Jonathan Harker, jeune notaire, est envoyé en Transylvanie pour rencontrer un client, le comte Dracula, nouveau propriétaire d’un domaine à Londres. À son arrivée, il découvre un pays mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de Dracula.
Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu’éprouver une angoisse grandissante.
Très vite, il se rend à la terrifiante évidence : il est prisonnier d’un homme qui n’est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres…
Grand classique de la littérature de vampires, best-seller de tous les temps après la Bible, Dracula est une source d’inspiration inépuisable.
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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La bannière de Google pour les 165 ans de Bram Stoker.
Il y a pile 119 ans et 11 mois, la maison d’édition Archibald Constable and Company publiait à Westminster le roman phare et intemporel de Bram Stoker : Dracula. Avec un tel surnom, je ne pouvais pas passer à côté du roman vampirique le plus connu à travers le monde.
Et bien ça y est : le vampire aigri a lu Dracula ! Un de mes deux objectifs de cette année, le second étant de lire du H. P. Lovecraft.
Un premier mot concernant les déceptions que Dracula a causées : oui, il s’agit d’un roman épistolaire où le lecteur ne lit que des lettres ou des extraits de journaux intimes. Si certains curieux ont des difficultés avec ce genre littéraire, il vaut mieux connaître ce détail avant de se lancer dans cette lecture.
Pour ma part, je n’ai pas trop saisi l’intérêt car Bram Stoker n’exploite pas pleinement ce style : les écritures ne ressemblent toutes, ne se démarquent pas et les extraits desservent même quelques événements de la lecture. Même si quelques détails ressortent bien, Dracula n’est pas le meilleur représentant du genre, à côté des Liaisons Dangereuses par exemple.
Ce que le genre épistolaire dessert vraiment ici, c’est la noirceur du roman. J’ai été très surprise de voir toute l’audace de ce roman qui a pourtant été publié en 1897 : sanglant, érotique, malsain… La lutte manichéenne par la suite atténue la dimension cruelle mais enfin, Bram Stoker n’a rien à envier à Pierre Lemaître avec des nourrissons dévorés par des vampires, des séductions osées avec des descriptions très charnelles et des événements surprenants à faire froid dans le dos.
Je pense ceci dit qu’une narration directe aurait permis de mieux rentrer dans l’atmosphère. Mais peut-être que cette barrière était nécessaire au risque de passer par la trappe de la censure ?
Les hommes sont assez insipides dans Dracula, mais la force vient des femmes (même si Mina se fait jeter à la trappe pour sa propre sécurité à un moment : Bram Stoker vivait au XIXème et pas au XXIème, ça se sent, autrement, il se serait attiré les foudres des féministes, l’idée m’a faite rire !). Mina et Lucy sont deux personnages que j’ai trouvés très intéressants : victimes toutes désignées d’un vampire, les étreintes monstrueuses attendent le lecteur à certains chapitres, faisant rêver et cauchemarder à la fois.
L’une contrebalance avec ces démons suceurs de sang, étant un exemple de pureté, l’autre est une innocente qui est noyée dedans : les scènes où Lucy est convalescente sont très longues, trop même, et auraient pu être abrégées pour amener plus vite vers les moments forts de ce personnage, des moments où j’ai été vraiment émue.
La fin abrupte me pose problème même si la tension est au rendez-vous. Cette lutte manichéenne est typique de l’époque et c’est aujourd’hui un peu facile à lire. Ceci dit, ça n’empêche pas l’auteur de faire du comte Dracula un personnage très charismatique : j’ai adoré cet homme, ce méchant, cette ombre. Il apparaît assez peu finalement mais il est là quand même, il est présent et il échappe même aux lecteurs. Et ce jeu est très impressionnant.
« On ne pouvait distinguer personne d’autre sur le pont. Une terreur incroyable s’empara de tous les témoins quand ils comprirent que c’était par suite d’un véritable miracle que le navire avait trouvé le port, sans que nul le conduisît, hormis la main d’un cadavre ! »
P. 124
Ce que j’ai retenu finalement de Dracula, c’est que le vampire a des paumes poilues. Erk. Et que ce roman peut sans peine s’inscrire dans les classiques à lire.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le comte Dracula aurait été inspiré par Henry Irving (1838 – 1905) qui n’est pas moins que le premier acteur à recevoir en récompense le titre de chevalier en 1895. Les deux hommes étaient proches et se connaissaient, Bram Stoker, un an après la mort d’Henry Irving a publié une biographie de son ami en deux volumes intitulé Personal Reminiscences of Henry Irving. (Entre nous, Henry Irving est certainement un ancêtre de Benedict Cumberbatch)
• L’édition du Livre de Poche propose un extrait de Dracula l’Immortel qui a été écrit par Dacre Stoker (le neveu lointain de Bram Stoker) et Ian Holt, d’après les notes de Stoker : l’auteur avait fait une liste de personnages qui n’apparaissent pas tous, notamment l’inspecteur Cotford et qui a sa place dans Dracula l’Immortel.
Moi ce que j'ai retenu, c'est que Dracula a une moustache ^^.
RépondreSupprimerMais rien à faire, je n'arrivais pas à le visualiser, je revenais toujours à une image Christopher Lee-esque.
/!\ petit divulgâchage /!\
Un truc qui m'avait agacée, c'est que les hommes refusent d'embarquer Mina dans leurs aventures -pour la protéger- mais (si mes souvenirs sont exacts) ne sont pas foutus de se rendre compte qu'elle a été mordue et qu'elle ne va pas bien. Tu parles de protecteurs !
/!\ fin /!\
Sinon, je retiendrais de tout ça que, même si tu as lu Carmilla bien avant moi, j'ai lu Dracula avant le Vampire Aigri, et j'trouve ça assez classe ^^.
Ahah, oui, il y avait ça aussi ! Quel poilu, ce Dracula.
SupprimerC'est tout à fait ça ! Elle se fait visiter chaque nuit mais tout va bien : c'est un vampire qui peut s'infiltrer, alors enfermons Mina et ne surveillons pas plus ce qui se passe ! (c'est qu'une femme t'façon, diraient-ils)
Et dire que j'ai Dracula dans ma bibliothèque depuis 10 ans... xD