Le Royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le Mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres de lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis et seuls les plus forts ou les plus retors, s’en sortiront indemnes…
Quatrième de couverture par J’ai Lu
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« - Vous plaît pas, l’oie farcie ? » Bronn sourit méchamment« Que dirais-tu de manger l’oie et d’épouser la vierge ? Ou, mieux encore, d’envoyer Shagga ?- Shagga serait plutôt du genre à bouffer la vierge et déflorer l’oie, objecta Bronn. »
P. 261
Le problème avec les saga, c’est qu’un résumé peut être un vrai nid de spoils. Donc pour tous les tomes, je ne mettrai que ce résumé venant du premier tome (c'est le même pour tous de toute manière). Cela dit, même si c’est une évidence, même si je mets les éléments les plus importants sous spoilers et que je tente de ne rien révéler, évitez de lire cette chronique si vous n’avez pas lu le tome 2 du Trône de Fer.
Mais déjà, pour éclaircir le tout, pour ceux qui regardent la série : si la saison 1 est limite un copié-collé du tome 1 avec moins d’informations, c’est une autre histoire pour le tome 2. Je déconseillais déjà de ne pas sauter le tome 1 pour les malins, mais là, essayez d’être infidèle à George R. R. Martin et vous risquez d'être perdu.
De mon côté, j’ai commis l’erreur de voir les saisons à la suite avant de lire les livres, forcément, des moments de surprise ont été gâchés, je pense par exemple à [spoiler]Quand Cersei dit tenir « la pute » de Tyrion et ce n’est que quelques chapitres après qu’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de Shae mais de Alayaya. Ou encore, quand on pense que Theon a bel et bien décapité Bran et Rickon alors que non.[/spoilers] Mais vous pouvez ranger votre fouet : je ne commettrai pas deux fois la même erreur ! Le tome 3 sera une découverte totale pour moi !
Ce que l'on ressent en lisant George R. R. Martin |
Alors, mes impressions pour ce second tome. Peut-être moins enjouées par rapport au premier. Surtout à cause de la première partie en fait : la Guerre se met en place lentement, on suit le clan Lannister, Stark et des deux frères Baratheon, Renly et Stannis. Aucune confrontation, ils la jouent façon subtile, échafaudent des plans efficaces, tentent des tactiques pour se faire des alliés compétents… Des passages sont intéressants, sinon, jamais je n’aurais accordé un 4/5. Mais je procède surtout par comparaison : la seconde partie est vraiment dans la lignée du premier tome. Surprenant, angoissant, intéressant… Bref, tout ce que j’ai aimé du tome 1. Le tome 2 demandera donc patience et attention, car si il y a eu des morts (et il y en a encore et toujours), deux fois plus de personnages arrivent pour cette suite. J’ai eu un certain coup de cœur pour les Reed, Jojen et Meera. Mais également Ygrid, Asha Greyjoy, Yoren… Et bien sûr, ceux que j’aime toujours autant (j’ai vraiment besoin de tous les citer ?). Mention spéciale aux chapitres de Tyrion qui ont les citations les plus mémorables.
« Tyrion se sentait gris et vanné. « Dis-moi, Bronn. Si je t’ordonnais de tuer un bébé…, une petite fille, en fait, encore au sein…, le ferais-tu ? Sans poser de question ?- Sans poser de question ? Non. » Il se frotta l’index contre le pouce. « Je demanderais combien. » »
P. 134
Il y a un détail que j’ai beaucoup aimé d’ailleurs que j’ai remarqué au fur et à mesure de ma lecture : la narration s’adapte au personnage. Dans les chapitres de Daenerys, vous rencontrerez immanquablement des références au sexe, de façon vraiment libertine (le hasard faisait que je lisais toujours ces chapitres dans le tram quand il y avait plein de monde… Mais quel bouquin de cul fait 900 pages ?, ont dû se demander les gens alentours). Dans les chapitres de Catelyn, la narration est plus sombre, plus douloureuse, portée principalement sur le deuil. Pour Jon, les passages sont surtout empreints de découvertes, d’exploration avec de la fatigue, mais beaucoup d’émerveillement… Par exemple, le chapitre de Bran compare un feu naissant à une petite danseuse faisant des pointes. Tandis que Qhorin Mimain, dans le chapitre de Jon, compare un début de feu à une vierge durant sa nuit de noces.
C’est une évidence, vous me direz. Certes. Mais ça montre les différents tons et installe le décors instantanément même si on enchaîne les chapitres. Jamais on n’imaginera le décor cuisant des déserts en lisant un chapitre avec Davos par exemple, car le vocabulaire, le ton et les métaphores employés renvoient directement à une atmosphère propre au personnage qui raconte sa partie.
En clair : la narration du Trône de Fer est loin d’être monotone et linéaire. Ce qui est un assez bon point pour un livre aussi gros.
En exclusivité, une page du tome 2 |
La traduction arrive donc à tenir le rythme, mais s’est-elle améliorée pour autant ? Non. Toujours autant de fautes et d’erreurs de syntaxe où les virgules atterrissent un peu n’importe où. J’ai remarqué des noms écorchés aussi, des personnages confondus mais je pense que j’ai fini par m’y habituer puisque j’ai cessé de m’arracher les cheveux.
Le Trône de Fer est donc une saga que je continue avec grand plaisir, car si des conclusions sont apportées dans ce tome, des questions restent ouvertes et surtout… Des chemins continuent et les parcours promettent d’être longs.
Par ailleurs, avant de terminer totalement l’article. De nombreux personnages débarquent, avec de nouvelles familles, donc comme promis, un plan pour vous aider à vous retrouver en ce début de tome (si toutefois j’ai fais une erreur, oublié un personnage important de la première partie, n’hésitez pas à me prévenir !)
« Aegon le Conquérant eût-il en personne fait irruption dans la pièce à dos de dragon et jonglant avec des tartes au citron que Tyrion Lannister n’aurait pas été davantage abasourdi. »
P. 313
Sûrement l'un des personnages les plus détestés. Après Joffrey Baratheon. Vous le reconnaissez ? |
Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• George R. R. Martin a beau être un génie, il reste humain et a été inspiré par divers auteurs, œuvres, événements… Si cela pouvait passer plus ou moins inaperçu dans le tome 1, le tome 2 démontre bien que la Guerre des Deux-Roses (1455 - 1487) l’a fortement influencé (lui-même le dit dans des interviews). Il n’y a qu’à voir les deux clans opposés : la rose blanche pour York (le blanc est une couleur prédominante chez les Stark, même si York et Stark ne font que rimer maladroitement). L’évidence est un peu plus flagrante du côté de la Rose Rouge qui revient aux Lancastre (Lancaster en anglais, plus de similitudes avec Lannister), qui sont adeptes du rouge et qui ont pour symbole trois lions. Je pense que ça vous rappelle quelque chose.
• Le tome 2 rassemble le tome 3, La Bataille des Rois, le tome 4, L’Ombre Maléfique et le tome 5, L’invincible Forteresse. Ces romans sont juste des découpes selon l’édition J’ai Lu. Les intégraux respectent la version originale.
• Et pour ceux qui veulent les lire, chroniques des tomes précédents :
Grr Martin est un auteur qui a su créer un univers extrèmement riche et dense, et absolument non-manichéen.
RépondreSupprimerJe te conseille de continuer ta lecture au plus vite :)De nombreuses surprises ne vont pas manquer d'arriver ;)