mercredi 7 septembre 2016

Le Train Bleu, d'Agatha Christie,

Dans ce train de luxe en partance pour la Côte d’Azur, à bord duquel se trouvent quelques privilégiés qui fuient les brumes de l’Angleterre, la fille d’un richissime homme d’affaires américain est assassinée.
Une enquête particulièrement difficile pour Hercule Poirot…
Quatrième de couverture par Le Livre de Poche.
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« Poirot acquiesça et répliqua, d’une voix calme et grave que Derek Kettering ne lui connaissait pas :
– Vous pardonnerez à un vieil homme, monsieur, s’il s’adresse à vous avec ce que vous pouvez considérer comme de l’impertinence, mais j’aimerais vous citer un de vos proverbes anglais : « La sagesse exige qu’on se débarrasse d’un amour avant de s’engager dans le suivant. » »
P. 144

Tome qui donne un avant-goût au Crime de l’Orient-Express et à La Mort dans les Nuages, Le Train Bleu est une enquête au cadre original et complexe : la scène du crime est dans un transport en commun, les passagers sont alors tous suspects et les indices peuvent vite disparaître. Les clés du mystère reposent alors dans les témoignages de spectateurs encombrés de bagages et de lourds secrets.


Si le cadre est vraiment original, l’enquête l’est nettement moins : Le Train Bleu, si on écarte le décor, partage beaucoup de similitudes avec d’autres enquêtes d’Agatha Christie et ne sera pas beaucoup renversant pour les habitués.
En revanche, pour les nouveaux lecteurs, ce roman peut être un très bon tome introducteur : on y retrouve les éléments si chers à la Reine du Crime, c’est-à-dire des romances troubles, des témoins peu coopérants, des mensonges qui se placent dans de tout petits détails et un Hercule Poirot aussi retors qu’un chat.

C’est peu de dire que le détective belge est au mieux de sa forme : doucereux ou véritablement compatissant, son parti n’est dévoilé qu’à la toute fin où sa gentillesse continuera de couver les innocents et son masque tombera pour le, la, voire peut-être les coupables.


La psychologie est une fois de plus bien mise en scène mais les schémas sont en fait classiques et le mélodrame prend finalement trop de place. J’ai aimé le personnage de Katherine Grey et sa sobriété qui est reposante dans cette galerie de prétentieux, sanguins et habitués au faste. Il y a peu de personnages touchants dans Le Train Bleu et j’aurais pu supporter ces acteurs si seulement Christie avait placé plus de touches d’humour que je lui reconnais souvent : malheureusement, j’ai trouvé ce tome bien moins rythmé et acerbe que les autres.

Une lecture sympa mais sans plus, un Poirot pas indispensable pour ceux qui veulent se contenter du meilleur mais une bonne entrée en matière pour les néophytes… en plus, vous garderez les vrais succès de la Reine du Crime pour la suite.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Le Train Bleu existe réellement bien qu’il a, paraît-il, perdu beaucoup de sa splendeur. Ce n’est aujourd’hui qu’un train de nuit tout à fait banal. Tout le luxe qui le caractérisait autrefois est remémoré dans le restaurant Le Train Bleu à la Gare de Lyon de Paris : difficile de le rater, il est au sommet de deux escaliers et des néons signalent sa présence. L’intérieur est plus chic, ceci dit :

2 commentaires:

  1. Dommage !

    Celui là fait partie de ceux qui trainent bien au chaud dans ma liseuse depuis un an. Je crois que je vais le laisser hiberner encore un peu... De toute manière, je fais une pause avec les Christie en ce moment, j'en ai lu une quinzaine en un an et j'en suis un peu lassée... :-/

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    1. Ah oui, il vaut mieux le garder pour une période "nostalgie" de la Reine du Crime, pour le coup !

      Une quinzaine en un an ! Ah oui, je comprends... je tente de me limiter à 5 par an personnellement, parce que je sais que je frôlerai l'over-dose aussi (même si un ami me tanne pour que je lise Poirot quitte la scène, mais je ne peux pas... Je ne veux pas !)

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