lundi 26 février 2018

La Sève et le Givre, de Léa Silhol,

Trois fois les Parques ont parlé : Finstern, Roi de la Cour de Dorcha, doit mourir. Seule la belle Angharad peut contrecarrer la mort de Finstern, ou la précipiter. Elle ignore son propre destin, et le prix à payer pour accomplir sa mission… Dans la funeste partie d’échecs qui s’engage entre les Cours d’Ombre et de Lumière, la Reine Blanche devra trouver sa voie.
Quatrième de couverture par Points.
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Siren III par American Ghoul/Daniel Vazquez
« Il tourna vers elle son visage pointu, aux yeux semblables à des lampes :
— Il va la tuer, dit-il platement.
— Oui, c’est son but. Mais il le fera lentement. Le plaisir, Osscair, c’est ce qui perd toujours les assassins.
Souriant ironiquement, le regard blême elle ajouta :
— C’est ce qui nous perd tous. »
P. 222

Si vous vivez en France, vous attendez aussi de pied ferme la vague de froid qui va arriver. Si vous n’aimez pas l’hiver, embellissez-le avec une lecture poétique : La Sève et le Givre vous donnera une autre vision des forêts glacées, des tapis de neige et des flocons qui valsent. Le roman de Léa Silhol vous montrera en plus que la ronde des saisons cache une lutte royale et romantique.

J’ai bien conscience que le genre ne plaira pas à n’importe quel public : seuls les lecteurs sensibles aux recueils de légendes trouveront pleinement leur bonheur, et c’est un genre particulier. Il faut se laisser porter, sans poser de questions : les métaphores sont nombreuses et les descriptions offrent des visions qui n’appartiendront jamais à la réalité.
Cette plume, comme un songe qui possède sa logique, s’accorde parfaitement à une histoire d’amour tragique, totalement féerique. Les entités de La Sève et le Givre rendraient jaloux les elfes du Seigneur des Anneaux tant elles sont gracieuses, mystérieuses et semblent totalement éternelles. Et fidèles à leurs origines : neutres, ne représentant ni le Bien, ni le Mal, ils vivent selon leurs règles personnelles et chacun possède son charme.

La Sève et le Givre, c’est l’héritage de la littérature médiévale et l’influence de la Fantasy : c’est un roman absolument unique et c’est bien dommage. Par chance, Léa Silhol n’a pas rangé sa plume et a conté d’autres histoires depuis, et je les chercherai !

Photographie par Samantha Primera
« La magnificence est leur seule règle et le Mal leur bon vouloir, ils passent au cœur du monde des mortels comme une épée de cristal – trop transparente et trop fine pour être perçue des hommes, elle ne trahit son passage que par les ravages laissés comme par inadvertance derrière elle. »
P. 55


             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• À la fin du livre, un lexique permet de se retrouver entre les noms, les lieux et les termes directement tirés du folklore celte comme Tír-na-nÓg, Changelings ou encore Amadán. La définition qui suit le mot en gras est l’officielle, la définition qui suit le mot en italique est celle que Léa Silhol s’est appropriée. Ainsi, pour Ankoù, on a :
« Ankou (l’) : figure de la Mort dans le foklore breton Esprit du dernier défunt de l’année précédente.
Ankou (l’) : titre du Monarque de la Cinquième Cour en Ombre. »
P. 318


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