samedi 2 mars 2013

Le Pas de Merlin, de Jean-Louis Fetjaine,

Au VIe siècle, l'île de Bretagne est assaillie par les Saxons, les Gaëls et les Pictes. Après la mort du roi Guendoleu, tué lors d'une terrible bataille, son jeune barde Merlin se trouve plongé malgré lui dans un complot aux conséquences effroyables.
Fuyant la barbarie, perdu dans les affres d'un amour impossible, il parcourt les royaumes celtes ravagés par la guerre, suscitant la méfiance de ceux qui voient en lui le "fils du diable". Au plus profond de la forêt, pourtant, l'enfant se découvrira de bien étranges alliés. Au cours de ce voyage initiatique, celui qui deviendra Myrddin le Nécromant réussira-t-il à percer le fascinant secret qui pèse sur ses origines ?
Quatrième de couverture par Pocket (Fantasy)
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« Quelle sorte d’homme es-tu ? Et quelle sorte de Dieu sers-tu ? Tu n’es bon qu’à prier les morts ! »
P. 156
À mon tour, je découvre Jean-Louis Fetjaine, un auteur de la Fantasy française qui m’intéressait depuis un temps. Plus connu pour ses récits elfiques (la Trilogie des Elfes et les Chroniques des Elfes), j’ai plutôt essayé des romans plus discrets et je me suis donc lancée dans la petite saga du Pas de Merlin. Rien d’insurmontable, cela dit, Le Pas de Merlin ne se compose que deux tomes qui ne sont pas des lourds pavés.
Une première lecture qui partait assez mal et qui finalement, m'a réservé de bonnes surprises, juste de quoi me donner envie de poursuivre l'aventure.

Déjà, pour les intéressés, je préfère mettre en garde tout de suite : Le Pas de Merlin (nom du premier tome) est un mixte entre fiction et documentaire, c'est donc une première entrée dans de la fantasy légère et on sent que Jean-Louis Fetjaine garde de très bons souvenirs de ses études d’Histoire Médiévale. Le dossier en introduction est d’ailleurs bien complet et m’a aidé à me repérer entre tous ces peuples celtes. Toutefois, je me suis permise de compléter la carte qui figure juste avant le premier chapitre et de la rendre plus lisible, parce que les lettres pixelisées, hein... (j’espère qu’elle sera utile pour les futurs lecteurs, si j’ai oublié quelque chose ou si je me suis trompée, n’hésitez pas à me prévenir) :
 
En revanche, rien à redire pour la liste des personnages, elle a été très utile et je suis souvent revenue dessus.
Donc je pense que vous l’aurez compris : dans ce premier tome, le contexte Historique prend le pas sur le Fantasy et est très riche, très complet. Si j’aime tant les peuples celtes, ce n’est pas uniquement pour leurs légendes et leur imaginaire, mais aussi pour leurs coutumes, leur Histoire et leurs racines. En apprendre plus sur le peuple des Pictes, par exemple, m'a fait plaisir. Mais bien sûr, comme tout peuple humain, les armées menaient des guerres, et c'est le thème principal du Pas de Merlin en fait : bataille, trahison, tradition et survie, on est face à la guerre façon bien nordique et l’ambiance est plutôt bien installée. Je déplore juste un style un peu trop simpliste que j’ai trouvé même confus à certains moments.
[ci-contre, Saint Colomba aux portes de la forteresse du Roi Brude, illustration datant de 1906, par John R Skelton]

Cela dit, il ne faut pas prendre le Pas de Merlin comme une référence historique pour autant, ni un documentaire : il s’agit après tout du personnage de Merlin et je pense que le seconde tome, Brocéliande, sera beaucoup plus porté sur l’univers fantastique. C’était un petit peu une déception d’ailleurs : on voit très peu de fantastique dans les premiers chapitres et ce n’est que lors des dernières pages qu’on se sent pleinement dans une épopée mystique. En fait, le récit va en crescendo et s’arrête à un moment crucial.

[ci-contre, la ville de Cenarth au Pays-de-Galles de nos jours]

La fin laisse entendre un changement crucial pour les personnages, notamment le héros central et j'espère vraiment un changement dans le second tome, car je n’ai pas tellement apprécié le personnage de Merlin en fait. Je l’ai trouvé presque exagéré, mature pour un enfant certes mais par moments tête-à-claques et rien ne le rendait sympathique à mes yeux. Pour être honnête, j’ai même préféré l’un de ses ennemis [spoiler] le roi Ryderc [/spoiler], que je ne vois pas tellement comme un méchant en fait, je le voyais plus comme un personnage manipulé, comme le Roi Thomas dans Les Yeux du Dragon de Stephen King : quelqu’un de jeune qui s’appuie sur les mauvaises personnes. J’espère que j’y vois juste et que ce concept évoluera dans le second tome, ce qui pourrait être intéressant, quoique après, je peux aussi lourdement me tromper et ce personnage n’est en réalité que le pire des salauds. Je verrai bien.

 
Le peuple écossais, les Pictes, sont surtout représentés avec des peintures de guerre bleues. Image tirée du film péplum Centurion (2010).

En tout cas, bien que j’avais peur de ne pas accrocher au livre après les premiers chapitres, notamment parce que j’avais du mal à me repérer et me plonger dans l’univers, mon intérêt grandissait au fil des pages et je terminerai la saga en lisant Brocéliande dès que je l’aurai acheté, en espérant que la conclusion de l’aventure de Merlin Le Nécroman me satisfera pleinement. D'ailleurs, la lecture a été un vrai plaisir avec une artiste que j'aime énormement, Loreena McKennitt. Rien de tels que ses morceaux pour être dans l'univers que décrit Fetjaine :
Je parlais de cet auteur avec Léo Elfique d’ailleurs qui m’avait vivement conseillé les lectures des fameuses sagas elfiques, ayant Les Chroniques des Elfes déjà dans ma PAL, je pense que je ne tarderai pas trop à me lancer dedans~
Couverture, The Lady of Shalott, par John William Waterhouse (1894)
Si en plus on me prend par les sentiments avec mon peintre favori…

J'en profite pour rattacher cette chronique au Challenge des Légendes Arthuriennes :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Jean-Louis Fetjaine s’appuie sur des récits historiques et une bonne majorité des personnages ont réellement existé, comme Ryderc, Saint Colomba, Brude mac Maelchon, Áedán Mac Gabrán (ou Áedán de Daliada)... Saint Colomba a, comme dans le chapitre I Le Présage, assuré à Ryderc Hael que Dieu avait prévu qu'il mourrait dans son sommeil, chez lui.
• Bien qu'il ne soit pas question d'Arthur dans Le Pas de Merlin, j'ai quand même ajouté le tag Invité: Roi Arthur puisque la présence importante de Merlin suffit pour considérer ce roman comme un récit arthurien, en plus, il y a le futur Père Blaise.
• J’avais juste envie de dire que mon cher Works veut corriger « elfiques » par « celtiques ». Presque Works, presque.
• Pour ceux qui sont intéressés, la chronique du second et dernier tome.

1 commentaire:

  1. Vu tes anecdotes je vois que je vais encore galérer avec les noms utilisés (nan mais quelle idée de s’appeler Brude mac Maelchon, franchement ? :o =D)
    Sinon c'est encourageant ce que tu en dis, le livre traine dans ma PAL depuis un moment et je n'avais pas encore eu la motivation de m'y attaquer maintenant ça viendra peut-être !

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