vendredi 2 mars 2018

Moby Dick, d'Herman Melville,

Moby Dick, c’est la monstrueuse baleine blanche, l’incarnation du Mal, cette figure de l’obsession et du double qui, des profondeurs glacées, accompagne le capitaine Achab habitué en surface aux combats titanesques des océans. Moby Dick est ce chef-d’œuvre total que tout le monde peut lire comme le plus formidable des romans d’aventures ; la quête aussi d’une humanité embarquée de force à bord d’une histoire qui reste pour elle un mystère…
Quatrième de couverture par Libretto.
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« Je n’ai pas arrêté d’y penser depuis lors, et ce ha, ha ! est la dernière conclusion. Pourquoi ? Parce que le rire est la plus sage et la plus facile réponse à tout ce qu’il y a de bizarre. »
P. 292

Herman Melville a réussi un exploit : me faire aimer une histoire qui se passe en mer. Moi qui exècre la vie maritime, moi qui souffre de mal de mer même sur les gros paquebots, moi qui me lasse sur les plages, agacée par le monde et les envolées de sable, j’ai aimé Moby Dick !
(Je suis une fille de montagnes, en fait)
Malgré la grande part concernant la vie des marins et la faune maritime, Moby Dick est un roman au thème obscur et très intéressant.

Fishermen at sea, peint par William Turner
Je ne vais pas vous mentir : les nombreux chapitres qui racontent comment on extrait l’ambre gris des cachalots, les différences entre les différents cétacés, toutes les mentions de monstres marins dans la littérature, tous ces passages, je les ai lus en diagonale. Si ces chapitres vous semblent affreusement longs également, vous pouvez sauter quelques pages sans rougir et sans perdre le fil de l’histoire pour autant, pas d’inquiétude.
Et si vous persévérez, vous aurez peut-être la chance d’être happé par ce voyage malheureux qui amène un équipage, dirigé par un homme qui a soif de vengeance, à affronter un cachalot invincible et immense. Mais enfin, vous connaissez l’histoire.
Ce que vous ignorez peut-être, par contre, c’est que Moby Dick n’est pas qu’une réflexion de l’homme contre la nature ou Dieu : il n’y a pas que la haine d’Achab à l’encontre de Moby Dick, il y a bien plus de trames que cette rivalité légendaire. Le premier narrateur, Ismaël, s’amourache d’un cannibale Queequeg (si, si, une romance gay, magnifique au passage) et offre de jolis moments à propos d’amitié, les conflits entre membres de l’équipage montrent la dure vie menée par ces derniers…
Et allez savoir : en le lisant, vous trouverez peut-être d’autres thèmes qui m’ont échappé. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’un roman très vaste et les interprétations sont propres à chacun.

Malgré l’épaisseur intimidante, Moby Dick se lit très vite, cela grâce à une plume claire et fluide, bien que parfois trop instructive : Melville s’efforce de dresser un magnifique cadre où l’océan est tantôt tourmenté, tantôt paisible et triste… Et au risque de me répéter : même moi qui ne suis pas fascinée par la mer, l’ambiance a réussi à me charmer.

Dutch boats in a gale, peint par William Turner
Un sacré morceau mais qui mérite quand même qu’on s’y attarde : si vous êtes motivé, si vous aimez les classiques et si vous voulez compter dans vos lectures ce monstre ultra-connu, alors plongez dans Moby Dick.

             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Tous les détails et connaissances partagés par l’auteur sont-ils tirés d’ouvrages compulsés ? Peut-être, mais pas seulement : Herman Melville a eu une vie assez mouvementée et a pris la mer. Certains passages sont donc probablement inspirés de sa propre expérience.


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