Un crime sordide vient troubler la quiétude huppée de Paragon Walk. Tandis que l’inspecteur Pitt, chargé de l’affaire, se heurte à l’hostilité et au mutisme des résidents du quartier, son épouse Charlotte, assistée de sa sœur Emily, la charmante Lady Ashworth, ne se laisse pas intimider par cette omerta de classe. De garden-parties en soirées, elles font tomber un à un les masques de l’élite.Les façades respectables de Paragon Walk se lézarderont peu à peu pour exposer à cet infaillible trio de détectives leurs inavouables secrets et mensonges.
Quatrième de couverture par 10-18, collection Grands détectives.
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J’enchaîne donc dans la série de Charlotte et Thomas Pitt avec ce troisième tome, Le crime de Paragon Walk, qui s’en sort aussi avec un 3/5. Le drame, car j’étais tentée de mettre un 4 mais de trop grosses déceptions me donnaient envie de mettre 2 : j’ai donc fini par couper la poire en deux.
Déjà, j’appuie les autres chroniques (comme celle du blog Mes Autres Mondes) sur la multitude de discussions presque futiles, peu utiles à l’enquête, mais je ne m’en plains pas : bizarrement, ça m’a amusé (je précise que je lis la série de Charlotte et Thomas Pitt plus pour l’époque que pour me chauffer les méninges). Quoique, à côté de ces conversations sans le moindre indice, je trouvais l’enquête bien recherché avec des thèmes nouveaux qui collent très bien à l'époque Victorienne [spoiler]l’occultisme avait après tout un certain succès à cette époque[/spoiler], ça, déjà, ça valait un 4/5. Par contre, Anne Perry a ce défaut que j’avais déjà noté dans le précédent tome Le Mystère de Callander Square ; il n’y a pas de conclusion. La chute du livre est si rapide qu’on prend ça un peu pour un cliffhanger. Donc un sentiment d’inachèvement qui, selon moi, frôlait le 2/5.
Laissons l’enquête de côté et intéressons-nous aux personnages. Là encore, du cliché total sur la bourgeoisie victorienne mais encore une fois, ça reste amusant. Le vrai défaut dans cette galerie de personnages, c’est que certains d’entre eux donnent l’impression qu’ils vont avoir énormément d’importance, des surprises à dévoiler et au final… Rien. Un flop, mes amis. Et ils n’étaient pourtant même pas suspectés comme coupable. Je penche donc à nouveau vers le 2/5. Le contre-balancier pour le 4/5 vient des personnages Tante Vespasia, qui a été un véritable coup de cœur, et Jessamyn, dame de la Haute par excellence mais je sais pas, j’ai beaucoup aimé son personnage à elle aussi.
Qu’en est-il alors de Charlotte et Thomas ? Un point qui me déçoit énormément : on ne s’intéresse absolument pas à leur vie privée. Entre Le Mystère de Callander Square et Le crime de Paragon Walk, il s’est déjà écoulé un an. Je conçois qu’il n’y a pas des meurtres et des mystères toutes les 2 deux semaines à Londres… Quoique… Mais on n’a pas le temps de pleinement apprécier les personnages dans leur « milieu naturel » et les évènements n’ont aucun impact sur leur vie. Car j’avoue, je me suis presque prise à détester Charlotte dans ce tome-ci (ça vaut un 2/5 ça), elle devient superficielle au contact de la bourgeoisie, voire mesquine et hautaine, elle n’est plus la Charlotte de L'Étrangleur de Cater Street où, nous, lecteurs de 2012, auraient approuvé ses coups de gueule. Mais ce qui m’a vraiment déçu, c’est que Thomas n’a aucune importance dans cette transformation et c’est à peine si il le remarque. En somme : aucune répercutions.
Je ne sais pas : je trouvais le policier touchant quand il se prenait à rêver d’offrir de somptueuses robes à sa Charlotte, pourquoi ne pas approfondir un peu quitte à faire éclater quelques disputes ? C’est un couple après tout, ils connaissent des hauts et des bas…
Une des couvertures anglaises (pour la version numérique)
Heureusement, la vie privée des Ashworth rattrape le tout. Emily reste fidèle à elle-même [spoiler]malgré sa grossesse[/spoiler] et George prend de l’importance sur le plan sentimental. Bref, on a un couple réaliste avec des conclusions touchantes, je dirais même que je vais finir par préférer ce couple à celui de Charlotte et Thomas en fait. Ce qui donne un nouveau 4/5.
Résultats des courses :
• 4/5 : 3
• 2/5 : 3
Alors laissons un p’tit 3/5 pour faire plaisir à tous.
La question se pose encore : vais-je continuer la série de Charlotte et Thomas Pitt ? Définitivement. Déjà parce que j’ai acheté le tome 4 donc ça serait bête de le laisser de côté et de le revendre dans quelques années comme un vulgaire torchon et que je suis tentée d’acheter les tomes 5 et 6. Mais je sens que ce serait bientôt la bonne série d’Emily et George Ashworth que plutôt la série de Charlotte et Thomas Pitt.
Pour information, 10|18 réédite toutes les couvertures. Ça m’embête un peu de changer comme ça, mais je préfère les couleurs de cette réédition, les tableaux, par chance, restent les mêmes (ou presque).
Ce billet est ma quatrième participation au challenge Victorien dans la section Charles Dickens, organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs). Tout est expliqué sur cet article si vous voulez nous rejoindre !
Le coffret en question. |
• À savoir qu’en France, un coffret est sorti en réunissant les trois premiers tomes.
• Et pour ceux qui veulent les lire, chroniques des tomes précédents :
Comme toi, je suis un peu mitigée. J'ai bien aimé dans l'ensemble, mais quelques détails me gênent.
RépondreSupprimerCela étant, je vais essayer de me procurer les premiers (oui, pour faire ça bien, j'ai commencé par le 3. Normal...) pour faire la différence!
Ah oui, si tu as commencé par le 3, ça n'a pas dû aider toutes les références aux tomes précédents ! (en même temps, l'édition ne précise pas l'ordre des tomes...)
SupprimerMais honnêtement, le tome 1 est nettement mieux, Charlotte est beaucoup plus touchante et son "amourette" avec Pitt n'est pas aussi expéditive et plate que dans le tome 3, sans en faire de trop.
Le tome 2 vaut le coup aussi, même si on commence à sentir le déclin...
c'est vrai que dans ce tome on s'attache plus à Emily et Vespasia, j'aime beaucoup la réédition c'est très joli :)
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