Cela fait un mois que la rébellion fomentée par l’Ordre de la Rose Ardente a été arrêtée et qu’on a tenté d’assassiner le Roi Foltest.
Geralt est devenu l’une des figures centrales du tumulte politique dans le Royaume de Téméria et a continué à protéger le Roi durant sa mission pour restaurer la paix dans le pays. La seule tâche qui reste est de pacifier le château rebelle de la baronne La Valette, qui a annoncé sa sécession du Royaume.
Mais Geralt, coincé avec Foltest, ne peut pas commencer sa quête personnelle : découvrir l’identité et l’origine du mystérieux assassin aux allures de sorceleur, responsable de la tentative d’assassinat de Foltest. Une quête qui répondrait à de nombreuses questions et lui permettrait de retrouver la mémoire…
Résumé (modifié) depuis l’article Wikipédia – Extrait du dossier de presse de mars 2010.
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La franchise du Sorceleur (ou The Witcher pour les anglophones) n’a pas vraiment percé grâce à ses excellents romans ou son premier jeu plein de bonnes surprises : c’est surtout Witcher 2 : Assassins of Kings qui a ouvert les portes du monde à Geralt de Riv, entraînant le sorceleur plus loin qu’en Pologne, son pays berceau.
Connaissant déjà le monde construit par Sapkowski, j’étais très heureuse de revenir en terres témériennes et les personnages qui vivent dans ces contrées où les monstres ne sont pas de simples légendes. D’ailleurs, le jeu reste ici fidèle au roman de base : le chasseur de monstres accumule les contrats pour supprimer les créatures les plus nocives mais se retrouve malgré lui entraîné dans des intrigues de cour. On peut vite constater que la citation homo homini lupus trouve toujours une place au chaud dans l’univers du Sorceleur : The Witcher 2 lui réserve donc aussi une importance capitale.
Ce concept permet de rencontrer des personnages particulièrement intéressants, bien plus complets que dans le premier Witcher : des rois avec des défauts, des elfes toujours aussi en colère, des soldats avec des buts privés et des sorcières tout en sensualité et aux intentions troubles. Je peux compter parmi mes chouchous Vernon Roche, impulsif et violent mais sympathique, la sorcière Sheala, distinguée et fière (et que j’aurais préféré avoir dans mon lit plutôt que Triss…) et Foltest bien sûr, roi versé dans la noblesse qui part à la guerre plutôt que celle qui s’enferme dans des tours à siroter le meilleur vin.
Sans oublier le grand méchant, ce fameux assassin de roi, mais en dire plus serait spoiler bêtement.
Sans oublier le grand méchant, ce fameux assassin de roi, mais en dire plus serait spoiler bêtement.
Forcément, ceux qui ont joué au jeu devinent quel parti j’ai pris : contrairement au premier Witcher où on peut rejoindre les Hommes, les Elfes ou rester dans la neutralité totale, Witcher 2 vous pousse dans les pattes de Iorverth, l’elfe qui a juré de venger ses compagnons tombés au combat, ou bien dans celles de Vernon Roche, leader du groupe des Stries Bleues, mercenaires au service de Foltest qui font régner l’ordre et frappe les non-humains belliqueux mais aussi les humains hors-la-loi. Ici, pas de demi-mesure : vous rejoignez l’un ou l’autre, et en adhérant à un camp, vous défendrez des idéaux, explorerez des décors exclusifs à votre choix, rencontrerez des personnages qui deviendront vos alliés ou vos opposants et, avec d’autres choix, vous forgerez une fin avec vos décisions.
Bien sûr qu’on joue pour l’histoire. Vous pensez à quoi ?!
Le choix est un atout très important dans Witcher 2 : vous avez même droit de vie ou de mort sur certains PNJ que vous rencontrerez et leur survie ou leur décès influencera votre parcours. S’il n’existe pas 36 000 fins différentes, vous pouvez vous faire un jeu très personnel : que ce soit en termes de relations, d’affrontements, de quêtes et même de coupe de cheveux, le joueur a le choix.
À part la romance plus ou moins imposée avec Triss, le joueur est libre. Je m’en serai bien passé, surtout avec les révélations sur Yennefer qui commencent à apparaître.
Un détail que j’ai donc beaucoup apprécié car l’histoire s’en retrouve très enrichie et pour les grands fans, recommencer le jeu est possible avec de nouvelles lignes à découvrir.
Univers riche mais graphismes très peaufinées aussi : certes, on sent que le jeu a fêté ses cinq ans mais les défauts sont pardonnés grâce à une ambiance sublime. Les couleurs, la luminosité et les éléments autonomes en arrière-plan font vivre le décor, j’ai d’ailleurs été très étonnée par toute cette perspective et cette animation. À titre d’exemple : les trébuchets en action autour du camp de guerre dans le Prologue. Entre le bruit, le tremblement et les ordres hurlés, j’ai trouvé que cet infime détail faisait toute la différence.
Le même souci du détail concernant la map n’aurait pas été de trop en revanche : Witcher 2 gagne le prix de la pire carte des RPGs. Les symboles sont peu clairs et tous n’apparaissent pas, la navigation est assez bateau et c’est assez difficile de se repérer.
Certainement le point le plus raté du jeu en fait car la carte de révèle assez inutile...
Par contre, contrairement au premier jeu, la narration est efficace et les quêtes et les informations sont bien organisées : vous raterez difficilement des quêtes dans cet opus si vous sortez vos talents d’explorateur, et vous ne les laisserez pas inachevées car cette fois, des guides vous aident à vous repérer si telle quête se termine plus tard ou si vous devez la compléter avant le chapitre suivant.
Ces chapitres permettent d’ailleurs un rythme d’histoire et ces trois séquences sont bien remplies et ne laissent pas sur la faim. C’est un jeu que je conseille toutefois aux connaisseurs : aux lecteurs ou au moins à ceux qui ont terminé le premier jeu, ainsi, les références, les clins d’œil et les révélations garderont toute leur saveur.
Malheureusement trop court mais avec un contenu bien réalisé, The Witcher 2 balaie les défauts de son prédécesseur tout en conservant cette ambiance unique qui mélange des influences de la Renaissance colorée et distinguée, légendes urbaines et créatures folkloriques et les arts martiaux qui ressortent dans les animations les plus fluides, tout ça pour régaler les yeux et le cœur.
Malgré les quelques petits défauts qui persistent, The Witcher 2 est un RPG original qui se démarque de ses confrères et fera plaisir aux fans de Geralt.
Quelques anecdotes sur ce jeu,
• Si vous avez joué au premier Witcher comme un vrai, sachez que votre sauvegarde peut être importée dans le second opus : les choix que vous aurez fait dans la première aventure auront encore des répercussions dans cette nouvelle histoire. Si certains choix ne ressortent pas vraiment en évidence (Triss ne m’en veut visiblement pas d’avoir choisi Shani plutôt qu’elle), on sent la connexion avec la partie précédente et cette narration est très intéressante.
• Toutes les couvertures des éditions Milady, excepté celle du dernier tome sorti, utilisent des images promotionnelles du jeu Witcher 2 pour les romans de Sapkowski :
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