mardi 17 novembre 2015

Mécanique Infernale, de Sharon Cameron,

Angleterre, 1852. Katharine est envoyée par sa tante et tutrice au manoir de Darkwind où vit son oncle Tulman. Elle doit prouver que celui-ci a perdu la raison et le faire interner pour qu’il cesse de dilapider la fortune familiale. À Darkwind, Katharine rencontre un vieil homme excentrique, mais surtout génial, qui se consacre à l’invention de fascinants automates. À ses côtés, travaillent des dizaines de personnes qu’il a arrachées à la misère. Katharine doute : l’héritage familial mérite-t-il qu’on sacrifie son oncle et les familles qu’il protège ? Pour le savoir, elle décide de rester un mois à Darkwind. Trente jours au cours desquels elle se rendra complice d’espionnage, échappera de justesse à la mort et tombera amoureuse…
Quatrième de couverture par Bayard, Jeunesse.
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« — Nous vivons une époque formidable, mademoiselle. Nous sommes à l’orée d’une ère où plus rien ne pourra échapper à notre contrôle, pas même la lune, les étoiles ou la vie ! »
P. 84


Un contexte tentant, une couverture assez élégante (bien qu’anachronique), des chroniques encourageantes… Forcément, ce tout me poussait vers ce premier tome de Darkwind.
Finalement, ce n’est ni un coup de cœur, ni une trop grosse déception : loin d’être une lecture palpitante, je jetterai quand même un œil à la suite qui sortira peut-être un peu plus du commun.

Il y a des livres jeunesses qui sont remplis de magie, même une lectrice aigrie comme moi le reconnaît après une lecture d’un Harry Potter ou d’un Épouvanteur, mais même si Mécanique Infernale ne manque pas d’attrait avec son époque à crinolines et son ambiance steampunk, j’ai trouvé le tout un peu creux et parfois très cliché, un livre plus Young Adult.
Je m’arrête sur l’étiquette steampunk d’ailleurs : loin des lunettes de pilote ou des hauts de forme sertis d’engrenages, le premier tome de Darkwind propose une tendance aux vapeurs très discrète et le lecteur devra surtout se contenter d’automates et des premières découvertes qui se confondent parfaitement à la période historique abordée.
La romance et l’aventure prennent en revanche plus de place et pourra satisfaire les curieux, mais c’est le souci : ces trames-là n’ont pas vraiment réussi à me convaincre, sans compter je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages… À part Mary qui est typiquement le genre de personnage que je peux aimer ! Ce n’est pas pour rien que La Servante Insoumise a été un vrai coup de cœur : Betsy et Mary se ressemblent d’une certaine façon.
L’héroïne, Katharine, n’était pas vraiment des plus intéressantes mais deux ou trois passages étaient attendrissants tout de même. Enfin, un était assez bizarre et je me permets la blague :
« — Attends, j’ai quelque chose pour toi.
Il a ralenti et s’est retourné, intrigué, fixant ce que je brandissais. C’était le petit pain aux raisins de la veille. »
Ça ne lui fait rien de donner des pains vieux d’un jour à de pauvres petits garçons ? Il est prisonnier ?!
Je rigole, l’auteure précise quelques paragraphes plus tard que c’est de la brioche. Mais j’ai bien rigolé sur le coup !

Plus sérieusement : il y a quelques fausses notes dans ce livre (je pense à la scène où Katharine essaie une dizaine de tenues en une demi-heure… En 1852, une demi-heure, elle pouvait peut-être essayer deux ou trois tenues en étant très rapide. Mouerf !) mais le style jeunesse fait qu’on peut pardonner quelques écarts historiques et la modernité du caractère de l’héroïne : l’ambiance se concentre sur une époque très personnalisée et une imitation bonne enfant façon Jane Eyre ou du Tour d’Écrou mais forcément, l’immersion n’est pas évidente tout de suite. On a quelques passages d’angoisse et des complots à dévoiler, tout ce programme sur une plume simple et relativement agréable tout de même. Et en toute franchise, certains moments sont très réussis ! La conclusion l’est également même si on a encore cette impression de déjà-vu et de rebondissements peut-être trop classiques.

Donc si ce n’est pas la meilleure découverte de l’année, Mécanique Infernale a fait passer le temps de façon agréable et si le début n’arrivait pas à me convaincre, la conclusion s’en est mieux sortie et me poussera à lire la suite quand elle sortira.

Grâce à cette couverture et son domaine en bord de lac, cette chronique me permet de valider l’idée 101 du Challenge des 170 Idées :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Sharon Cameron a été inspirée pour son roman par un fait divers datant de 1870 : l’abbaye de Welbeck appartenait au cinquième duc de Portland, quelqu’un d’assez excentrique qui faisait travailler mille six cents personnes pendant vingt ans pour des projets pharaoniques. Son domaine a d’ailleurs servi pour la couverture française.
Pour les anglophones, vous avez un article complet ici.


1 commentaire:

  1. Hey! Devine qui c'est? Moi ce livre me tente bien :) même si tu ne semble pas emballée par ce dernier! J'ai hâte de le lire éventuellement (j'ai une petite pile de livre en attente ) pour te dire mon avis !


    La sorcière sur la colline de gauche (car il semble que ce soit le nom que j'ai pris pour t'écrire sur ce blog ) :D

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