dimanche 23 septembre 2012

Une Femme sans Peur, de Lee Jackson,


En 1852, à Londres, fraîchement installé dans le quartier populaire de Leather Lane, Sarah Tanner est l’heureuse propriétaire d’une minuscule échoppe dont elle a su faire en quelques mois un prospère café-restaurant. Discrète et travailleuse, c’est à première vue une jeune femme sans histoire. Certains diraient même secrète… Et pourtant… Lorsqu’un soir, elle est témoin du meurtre par un policier d’un dénommé Georgie, petit escroc notoire qu’elle connaît fort bien, son passé lui saute à la figure. Fermement décidée à lui rendre justice, la respectable Mrs. Tanner n’a pas oublié qu’il fut autrefois son ami et décide de prendre l’enquête en main. Elle replonge alors sans hésitation dans les bas-fonds malfamés de la capitale où elle a si longtemps vécu.
Quatrième de couverture par 10x18, collection Grands Détectives.
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Bien que le roman Les Bienfaits de la Mort ne m’ont pas laissé un souvenir incroyable, Une Femme sans Peur s’est révélé plus efficace. Certes, l’enquête n’est pas renversante, les personnes pas spécialement incroyables… Mais un peu à la façon d’Anne Perry, les romans de Lee Jackson permettent de découvrir l’univers Victorien (autant vous dire qu’il est nettement plus renseigné qu’Anne Perry d’ailleurs) et de passer un bon moment avec un petit bouquin.

L'auteur est également photographe.
Et semble être amoureux des lampadaires... Comme je le comprends...
victorianlondon © 
Déjà, un élément que j’ai apprécié dans ce roman : on dit au revoir aux ombrelles en dentelle, aux salons dorés et majordomes propres. Au revoir aux robes travaillées et aux costumes élégants. Lee Jackson nous entraîne dans un endroit moins populaire mais qui existait bien à l’époque : les bas-fonds. Là où la maladie et la crasse règnent. Où la violence et la méfiance sont du quotidien. Il faut avouer que, j’ai beau adorer l’Époque Victorienne, il n’y avait pas que les plus hautes classes sociales qui existaient à l’époque et beaucoup vivaient dans une misère alarmante. On découvre donc ce monde à l’envers en compagnie de Sarah Tanner.

Que penser de ce personnage d’ailleurs ? Sarah Tanner est un personnage assez classique dans son genre : la femme forte qui a enduré assez de merdes dans sa vie pour avoir le courage d’en affronter d’autres. Classique, mais pas désagréable. La paire qu’elle forme avec Ralph Grundy est très basique aussi, un peu comme une Sherlock Holmes au féminin et son acolyte Watson (qui, ici, reste un homme). La plupart des personnages, je pense par exemple à Miss Mills, respectent le décor dans lequel ils agissent et leur caractère s’y adaptent : cachotiers, douteux, mesquins… On croise aussi quelques personnes bien logés et plus présentables comme Charles Merryweather, etc. Mais toute cette galerie contribue à une enquête qui, bien qu’elle ne laisse pas énormément de marques, se montre intéressante. Réfléchie et bien menée, elle pourra satisfaire les détectives en herbe.

Mais pour les historiens curieux ? Comme dit plus haut, Lee Jackson est nettement mieux renseigné au sujet du XIXème siècle qu’Anne Perry. Un peu à la manière de Gyles Brandreth (l’auteur de la série des enquêtes menées par Oscar Wilde), on sent que les recherches ont été menées et l’univers est donc prenant. Et ça, c’est le gros point positif à mes yeux.

En clair, pour ceux qui veulent découvrir l’auteur sans prétention qu’est Lee Jackson, je conseillerai Une Femme sans Peur au lieu des Bienfaits de la Mort, juste histoire de voir son style et pour ne pas commencer sur un mauvais départ.




J’en profite pour signaler que cette chronique est la neuvième dans le cadre du challenge Victorien organisé par Arieste (mille mercis à elle d'ailleurs), ce qui est également le minimum requis pour le niveau Charles Dickens, mais il me reste encore quelques livres à chroniquer~ Si vous voulez nous rejoindre, tout est expliqué sur cet article !





             Quelques anecdotes sur ce bouquin,
• Sarah Tanner fait sa première apparition dans Une Femme sans Peur, mais trouve son rôle dans L’Ange à Leather Lane, qui est une suite indirecte.
• Je vous rappelle, pour ceux qui n’ont pas vu la chronique sur Les Bienfaits de la Mort, que Lee Jackson tient un site en anglais très complet sur les années Victoriennes.

2 commentaires:

  1. Je retiens ce livre et cet auteur, ça a l'air pas mal du tout !

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    1. Lee Jackson est un grand connaisseur d'époque, donc je pense que ça pourrait te plaire, ne serait-ce que pour l'ambiance !

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