mardi 16 février 2016

Allô, Hercule Poirot, d'Agatha Christie,

Six nouvelles, six chefs-d’œuvre : disparition mystérieuse d’un banquier, vol de bijoux, suicide maquillé en crime… Point n’est besoin d’analyses sophistiquées ou d’expertises balistiques, Hercule Poirot est là…
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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Les recueils de nouvelles d’Agatha Christie connaissent bien moins de succès que ses romans comme Dix Petits Nègres ou Mort sur le Nil. Moi-même je garde très peu de souvenirs du recueil que j’ai lu... Toutefois, Allô Hercule Poirot me laissera une meilleure impression que Les Enquêtes d’Hercule Poirot !


• La Disparition de Mr. Davenheim (Disappearance of Mr. Davenheim), 3/5
Une petite nouvelle très classique dans le domaine d’Hercule Poirot : une énigme à résoudre tout en restant au fond du canapé… Mais c’est Japp qui ramène les informations ! Ce qui ajoute le piment dans cette nouvelle, c’est bien le caractère du détective belge : aussi imbuvable que les tasses de chocolat sirupeux qu’il boit, son orgueil est à son comble mais mes ricanements accompagnaient chaque réplique bien sentie.
Le problème est que certains indices et certains dénouements n’arrivent pas vraiment grâce aux talents de détective et j’avoue que j’avais compris d’avance la conclusion...

• Un Indice de trop (The Double Clue), 3/5
Une nouvelle que j’avais hâte de lire pour une raison majeure : voir la fameuse comtesse russe Vera Rosakoff.
Ce nom ne vous dit rien ? C’est pourtant la femme qui fait tourner, plus ou moins, la tête du détective belge. Un p’tit soupçon d’amour dans cette enquête un peu creuse mais avec des indices originaux. Vera est définitivement la star au milieu de ce complot et je regrette même qu’elle n’apparaisse qu’en de rares occasions par la suite... Elle a autant de talent pour animer un récit que Poirot lui-même.

Je ne suis pas une grande fan des versions animales du style, mais Basil étant un Sherlock Holmes en souris,
Hercule Poirot peut bien avoir sa version avec Vera et celle-ci, réussie, est signée par CeskaSoda.
• Le Guêpier (Wasps’ Nest), 4/5
Ma nouvelle préférée.
Hercule Poirot vante souvent la branche psychologique et ne cache pas son admiration. Pourtant, même si les romans d’Agatha Christie sont dotés d’une sensibilité plus humaine que les travaux d’Arthur Conan Doyle, la psychologie n’est pas toujours mise en avant. J’ai déjà remarqué que la Reine du Crime était fine psychologue et proposait des personnages riches, mais la brièveté de ses romans fait que le format ne lui permet pas de s’étendre de trop.
Ironiquement, pas cette fois avec Le Guêpier ! L’enquête est intéressante mais c’est surtout la relation de Poirot avec la victime et l’assassin qui apporte le meilleur point dans cette affaire.
J’espère même retomber sur le même genre de schéma dans un autre roman.

• La Poupée de la Couturière (Dressmaker’s Doll), 4/5
Ici, on quitte définitivement la compagnie de Poirot. N’étant pas au courant, j’ai été déstabilisée car dès les premières pages, on devine une ambiance surnaturelle et je me demandais comment j’avais fait pour ne jamais entendre parler d’une confrontation posée par Christie entre des forces obscures et Hercule Poirot !
Malheureusement, je n’ai pas eu ce plaisir (Poirot "blague" plus d’une fois sur une croyance et il me semble qu’il est plutôt croyant, mais une confrontation avec le surnaturel n’a jamais été mise en évidence), en revanche, j’ai eu la surprise de découvrir la Reine du Crime autrement : non plus en tant que Reine du Crime mais en tant qu’écrivain. Une très bonne écrivain, même, car je suis vite retournée en selle pour apprécier pleinement cette nouvelle aux tendances terrifiantes et à la conclusion qui laisse songeur...

• Le Signal rouge (The Red Signal), 3/5
Une nouvelle un peu alambiquée et lente à démarrer, la conclusion est satisfaisante mais j’ai eu du mal à m’intéresser à cette histoire-ci.
Les personnages sont nombreux et on soupçonne rapidement une sorte de mascarade qui va éclater d’un moment à l’autre : la chute arrive avec un certain panache quoiqu’elle est assez clichée. Clairement en-dessous de La Poupée de la Couturière.

• S.O.S. (SOS), 3/5
Comme pour Le Signal rouge, S.O.S. est une nouvelle qui s’étire en longueur. On revient vers une dimension surnaturelle qui s’assume pas tout à fait mais l’angoisse de ce doute est beaucoup moins frappant que dans La Poupée de la Couturière.
J’avais une nette sensation de redondance dans cette nouvelle et l’impression qu’Agatha Christie usait de beaucoup trop de détours pour cette conclusion qui se résume à "si peu". La fin n’est pas mauvaise, elle est même correcte, mais la Reine du Crime proposait précédemment deux chutes plus marquantes.
Une fin un peu mitigée donc.


Un recueil de nouvelles où je m’attendais à un certain ennui et une déception de ne plus voir Poirot, mais Agatha Christie, grâce à cette absence, s’autorise à aborder une dimension surnaturelle et nous sert des petites histoires avec une once d’horreur glacée. Pas de quoi empêcher de dormir, et pourtant, un petit frisson de surprise et de crainte traverse l’échine du lecteur dans la seconde partie d’Allô, Hercule Poirot.
Un recueil que je ne regrette pas d’avoir lu !

Et une fois de plus, une couverture d’un Agatha Christie me permet de valider une idée supplémentaire du Challenge des 170 Idées, cette fois, je valide l’idée n°13 :

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
Allô, Hercule Poirot est un recueil "inédit" en France.

1 commentaire:

  1. En 2015, j'ai lu 17 Agatha Christie je crois... Je ne l'avais jamais lue jusque là, une honte ! Généralement, j'ai plus de mal avec ses nouvelles qu'avec ses romans. Et encore, tous ses romans ne m'ont pas convaincue. Mais je ne connaissais absolument pas ce titre. Je le garde donc sous le coude !

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