samedi 18 novembre 2017

Une Nuit sans lunes, de Magalie Ségura,

Le jour de l’affrontement final approche.
Jerry sait maintenant qu’Éléa n’est pas le Champion des Fées qui affrontera l’infâme duc Korta. C’est Axel qui va devoir jouer ce rôle. Son père, le roi de Pandème, était arrivé à cette même conclusion des années auparavant. Mais craignant pour son fils, il lui demande de revenir à ses côtés, en Akal, où l’alliance des deux royaumes a été scellée. Pourtant le peuple de Leïlan a besoin d’Axel : Korta met le pays à feu et à sang, obligeant les habitants de la Forêt Interdite à se sacrifier avant le Dernier Combat, pour assurer ainsi sa victoire contre les Fées. C’est l’heure où les derniers masques tombent. De cruels dilemmes assaillent chacun des héros de Leïlan. La situation semble désespérée, mais les Fées n’ont peut-être pas encore dit leur dernier mot…
Quatrième de couverture par Milady.
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« J’étais prêt à mourir… pour une simple vision de bonheur. »

Alors là, j’avoue que je suis bluffée ! Si j’avais trouvé le second tome assez fade et sans force réelle, le troisième et dernier tome de Leïlan est nettement meilleur et, comme je l’avais prédit, Pour Éloïse se fera complètement effacé entre mes impressions de Les Yeux de Leïlan et d’Une Nuit sans lunes.

Qu’est-ce que ce tome final a de plus que ses deux prédécesseurs ? Des rebondissements qui motivent la lecture déjà. Dans Pour Éloïse, j’avais trouvé beaucoup de temps morts et des passages qui tournaient régulièrement autour des mêmes questions : Une Nuit sans lunes est moins répétitif et tous les personnages ont leur importance et s’avancent au-devant du lecteur.
Même si j’arrive à apprécier Axel et Victoire, leur alchimie n’est pas du tout ma priorité, leur préférant celle de Jerraïkar et Imma, ou encore celle de Sélène et Erwan. D’autres personnages pour eux-mêmes aussi : bien sûr, la petite Chloé (qui mériterait presque une saga à elle toute seule !), San (le loup, oui, j’adore les loups et j’aime beaucoup San) et même Muht qui a réussi à me convaincre jusqu’au bout.
Aucun personnage n’est oublié, chacun à sa conclusion et Magali Ségura arrive même à en faire évoluer dans cette extrême fin, comme la princesse Éloïse dont le changement rapide mais logique fascine.

Tour de force au niveau des acteurs de ce dernier acte mais également au niveau de l’ambiance : Ségura nous avait habitués aux forêts denses, à la nature vierge et puissante. Dans ce tome, le lecteur côtoie bien plus la cour royale, les châteaux et les villages plus communs que ceux des résistants. Et sa plume arrive à nous dresser ce décor avec la même aisance, tapant plus dans la maturité d’ailleurs !
Si la saga avait au début des allures de Fantasy jeunesse, on se dit que les livres peuvent aussi tomber entre les mains d’adultes et conquérir des cœurs plus âgés.
On peut toujours reprocher une pointe de manichéisme, certes, mais Magali Ségura ne tombe pas dans le cliché absolu et arrive à nuancer son univers : sans spoiler, tous les méchants ne meurent pas et tous les gentils ne survivent pas forcément. Comme quoi, il n’y a pas que des facilités sur le chemin de cette compagnie de rebelles.

D’accord : beaucoup de lecteurs trouveront les révélations évidentes et sans surprises (et encore, certains rebondissements m’ont étonnée), mais si on se prête au jeu, si on s’attache, Une Nuit sans lunes représente un bien beau final qu’on sent écrit avec cœur. La fin n’est pas abrupte et l’auteure nous berce dans ce monde d’illusions jusqu’au bout, avant de nous laisser avec quelques rêves.
C’est sans aucune hésitation que je vais m’intéresser à l’autre saga de l’auteure : Éternité.

« Il se jetait sur Korta, comme si la mort de cet homme était la raison de sa naissance. »

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Les critiques des deux tomes précédents (avec les cartes) :
1 – Les Yeux de Leïlan
2 – Pour Héloïse


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