Le Loup des Steppes raconte l’histoire de Harry Haller, homme désabusé, tiraillé entre un besoin d’isolement, presque de sauvagerie, un aspect de lui-même qu’il nomme « le loup des steppes », et l’intégration dans la société, qu’il recherche malgré tout, encore et toujours.La découverte d’un fascicule décrivant sa propre histoire, ainsi que sa rencontre avec Hermine, qui le prend sous son aile, vont l’obliger à sortir de son existence recluse et à se confronter aux multiples aspects de sa personnalité. Il entame ainsi un parcours initiatique (thème cher à Hermann Hesse) qui le fera passer par toutes les facettes possibles de son existence. Il apprend ainsi à jouir de la vie et à utiliser l’humour pour se distancier de l’absurdité du monde et progresser.
Quatrième de couverture par Wikipédia.
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« Elle prit congé. C’était un adieu ; c’était l’automne ; c’était le destin qui surgissait après que la rose d’été eut si pleinement fleuri et embaumé l’air. »
P. 241
J’ai un p’tit dada par chez moi, c’est de voir des films O.V.N.I., le genre de film où quand les crédits défilent je me dis, partagée entre le rire et la peur, « Bon Dieu, qu’est-ce que je viens de voir ? » (Sex Addict est l’exemple le plus pertinent qui me vient en tête). Pourtant, jusqu’à présent, je n’avais jamais lu d’O.L.N.I. (Objet livresque non identifié) mais je peux affirmer, sans me tromper, que je viens de rentrer dans le bain avec Le Loup des Steppes.
Je ne vais pas dire que Le Loup des Steppes n’est pas excellent, mais il n’est pas mauvais non plus : il est juste très particulier (c’est le meilleur mot à employer quand on ne veut pas vexer un fou) et je ne pense pas que je l’aurais supporté s’il avait excédé les 310 pages.
Le sujet pourtant m’a plu : un homme qui pense réellement être l’unique être malade et décalé finit par rencontrer des compatriotes moins sauvages mais tout aussi étranges. Il y a un côté franchement burlesque et dérangeant dans ce livre comme une version moderne d’Alice au Pays des Merveilles avec le ton désabusé de Fight Club, du surréalisme avec une ambiance de foire qui fait que le roman de Hermann Hesse se démarque de beaucoup d’autres.
La plume est sympathique, assurément et le rythme, malgré l’impression parfois de tourner en rond, reste fluide. Si l’histoire semble assez pauvre en action, je ne me suis pourtant que peu ennuyée durant ma lecture : certains rebondissements font que je voulais lire la suite le plus vite possible et la fin est assez explosive, récompensant le lecteur d’avoir enduré les pensées les plus sombres d’Harry Haller. [spoiler de la fête finale] Les panneaux comme « Hermine est en enfer » m’ont foutu de sacrées claques par exemple ! [/spoiler de la fête finale]
Mais bon, tout de même… La conclusion n’était pas du tout à mon goût, ayant des allures d’inachevée et laissant le lecteur dans le brouillard, l’interprétation la plus libre.
Si ce n’est pas un fabuleux roman que je place sur un piédestal, je garderai tout de même en mémoire l’affreux Harry Haller et sa rencontre très originale avec Hermine. Un roman donc hors du commun mais bien top décalé pour réellement me marquer.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• J’ai décidé de conserver la double nationalité allemande et suisse pour Le Loup des Steppes : Hermann Hesse est bien un auteur allemand qui, avec la montée du nazisme, a décidé de fuir en Suisse, prenant la nationalité du pays en 1924, la même année de son mariage avec Ruth Wenger.
• Le Loup des Steppes a été interdit sous le régime nazi.
• Je me demandais si Hermine était pour renvoyer à l’animal, en opposition au loup, mais non : dans la version allemande, le personnage s’appelle toujours Hermine, jouant plus avec le prénom Hermann.
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