jeudi 31 mars 2016

Le Secret de l'Épouvanteur, de Joseph Delaney,

« L’hiver va être long et rude, mon fils. Tous les signes l’annoncent. Les hirondelles se sont envolées vers le sud presque un mois plus tôt qu’à l’accoutumé, et les premières gelées sont survenues alors que mes rosiers étaient encore en fleur. Je n’avais jamais vu ça. Ce sera une période éprouvante ; aucun de nous n’en sortira indemne. Aussi, ne quitte jamais ton maître. Il est ton seul véritable ami. Vous devrez vous soutenir l’un l’autre. » 
Alors que le froid se fait plus vif, l’Épouvanteur reçoit un message qui semble grandement le perturber. Il décide aussitôt de quitter Chipenden pour se rendre dans sa maison d’hiver, à Anglezarke. La vieille demeure est lugubre ; dans les profondeurs obscures de ses caves sont enfermés des sorcières et des gobelins. Quant au mystérieux auteur de la lettre, qui rôde dans les parages, il se révèle être l’ennemi juré de John Gregory. Au cours des longs mois d’hiver, Tom découvre peu à peu le passé de son maître. L’Épouvanteur doit-il payer le prix de ses erreurs de jeunesse ? Lorsque certains secrets, qu’il a toujours dissimulés, seront finalement dévoilés, Tom va se trouver en grand danger…
Quatrième de couverture par Bayard Jeunesse.
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Quand j’ai lu le second tome de l’Épouvanteur, j’ai eu peur. Pas à cause de l’histoire, mais à cause de ma déception : la saga partait si bien avec son premier roman riche en noirceur halloweenesque que j’avais concentré beaucoup d’espoir dans la suite... pour finir avec un sentiment très mitigé.
Forcément, j’ai commencé Le Secret de l’Épouvanteur un peu à reculons. Puis, en fin de compte, Joseph Delaney a réussi à me reconquérir !


J’ai un petit faible : c’est lorsqu’un auteur, qui utilise un monde où les monstres existent, aborde le côté sombre d’un être humain, alors l’homme devient aussi dangereux qu’une goule ou un zombie. Le concept d’homo homini lupus marche à chaque fois avec moi comme le prouvent Le Dernier Vœu et Un Vampire Ordinaire, et par bonheur, Le Secret de l’Épouvanteur a fait ses preuves aussi.
L’antagoniste, Morgan, est très intéressant même dans un livre pour enfants : il apporte une dose de frissons et d’horreur qui se démarque de celle apportée par les sorcières et les gobelins. Si le style jeunesse pose des limites, Joseph Delaney explore pleinement chaque facette et respecte le contexte : un joli exercice très bien mené donc, d’autant plus que la dimension surnaturelle reste présente, elle n’est pas oubliée pour autant.

Le fait d’introduire un peu d’homo homini lupus apporte une dimension humaine, très humaine. Mais la sensibilité ne se trouve pas uniquement du côté de l’intrigue de Morgan : le lecteur en apprend plus sur l’Épouvanteur Gregory et sa vie privée tout comme il a droit aux premières révélations concernant les parents de Tom. Sa mère occupe une place encore importante dans cette partie et je ne me lasse toujours pas de ce personnage.
Chaque révélation, chaque réponse a du sens et même si les secrets étaient mal gardés pour certains lecteurs, la vérité une fois déballée fait plaisir et reste prenante.

Quant à la plume, ou plutôt à la traduction, elle reste toujours aussi agréable avec ses dialogues rythmés, les moments de suspens gérés et un vocabulaire finement choisi pour installer une ambiance brumeuse et glaciale.

Un tome que je mettrais au-dessus des deux premiers. Oui, oui, même le premier que j’avais déjà pleinement adoré ! Les personnages prennent un relief saisissant, même les secondaires, les thèmes sont poignants et éveillent une sensibilité tout en nous plongeant dans un hiver mortifère. Une très bonne lecture pour cette troisième aventure de l’Épouvanteur et de son apprenti !

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,

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