Les druides règnent sur une forêt primordiale et sacrée sise au cœur du monde. Détenteurs d’une sagesse millénaire, ils sont les gardiens du Pacte Ancien, dont le respect garantit la paix entre les peuples. Mais un crime de sang d’une violence inouïe met en péril le fragile échiquier politique des royaumes du Nord. Le druide Obrigan, aidé de ses deux apprentis, ne dispose que de vingt et un jours, pas un de plus, pour élucider les circonstances du drame, faute de quoi une guerre totale éclatera. Et tandis que le compte à rebours tourne, chaque lune apporte son lot de nouveaux cadavres, l’entraînant toujours plus loin dans l’horreur…
Quatrième de couverture par J’ai Lu.
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« Autrefois, il prêchait la vérité et se vouait corps et âme à la mère verte. Désormais, il mentait, volait et décidait du sort d’autrui... Il détestait cela. »
P. 331
Il était temps que je découvre Oliver Peru, cet auteur français qui vient de Montpellier (enfin quelque chose de bien dans cette ville) qui commence à se faire un nom dans les étagères Fantasy des librairies. Je me suis donc approchée à pas feutrés de son roman où il y a autant de pages que d’arbres : Druide, un récit sombre comme un bois inexploré, enchanteur comme un Brocéliande en noir et blanc.
Trébuchant sur les racines noueuses du début du récit, Druide m’a vraiment fait l’effet d’une promenade dans une forêt ample, dense et parfaitement inconnue : les premières pages ont été vite parcourues tant j’étais avide de me plonger dans cette contrée, puis je me suis rapidement sentie perdue au milieu de cet univers boisé, commençant doucement à décrocher. C’est un des grands défauts de la Fantasy et c’est un élément difficile à maîtriser : captiver le lecteur dans un monde imaginaire, le transporter délicatement dans ce flot de connaissances et ne pas le laisser se noyer. D’où les nombreuses sagas avec une flopée de tomes d’ailleurs. Mais ici, Peru ne s’étend pas : en un tome, il doit expliquer l’histoire qui déchire le royaume entre le Sonrygar et le Rahimir depuis tant d’années, le rôle que jouent les druides et les factions qui les divisent et autres mystères sur lesquels le lecteur butera chapitre après chapitre.
Elle n’est peut-être pas aussi vaste que celle du Seigneur des Anneaux ou du Trône de Fer,
mais la carte vous sera quand même utile à vos débuts.
Les rebondissements sont tout de même efficaces : ils ponctuent la lecture, piquent la curiosité. J’ai aimé explorer cet enchevêtrement de branches et de racines aux côtés d’Obrigan, un personnage classique mais appréciable, qui a vécu beaucoup d’événements marquants et qui en traversera beaucoup d’autres. J’ai surtout aimé surtout la richesse de ses relations avec ses deux apprentis, Kesher et Tobias, qui sont comme deux fils, son maître loup, Freneon, sa rivalité puérile mais tassée avec Serophon, l’autre druide qui aimait sa dulcinée du nom de Kalyaste... Bref, une panoplie riche avec des personnages tous très sympathiques. J’ai particulièrement aimé Freneon, la jeune druide Arkantia et ce qu’elle vivra, Jarekson sans oublier Yllias et l’originalité de Neferthil. Bien sûr, ce ne sont que des noms parsemés, seuls les lecteurs sauront de qui je parle et j’en tais certains pour que le suspens des prochains lecteurs reste savoureux !
Dernière mention toutefois pour Chirken, un druide particulièrement maudit mais qui suit le schéma typique des personnages que j’adore.
Les liens sont tissés avec logique et réalisme, mais Peru va plus loin dans cette sagesse : son œuvre est complète. C’est une véritable enquête où aucune question n’est laissée sans réponse, où tout s’imbrique, s’emboîte avec une logique digne d’un policier. Forcément, cette qualité enchaîne sur une autre qualité : une conclusion très satisfaisante. Le lecteur découvre des vérités, comprend de nombreuses énigmes et connaît le mot-fin de chaque acteur de cette péripétie sanguinaire. Un peu courte toutefois, mais est-ce que je pouvais en avoir assez ? En fait, si le début m’a paru terriblement long, la fin était d’une rapidité frustrante. Il ne me reste qu’à ressasser les dernières pages et me remémorer de magnifiques passages pour combler cette soif.
Alors je ne dirais pas que Druide est un roman parfait, mais je peux confirmer une chose : ce n’est pas donné à tous les auteurs de faire un premier roman aussi encourageant, aussi bien ficelé. Je suivrai donc Oliver Peru dans ses prochaines embarcations ! Je voulais attendre la sortie du tome 2 de Martyrs, mais sachant qu’il a creusé son nid dans les librairies depuis mercredi, je peux m’attaquer à cette nouvelle saga à mon tour.
Je ne m’y attendais pas vraiment au début de ma lecture, mais en fait je peux rattacher Druide au Challenge Dark Fantasy. Je lie cette chronique aussi à l'idée 75 du Challenge des 170 Idées :
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Oliver ou Olivier ? Le vrai prénom de l’auteur est effectivement Olivier mais il signe ses romans sous le pseudo d’Oliver Peru, démarquant ses travaux de graphiste et ceux littéraires peut-être ?
• Pas seulement romancier et scénariste, Olivier Peru est également un illustrateur. La couverture, la carte et les symboles sont signées aussi de sa main. Après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même !
• C’est une anecdote assez personnelle mais je ne peux m’empêcher de vous la partager, bien que certains l’auront deviné en lisant les remerciements et en lisant entre les lignes du livre. Olivier Peru ne compte pas uniquement sur la romance mais aussi sur la fraternité, un lien qui se révèle très riche. Cela fait d’ailleurs du bien de voir qu’un auteur ne compte pas seulement sur l’amour mais aussi les liens de familles, que ce soit par le sang ou non (je pense surtout à Kesher et Tobias, Obrigan et Atrien et d’autres liens). Je ne veux pas en révéler plus et préfère vous rediriger vers cet article qui parle de celui à qui cette histoire très forte est dédiée.
Un livre qui sommeille dans ma pile et qu'il me tarde de sortir, tant les avis sont élogieux ! Le tien ne fait que m'encourager davantage, avec cette très belle chronique ! L'atmosphère a l'air incroyable, et je me ferais bien une balade en forêt. :)
RépondreSupprimerPense à t'armer de courage, j'ai l'impression que le début a été laborieux pour beaucoup de monde ! Enfin, je serai ravie de lire ton avis, dans tous les cas !
SupprimerJe n'avais pas tellement accroché au départ tellement le début regorge de clichés, mais je dois avouer qu'il est vite addictif !
RépondreSupprimerTrès belle chronique, j'aime tout particulièrement la mise en page de tes articles. C'est très agréable à lire :)
Merci~ ;)
SupprimerEt pis, l'enquête n'avance pas du tout au début ! xD C'est vraiment à partir des passages où Arkantia trouve le fameux "livre" que j'ai accroché (pour ne pas en dire plus...), c'est un système sympathique et intéressant.
Ah moi c'était quand même bien avant, mais pour une toute autre raison.
SupprimerALERTE SPOILER /!\ NE PAS LIRE LA SUITE !
C'est quand une certaine personne est supposée morte ^^ enfin deux même. Je trouvais que l'idée que tout puisse reposer sur Tobias assez géniale et surprenante, ça rajoutait un petit peu de piment à l'histoire. J'ai donc été assez déçue par la suite ^^
J’avoue que l’idée de voir un Tobias seul aurait été intéressant mais j’ai pas été dupe grâce à George R. R. Martin : si un auteur n’écrit pas explicitement la mort d’un personnage, ne jamais le croire ! xD
SupprimerTous les écrivains sont sadiques et ne peuvent s’empêcher de vivre la fin d’un personnage, si il fait autrement, c’est que le cochon essaye de nous rouler :I
Après, j’ai quand même trouvé leur fin touchante ! Mais comme tu dis, une fin "Tobias seul" aurait pimenté le reste de l'histoire.