mercredi 9 mai 2012

Les Contes de Crimes, de Pierre Dubois,




Il était une fois, au temps où les princes n’épousaient plus des bergères mais se pacsaient aux bergers, des contes de fées noirs à souhait.
Cendrillon est victime des pulsions sexuelles d’un prince héritier, la Belle au bois dormant, l’otage pathétique d’un époux déséquilibré. Derrière Peter Pan se cache un dangereux innocent, derrière le Petit Chaperon Rouge une machiavélique enfant. Pour résoudre une série de meurtres, Blanche-Neige fait appel à un détective spécialiste des nains de jardin…
Pierre Dubois se livre à une réécriture diabolique des contes ayant bercé notre enfance. Issus du mariage improbable de personnages de Grimm avec le roman policier, ces Contes de crimes font autant rire que frissonner…
Quatrième de couverture par Folio.
---

Il faut tout d’abord reconnaître que je ne suis pas une grande fan de contes de fée. Les fins me laissaient toujours dubitative et plus je grandissais et plus je me rendais compte à quel point la plupart étaient cruels. On racontait vraiment ça aux enfants ? Merci Disney d’avoir égayer tout ça pour modifier totalement notre vision de ces contes alors.

Mais c’est sur l’air de Cendrillon de Téléphone que j’ouvre Les Contes de Crimes pour vous raconter combien j’ai apprécié ce recueil de nouvelles. Déjà, pour calmer les perplexes, Pierre Dubois ne s’est pas borné à une vulgaire réécriture, il faut comprendre que Les Contes de Crimes ne reprennent pas le Petit Chaperon Rouge à la lettre avec deux fois plus de tripes sanguinolentes ou deux fois plus de sexe. L’auteur emprunte les mythes et leurs idées pour les dépoussiérer, les mettre à notre époque, leur donner un aspect du roman policier. La Belle au Bois dormant n’est plus ensorcelée, elle est dans un coma causé par un poison qu’un médecin de nos jours est incapable de diagnostiquer. Le Chaperon Rouge ne traverse pas la forêt en étant suivie par le loup mais dans une voiture avec un conducteur douteux…

Pour certains, l’idée reste très classique et il est vrai que je n’aurai jamais noté aussi généreusement un simple recueil de nouvelles modernes. En fait, tout l’intérêt du livre à mes yeux est le style lyrique, voire chantonnant, de Pierre Dubois : si il a préservé l’esprit cruel des contes, il a également adopté un style rythmé comme une comptine sans que ce soit trop lourd pour renforcer la féérie de ses récits. Cru et ignoble, il mêle l’humour et l’effroi dans une plume unique.

En gros, un recueil de contes qui offre une nouvelle vision de ces histoires pourtant vues et revues et le tout dans un style très sympathique même si certains pourront se lasser rapidement.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À croire que l’auteur est aussi douteux que les personnages de ses nouvelles qui s’alimentent aux contes de fée : Pierre Dubois a écrit énormément d’ouvrages sur des contes avec des sorcières, des monstres, des elfes… Et même des encyclopédies sur les fées, des lutins, etc.

2 commentaires:

  1. Quel joli blog ! Votre chronique est très agréable. Je viens juste de finir ma lecture des Contes de crimes et moi aussi j'ai bien aimé le style de Pierre Dubois. :-)

    RépondreSupprimer