Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l’entraînent dans un voyage périlleux.
C’est le début d’une grande aventure, d’une fantastique quête au trésor semée d’embûches et d’épreuves, qui mènera Bilbo jusqu’à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug…
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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« Excusez-moi de vous avoir fait attendre ! » allait-il dire, quand il vit que ce n’était nullement Gandalf, mais un nain avec une barbe bleue passée dans une ceinture dorée et des yeux brillants sous son capuchon vert.
Aussitôt la porte ouverte, il entra tout comme s’il était attendu. Il suspendit son capuchon à la patère la plus proche et dit avec un profond salut : « Dwalïn, pour vous servir ! »
P. 17
Acheté à Noël pour ma mère qui est une véritable fan de Tolkien (dans cette édition, oui, la moins chère quoi), j’avoue que je ne pensais pas que le lirai Bilbo le Hobbit avant elle. À croire que l’ambiance du film tout récemment sorti m’a définitivement conquise et que je voulais absolument plonger dans l’histoire originale, découvrant par la même occasion mon premier roman de Tolkien.
Qu’on se le dise encore une fois, Bilbo le Hobbit est une aventure avant tout adressée aux enfants et je ne m’attendais donc évidemment pas à des batailles épiques, des événements sérieux et donnant dans le heroic fantasy à la limite chevaleresque. Bilbo le Hobbit est une petite histoire fraîche et innocente, le genre de livre qu’un adulte doit lire à ses enfants en mettant du cœur dans son récit, ses imitations et ses dialogues pour en faire vraiment une aventure exceptionnelle. Quand finalement vous avez l’âge de lire tout seul, Bilbo le Hobbit réclame beaucoup d’imagination : j’ai regretté quelque peu le manque de détails, les événements s’enchaînant trop rapidement tout en sachant que c’était un roman jeunesse, c’est pourquoi je m’attarde encore sur ce que j’imaginais durant ma lecture, ressavourant les souvenirs inventés.
Là où j’avais bien du mal à me raccrocher, c’était sur les personnages : Bilbo Baggins, déjà, est le héros typique d’un petit conte fantasy, ressassant ses soucis, changeant au fur et à mesure pour atteindre une apogée enviée par ses compagnons (ou presque…). Mais malgré cette esquisse un peu brouillon, enfantine, je l’ai trouvé relativement touchant malgré tout.
Ce que j’ai réellement regretté, en revanche, c’est le manque de détails sur les nains. Hormis Thorïn, Balïn, Kíli, Fíli, Dori et Bombur, on ne sait rien sur les autres et certains n’ont même aucune réplique de tout le roman ! Et encore, seul Thorïn et Bombur sortent vraiment du lot, avec des caractères plus distincts, laissant les autres partager trop de points communs, trop de réactions globales… Quitte à ce que cela grignote une centaine de pages de plus, je n’aurai pas dit non à plus d’interactions et de moments nainesques dans la Thorïn et Compagnie !
Et je suis sûre que, enfant, j’aurai eu le même avis.
Heureusement que des artistes sont là pour exaucer mes vœux, s’inspirant du film de Jackson pour les caractères, à droite d'ailleurs, PabutteGO propose une réponse du pouquoi du comment Kíli est devenu brun dans le film.
N'oubliez pas de rendre visite à la galerie de Barukurii, qui a fait les deux premières images, cette artiste est juste superbe.
D’ailleurs, si vous ne regrettez pas que la plupart des nains servent de meubles parce que vous ne vous en sortez toujours pas au niveau des noms, ne vous inquiétez pas, le traducteur lui-même s’emmêlait les pinceaux, comme le prouve cette petite erreur à la page 186 :
« Après, ce sera Kíli, Oïn, Gloïn et Dorïn. »Celui qui trouve l’erreur sans vérifier aura droit à un martapage super sexy avec des nains barbus et velus dessus.
Mais rassurez-vous, Tolkien lui-même se trompe à un moment, prétendant que Fíli est plus jeune que Kíli alors que ce n’est pas le cas, confondant les deux frangins. Par chance, il y a les grosses forcenées comme moi qui perdent leur temps à concevoir des petits schémas qui peuvent se révéler utiles, si vous le souhaitez :
De plus, je ne sais pas si c’était le style que Tolkien s’imposait ou une mauvaise traduction, mais je trouvais certains passages étaient brouillons, confus… Parfois, on ne savait plus trop de qui on parlait, mais je suspecte vraiment la qualité de la traduction en fait.
Cela dit, avant qu’on me sorte que ma chronique n’est qu’un amas de critiques négatives d’une littéraire frustrée et refoulée, je tiens à préciser le point principal : l’histoire m’a définitivement emballé et si je râle sur la brièveté du récit, c’est bien que je voulais qu’il dure plus longtemps. Donc vous avez seulement le droit de m’appeler littéraire frustrée.
Bilbo le Hobbit réserve de très bons de retournements de situation, des idées originales (le chapitre 9 est juste magnifique pour ce fameux moyen de transport) et reste une lecture agréable, originale et les émotions n’en restent pas moins fortes, puisque j’ai ri, j’ai pleuré et je me suis sentie aux côtés des personnages durant l’aventure.
Mais désormais la fameuse question : vais-je me lancer enfin dans Le Seigneur des Anneaux ? Ah ah. Peut-être pas cette année, peut-être pas l’année prochaine, mais un jour, qui sait ? Si je devais choisir un prochain Tolkien, je songeais plutôt au Silmarillion ou les histoires extérieures à propos des Terres du Milieu, même si certains me conseilleront peut-être la célèbre trilogie de Tolkien pour être définitivement familière à son fantastique univers.
Bref, je verrai bien par la suite…
Pour finir, je dirai juste que lire le dernier passage où apparaît Smaug le dragon sur cette musique de Skyrim. Bah. C’est magistral, c’est pas de la rigolade.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Bilbo a souvent changé de nom à travers toutes les traductions françaises, passant de la version originale qui est Bilbo Baggins, à Bilbo Sacquet voire Bilbo Bessac. Son prénom passe aussi de Bilbo à Bilbon dans certaines versions.
• Tolkien avait du mal à s’entendre avec ses éditeurs, écrivant Dwarf Dwarves au pluriel au lieu de Dwarfs comme l’exigeait la règle. Tolkien suivait pourtant un raisonnement logique (et même avant de connaître ce fait, j’étais persuadée que le pluriel de dwarf était dwarves) mais depuis quelques temps déjà, dwarves est de plus en plus utilisé (comme on peut le voir ici). Cela dit, le pluriel que Tolkien voulait vraiment utiliser est en réalité dwarrows, voire dwerrows.
• Je le précise au cas où, puisque j’étais l’une des premières à me poser la question quand j’ai appris cet été que Peter Jackson prévoyait une trilogie : oui, Bilbo le Hobbit n’est qu’en un seul tome et ceux qui auront lu et vu les œuvres comprendront qu’elles se complètent plus ou moins. J’espère juste que Jackson s’attardera plus sur la conclusion. Si vous voulez mon avis, j’aurai adoré un volet sur la bataille que mène Balïn contre les Goblins. [spoiler] Parce que dans le fond, on sait tous que j’aime pleurer et que voir Balïn, Ori et Oïn périrent à leur tour m’aurait arraché toutes les larmes de mon corps. [/spoiler]
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