Lorsque Thomas Pitt doit rouvrir le dossier d’un meurtre commis trois ans auparavant dans le somptueux quartier d’Hanover Close, Charlotte et sa sœur Emily lui apportent une aide précieuse en lui ouvrant les portes de la haute société. Mais les secrets qu’elles surprennent sont lourds de conséquences et pèsent comme un couperet sur la vie de Pitt, exposé aux plus sourdes menaces.
Quatrième de couverture par 10/18, Grands détectives.
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Là, j’avoue, j’ai été pas mal bluffée !
Certes, j’avais beaucoup aimé Rutland Place et Le Cadavre de Bluegate Fields, mais Anne Perry avait échoué sur pas mal de plans et il m’arrive de critiquer vivement ses enquêtes. Et pourtant, je ne sais pas : c’est comme écouter une chanson qu’on dit ne pas aimer mais de l’écouter en boucle quand même. Je ne peux pas m’empêcher d’en glisser dans mes achats lors de mes virées shopping et d’en sortir un sur un coup de tête et le lire avec une certain d’appréhension.
Sauf que cette fois, l’appréhension était injuste car Silence à Hanover Close est un très, très bon tome.
« Il émanait d’elle une sérénité et une assurance certainement dues au fait qu’elle avait toujours été désirée, mais l’étincelle amère qui brillait dans ses yeux disait qu’elle savait ne jamais avoir été aimée. »
P. 185
L’enquête n’est pas des plus spectaculaires pourtant : un cambriolage avec des objets volés qui n’ont jamais été revendus et une victime qui a certainement pris le coupable sur le fait. Bref, il me semble avoir déjà lu quelque chose de très semblable dans d’autres livres, voire même des Sherlock Holmes. Silence à Hanover Close est le schéma inverse de Resurrection Row : un crime banal avec une conclusion renversante ! (Resurrection Row, en revanche, était une énigme complexe avec une conclusion des plus pathétiques…)
Et pour une fois, Anne Perry nous fait la grâce des clichés victoriens : j’ai aimé Veronica York, un personnage important, dont la maigreur est soulignée comme un défaut. Avec un visage osseux, peu de formes et sa chevelure d’encre, elle accumule les tares physiques sous le règne de la reine Victoria mais ne manque pas de charme. D’autres personnages valent le coup aussi car je les ai trouvés assez uniques et inhabituels dans un Anne Perry et ça fait plaisir.
Après les populations de la haute et ceux des bas-fonds, Anne Perry nous trouve un habile subterfuge pour plonger dans le monde des domestiques : quelque chose qui sort de l’ordinaire des romans avec le couple Pitt ! J’ai eu l’impression de voir un épisode de Downtown Abbey en plus cruel : les piques entre soubrettes, les débuts de flirts et les alliances à l’épreuve… Une ambiance qui change des précédents tomes.
C’est dommage que la conclusion oublie ces serviteurs, d’ailleurs… [spoiler] Perry nous prive du plaisir à ce qu'Emily dévoile son rang à ses rivales soubrettes et de la réaction du majordome Redditch que j'ai beaucoup apprécié au passage~ [/spoiler]
Rivalités entre membres de la famille et entre domestiques, le tout dans un cadre luxueux.
Ceux qui adorent cette ambiance dans la série télévisée Downton Abbey vont aimer ces passages dans Silence à Hanover Close.
Ce qui tombe bien, c’est que ce sont personnages portent cette enquête et elle est très intéressante.
Comme d’habitude, Anne Perry torche sa conclusion aussi vite que possible mais ça ne m’a pas empêchée d’être renversée ! Encore une fois, Anne Perry, bien que connaissant l’époque victorienne, n’est pas contrainte par les tabous de ce siècle et écrit sans retenu, concoctant des trames assez osées.
Grosso-modo ma tête en lisant la fin de l’enquête.
Un excellent tome et j’ai presque envie de me précipiter sur la suite, mais je vais faire l’effort de me retenir : si j’en attends trop, L’égorgeur de Westminster Bridge sera probablement une déception et je vais patienter jusqu’à ce que mon engouement retombe un peu.
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Pour accéder aux chroniques des tomes précédents, je vous invite à voir le Guide de la série.
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