. Je pense par exemple au chapitre 65 où, lors d’une réception, Joel Rose s’étale pour la première et dernière fois sur les parures que les femmes portent. D’accord, le moment du roman y prête, mais les détails sont assez mal insérés et donnent l’impression que Joel Rose nous fait des grands signes avec des « Hé, vous avez vu ! J’ai même fait des recherches sur les robes d’époque ! ». Bref, pas très subtil et ça casse un peu le rythme. Quant au style, il est très simple mais pas sans émotion et reste donc très agréable. Les dialogues sont sympathiques et on a réellement l’impression de lire Edgar Poe lui-même (car cette fois, les citations du poète sont placées très naturellement).
En conclusion, je ne regrette pas ce petit roman qui me marquera par ses retournements de situation et les petites anecdotes qu’il offre sur le poète Edgar Poe et la triste époque durant laquelle il vivait.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Il n’est pas nécessaire d’avoir lu toutes les œuvres d’Edgar Poe. C’est conseillé, mais vous pouvez comprendre l’histoire quand même : Joel Rose nous cite énormément de poèmes et nouvelles fantastiques sans pour autant copier/coller vulgairement des passages entier et pourtant, expliquer clairement où il veut en venir. Seul le poème Le Corbeau est intégralement dans le roman.
• Malgré les nombreuses entorses chronologiques que s’autorise Joel Rose, le premier crime de Noir Corbeau, celui de Mary Rogers, a vraiment eu lieu. Étant entouré de mystère, Joel Rose partage une théorie en respectant le principal de l’enquête. Et Edgar Poe a effectivement écrit une nouvelle policière, mettant en scène le Chevalier Dupin, librement inspirée de ce fait divers et intitulée The Mystery of Marie Rogêt.

mercredi 2 mai 2012

Love & Pop, de Murakami,



Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le sujet troublant dans son film Tokyo Decadence. Par l’intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s’acheter des produits de marque.
Le roman raconte la journée d’une jeune fille qui, désirant absolument s’offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se passer comme elle l’avait prévu.
La littérature n’a que faire des question de moralité, dit Murakami Ryû, qui a construit son roman à la manière d’une œuvre d’Andy Warhol, en fondant dans la narration des bribes de conversations, d’émissions de radio ou de télévision, des litanies de marques, de titres de films ou des paroles de chansons à la mode. Comme un bruit de fond faisant soudain irruption au premier plan pour saturer le sens de ces rencontres qui ouvrent sur tous les possibles de l’humain. Tandis qu’une violence latente se fait de plus en plus pressante et précise.
Quatrième de couverture par Picquier (Poche).
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Un étrange roman dont l’auteur ne m’était pas inconnu. Mais je n’avais lu aucun roman de lui jusqu’à maintenant et, Love & Pop étant mis en avant sur les rayons et mon sac, déjà plein, me permettant de prendre un petit ouvrage, je finis par me lancer. 

Le sujet était intéressant : certes, on peut s’attendre à ce que l’auteur nous dise, tel un père puritain, « la prostitution, c’est le mâl ! », mais je connaissais déjà le style particulier de Murakami et le roman moraliste était certainement à exclure. Donc, un tabou de société civilisée vu et vécu par une jeune lycéenne qui ne sait rien de ces pratiques et qui va en découvrir le plus gros en une journée. Un thème intéressant avec une interprétation intéressante. Même chose pour le style de Murakami : les japonais ont un style différent, loin des métaphores et des longues descriptions. Mais Murakami arrive à retrancher ses courts paragraphes avec originalité, une structure sympa et légère.

Mais au final, j’ai un avis plutôt mitigé. Car il n’y a pas de conclusion. Enfin… Que je m’explique : nous faisons notre conclusion, maintenant que nous savons presque tout de cette pratique moderne de la prostitution, nous sommes capable de dire clairement ce que nous en pensons. Est-ce bien ? Est-ce mal ? Bref, vous connaissez la chanson. Le problème c’est que le personnage principal semble n’avoir rien appris de ses expériences et, honnêtement, j’ai été assez agacée par cette fin avec cette fille totalement inconsciente. En soit, ne pas aimer un personnage, ce n’est pas grave. Mais quand c’est le personnage principal et que ça brise toute la trame du roman… C’est quand même franchement énervant.

Donc ouais, un avis mitigé pour un petit bouquin qui me laissera un peu de marbre comme la question a été visitée et revisitée. Ce qui sauve le thème, c'est la façon de comment l'auteur l'aborde. Mais d’autres romans m’intéressent de Murakami et ça ne m’a pas refroidi pour autant. Heureusement.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Je n’ai rien trouvé sur ce roman en fait. Donc je vais juste dire que je me suis faîte draguer par trois vieillards dans un tram pendant que je lisais ce bouquin et que c’était franchement perturbant. Surtout pour le thème et pour le passage. Limite flippant… Content de l’anecdote ? Non ? Je me rattraperai la prochaine fois !
• Ah si... Certaines personnes pensaient que le livre parlaient de mode et non de prostitution. J'espère que vous lisez les résumés derrière les livres, vous aussi... ?