En 1962, à Jackson, Mississipi, chez les Blancs, ce sont les Noires qui font le ménage et élèvent les enfants. Sans mot dire, sous peine de devoir prendre la porte. Est-ce le cas de Caroline, l’employée des Phelan, dont on n’a plus aucune nouvelle ? Mais franchement, qui s’en soucierait ? Ses amies, Minny et Aibileen, et surtout Skeeter, la propre fille des Phelan. La jeune étudiante blanche et les deux employées noires vont lier une alliance imprévisible pour « comprendre ».
Quatrième de couverture par Audiolib.
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Il y a un an, j’ai vu l’adaptation de La Couleur des Sentiments qui avait fait pas mal de bruits tant le jeu des actrices a été couronné de succès. J’ai beaucoup ri et j’ai versé ma petite larme à la fin et malgré ce ressenti positif, je n’ai jamais cherché à me plonger dans le livre, imaginant que cela ferait peut-être trop redondant...
Et puis à la bibliothèque, je suis tombée sur l’audiobook.
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de préciser ce qu’est un audiobook, mais grosso modo c’est un roman lu par une ou plusieurs personnes (douées d’une voix talentueuse la plupart du temps) et cela le transforme en CD. Mais ce que je tiens surtout à faire, en revanche, c’est défendre le format : si le numérique est la cible de nombreux débats, les audiobook n’a pas besoin de discuter et on passe directement à l’affirmation « ceux qui voient bien et écoutent des audiobook sont des fainéants ».
Mais le concept de l’audiobook me fascine bien plus que le débat autour du numérique et La Couleur des Sentiments est donc mon premier pas dans ce format… Et je suis ravie de l’expérience !
Déjà, un audiobook demande autant de concentration qu’une lecture papier : je ne pouvais pas mettre mes écouteurs et faire quelque chose de trop absorbant. En revanche, pendant que je cuisine (sérieux : vous avez déjà essayé de faire des cannelés avec un livre dans les mains ?), pendant que je passe le balai, pendant que je me promène ou même quand je m’épile, alors je me sens moins frustrée de ne pas avoir un livre sous les yeux ! Et le fait d’être lu apporte une autre vision, une nouvelle sonorité. Il y a des livres qui devraient être lus à voix haute.
Pareil : j’adore m’endormir en écoutant des histoires. Jusqu’à maintenant, je me concentrais sur les sagas mp3, comme Adoprixtoxis, Reflets d’Acide ou le très connu Donjon de Naheulbeuk… Mais je les connais presque par cœur maintenant. Pour changer, j’ai donc suivi la vie d’Aibileen, Minny et Skeeter avec les oreilles quand mes yeux étaient piqués de fatigue.
Déjà, une mention positive pour Audiolib d’avoir choisi trois narratrices différentes qui apportaient une certaine vivacité aux personnages. J’applaudis très fort le travail de Nathalie Hons, celle qui prête sa voix grave à Aibeleen : son timbre grave et presque désabusé apporte tout le charme de cette bonne femme. Par contre, j’ai moins aimé la voix de Nathalie Hugo mais je blâme plus la personnalité de miss Skeeter, un personnage que je pensais apprécier plus que ça... De façon surprenante, la miss Skeeter du livre est très différente de celle du film qui semble avoir été faite sur mesure pour l’actrice.
Mais la vraie richesse de ce livre ne vient pas vraiment des personnages (si on prend Hilly Holbrook, elle reste très cliché dans son genre : c’est la sale peste parfaite juste en surface), ce sont les relations nouées qui fascinent.
C’est un livre plein de bons sentiments qui apprend que la couleur d’une personne ne devrait pas avoir d’importance, l’ambiance n’est pas spécialement lourde ou réellement dramatique : on est loin des griffes antisémites de la Seconde Guerre Mondiale ou de la question sur l’âme des noirs sous la Renaissance. La Couleur des Sentiments n’est pas un livre sombre : il s’agit d’une lutte rythmé avec des notes d’humour et d’audace qui allège la tristesse du contexte. La morale est relativement discrète et le livre traite des relations entre les noirs et les blancs mais aussi entre les femmes, tantôt blanches, tantôt noires, tantôt mariées, tantôt célibataires…
Et ça fait du bien de ne pas se cantonner à un seul aspect et d’exploiter le contexte historique un peu plus.
[ci-contre, l’auteur et Octavia Spencer qui a été applaudie pour son rôle de Minny Jackson dans l’adaptation cinématographique.]
[ci-contre, l’auteur et Octavia Spencer qui a été applaudie pour son rôle de Minny Jackson dans l’adaptation cinématographique.]
Bien que j’ai été déçue par miss Skeeter (que j’ai trouvée quelque peu geignarde dans le roman… Sûrement la faute au film de m’avoir fait voir une tête brûlée qui s’affirme non-stop), j’ai aimé sa trame : vivre en tant qu’écrivain est difficile. Surtout quand on est une femme. Surtout quand on vit dans les années 1960.
Mais la trame que j’ai préférée, c’est celle entre Minny et Celia Foote. Je pense même que Celia Foote est celle que j’ai adorée le plus : entre Minny et Celia, c’est le récit d’une timide amitié entre une forte tête assez sensible et une naïve qui a autant de cœur que de force.
Par contre, je n’ai rien remarqué de spécial concernant l’écriture ou la traduction malgré quelques comparaisons bien choisies et une ambiance vraiment installée : l’avantage des voix sert à bien différencier les narratrices et apporte une certaine diversité. Même si il n’y a pas une musicalité renversante, l’émotion traverse quand même les mots mais ce n’est pas la plume la plus marquante que j’ai pu écouter…
En clair, un livre frais et agréable qui apporte des notes positives. Je ne regrette pas la lecture en fin de compte car j’avais une impression de vide avec la fin du film et effectivement : beaucoup de conclusions manquent à l’appel. Cela dit, deux ou trois chapitres de plus n’aurait pas été de refus car je serais curieuse de voir l’évolution de chaque foyer ! Tant pis, ça n’empêche pas La Couleur des Sentiments d’être un livre sympathique mais n’en attendez pas trop non plus : son succès est aussi porté par le film et on parle autant du roman que de l’adaptation.
J’en profite pour valider l’idée 6 du Challenge des 170 Idées, certes, je suis un peu jeune pour avoir eu exactement le même vélo-promeneur, mais c’était presque ça !
J’en profite pour valider l’idée 6 du Challenge des 170 Idées, certes, je suis un peu jeune pour avoir eu exactement le même vélo-promeneur, mais c’était presque ça !
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Un petit scandale a éclaté avec ce livre : Abilene Cooper qui a travaillé pour le frère de l’auteur pendant douze ans a accusé Kathryn Stockett de s’être trop appuyée sur sa vie et que La Couleur des Sentiments serait une biographique publiée sans son accord et où elle n’a pas touché le moindre revenu. Bien sûr, Kathryn Stockett a démenti. En revanche, à la fin du livre, une brève nouvelle intitulée Un peu trop tard (Too Little Too Late) permet à l’auteur de partager sa propre expérience (à la façon de miss Skeeter avec Constantine) avec sa propre maid Demetrie.
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J'ai adoré ce livre <3 l'expérience audio doit être intéressante, avec ces 3 narratrices différentes ! Cette histoire m'a beaucoup marquée :)
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