jeudi 31 juillet 2014

L'Hermine, de Diane Lacombe,

Écosse, 1390. Pour éviter un mariage détestable qu’on lui impose, la belle Lire MacGugan se résout à épouser Baltair MacNèil, qu’elle sauve ainsi de la potence.
Tandis que Baltair, embauché comme mercenaire par différents seigneurs, assiste à la déroute de Robert III dont le règne est malmené par les luttes entre nobles, Lite se consacre corps et âme à l’expansion du domaine de sa belle-famille, à Mallaig, tout en tenant son époux à distance.
C’est pourtant elle qui, bien des guerres et des trahisons plus tard, tentera par tous les moyens d’empêcher la perte de Baltair...
Quatrième de couverture par Pocket.
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« Les deux hommes n’étaient certes pas faits du même métal : l’un affichait noblesse et pacifisme et m’avait pourtant déshonorée sans manifester aucun scrupule ; alors que l’autre, prétendument rustique et brutal, n’avait jamais levé la main sur moi, ni pour me battre ni pour me forcer. »
P. 259

Difficile de traîner dans les rayons historiques sans jamais entendre parler de Diane Lacombe ou au moins de sa trilogie Le Clan de Mallaig. Ce ne sont toutefois pas les nombreux avis positifs qui m’ont poussé à prendre ce premier tome mais bien ma passion incommensurable pour l’Écosse. Et le Challenge Écossais a achevé de me pousser dans les pages de L’Hermine.

Mon avis rejoint donc celui de nombreux lecteurs : L’Hermine est un bon livre, pas excellent, pas mauvais non plus, j’en garderai un souvenir sympathique mais pas vraiment impérissable. En fait, si il y a bien un défaut que je peux reprocher à l’histoire que m’a conté Lacombe, c’est le rythme de son récit. Certains passages m’ont captivée, mais d’autres m’ont, au contraire, parus trop longs, trop lents. Il s’écoule quand même presque dix ans dans ce tome-ci et j’ai eu l’impression d’une lecture en frise chronologique : on assiste aux événements les plus marquants d’une saison et hop, on fait un petit bond dans le temps avec, entre chaque passages, des miettes peu nourrissantes pour le lecteur, de quoi grailler avant de se remettre en selle.
Bref, un problème de rythme qui ne me convenait pas. En plus d’avoir du mal avec ces chapitres à la première personne et d’autres à la troisième personne, c’est là un soucis d’esthétique qui me perturbe bien souvent.

Cela dit, je n’ai pas eu l’impression d’avoir perdu mon temps en lisant L’Hermine car Diane Lacombe a répondu à ma principale attente : découvrir l’Écosse du Moyen-âge tardif. L’auteur nous sert donc en termes d’époque, en linguistique, en géographie, en politique, en mode, en tradition et même en plats. Et belle qualité : la partie historique est équilibrée avec la dimension romantique, ceux qui lisent L’Hermine pour découvrir les Highlands de 1390 seront autant servis que ceux qui rêvent de romance entre belles rouquines et fiers caterans en kilt. J’ai donc eu clairement l’impression d’apprendre une foule de détails et c’est surtout grâce à ces découvertes que je garderai des bribes de L’Hermine en mémoire.

Mais outre de présenter les Écossais autrement qu’en sauvages pictes qu’ils étaient pendant le Haut Moyen-âge, Diane Lacombe offre un idylle un peu vache entre la ravissante Lite MacGugan et l’indomptable Baltair MacNèil. Bien que le couple est lové dans les clichés les plus classiques de la romance historique, je ne les ai pas détesté : Lite m’a parfois surprise sur certains choix idiots mais cliché oblige tandis que le caractère borné de Baltair m’a fait soupirer plus d’une fois mais là encore, cliché oblige. Sans oublier les vilains Stewart et le grossier Alasdair Leslie, histoire de rendre les schémas encore plus dramatiques.
Je me suis davantage attachée à Tadèus et la petite Anna Chattan, à la tendre Dame Égidia et au téméraire Struan MacNèil, fils du brutal Parthalan que j’ai été incapable de détester. Bref, une flopée de personnages que j’aurai aimé voir plus souvent (placer différents points de vue aurait été intéressant je pense mais le lecteur était comme obligé à uniquement se focaliser sur la relation, pourtant intrigante, entre Lire et Baltair).

La Destruction de la Cathédrale d’Elgin selon Thomas Allom, 
un événement du livre qui connaîtra de nombreuses répercutions.

En somme, si j’ai regretté la mise en avant du couple formé par Lite et Baltair (bien qu’intéressant, je ne le trouvais pas exceptionnels et d’autres personnages me captivaient davantage) et quelques longueurs où j’avais l’impression qu’il ne se passait rien, L’Hermine recèle de nombreux secrets sur les Highlands de l’époque et mérite sa place d’honneur sur les étagères de romans historiques !

D’autant plus qu’il s’agit de ma première participation au Challenge Écosse, ce n’est pas rien. En puis, je peux rattacher cette chronique à l’idée 120 du Challenge des 170 Idées (hé, ce sont des pierres en mode légo, mais ce sont des pierres quand même !) :
http://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2014/06/challenge-06-challenge-litterature.htmlhttp://lectures-de-vampire-aigri.blogspot.fr/2013/11/challenge-04-le-challenge-de-170-idees.html

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Si Lite et Baltair sont deux personnages fictifs, leur route croise des personnages historiques, à commencer bien évidemment par Richard III mais aussi Alasdair Leslie, Mariota Leslie, Donald MacDonald, Alexandre Stewart fils et encore d’autres… Certains événements sont aussi réels, comme l’incendie de la Cathédrale d’Elgin en 1390 par exemple.
• Mallaig est une ville qui parlera aux Potterheads car c’est bien par là que passe le Poudlard Express ! Les collines dans la région sont devenues célèbres grâce aux films d’ailleurs et des wagons sont exposés pour les touristes qui viennent à Mallaig.
• Bien qu’il porte le numéro 1, L’Hermine a en fait été écrit en dernier, servant pour explorer les racines des personnages du tome 2.
Lady Clare, de John William Waterhouse a servi pour la couverture des éditions Pocket.




4 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas du tout l'auteur (bouh honte à moi ^^), mais j'irais fureter de son côté à ma prochain visite en librairie. Malgré tes commentaires sur le rythme et les clichés du couple principal, j'ai bien envie de tenter l'aventure, ne serait-ce que pour l'ambiance et la plongée historique. Merci pour la découverte.

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    1. Oh ! Alors c'est moi qui me faisait agresser sur le net avec cette trilogie ! xD
      Après, tous les avis s'accordent à dire que c'est le moins bon de la trilogie, donc ça fait un début et on garde le meilleur pour la fin. J'irai lire ton avis si tu te laisses tenter alors !
      De rien~

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  2. Comme toi, je ne suis pas friande de l'alternance PoV à la 1ère et la 3è personne, ça me perturbe...

    J'avais lu ce tome en dernier, dans l'ordre de parution comme tu le fais remarquer à la fin de ton article, et comme je connaissais déjà Baltair depuis La Châtelaine de Mallaig, j'étais ravie de le retrouver et de découvrir les folles années de sa jeunesse tumultueuse...
    Lite est un personnage un peu à part qui apparaissait vraiment spécial dans le tome 2 mais je n'en dis pas plus...

    J'avais beaucoup apprécié Struan également !

    Je partage ton avis sur le bon équilibre entre romance et plongée historique dans les Highlands et je dois avouer que j'ai largement préféré cette série à celle portant sur le même sujet et s'intitulant La Vallée des larmes...

    Bref, avec Missie on va bientôt débuter la relecture du Clan de Mallaig, j'ai hâte de m'y replonger... ;)

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  3. Tout comme Parthie javais lu la saga dans l'ordre de parution donc ce volume en dernier et c'est celui que j'ai le moins aimé, Lite m'avait agacée et Baltair manque de charisme je trouve si l'on compare avec ses descendants ^^^des volumes suivants.

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