Tous ceux qui manient la plume ou le clavier ont déjà connu ce redoutable problème qui, comme le Diable, porte plusieurs noms : la panne d’inspiration, le blocage, le syndrome de la page blanche, le néant… Et malgré toutes les louanges écrites à son sujet, cette saloperie de muse refuse de vous venir en aide et semble rire de votre infortune.
Pour se consoler, se rassurer et tenter de repartir du bon pied, voilà sept notions à ne pas oublier :
Pour se consoler, se rassurer et tenter de repartir du bon pied, voilà sept notions à ne pas oublier :
On a tous (du moins, je l’espère) ce moment où les idées foisonnent et sont à leur comble, si vous ne l’avez pas trouvé, cherchez un peu, il y aura peut-être votre moyen infaillible où l’inspiration ne peut pas vous échapper et vous murmure une tripotée d’idées.
Cela peut-être un moment comme être aux toilettes, sur le chemin du travail ou de l’école, sous la douche ou assister à la conférence d’un auteur. Ou une sensation avec un parfum qui vous parle, une tasse de thé qui vous réveille, un dessert qui vous réconforte.
Abusez de ce système, surtout si il est sans alcool. (si il n’y a que la vodka-orange qui vous fait écrire comme l’opium faisait écrire Collins, pensez à écrire petite dose quand même…)
Edgar Poe était un adepte des plans : pour lui, une histoire ne pouvait pas s’écrire sans un squelette d’appui. Certains désapprouvent peut-être et il vrai qu’un plan n’est pas toujours nécessaire car lorsqu’il devient trop important, il risque de bloquer l’auteur. Mais là où il doit s’imposer, c’est lorsque vous doutez de la clarté de votre récit, du rythme et de l’enchaînement des événements. Un plan peut trouver une fonction même chez les auteurs qui ne désirent pas écrire des policiers.
Quand le doute s’installer, tâtonnez votre histoire à l’aide d’un plan, posez-vous des questions en empruntant la position du lecteur et démêlez les fils.
Le peintre n’achève pas tout ce qu’il commence, le compositeur ne fait pas un orchestre de tous les airs qu’il fredonne. Et l’écrivain ne fait pas un roman de toutes les scènes qui lui traversent l’esprit. Mais c’est une façon de pratiquer et même en cas de panne d’inspiration, se forcer à écrire des paragraphes, des dialogues évite de rouiller complètement.
Si votre roman, votre fanfic ou votre nouvelle n’avance pas et que vous désespérez, écrivez autre chose même si cela n’a aucun rapport : prenez une image sur le net et rédigez une histoire, une description, même si cela ne fait que deux lignes. Pensez à les garder : ces deux misérables lignes pourront peut-être se recycler.
Je partage un excellent tumblr (en anglais), Writing Prompts, qui propose plus d’une centaine de thèmes, d’idées et de scénarios que l’écrivain doit compléter. Il y a aussi Photo Prompts (en anglais aussi) avec des thèmes comme « expliquez le printemps à quelqu’un qui n’a jamais connu que l’hiver » ou « vous êtes un agent immobilier qui vend des maisons magiques ».
Non, ce n’est pas du plagiat que d’écrire en s’appuyant sur un bon bouquin que l’on vient de lire, comme ce n’est pas du plagiat d’être fasciné par les paroles d’une bonne chanson ou d’avoir vu une magnifique relation dans un film. Le photographe s’inspire de ses idoles, le cuisinier reprend les recettes de sa grand-mère et l’écrivain écrit en se souvenant de ses œuvres favorites. Tolkien a reprit des éléments de la mythologie pour son œuvre bien connue, Martin s’est inspiré d’événements historiques, Dostoïevski s’est inspire d’Edgar Poe… On fait avec ce qu’on a.
D’ailleurs, certains auteurs affirment qu’ils écrivent dans un silence total car la musique les fait danser et ne les rend pas productifs. Cela dit, la musique (ou n’importe quel forme d’art) permet de ressentir. C’est sûr qu’écrire une scène torride en écoutant Sex’ Bomb n’est pas conseillé (ça fait même plutôt rire), mais une scène de guerre médiéval en écoutant un groupe dans le même thème, pourquoi se priver ? Si l’auteur peut forcer l’immersion dans sa production, c’est surtout un avantage ! (dans mon cas, j’adore écouter des chanteurs et appliquer leur voix à un personnage)
C’est l’erreur que l’on commet le plus souvent : on vient de finir une scène mais on a pas la suite en tête, que fait l’auteur ? Il relit. Il relit. Il relit. Il relit. Il relit et recorrige le même bout de récit pendant cinq mois inutilement. Pour relire correctement, il faut avoir écrit un morceau complet.
Imposez-vous un rythme : je ne me relis seulement quand j’aurai écrit dix pages. Autrement, votre histoire n’avancera jamais et bloqué au même point, vous n’aurez jamais le courage de continuer.
Autrement, si vous avez une personne de confiance dans votre entourage, il y aussi ce qu’on appelle un beta-reader : une personne qui relit à votre place vos écrits achevés ou non et relève les incohérences, c’est la personne qui vous dit que vous avez nommé un personnage Jean à la page 4 et Luc à la page 6. Attention toutefois, un beta-reader doit s’efforcer de rester neutre (un ami dira toujours « C’est trop bien c’que t’écris ! Je suis fan ! ») et ce n’est pas un rôle facile à conserver car il ne doit pas écrire à la place de l’auteur.
Parfois on se plaint alors que pourtant, il n’y a pas de miracle : fermez Firefow, fermez Skype, éteignez Steam ou MSN (vous utilisez encore MSN ?!) et ouvrez votre putain texte, fixez-le et ne pensez qu’à lui !
Si vous écrivez à la main, vous pouvez vous exiler dans votre recoin en toute quiétude (mettez un message sur la porte de chambre quand même). Pour ceux qui, comme moi, trouvent qu’ils écrivent trop lentement et préfèrent la rapidité du clavier, de plus en plus de logiciels volent à votre secours. Je songe notamment à un très bon programme, ZenWriter, qui occupe l’écran intégralement et vous empêche de voir la barre des tâches et supprime les parasites. Mais il existe aussi CreaWriter et bien d’autres qui se baladent sur le net.
Et bien sûr, il y a des jours où vous n’avez pas dormi de la nuit et vous ne pouvez pas aligner trois mots sans bailler, où vous n’avez envie de rien, où vous êtes en pleine période d’examens, où vous venez de vous engueuler avec votre chat ou votre mère. Il n’y a alors pas de recette miracle, gardez à l’esprit que l’inspiration est un concept vague dont certains auteurs se moquent. N’insistez pas et allez plutôt dormir, matez un film et retentez demain, après-demain ou la semaine prochaine.
Ne pas écrire pendant une période permet parfois de mieux se concentrer sur son travail et de reconnaître une période favorable.
Si vous avez une suggestion, une remarque, un commentaire ou si vous voulez partager une méthode, une technique, n’hésitez pas : ces articles ne me concernent pas uniquement et invitent tous les auteurs, en herbe ou en arbre, à donner leur point de vue.
Je partage aussi cette galerie où les auteurs étaient invités à conseiller avec des petits messages écrits dans leur main. Bien sûr, comme ces articles, ces conseils sont majoritairement subjectives et ne concerneront peut-être pas tous les lecteurs, mais ça permet des idées et des coups de motivation.
Je partage aussi cette galerie où les auteurs étaient invités à conseiller avec des petits messages écrits dans leur main. Bien sûr, comme ces articles, ces conseils sont majoritairement subjectives et ne concerneront peut-être pas tous les lecteurs, mais ça permet des idées et des coups de motivation.
Ah! Je l'attendais avec impatience, cette suite!
RépondreSupprimerConcernant ces petits conseils, je plussoie totalement! Pas mal se retrouvent d'ailleurs dans les "Conseils aux écrivains en herbe" de Bernard Werber, un texte qui m'a servi de guide pendant un bon moment.
Moi personnellement, j'essaye maintenant d'avoir toujours sur moi de quoi écrire, vu que l'inspiration vient toujours n'importe quand. J'ai des tas de feuilles couvertes de notes un peu partout, à tel point que je sais plus quoi en faire. Quand je suis "en panne", aussi, je dessine, ça me fait penser à autre chose, et en plus parfois, ça me donne des idées, ça m'aide à mieux visualiser les lieux, les personnages... Bref, voilà!
Je ne connaissais pas ce livre de Werber ! Je ne savais même pas qu'il avait fait un ouvrage pour les "écrivains en herbe" d'ailleurs, il faudra que je zieute ça.
SupprimerHéhé, essentiel le matériel transportable ! Après, c'est de les retrouver... Et puis, l'avantage du papier, c'est qu'on peut croquer alors que sur Words, laisse tomber.
Ça me rassure si ces articles font plaisir, j'espère mettre moins de temps pour faire le prochain~
Un excellent article encore une fois !
RépondreSupprimerIl est vrai que ce doit être terriblement frustrant de se dire "Allez, je m'y mets !", et puis que rien ne vienne et de rester comme un idiot devant sa page vierge... Personnellement, je pense que si j'écrivais, je m'acharnerais comme une imbécile jusqu'à ce que ça sorte, têtue que je suis, mais cela me semble plus judicieux d'attendre et de reporter jusqu'à ce que cette petite délurée de muse daigne se montrer.
Merci pour le lien vers la galerie des conseils d'auteurs, c'est original et bien pensé !
PS : J'aime beaucoup le conseil de Patrick Rothfuss. Et la citation de Flaubert. Héhéhé.
Merci beaucoup !
SupprimerEn fait, certains peuvent s'acharner, ça a même du bon parfois, par contre dans mon cas, j'ai tendance à me dire quand j'insiste "mais tu écris de la merde quand tu n'es pas inspirée !", y a un truc aussi, j'ai toujours l'impression de mieux écrire quand le livre que je lis est bien écrit, ce doit être purement psychologique mais c'est un peu la méthode grigri !
Après, ça fonctionne pareil avec les chroniques... xD
J'ai gardé les deux meilleures pour la fin :P